Proverbes

Chapitre 22:17-29

Quatrième série — Chapitres 22 (v. 17) à 24 (v. 22)

Nous avons ici un changement important dans la disposition des maximes. Elles ne consistent plus, comme depuis le chap. 10, en versets balancés, composés chacun de deux parties (disposition que nous retrouverons plus tard), mais elles consistent, pour la plupart, en une série de versets, moins nombreux toutefois que ceux qui forment les neuf premiers chapitres.

 

Chapitre 22 (v. 17-29)

Versets 17-21

Ces versets servent d’introduction à cette division des Proverbes, tout en contenant l’exhortation qui découle de tout ce qui précède.

Incline ton oreille et écoute les paroles des sages, et applique ton cœur à ma science; car c’est une chose agréable si tu les gardes au dedans de toi: elles seront disposées ensemble sur tes lèvres. Afin que ta confiance soit en l’Éternel, je te les ai fait connaître à toi, aujourd’hui. Ne t’ai-je pas écrit des choses excellentes en conseils et en connaissance, pour te faire connaître la sûre norme des paroles de vérité, afin que tu répondes des paroles de vérité à ceux qui t’envoient? (v. 17-21)

Voir dans cette nouvelle division des Proverbes un recueil séparé qui ne soit pas de Salomon, ne nous semble nullement appuyé par ce seul mot «les paroles des sages» et par le v. 23 du chap. 24. Combien de fois nous est-il parlé des sages dans les chapitres qui précèdent? (Exemples: 12:18; 15:2). Salomon était plus sage qu’eux tous, mais ses pensées ne se séparaient pas des leurs.

Le fait est que dans ces chapitres c’est de nouveau la Sagesse qui parle à son fils (23:15, 19, 26; 24:13), qui le place sous l’instruction et lui fournit la connaissance (23:12), qui donne la première place chez lui à la crainte de l’Éternel (23:17; 24:21), qui enfin l’engage à se soumettre à la discipline du père et de la mère (23:22, 24,25).

Les versets 17-21 que nous avons cités en entier réveillent l’attention du fils après l’avoir occupée de beaucoup de questions de détail. Il est tenu non seulement d’écouter soigneusement, mais de laisser pénétrer dans son cœur la science que la Sagesse lui inculque par les paroles des sages. S’il fait cela, quel bonheur pour lui de les garder comme un vrai trésor! Alors, de l’abondance du cœur sa bouche parlera; les paroles «seront disposées ensemble sur ses lèvres», de manière à former un tout bien cohérent que les auditeurs pourront saisir. Mais une chose plus précieuse encore, c’est que ces paroles auront pour résultat d’ôter à celui qui les reçoit toute confiance en lui-même et de lui faire mettre toute sa confiance en l’Éternel. C’est en effet le résultat final des Proverbes où la Sagesse nous fraie un chemin dans ce monde, que seule une confiance incessante en notre Dieu pourra suivre. — Ces choses excellentes, Salomon nous les a écrites (v. 20). Elles sont sous nos yeux comme Parole inspirée, afin que nous puissions constamment y revenir. Elles ne sont pas des discours confiés à notre mémoire, mais nous pouvons y trouver chaque jour «la sûre norme des paroles de vérité», c’est-à-dire la loi certaine d’après laquelle nous avons à nous diriger pour marcher dans la vérité et avoir l’approbation de ceux qui nous l’ont confiée.

 

Versets 22-231

1 Depuis ici, sauf pour les versets isolés, le lecteur est prié de suivre le texte sur sa bible.

C’est une chose qui attire le jugement de Dieu de profiter du pauvre parce qu’il est pauvre, et de le piller, parce qu’étant dans le besoin il est obligé de passer par où veut celui qui l’opprime. Le pauvre, comme nous l’avons vu tant de fois, est l’objet spécial des soins de Dieu. Bienheureux celui qui le comprend (Ps. 41:2)!

 

Versets 24-25

Toute relation d’amitié avec l’homme colère ou violent est une association avec le monde, caractérisé par ce trait principal de sa nature. (Gen. 6:13). Si l’on a habituellement cet exemple sous les yeux, on ne tarde pas à l’imiter; l’âme est prise au piège et les pieds sortent du chemin de la sagesse.

 

Versets 26-29

Que le sage se garde de cautionner autrui (voyez 6:1-5 et autres). Celui qui se confie à l’homme et ne tient pas compte de Dieu attire le jugement de Dieu sur lui. Il sera dépouillé même du strict nécessaire (20:16; 27:13).

 

Ne recule pas l’ancienne borne que tes pères ont faite (v. 28).

Que le sage soit satisfait des limites marquées par ses pères sans se laisser aller à l’ambition et à la convoitise de les étendre; il sera ainsi porté à des actes déshonnêtes (voyez 23:10-11; Deut. 19:14; 27:17; Job 24:2).

 

As-tu vu un homme diligent dans son travail? Il se tiendra devant les rois, il ne se tiendra pas devant les gens obscurs (v. 29).

Qu’il soit, à l’inverse du paresseux, diligent dans son travail. Cela implique de la conscience. Les rois estiment cette activité et cette industrie et accordent à celui qui les manifeste une place dans le royaume, position terrestre qui caractérise l’Ancien Testament. Un tel homme prospère et ne reste pas en compagnie des gens obscurs avec lesquels il avait commencé sa carrière.