Proverbes

Chapitre 6

Ce chapitre nous présente encore d’autres pièges dressés sur le chemin du fils de la Sagesse et dont il doit mettre tous ses soins à se garder. Ils comprennent ici quatre choses qui ruinent l’homme.

La première, v. 1-5, est le cautionnement. Combien de fois les Proverbes nous mettent en garde contre lui! Lisez les chap. 11:15; 17:18; 20:16; 22:26; 27:13. Cet acte, commis généralement à la légère, trahit un cœur sans prudence et sans réflexion. Ce n’est, certes, pas une chose sans conséquence que la confiance en l’homme! En cautionnant un homme, je déclare compter sur lui, comme si le meilleur homme ne pouvait pas me faire défaut. Me confier en l’homme, c’est, du même coup, ne pas tenir compte de Dieu, comme si l’avenir m’appartenait. Celui que j’ai cautionné peut me manquer de parole, ou bien il peut être enlevé par la mort et je tombe entre les mains de ses créanciers. Et moi, je montrais en le cautionnant que je comptais sur le jour de demain qui ne m’appartient pas. Cautionner est donc une chose très mauvaise. Cependant il y a deux ressources pour le sage. La première est l’humiliation (v. 3); la seconde, de se dégager à tout prix de la main de l’homme, des liens dans lesquels le sage était retenu, car il faut qu’il ait affaire à Dieu seul. C’est à Dieu qu’appartient l’avenir; c’est sur Lui seul qu’on peut compter.

 

v. 6-11. — Le second piège est la paresse et l’indolence. Elle joue dans les Proverbes un rôle plus important encore que le cautionnement. (Voyez 10:26; 12:11, 24; 13:4; 15:19; 19:15, 24; 20:4; 21:25; 22:13; 24:30; 26:13-16; 31:27). Le manque d’activité dans les choses de cette vie n’implique nullement une plus grande activité dans les choses spirituelles. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire 2 Thess. 3:6-15, où les suites de la paresse chez les enfants de Dieu sont mises à nu. La paresse porte ses fruits dans le gouvernement de Dieu. S’il y a une ressource pour celui qui engage l’avenir, lequel ne lui appartient pas, il n’y en a guère pour le paresseux. Les habitudes d’indolence laissent peu d’espoir de relèvement. Cependant l’exhortation peut encore atteindre cet homme. Le «jusques à quand», si fréquent dans les Psaumes, est une parole de confiance indiquant qu’il y a une restauration possible.

 

En revanche, v. 12-15, «il n’y a pas de remède» pour la perversité. Le pervers appartient à Satan et est animé de son esprit. Ses actions sont mauvaises, parce que son cœur, source de toute sorte de mal, est corrompu. Or, v. 16-19, Dieu hait toutes ces choses, mais il y a une plénitude d’abomination devant Lui; le mal décrit aux v. 12-15 est arrivé à son comble. Sept choses se succèdent ici comme les grains d’un chapelet du Malin: les yeux, la langue, les mains, le cœur, les pieds sont à l’œuvre; il y a faux témoignage, esprit de discorde, mais on ne trouve nulle part des oreilles pour entendre.

 

v. 20-26. — Ici le commandement du père et l’enseignement de la mère reviennent au premier plan (cf. 1:18). Ils ont l’expérience de la Sagesse.

Tous deux ont le droit vis-à-vis du fils, l’un d’être obéi, l’autre d’être écoutée; le père représentant l’autorité, la mère, la persuasion de la tendresse. Le père et la mère sont toujours en communion l’un avec l’autre (et quel enseignement pour nous!), afin d’atteindre un même but, celui d’élever leur fils dans les voies de la Sagesse. Cette instruction nous conduit dans notre marche, objet principal des Proverbes, nous garde pendant le repos, s’entretient avec nous au milieu de l’activité de la journée. L’expérience des parents qui ont goûté eux-mêmes aux sources de la Sagesse sert de lampe et de lumière au fils. En outre, leur discipline l’amène à connaître et à goûter le chemin de la vie. Dans ce chemin, il faut une vigilance continuelle; c’est ainsi que le fils est gardé avant tout de la mauvaise femme et des flatteries de l’étrangère qui cherche à le séduire.

Après la perversité, aux v. 12 à 19, nous trouvons donc ici le quatrième piège, la corruption, la prostitution. Combien cette forme du mal est fréquente dans le monde! À peine, parmi les jeunes gens, l’un ou l’autre y échappe! Le jeune croyant est gardé par l’enseignement divin, mais dès qu’il l’abandonne un instant pour écouter les «paroles flatteuses» (car chez lui, bien que fils, la chair n’est pas améliorée), il est enlacé et tombe. Sans doute la «femme étrangère» est plutôt d’une application morale, mais il est bon de considérer la chose dans son sens vulgaire. «On en vient à un morceau de pain»; bien plus, «l’âme précieuse» a perdu toute sa fraîcheur, est desséchée, devient la proie du vice!

 

v. 27-35. — Une autre forme, plus terrible encore, de la corruption, c’est l’adultère. À peine, semble-t-il, un fils de la Sagesse oserait-il le commettre, aussi la Parole nous parle ici de l’homme, non du fils, et cependant un David, le roi bien-aimé, s’y laissa choir par la paresse et devint la proie de la convoitise d’un moment! Même toucher la femme du prochain, nous dit ce passage, c’est n’être point innocent. L’adultère est le fait de l’insensé. Il n’y a pas plus de remède à l’adultère qu’à la perversité (v. 12-15). Destruction de l’âme, plaie, mépris, opprobre qui ne sera pas effacé, mort violente infligée par le mari offensé, voilà ce qui attend l’homme adultère, et Dieu le laisse là sous le coup d’un jugement dont la grâce seule est capable de le délivrer! Moralement l’adultère s’applique à l’amitié du monde (Jacq. 4:4).