Matthieu

Matthieu 27:32-49

Jésus est crucifié

32 Or comme ils sortaient, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu'ils contraignirent à porter sa croix.

33 Et étant arrivés au lieu appelé Golgotha, ce qui signifie « Lieu du Crâne »,

34 ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel. Mais l'ayant goûté, il ne voulut pas boire.

35 Et l'ayant crucifié, ils partagèrent ses vêtements, en tirant au sort.

36 Puis ils s'assirent là pour le garder.

37 Et ils placèrent au-dessus de sa tête le motif de sa condamnation, [ainsi] écrit : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »

38 Alors sont crucifiés avec lui deux bandits, l'un à [sa] droite et l'autre à [sa] gauche.

39 Et ceux qui passaient par là l'injuriaient ; ils hochaient la tête

40 et disaient : « Toi qui détruis le Temple1 et qui le reconstruit en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es [le] Fils de Dieu, [alors]descends de la croix !2 »
1 c.-à-d. : la maison même. 2 ou : sauve-toi toi-même si tu es [le] Fils de Dieu ! [Et] descends de la croix !

41 De même aussi, les principaux sacrificateurs avec les scribes et les anciens disaient, en se moquant :

42 « Il [en] a sauvé d'autres, il ne peut pas se sauver lui-même ! S'il est [le] roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui.

43 Il a mis sa confiance en Dieu, qu'il le délivre maintenant s'il tient à lui1, car il a dit : "Je suis [le] Fils de Dieu." »
1 littéralement : s'il le veut ; c.-à-d. : si Dieu veut Jésus.

44 Et les bandits, qui avaient été crucifiés avec lui, l'insultaient [eux] aussi de la même manière.

L'abandon de Dieu – La mort de Jésus

45 Mais depuis la sixième heure, il y eut des ténèbres sur tout le pays1 jusqu'à la neuvième heure.
1 ou : sur toute la terre.

46 Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte, en disant : « Éli, Éli, lama sabachthani ? », c'est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »1
1 voir Psaume 22:2.

47 Et quelques-uns de ceux qui se tenaient là, [l']ayant entendu, disaient : « Il appelle Élie, celui-ci ! »

48 Alors aussitôt l'un d'entre eux courut et prit une éponge et, l'ayant remplie de vin aigri1, la mit au bout d'un roseau et lui donna à boire.
1 le vin aigri était la boisson des soldats romains.

49 Mais les autres disaient : « Laisse, voyons si Élie vient pour le sauver ! »

Jésus est conduit du prétoire au Calvaire. Simon de Cyrène est contraint de porter Sa croix. Mais Lui va se charger volontairement d'un fardeau incomparablement lourd: celui du péché, que nul n'a pu prendre à sa place. Il est crucifié entre deux malfaiteurs. «Son accusation écrite», au-dessus de la croix accuse en réalité un peuple qui crucifie son Roi. Ce récit nous est donné brièvement, sans les détails que des hommes n'auraient pas manqué d'y ajouter pour émouvoir les sentiments. Cependant, à travers le sobre langage de l'Esprit, nous comprenons qu'aucune forme de souffrance n'a été épargnée au bien-aimé Sauveur. Souffrances physiques, mais avant tout indicibles blessures morales. Les moqueurs sont là: ils provoquent Jésus en le mettant au défi de se sauver lui-même (v. 40). (Mais s'il demeure sur la croix, n'est-ce pas précisément pour sauver les autres?) Ils provoquent Dieu en mettant en doute son amour pour Christ qui ressent infiniment cet outrage (v. 43; Ps. 69:9 ps 69.1-13). Toutefois la souffrance des souffrances pour lui, c'est l'abandon des trois heures. Alors Dieu détourna sa face, quand Jésus fut fait malédiction, expiant mes péchés et les vôtres, et que «son cœur infini, sous ce poids d'un moment, porta l'éternité de notre châtiment» (cantique).