Jacques

L'épître de Jacques est adressée à des Israélites qui avaient cru au Seigneur Jésus et à d'autres personnes dont la foi n'avait pas encore été manifestée — une telle situation, en Palestine principalement, était typique des premiers temps de l'église chrétienne. De même que, dans l'Ancien Testament, le livre de Jonas représente une exception, en ce que le message du prophète est destiné à des païens, l'épître que nous étudions ici a aussi un caractère exceptionnel: Dieu, dans sa grâce, s'adresse à son peuple terrestre, Israël.

A la différence de la plupart des épîtres du Nouveau Testament, celle de Jacques n'offre pas un plan logique bien structuré. Le lecteur trouve beaucoup d'exhortations différentes (54 des 108 versets sont présentés à la forme impérative).

Elles ont pour objet un comportement juste dans les épreuves de la foi, lorsqu'il s'agit de parler, dans les relations avec son prochain ou avec le monde, et dans les souffrances. La foi (mentionnée 16 fois) et les œuvres (15 fois) constituent en quelque sorte le fil conducteur qui traverse toute l'épître.

Présente dans la plupart des autres épîtres, celles de Paul en particulier, la base doctrinale n'est en revanche pas abordée dans l'épître de Jacques. Ainsi, on ne trouve aucun élément concernant l'œuvre expiatoire de Christ, la position des chrétiens devant Dieu, la doctrine de l'assemblée de Dieu, le corps de Christ. Pourtant, la vérité chrétienne sert de fondement à l'épître: Dieu — en tant que Père, Fils et Saint Esprit — s'est révélé (chap. 1:1, 27; 2:19; 4:5); par la parole de Dieu, le nouvel homme a été engendré (chap. 1:18); Jésus Christ est notre Seigneur (chap. 1:1), celui en qui nous croyons (chap. 2:1), et sa venue est proche (chap. 5:7, 8). De même, le croyant sait que le Saint Esprit demeure en lui (chap. 4:5).

Jacques parle peu du Seigneur Jésus. Il ne mentionne que deux fois Son nom (chap. 1:1; 2:1). Mais on peut dire que Jacques parle souvent comme le Seigneur. Les ressemblances qui existent entre le texte de l'épître et le Sermon sur la montagne ont déjà été relevées. Dans ses discours aussi, le Seigneur s'adressait souvent à un auditoire mélangé de juifs croyants et incrédules; il exposait devant eux quel devait être le contenu d'une foi pratique. L'épître de Jacques a donc une portée très concrète et le lecteur trouve des exhortations à vivre une vie de foi dans la pensée de Christ. Une telle vie est caractérisée par les bonnes œuvres. En ce sens, Jacques ne contredit pas Paul, mais complète les écrits de l'apôtre.

(Extrait de «Vue d'ensemble de la Bible» de A. Remmers)