Lamentations

Lamentations de Jérémie 3:52-66; 4:1-6

52 Ceux qui sont mes ennemis sans raison m'ont farouchement donné la chasse comme à un oiseau.

53 Ils m'ont ôté la vie dans une fosse et ont jeté des pierres1 sur moi.
1 littéralement : [une] pierre.

54 Les eaux ont submergé ma tête ; j'ai dit : « Je suis retranché ! »

55 J'ai invoqué ton nom, ô Éternel, des profondeurs de la fosse.

56 Tu as entendu ma voix ; ne ferme1 pas ton oreille à mon soupir, à mon appel au secours !
1 littéralement : cache.

57 Le jour où je t'ai invoqué, tu t'es approché, tu as dit : « Ne crains pas ! »

58 Seigneur, tu as défendu la cause1 de mon âme, tu as racheté ma vie.
1 littéralement : les causes.

59 Tu as vu, ô Éternel, mon oppression ; juge ma cause1 !
1 littéralement : mon jugement.

60 Tu as vu toute leur vengeance, tous leurs complots contre moi.

61 Tu as entendu leurs insultes, ô Éternel, tous leurs complots contre moi,

62 les discours1 de ceux qui se dressent2 contre moi et ce qu'ils se proposent contre moi tout le jour.
1 littéralement : lèvres. 2 littéralement : se lèvent.

63 Regarde1 quand ils s'assoient et quand ils se lèvent ! Je suis [le sujet de] leur chanson.
1 littéralement : regarder attentivement.

64 Rends-leur une récompense, ô Éternel, selon l'œuvre de leurs mains !

65 Donne-leur un cœur endurci ! Que ta malédiction soit sur eux !

66 Poursuis-les dans ta colère et détruis-les de dessous les cieux de l'Éternel !

Les terribles derniers jours du siège de Jérusalem

4 Comment ! L'or est devenu terne et l'or pur s'est altéré ! Les pierres du lieu saint sont répandues aux coins de toutes les rues !

2 Les fils de Sion, si précieux, estimés à l'égal de l'or fin — comment ! — sont considérés comme des vases d'argile, œuvre des mains d'un potier !

3 Même les chacals présentent la mamelle, allaitent leurs petits. La fille de mon peuple est devenue cruelle comme les autruches du désert.

4 La langue de celui qui tète se colle à son palais à cause de la soif. Les petits enfants demandent du pain, [mais] personne ne leur en donne.

5 Ceux qui mangeaient des mets délicats expirent dans les rues. Ceux qui étaient élevés sur l'écarlate embrassent le tas d'ordures.

6 Or la culpabilité de la fille de mon peuple est plus grande que le péché de Sodome, laquelle fut renversée comme en un instant sans qu'on ait porté les mains sur elle.

Nous nous souvenons de la fosse horrible dans laquelle Jérémie avait été jeté par ceux qui étaient «ses ennemis sans cause». Elle a inspiré les v. 52 et suivants et elle illustre les terreurs de la mort dans laquelle notre Sauveur, pour sa part, est entré réellement (voir aussi Jonas 2:3 jn 2.2-8).

Mais les v. 55 à 58 peuvent être l'expérience de quiconque gémit sous le poids de ses péchés et vient à réaliser ce que le Seigneur a fait pour lui.

Le ch. 4 met en contraste l'état actuel de Jérusalem avec ce qu'elle avait été précédemment. Au temps de sa prospérité, tout avait le plus brillant aspect. Les fils de Sion étaient estimés à l'égal de l'or fin. À l'égal seulement, remarquons-le, car lorsque l'épreuve a passé comme le feu de l'affineur, tout a été consumé, alors que l'or véritable y résiste victorieusement. Oui, il ne s'agissait, hélas! que d'un éclat trompeur. Souvenons-nous-en, c'est toujours l'épreuve qui fait tomber les apparences et manifeste le véritable état d'un cœur. La cruauté (v. 3), l'absence de toute piété (v. 4), l'égoïsme odieux conduisant aux actes les plus abominables (v. 10), voilà ce qui apparaît maintenant à nu chez ces habitants de Jérusalem. Dieu manifeste le fond de leur cœur, et le feu de son jugement ne laisse rien subsister de leur fausse piété.