Proverbes

Chapitre 31

v. 1-9 — Paroles du roi Lemuel

En contraste avec les paroles d’Agur, homme stupide, sans intelligence et sans sagesse, mais inspiré de Dieu qui lui communiquait Sa sagesse (Prov. 30), nous trouvons, au chap. 31, les paroles d’un roi. Tout roi qu’il fût, Lemuel n’était pas inspiré, ce qui empêche de le confondre avec Salomon, comme le voudraient les rabbins juifs. Sa mère était inspirée; elle avait reçu l’oracle de Dieu et l’avait enseigné à son fils, car Dieu ne lie l’inspiration ni au sexe, ni à l’instruction, ni aux dons naturels, ni à la position ou à l’autorité sociales.

Le fait que cette mère avait enseigné l’oracle à son fils est très caractéristique. La femme n’est pas appelée à enseigner l’homme et la Parole le lui défend, mais elle peut, comme mère, enseigner ses enfants. Lemuel devait donc être un enfant quand sa mère l’enseigna.

Le nom de Lemuel, qui ne se rencontre nulle part dans la Parole, signifie: «Voué à Dieu». Ce nom a beaucoup exercé la sagacité humaine. Outre les commentateurs rabbiniques, dont nous avons parlé, plusieurs pensent qu’il désigne Ézéchias. D’autres font de lui un frère d’Agur, d’autres encore considèrent ce nom comme une personnification poétique de la royauté, etc., etc. Peut-être la parole de Dieu nous fournit-elle quelque indication sur ce sujet.

Trois rois sont nommés dans les Proverbes. En tout premier lieu, Salomon, roi d’Israël (1:1), l’auteur inspiré de la plus grande partie du livre, le roi par excellence. Il est toujours nommé le roi dans les Proverbes. Il y est, comme du reste dans toute son histoire, le type de Christ pendant son règne millénaire. En second lieu, Ézéchias, roi de Juda (25:1), l’instrument du premier réveil, dont les gens transcrivirent un bon nombre des Proverbes de Salomon. On voit par là le prix que ce roi pieux attachait aux paroles données de Dieu. Enfin le roi Lemuel, qui nous occupe. À son sujet je ferai remarquer, sans y attacher une grande importance, que 57 ans après Ézéchias, son arrière-petit-fils Josias, instrument du second réveil de Juda, monta sur le trône. Il succédait aux mauvais règnes de Manassé et d’Amon. Josias était un enfant de huit ans quand il commença à régner. Dès son enfance, c’est-à-dire dès le début de son règne, il commença à rechercher le Dieu de David, son père. Il était donc réellement voué à Dieu. En outre, sa mère était une fille de Juda, où le culte de l’Éternel se maintenait encore. Elle se nommait Jedida, fille d’Adaïa, de Botskath. À elle était confié le soin d’enseigner son fils, jeune garçon. On pourrait donc supposer, sans l’affirmer, que Lemuel et Josias ne forment qu’un personnage.

Lemuel reçut dans son cœur l’enseignement inspiré de sa mère, accompagné selon l’esprit du livre des Proverbes (1:8, etc.), de l’autorité maternelle qui veillait sur lui, s’occupant à le redresser et à le conformer aux pensées de Dieu. Cet oracle, prononcé par la mère, reçu dans le cœur du fils, et transmis par lui, fait maintenant partie des Saintes Écritures.

C’était un ardent amour, l’amour d’une mère, qui parlait à Lemuel: Quoi, mon fils? et quoi, fils de mon ventre? et quoi, fils de mes vœux (v. 2)? Les entrailles de sa mère étaient émues à son égard, ses vœux à l’Éternel avaient été exaucés par le don d’un fils, et, pleine de reconnaissance, elle les avait rendus à Dieu en lui consacrant Lemuel. Ces exclamations, Lemuel les répète; elles ont touché son cœur en le convainquant de l’amour de sa mère, et en lui faisant désirer de ne pas être infidèle à l’enseignement donné avec tant d’affection. Il en est de même pour nous. Notre service ne peut être efficace, notre marche agréable au Seigneur, si l’amour de Dieu, si l’amour de Christ n’en sont pas le point de départ.

 

La première recommandation de la mère de Lemuel à son fils est celle-ci: Ne donne point ta force aux femmes, ni tes voies à celles qui perdent les rois (v. 3). Elle désire que la force de celui qui a été consacré à Dieu reste en son entier, afin que son service n’en soit aucunement affaibli. Les femmes jouent un grand rôle dans les Proverbes. Comme images, elles sont d’un côté la Sagesse, de l’autre la «femme étrangère», la «prostituée», la «femme adultère»; en un mot la corruption. Lemuel devait éviter cette dernière. Toute convoitise, par laquelle nous nous laissons séduire, tend à nous dérober l’énergie nécessaire pour le service de Dieu. Du moment que notre cœur est gagné par elle, notre caractère et notre autorité sont affaiblis. Il n’est pas besoin de beaucoup de convoitises pour produire ce résultat. Si notre cœur s’y attache, alors que nul que nous-mêmes, peut-être, ne s’en est aperçu, nous perdons une bonne conscience devant Dieu et devant les hommes, et nous n’exerçons plus notre mission avec un cœur droit, car nous avons laissé la fraude s’y introduire. Nous devenons faibles; les âmes que nous sommes appelés à gouverner, le sentent, sans peut-être s’en rendre compte, et nous perdons toute influence sur elles. Mais quand nous donnons nos voies aux convoitises corruptrices, quand notre conduite a pour but de les satisfaire, alors elles sont notre perte. La dignité que Dieu nous a confiée est jetée à terre et ne se retrouve pas. Ces voies aboutissent à la ruine morale.

N’en fut-il pas ainsi de Salomon? Ce roi auquel Dieu avait tout confié pour rendre son règne glorieux sur la terre, ce roi qui réunissait à l’inspiration (Prov. 16:10) la sagesse, le juste jugement (20:8), dont la présence apportait la lumière, la justice (16:15) et la paix, ce roi qui était appelé à dispenser sa faveur aux purs et aux droits de cœur (22:11), et qui se faisait craindre comme représentant de Dieu ici-bas, selon cette parole: «Mon fils, crains l’Éternel et le roi» (24:21) — ce roi donna sa force aux femmes et ses voies à celles qui perdent les rois. Lui, le type du Seigneur dans son règne millénaire, finit lamentablement sa carrière, entraîné par les femmes à l’idolâtrie, comme jadis Israël à Baal-Péor, et fut la cause de la ruine de son peuple. Et c’est par les paroles du roi Lemuel qui, lui, n’est nullement un type de Christ, mais simplement un roi voué à Dieu pour le servir, que le grand roi Salomon est jugé! Celui qui remplit les pages des Proverbes de ses sentences inspirées, reçoit, à la fin de son livre, pour les générations futures, sa condamnation par un enfant, simplement attentif à l’avertissement inspiré, dicté par l’amour de sa mère!

 

Voici la seconde recommandation de la mère de Lemuel: Ce n’est point aux rois, Lemuel, ce n’est point aux rois de boire du vin, ni aux grands de dire: Où sont les boissons fortes? de peur qu’ils ne boivent, et n’oublient le statut, et ne fassent fléchir le jugement de tous les fils de l’affliction (v. 4-5).

La première parole était de garder sa force en son entier et de n’en rien livrer aux femmes, pour soutenir le caractère et la dignité que Dieu lui avait confiés. La seconde est de s’abstenir de ce qui enivre. Sans doute, l’ivresse n’est pas amenée uniquement par le vin. Au sens spirituel, il y a d’autres choses qui produisent moralement le même résultat. De là cette recommandation d’être sobres, souvent répétée dans le Nouveau Testament. Mais ici, la chose est plus simple et plus directe. Il s’agit de vin et de boissons fortes au sens littéral du mot, ce qui, du reste, n’empêche pas une application plus étendue.

Je crois qu’il est de toute importance d’attirer l’attention des enfants de Dieu sur ce sens restreint. Les chrétiens sont rois, bien plus que Lemuel, car ils le sont par la dignité céleste qui leur a été confiée. N’ont-ils pas aussi besoin de ces exhortations? N’est-il pas attristant de voir des enfants de Dieu, sous prétexte de liberté chrétienne, se laisser entraîner à l’abus du vin ou des boissons fortes? Mieux vaut mille fois l’abstinence complète, dès qu’ils se rendent compte de l’esclavage auquel les livre leur secret penchant, que des demi-mesures qui les exposent toujours à de nouveaux périls. «Où sont les boissons fortes?» Voilà ce qui hante leur esprit, et plusieurs ne rougissent pas d’aller s’asseoir dans les débits de boissons! Quelle honte pour la dignité de leur caractère et pour le Nom qu’ils portent!

Mais ce n’est pas seulement ce Nom qu’ils déshonorent. Il est dit: «Ne vous enivrez pas de vin, en quoi il y a de la dissolution» (Éph. 5:18), parole qui correspond à ce qui est dit ici: De peur qu’ils ne boivent et n’oublient le statut. Il y a de l’oubli dans le vin. Nous verrons plus bas pour qui l’oubli est un gain, mais il est présenté ici comme une perte immense. La mémoire du statut, c’est-à-dire des choses que Dieu a établies, qui ont de l’autorité et lient le cœur de l’homme, cette mémoire est perdue. La dissolution est survenue. On ne se trouve plus lié par des principes divins. Le vin livre le chrétien, sans qu’il s’en doute, à des principes terrestres ou sataniques qui le conduisent, sans qu’il puisse leur résister. Le sens moral fait défaut, dès que les liens avec Dieu sont relâchés.

Et ne fassent fléchir le jugement de tous les fils de l’affliction. Cet oubli du statut rend l’âme indifférente à ce qui est juste et injuste. Quand il s’agit de faire droit aux affligés, pour lesquels le roi et les grands sont établis, on viole ce droit, parce qu’on n’a plus de règle morale basée sur la connaissance des pensées de Dieu. Ainsi la vie a perdu sa rectitude; le monde qui surveille les chrétiens peut se moquer de leur dignité, puisqu’elle ne les empêche pas de se conduire d’une manière que les incrédules même condamnent.

 

Donnez de la boisson forte à celui qui va périr, et du vin à ceux qui ont l’amertume dans le cœur: qu’il boive et qu’il oublie sa pauvreté, et ne se souvienne plus de ses peines (v. 6-7).

Ce passage n’est en aucune manière une autorisation donnée à ceux qui ont des chagrins de les noyer dans l’ivresse. Il nous est dit: «Donnez». Le souci pour les mourants, les pauvres, ceux qui traversent l’amertume du deuil, m’engage à leur donner ce qui peut leur faire oublier ces peines. C’est une allusion à la coutume juive dont parle Jérémie (16:7): «On ne rompra pas pour eux le pain dans le deuil, en consolation au sujet d’un mort, et on ne leur donnera pas à boire la coupe des consolations pour leur père ou leur mère». La pauvreté, la maladie, la perte de ceux qui nous sont chers, peuvent avoir pour effet d’abattre le courage et de détruire toute énergie en ramenant continuellement nos pensées sur notre épreuve. Tel n’est pas le but de Dieu en l’envoyant. Il est bon que l’âme compatissante du serviteur de Dieu vienne nous offrir le «vin d’oubli», en nous prouvant sa sympathie et en s’ingéniant à détourner notre cœur de ses peines et à lui apporter la joie qui les bannit. De même, en Néh. 8:9-10, le peuple qui pleurait en entendant la loi, est engagé à ne pas pleurer ni mener deuil. Néhémie leur dit: «Allez, mangez de ce qui est gras et buvez de ce qui est doux... et ne vous affligez pas, car la joie de l’Éternel est votre force».

Telle est l’occupation humble et modeste, non seulement du roi, mais aussi de tous, car «Donnez» s’adresse à tous. Mais pour cela, il faut avoir réalisé ce précepte: S’abstenir soi-même de ce qui affaiblit et de tout ce qui enivre.

Nous trouvons, dans la Parole, trois classes de personnes qui ont à s’abstenir de vin: les rois, afin que, se souvenant toujours des principes divins, ils embrassent la cause des affligés et bien plus, qu’ils sympathisent avec eux et les secourent en leur prodiguant les consolations que le vin représente. Les sacrificateurs (Lév. 10:9), de peur qu’ils offrent un feu étranger dans le culte et ne soient consumés comme Nadab et Abihu. Aaron et ses fils durent, à la suite de cet événement (Lév. 10:8), s’abstenir de vin et de boisson forte avant d’entrer dans la tente d’assignation. C’était le moyen pour eux de discerner entre ce qui était impur et ce qui était pur, car la boisson faisait perdre ce discernement.

N’en est-il pas de même pour les chrétiens? Comme ils sont rois, ils sont aussi sacrificateurs. Un chrétien qui s’abstient de vin et de boissons fortes est souvent péniblement impressionné par le sens spirituel émoussé d’enfants de Dieu qui ne sont plus capables de juger, dans les assemblées, de la sainteté qui convient à la maison de Dieu. Dans un bon nombre de cas, le vin, au sens littéral du mot, en est la cause. Ces chrétiens sauront très bien condamner l’ignorance d’une société d’abstinence, basée sur le faux principe de l’amélioration de l’homme pécheur, mais cette ignorance n’est-elle pas infiniment moins coupable que l’abus de la liberté chrétienne dont on se sert comme prétexte pour se livrer à ses propres convoitises?

Les nazaréens composaient la troisième classe de personnes qui devaient s’abstenir du vin. Un nazaréen se vouait entièrement à Dieu et se séparait afin d’être à l’Éternel, séparation complète des joies du cœur naturel et des plaisirs de l’homme dans la société de ses semblables. Le nazaréen avait ses joies autre part, et elles ne pouvaient s’accorder avec celles que la terre pouvait lui fournir. Les Récabites étaient des nazaréens perpétuels. Ils avaient cette ordonnance de leur ancêtre Récab et la gardaient fidèlement. Il n’était pas commandé à tous les nazaréens de s’abstenir pour toujours de boissons capables d’enivrer à l’occasion, mais Dieu approuvait hautement les Récabites et avait des promesses spéciales et précieuses pour toute cette famille (Jérémie 35).

 

Ouvre ta bouche pour le muet, pour la cause de tous les délaissés. Ouvre ta bouche, juge avec justice, et fais droit à l’affligé et au pauvre (v. 8-9).

Telles sont les fonctions du roi voué à Dieu. Combien elles paraissent modestes! Ne se serait-on pas attendu pour Lemuel à un cercle d’action moins restreint? Et cependant, pour les remplir, il fallait que le roi eût toute sa force et s’abstînt de tout ce qui pouvait lui faire oublier les pensées de Dieu!

«Ouvre ta bouche», lui est-il dit deux fois. D’abord, il est capable de devenir la bouche de celui qui ne peut parler et de plaider pour les délaissés, pour ceux qui n’ont aucun appui humain dans ce monde. Ils trouvent en haut lieu leur appui, auprès du roi lui-même, dont le cœur est rempli de compassion pour leur misère. Ensuite, il ouvre sa bouche pour juger justement, n’ayant d’autre considération que l’équité; et pour faire droit à ceux qu’on opprime, et dont il est dit (v. 6-7) qu’ils ont besoin d’être encouragés et de retrouver l’espoir qui les a abandonnés en présence de leur malheur.

Ces paroles ne sont-elles pas comme une image de ce qui doit se passer au milieu du peuple de Dieu? Le chrétien, placé dans une position privilégiée, comme Lemuel, a une immense responsabilité. Quand il se «voue à Dieu», au service du Seigneur, il faut qu’il sache éviter les deux dangers que le monde place devant lui, les deux pièges par lesquels l’ennemi cherchera à détruire l’œuvre que Dieu lui a confiée. Éviter la corruption, «haïr même le vêtement souillé par la chair»; se garder soigneusement de ce qui enivre. Alors il sera capable de parler, au milieu du peuple de Dieu, pour le muet qui ne peut exprimer ce qu’il porte dans son cœur, et il deviendra sa bouche. Son action produira de la joie chez le moindre des membres de l’Assemblée de Dieu. Il saura mettre en lumière la cause des délaissés qui, au lieu de se sentir abandonnés, éprouveront les chaudes sympathies du Seigneur par la bouche de celui qui est le canal de son amour pour les siens. «Ouvre ta bouche», lui est-il dit une seconde fois. Personne n’a le droit de la fermer à celui qui n’est responsable de sa liberté qu’à Dieu. Il a à juger, comme le Dieu qu’il représente, sans faire acception de personnes, avec discernement, avec justice, car il est le porteur de la gloire de Christ. On trouve l’amour au v. 8, la justice pratique au v. 9, les deux grands traits auxquels on reconnaît celui qui est voué à Dieu. Et ce qui attire l’exercice de cette justice secourable, c’est l’affligé et le pauvre. Des trésors de consolations leur sont offerts par les vrais Lemuel. Le cœur de Dieu se porte vers les malheureux et les déshérités. Leur venir en aide, c’est être un vrai disciple de Christ, mais cela ne va pas sans la consécration à Dieu, sans une vraie séparation du monde et de ses joies. «Le service religieux pur et sans tache devant Dieu le Père, est celui-ci: de visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, de se conserver pur du monde» (Jacq. 1:27).

 

v. 10-31 — La femme vertueuse.

Cette admirable fin des Proverbes ne fait pas partie des «Paroles du roi Lemuel». La structure même des versets qui est ici selon «l’ordre alphabétique» de plusieurs Psaumes et des Lamentations de Jérémie, exclut une telle supposition. Ce qui nous frappe, en outre, dans ces versets, c’est que, loin de faire suite aux paroles de Lemuel, ils en forment le pendant. Ils placent, en regard du Roi, le tableau de la «femme vertueuse» qui, par sa conduite noble et sage, serait bien digne d’être appelée sa compagne. De plus, nous trouvons dans le tableau de la femme vertueuse une digne terminaison de tout le livre des Proverbes. Elle représente la Sagesse, reproduite en pratique dans les mille détails des occupations de la vie journalière et surtout dans les relations de la vie familiale. Cette Sagesse se traduit par des vertus diverses, dont tour à tour, chaque verset nous déroule la nomenclature. Le portrait de la femme vertueuse nous offre en même temps le type de l’Israël restauré de la fin, rendu digne du mari, Christ, auquel il sera associé.

L’étude des Proverbes nous a fait voir quel rôle les femmes y jouent, soit en bien, soit en mal. En contraste avec la Sagesse qui, sous une forme féminine, inaugure et domine ce livre tout entier, nous avons rencontré la corruption du monde, représentée par trois femmes, la prostituée, la femme étrangère et la femme adultère, qui dressent leurs pièges sur le chemin des fils de la Sagesse. Ce sont la corruption initiale dans laquelle le monde est plongé; la corruption introduite par l’union coupable du peuple de Dieu avec le monde idolâtre étranger à l’Éternel; enfin la corruption par la rupture volontaire des liens du mariage reconnus par l’Éternel pour son peuple.

Nous trouvons en outre, dans ce livre, les causes de trouble et de confusion, et les causes de bonheur et de joie que le mariage établi de Dieu peut renfermer pour les fils de la sagesse. La femme querelleuse et irritable est un sujet de trouble (21:9, 19; 25:24). La femme belle et dépourvue de sens est un ornement hors de place quand il pare la souillure (11:22). Telle était la beauté de Jérusalem dont la renommée s’était répandue parmi les nations. Elle s’était confiée en sa beauté et s’en était servie pour se prostituer à tout venant par ses idoles abominables (Ézéch. 16:14, 15,25).

La beauté de la femme n’a donc pas de valeur en elle-même. «La grâce est trompeuse et la beauté est vanité», est-il dit au v. 30 de ce chapitre. Et cependant la beauté est appréciée dans le livre de Dieu, comme un moyen de mettre en relief et en lumière les qualités excellentes par lesquelles la Sagesse divine s’honore et se glorifie.

Telle fut la beauté de Rebecca (Gen. 24:16) qui faisait ressortir sa promptitude à servir les autres, à se dévouer, à faire pour eux au delà même de ce qu’ils auraient osé demander, comme cela fut montré dans sa rencontre avec Éliézer. Rebecca est un bel exemple du service, mais aussi d’un cœur volant tout entier au devant de l’époux de son choix.

Telle fut aussi la beauté de Rachel (Gen. 29:17). Rachel était belle, mais sa beauté la rendait d’autant plus attractive comme mère de Joseph et de Benjamin. Aussi est-elle devenue dans la Parole le type de l’amour maternel: «Rachel pleurant ses fils, refusant d’être consolée au sujet de ses fils» (Jér. 31:15).

Telle fut encore la beauté d’Abigaïl (1 Sam. 25:3). Elle avait le sentiment profond de la dignité de David et de la perfection de son caractère. Sa beauté ajoutait un grand prix à son humilité, quand elle disait: «Voici, ta servante sera une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon Seigneur» (1 Sam. 25:41).

Telle fut la beauté d’Esther (2:7). Elle s’en servit pour la mettre tout entière au service du peuple de Dieu opprimé.

Telle est enfin la beauté de l’épouse du Messie au Ps. 45:12. Le Roi, capable d’apprécier sa beauté, ne désire cette dernière qu’en tant qu’elle s’allie à la sainteté pratique, à l’oubli de son peuple et de la maison de son père, afin d’appartenir à son époux seul et de l’adorer!

Mais le caractère par excellence de la femme des Proverbes est la vertu; et c’est elle dont notre passage célèbre les divers caractères.

 

Une femme vertueuse! Qui la trouvera? Car son prix est bien au delà des rubis (v. 10).

La Parole va nous décrire en quoi sa vertu consiste, mais en 12:4 nous avons déjà trouvé ce qu’elle est: «Une femme vertueuse est la couronne de son mari». Tout chez elle se rapporte à lui. Son mari est sa raison d’être. Elle est un ornement qui met en lumière celui auquel elle est associée. Toutes ses vertus seraient sans valeur si elles n’avaient pas la gloire de son mari pour objet. Comme cela nous parle de ce que l’Église doit être pour Christ! Hélas! qu’est devenue, quand il s’agit d’elle, «la femme vertueuse»? Ne doit-elle pas dire en parlant d’elle-même:

En te déshonorant, j’ai perdu ma couronne;
J’ai péché contre toi?

Ici nous apprenons ce que la femme vertueuse est aux yeux de son mari. «Qui la trouvera?» dit-il, «car son prix est bien au delà des rubis». N’est-il pas tout à fait remarquable que les trois autres passages des Proverbes qui nous parlent des rubis aient trait à la Sagesse (3:15; 8:11; 20:15)? La femme vertueuse a donc le même prix que la Sagesse, et, remarquez-le, au chap. 8:11, le même prix que la Sagesse personnifiée en Christ. Qui a trouvé Christ, a trouvé cette femme. Il dit: C’est moi-même. Elle est os de mes os et chair de ma chair. Elle a à ses yeux le prix qu’il a payé pour son acquisition: son propre sang, car toujours, dans la Parole, le rubis1 est le type du sang de Christ. Nous sommes donc amenés ici en type sur le terrain de l’Église, Épouse de Christ, lors même, nous le savons, qu’il ne peut être question dans l’Ancien Testament que d’Israël et des bénédictions terrestres.

1 Ce mot peut être traduit par corail, ce qui n’en changerait pas le sens typique.

 

Le cœur de son mari se confie en elle, et il ne manquera point de butin (v. 11).

Le premier trait qui résume tout le reste c’est que «le cœur de son mari se confie en elle». En face de ce tableau, ce n’est pas sans raison que l’on peut demander: «Qui la trouvera?» Mais ici, la femme vertueuse est telle qu’elle paraît aux yeux du mari qui l’aime, et nous avons son portrait comme il le porte dans son cœur. Quand il fait d’elle un tel tableau, quel encouragement pour elle à ce qu’il soit ressemblant! Il la veut «sans tache ni ride» et il la décrit telle qu’il la désire.

Il ajoute que, dans ces conditions, il ne manquera point de butin. Ce mot signifie invariablement le butin pris sur les ennemis, parole qui élargit le sens de tout ce passage. C’est à l’épouse qu’est confiée la garde des dépouilles, produit de la victoire remportée sur l’ennemi (voyez Juges 5:30). À elle de conserver précieusement ces trésors. Cela est aussi vrai de l’Église que de l’Israël millénaire.

 

Elle lui fait du bien et non du mal tous les jours de sa vie (v. 12).

Le but qu’elle se propose, c’est le bien de son époux. Elle est tout entière à ses intérêts. À l’opposé de la femme querelleuse qui fait le malheur de son mari, tout est paix dans son action. Elle n’a pas de haut et de bas dans sa conduite. Un jour ressemble à l’autre jour, chacun d’eux occupé des intérêts de l’être qu’elle chérit. Elle est constante dans son affection.

 

Elle cherche de la laine et du lin, et travaille de ses mains avec joie (v. 13).

À bien des reprises nous avons vu dans ce livre la condamnation de la paresse et de l’oisiveté qui entraînent la misère personnelle et la ruine de la maison. Nous trouvons ici le travail manuel. Il y a toujours de la joie dans cette activité, car elle est déployée par la femme vertueuse pour répondre au cœur de son mari qui se confie en elle. La laine et le lin servent à vêtir et à réchauffer. Il ne s’agit pas encore ici des personnes auxquelles cet ouvrage profitera, mais des provisions à faire, du bonheur de n’être pas inactive dans la préparation d’un travail utile.

 

Elle est comme les navires d’un marchand, elle amène son pain de loin (v. 14).

Remarquez que, depuis le v. 13, on voit se dessiner de plus en plus le domaine confié à la femme: la maison. Ce domaine est à la base de toute organisation selon Dieu. Si le lien de la famille n’est pas surveillé et cultivé, la maison de Dieu ne peut prospérer, comme cela nous est enseigné dans les épîtres à Timothée et à Tite. Le v. 13 nous parle de provisions, celui-ci, de prévoyance. La prévoyance amène de loin la nourriture de la maison. Elle sait à quelles régions elle doit s’adresser pour réaliser une sage économie et pour obtenir les produits les plus avantageux pour les intérêts de son mari. La femme vaillante a le don d’organisation qui certes n’est pas chose indifférente dans la maison de Dieu.

 

Elle se lève quand il est encore nuit, et elle donne la nourriture à sa maison, et la tâche à ses servantes (v. 15).

Elle ne cherche pas ses aises, ni ne pense à elle-même; elle est prompte à son devoir: distribuer la nourriture à tous, assigner à chaque servante la tâche du jour, et en donner l’exemple.

Tout cela n’est pas seulement la fonction d’une bonne maîtresse de maison, mais constitue, selon Matt. 24:45 et Luc 12:42, la responsabilité chrétienne en l’absence du maître.

 

Elle pense à un champ, et elle l’acquiert; du fruit de ses mains elle plante une vigne (v. 16).

À mesure que nous avançons le côté typique de ce tableau se dessine. Sans doute, comme nous l’avons dit, le portrait d’une femme vertueuse est à la base même de cette description, mais tout l’Ancien Testament contient aussi pour nous des types. Nous venons de voir, chez la femme vertueuse la préparation des provisions, la prévoyance, l’accomplissement du devoir et l’oubli de ses aises pour assigner sa tâche à chacun; mais là ne se borne pas son activité: Elle veut augmenter les biens de son mari — car, ne l’oublions pas, les intérêts du mari sont le motif dominant de tout ce travail et l’inspirent. Il faut acquérir pour lui, il faut planter pour lui, afin que, la saison de la récolte venue, il trouve du fruit dans sa vigne. Cela ne nous parle-t-il pas de notre responsabilité dans l’œuvre?

 

Elle ceint ses reins de force, et fortifie ses bras (v. 17).

La femme vertueuse est une femme énergique.

Ainsi, nous aussi, nous devons être «puissamment fortifiés par son Esprit quant à l’homme intérieur, de sorte que le Christ habite par la foi dans nos cœurs» et c’est là le vrai secret de la «force de nos bras», de notre puissance dans l’action.

 

Elle éprouve que son trafic est bon; de nuit sa lampe ne s’éteint pas (v. 18).

Ce n’est pas tout d’avoir entre les mains de quoi trafiquer pour le compte du maître de la maison; il faut encore éprouver l’ouvrage qu’il nous a confié; nous rendre compte s’il est de rapport et si, soumis à l’épreuve, il est reconnu comme bon et utile. En outre, une vigilance continuelle est nécessaire. Si nos reins doivent être ceints (v. 17), nos lampes doivent être allumées tant que la nuit dure, afin que nous ne partagions pas le sommeil du monde.

 

Elle met la main à la quenouille, et ses doigts tiennent le fuseau (v. 19).

Elle ne dédaigne pas les occupations les plus humbles et ne les abandonne pas aux servantes seules, mais étant elle-même servante de son mari, elle prend l’attitude du service. Or c’est là son vrai caractère: «Ne pensant pas aux choses élevées, mais vous associant aux humbles» (Rom. 12:16).

 

Elle étend sa main vers l’affligé et tend ses mains au nécessiteux (v. 20).

Nous avons vu, au v. 13, la femme vertueuse préparant ses provisions et y travaillant elle-même avec joie. Ici le moment est venu pour en faire usage, mais elle ne se borne pas à fournir largement, des deux mains, aux besoins matériels des nécessiteux, sa main est largement ouverte pour consoler l’affliction. Il y a chez elle des ressources morales à fournir et qui vont de pair avec les secours matériels. Elle représente au complet ce qu’est la charité.

 

Elle ne craint pas la neige pour sa maison, car toute sa maison est vêtue d’écarlate (v. 21).

Elle ne se borne pas à faire du bien à tous (v. 20); sa sollicitude s’étend surtout à ses propres gens, à ceux dont il est dit en Gal. 6:10 qu’ils sont «de la maison de la foi». Toute sa maison est ainsi garantie contre les mauvais jours et fait honneur, par ses habits somptueux, au maître dont la dignité est glorieuse, car l’écarlate est partout, dans l’Écriture, le symbole de la gloire terrestre. Le chrétien ne doit pas oublier que, quoique esclave de Christ, il est revêtu ici-bas de dignité, comme enfant de Dieu, comme membre de Christ, comme ayant à réaliser dans ce monde la puissance de la résurrection de son Sauveur, comme luminaire céleste, dignité qui donne au caractère chrétien une grandeur et une majesté particulières. C’est dans ce caractère qu’il a à marcher dans ce monde; ce qui n’exclut nullement pour lui le fait d’y prendre la dernière place.

 

Elle se fait des tapis; le fin coton et la pourpre sont ses vêtements (v. 22).

Nous voyons ici la femme vertueuse revêtue de pourpre: la gloire royale; de fin lin: la justice pratique. Sa maison est garnie de tapis: le luxe princier. Elle-même et tous ceux qui l’entourent ont conscience de la gloire royale dont elle sent que son mari est digne.

 

Son mari est connu dans les portes quand il s’assied avec les anciens du pays (v. 23).

Tout l’honneur qui lui est rendu par la conduite de son épouse et le bel ordre de son entourage le font respecter au dehors. C’est ainsi que le nom de Christ doit être honoré au dehors par la conduite du chrétien dans la maison de Dieu qui est l’Assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité (1 Tim. 3:15). Et si Israël, si l’Église, ont entièrement manqué à cette responsabilité, du moins chaque membre de Christ est tenu de rendre, par sa conduite, son Seigneur honorable.

 

Elle fait des chemises, et les vend; et elle livre des ceintures au marchand (v. 24).

C’est l’humble travail de chaque jour avec son rapport. Quoiqu’il fasse contraste avec celui du v. 22, il n’est nullement à dédaigner. Celui du v. 22 procurait de l’honneur au mari; celui du v. 24 est pour lui un bénéfice. La conscience avec laquelle la femme vertueuse s’est acquittée de sa tâche fait que son ouvrage est désiré et apprécié au dehors. Ne devrait-il pas en être ainsi de tout le travail journalier du chrétien?

 

Elle est vêtue de force et de dignité, et elle se rit du jour à venir (v. 25).

Ce verset nous présente les caractères publics de la femme vertueuse. Nous l’avons vue au v. 17, ceinte de force et déployant sa force dans l’action. Ici elle est «revêtue de force»; son apparence extérieure donne l’impression de la force. Elle est aussi revêtue de dignité; elle en impose à ceux qui l’abordent par une supériorité qu’ils sont obligés de reconnaître. Le jour à venir n’est pas pour elle un sujet de crainte ou de frayeur; elle peut l’affronter avec la force qu’elle possède, car elle peut dire: «Bienheureuse celle dont la force est en toi». «Tu n’auras pas peur des frayeurs de la nuit, ni de la flèche qui vole de jour», est-il dit à Celui qui la soutient et dont elle est la compagne (Ps. 91:5).

 

Elle ouvre sa bouche avec sagesse, et la loi de bonté est sur sa langue (v. 26).

Ce n’est pas seulement son apparence en public, ce sont aussi ses paroles, qui caractérisent la femme vertueuse. Nous avons vu dans ce livre le rôle immense que jouent les paroles, soit en bien, soit en mal. Or ici, la femme vertueuse se montre comme une vraie fille de la Sagesse (voyez 8:8). Celle-ci préside à l’ouverture de ses lèvres en sorte qu’aucune parole n’est en désaccord avec la Sagesse. Mais quel est le sujet par excellence dont elle entretient ceux qui l’écoutent? «La loi de bonté»; non pas, comme quelques-uns traduisent: «un enseignement aimable», mais la loi (Torah), la règle invariable, seulement avec un tout autre caractère que celle de Sinaï, la loi qui attire au lieu de repousser, comme il est dit: «Ce qui attire dans un homme, c’est sa bonté». (19, 22).

 

Elle surveille les voies de sa maison, et ne mange pas le pain de paresse (v. 27).

La conduite de ceux qui sont sous sa garde lui importe. Elle en a la surveillance et ne permet pas que rien se produise qui soit en désaccord avec sa propre dignité, avec celle de sa maison et avec celle du Maître. Cette vigilance continuelle exige aussi une activité continuelle et c’est ce qui caractérisera toujours ceux qui ont vraiment à cœur le bien de la maison de Dieu et la gloire de Celui qui l’habite.

 

Ses fils se lèvent et la disent bienheureuse, son mari aussi, et il la loue: Plusieurs filles ont agi vertueusement; mais toi, tu les surpasses toutes! (v. 28-29)

Ces deux versets ramènent nos pensées vers la louange de Sion dans les Cantiques des degrés. Comme la femme vertueuse, Jérusalem a des fils (Ps. 127:3). Comme elle, Jérusalem est au dedans de sa maison, comme une vigne féconde (Ps. 128:3). Comme elle, son mari la loue (Ps. 122:7-9). Parmi toutes les filles vertueuses, il trouve qu’elle les surpasse toutes (Ps. 132:13-14; voyez aussi Ps. 45:14-16). Comme on a pu s’en apercevoir dans les pages où nous venons de présenter la femme vertueuse, elle n’est pas seulement une femme distinguée, ce que le rationalisme ose affirmer — elle est un type, un type de la sagesse en action. En second lieu, au point de vue de l’Ancien Testament, nous voyons, dans la femme vertueuse, Jérusalem selon les conseils de Dieu, digne, par conséquent, d’être l’épouse du Roi. Les pensées des chrétiens pourront appliquer ce type à l’Église, Épouse de Christ selon les pensées de Dieu, mais, pas plus que Jérusalem, à son état actuel. En tenant compte de l’état de ruine, soit de Jérusalem, soit de l’Église, ce qui est dit de la femme vertueuse peut s’appliquer actuellement à la conduite individuelle des vrais croyants qui composent la maison de Dieu, à ceux qui ont la responsabilité de son bon ordre, quelles que soient les phases que cette maison traverse actuellement. La femme vertueuse représente son mari absent, par sa propre conduite, par celle de ses fils, de ses serviteurs et de ses servantes. Quand il entre en scène, il la loue. Il en sera ainsi de Christ, quand il verra Jérusalem, ou l’Église, telles que, selon ses conseils de grâce, il veut les avoir et les aura. Il les parera de toutes les perfections dont son amour a voulu les orner. Mais souvenons-nous que tout ce tableau est en même temps une sérieuse et pressante exhortation à nous conduire, dans la maison de Dieu, d’une manière digne de Celui qui nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire!

 

La grâce est trompeuse, et la beauté est vanité; la femme qui craint l’Éternel, c’est elle qui sera louée (v. 30).

Voyez 11:16, 22.

La crainte de l’Éternel! Tel est le mobile secret de toute la conduite de la femme vertueuse. Les Proverbes se terminent par cette crainte, comme ils ont commencé par elle (1:7). Être devant Dieu, dans la lumière de sa présence, y apprendre à haïr le mal qu’Il hait, à aimer le bien qu’Il aime; chercher en toutes choses à lui plaire, et craindre de lui déplaire; telle est la crainte de l’Éternel. Elle est le couronnement de toute bénédiction, la source de la connaissance, et celle de la Sagesse. Cette crainte est ici le seul motif de la louange de la femme vertueuse, car c’est de la crainte que dépendent toutes les autres vertus et, sans elle, les plus grands dons ne sont que vanité. C’est le dernier mot des Proverbes, comme aussi de l’Ecclésiaste (12:13); mais ce sujet revient constamment dans le livre qui nous occupe où il est mentionné seize fois.

 

Donnez-lui du fruit de ses mains, et qu’aux portes ses œuvres la louent (v. 31).

Le «fruit de ses mains» me semble être la vigne qu’elle a plantée du fruit de ses mains au v. 16. La maison d’Israël est la vigne de l’Éternel (És. 5:7). Quant à sa responsabilité, Israël n’avait pas su garder la vigne qui était à lui. C’est ce que dit la Sulamite (Cant. 1:6); mais, au moment de la produire en triomphe, l’époux lui attribue tout ce que Sa grâce a fait pour elle et par elle. Elle mange du fruit de la vigne qu’elle a plantée (I Cor. 9:7). Nous sommes donc ramenés, en type, au vrai Israël selon les pensées de Dieu; il est vu comme parfait selon ses conseils et obtient, comme l’ayant méritée, la récompense qui lui est acquise par la grâce.

«Et qu’aux portes ses œuvres la louent»; c’est-à-dire là où son mari est honoré (v. 23), où Sa dignité est reconnue de tous. C’est alors que toute l’activité de la femme vertueuse sera reconnue comme ayant eu pour but la glorification de son époux.

Appliquons-nous donc sans cesse à nous conduire de telle manière qu’il soit prouvé, au jour de la gloire, que notre vie tout entière n’a eu pour but que de donner au Seigneur la place qui lui est due!