Néhémie

Néhémie 4:9-17; 5:1-5

Néhémie arme le peuple

9 Or, quand nos ennemis apprirent que nous étions informés et que Dieu avait fait échouer leur projet, il arriva que nous sommes tous retournés à la muraille, chacun à son travail.

10 Et il arriva, dès ce jour-là, que la moitié de mes jeunes hommes travaillait à l'ouvrage, et que la moitié tenait les javelots et les boucliers1, et les arcs, et les cuirasses. Et les chefs étaient derrière toute la maison de Juda.
1 littéralement : petits boucliers.

11 Ceux qui construisaient la muraille et ceux qui portaient les fardeaux [et] ceux qui les chargeaient faisaient le travail d'une main et tenaient une arme de l'autre.

12 Et ceux qui construisaient avaient chacun son épée attachée à ses reins, et ils construisaient. Et celui qui sonnait de la trompette était à côté de moi.

13 Et je dis aux notables et aux préfets1, et au reste du peuple : « L'ouvrage est considérable et étendu, et nous sommes dispersés sur la muraille, éloignés les uns des autres.
1 hébreu : segan ; mot d'origine perse.

14 À l'endroit d'où vous entendrez le son de la trompette, là vous vous rassemblerez vers nous. Notre Dieu combattra pour nous ! »

15 C'est ainsi que nous faisions l'ouvrage — et la moitié d'entre eux tenait des javelots — depuis le lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles.

16 Dans ce temps-là aussi, je dis au peuple : « Que chacun avec son serviteur1 passe la nuit à l'intérieur de Jérusalem, afin que de nuit ils nous soient une garde et que de jour [ils fassent] le travail. »
1 ou : jeune homme.

17 Et nous ne quittions pas nos vêtements, ni moi ni mes frères, ni mes jeunes hommes, ni les hommes de la garde qui me suivaient. Chacun [avait] son arme [en allant] à l'eau1.
1 texte obscur ; [en allant] se laver (?).

Plainte du peuple contre les injustices sociales

5 Or il y eut un grand tollé du peuple et de leurs femmes contre leurs frères, les juifs.

2 Et il y en avait qui disaient : « Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux et nous demandons du blé afin que nous mangions et que nous vivions. »

3 Et il y en avait qui disaient : « Nous avons dû engager nos champs et nos vignes et nos maisons pour nous procurer du blé pendant la famine. »

4 Et il y en avait qui disaient : « Nous avons emprunté de l'argent sur nos champs et nos vignes pour [payer] le tribut du roi.

5 Et pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos fils comme leurs fils. Et voici, nous réduisons nos fils et nos filles à l'esclavage et, parmi nos filles, il y en a qui y sont [déjà] réduites. Et il n'est pas au pouvoir de nos mains [de les racheter], car nos champs et nos vignes sont à d'autres. »

Aux difficultés et aux fatigues de la construction viennent s'ajouter, à la fin du chapitre 4, celles du combat. Et en effet le croyant n'est pas seulement ouvrier, il est aussi soldat. Il ressemble au milicien de Néhémie, tenant d'une main son outil, de l'autre son arme (qui est la Parole de Dieu: Éph 6:17 ep 6.10-20). Il n'a le droit de déposer ni l'un ni l'autre.

Après le beau zèle auquel nous avons assisté, le chapitre 5 nous apporte une pénible surprise. Ces «rescapés», qui, dès avant la venue de Néhémie étaient dans une grande misère (ch. 1 v. 3 nh 1.1-3), se trouvent à présent dans une situation pire encore. Ils ont dû mettre en gage ce qu'ils possédaient, et parfois livrer leurs enfants à l'esclavage, pour pouvoir payer leurs impôts et ne pas mourir de faim. De plus, ceux qui les ont réduits à cet état ne sont pas des ennemis. Ce sont leurs propres frères, qui ont ainsi transgressé la Loi (Exode 22:25 ex 22.25-27; Lévitique 25:39-43 lv 25.39-43; Deutéronome 15:11 dt 15.9-11; 23:19, 20 dt 23.19-20).

Où en sommes-nous sur le plan de l'amour fraternel? Sans lui le plus beau service chrétien n'a pas de valeur (1 Corinthiens 13:1-3 1cr 13.1-8). Réalisons ce que dit l'apôtre Jacques (ch. 2 v. 15, 16 jq 2.14-17). Oui, examinons bien notre cœur à ce sujet. Et aussi notre comportement!