Proverbes

Chapitre 4

Versets 1-9

Au chap. 4, la Sagesse n’est plus communiquée directement, mais apprise dans les relations naturelles établies selon le gouvernement de Dieu (Voyez 1:8). C’est le père qui enseigne (v. 1-9). Il a l’expérience et une bonne doctrine. Cette dernière lui a été transmise par ses parents et c’est par le cœur et la soumission qu’il se l’est appropriée. Cela rappelle 2 Tim 1:5. L’enseignement du père est identique à celui de la Sagesse elle-même (3:1-2) et apporte les mêmes choses qu’elle (3:34-35; 4:9). Il faut commencer par acquérir la Sagesse, car cette acquisition est le commencement même de la Sagesse (v. 7). Il faut que l’âme la convoite, y mette le prix, vende tout ce qu’elle a pour l’acquérir. On l’obtient en ne se détournant pas des paroles de Sa bouche. Remarquez en passant le rôle continuel que joue la Parole dans la conduite d’un fils de la Sagesse. Nous trouvons spécialement, dans ces quelques versets, ce que la Sagesse donne à ceux qui l’acquièrent. Elle garde, conserve, élève, honore; elle met sur la tête une guirlande de grâce; elle rend le Seigneur aimable dans la personne des siens; elle donne pour l’avenir une couronne de gloire.

 

Versets 10-27

v. 10-13. — Depuis le chap. 4:10 jusqu’à la fin du chap. 5, les Proverbes nous entretiennent spécialement des voies des fils de la Sagesse. Dans les versets qui viennent de nous occuper le père dit à ses fils: «Que ton cœur retienne mes paroles, garde mes commandements et tu vivras» (v. 4). Ici les années de la vie sont multipliées en gardant ces choses (v. 10). Il est naturellement question, selon tous les enseignements de ce livre, des bénédictions terrestres sous le gouvernement de Dieu. Mais il ne s’agit pas seulement de connaître et d’acquérir ce que la Sagesse nous enseigne, d’en orner pour ainsi dire notre esprit. Le père enseigne la voie à ses fils et il s’agit, pour eux, d’y marcher. La Sagesse ne servirait de rien dans ce monde si elle ne nous conduisait dans un chemin de séparation du mal et de glorification du bien selon Dieu. Conduits ainsi, les «pas ne sont pas gênés». On ne sera pas en perplexité, ne sachant quel chemin suivre; on ne bronchera pas, quand il s’agira de courir pour atteindre le but; mais il faut tenir ferme l’instruction et ne pas la lâcher, car elle est notre vie (v. 13), et même «un arbre de vie pour ceux qui la saisissent» (3:18).

 

v. 14-17. — La voie de la Sagesse est le privilège d’un homme guidé par l’Éternel dans une marche qui découle de Lui et qui correspond à Sa pensée, au milieu d’un monde plongé dans le mal. Dans tout ce passage, il ne s’agit plus d’un fils «simple», c’est-à-dire privé d’intelligence mais d’un fils qui l’a acquise par l’enseignement de la Sagesse. L’Esprit nous présente deux chemins absolument opposés dans ce monde: le chemin des justes et celui des méchants. De fait, le monde ne contient que ces deux catégories de gens. Le méchant peut avoir un caractère plus ou moins accentué d’iniquité ou de perversité, mais aux yeux de Dieu il n’est pas autre chose qu’un méchant, et c’est ce que l’Évangile met tout particulièrement en lumière. Christ, dans sa personne, est la parfaite expression du juste dans le chemin de la Sagesse.

 

Les v. 18-19 nous présentent le contraste entre le sentier des justes et des méchants. Comme était le chemin de Christ, celui du juste est resplendissant de lumière, seulement il n’atteindra sa perfection, «la mesure de la stature de la plénitude du Christ», que lorsque le plein jour sera établi. Il y a progrès dans notre connaissance et dans notre jouissance jusqu’à ce que nous soyons parvenus à la pleine lumière.

Quant au chemin des méchants, prenons-y garde: si nous y mettons seulement le pied nous serons fatalement entraînés de chute en chute. Il n’y faut pas entrer, sinon l’on y marchera; il n’y faut pas même passer, mais s’en éloigner, se tenir à distance, s’en détourner, passer outre. Aucune séparation du mal ne saurait être trop complète ou trop sévère. C’est le chemin du chapitre 2:12-15.

 

v. 20-27. — L’exhortation au fils de la Sagesse se fait toujours plus pressante, car on y trouve une gradation (Voyez v. 1 et 10). Il faut avoir ici continuellement devant les yeux les paroles de la Sagesse, mais il faut, avant tout, les «garder au dedans du cœur», car elles sont vie et santé de tout notre être. Mais, en outre (v. 23), nous avons à garder avec grand soin notre cœur lui-même, car les résultats extérieurs de la vie que nous possédons ont leur source dans le cœur. Quand le cœur n’est pas soigneusement gardé, il n’en sort que du mal, car (v. 24) nous avons continuellement affaire au mal en nous, à une volonté dont la langue est le premier et le plus dangereux instrument. Il nous faut en outre (v. 25) un œil simple quant à l’objet que nous poursuivons, la droiture du regard qui ne fixe que ce seul objet: Christ, la Sagesse.

 

v. 26. — Dieu lui-même nous ayant fait connaître le chemin de la Sagesse, il faut que nous y marchions avec droiture, sans nous en écarter, ni à droite, ni à gauche, et nous serons ainsi mis à l’abri du mal dans notre conduite. Le cœur, la bouche, les yeux, les pieds, agiront de concert, pour nous garder dans un chemin qui sera en témoignage à Celui qui nous aime.