Proverbes

Chapitre 3

Chapitres 3 à 9 — Exposition détaillée de la Sagesse et de ses voies

Chapitre 3

Après l’exposition générale du sujet des Proverbes contenue dans les deux premiers chapitres, nous entrons ici dans le détail de ce qu’est la Sagesse et de ce qui caractérise son chemin. Remarquons d’abord que, depuis ce chapitre 3, jusqu’à la fin du chapitre 7, la Sagesse s’adresse à son fils. — Ce n’est qu’aux chapitres 8 et 9 qu’elle s’adresse à tous les hommes, en rapport avec ce qui nous est présenté au chapitre 1:20-23. — Elle parle donc ici à ceux qu’elle a engendrés et ce mot fils acquiert par là une valeur toute particulière, Comme nous l’avons vu, le fils est déjà mentionné dans les deux chapitres d’introduction, mais ici ce terme est constant (3:1, 11, 21; 4:1, 3, 10, 20; 5:1, 7; 6:1; 7:1, 20).

Le chapitre 3 contient trois divisions principales marquées chaque fois par le mot: «Mon fils».

 

Versets 1-10

Dans les v. 1-4 nous trouvons les caractères que doit avoir à son début le chemin d’un fils de la Sagesse. Il est responsable de l’enseignement qu’elle lui donne.

 

v. 1-2. — Ce qui doit caractériser le fils, c’est la sujétion aux commandements émanés de l’autorité divine à laquelle il est tenu de se soumettre, et une mémoire exercée à se rappeler les choses enseignées. Ces qualités ont pour conséquence «un prolongement de jours, et des années de vie, et la paix». Toutes ces bénédictions sont terrestres, car, on ne peut assez le répéter, les Proverbes nous placent sur le terrain du gouvernement actuel de Dieu sur la terre (Voyez aussi v. 10).

À ces caractères les v. 3-4 en ajoutent deux autres: la bonté et la vérité qui sont la parure de l’homme intérieur. Elles ont été apportées ici-bas par Jésus Christ homme. Quant à Christ, elles faisaient partie de lui-même, elles étaient Lui: «La grâce (qui est plus que la bonté) et la vérité sont venues par Jésus Christ». Quant au fils de la Sagesse, il est tenu de les porter comme un ornement (cf. 1:9), peut-être ici comme un joug doux et léger (cf. 6:21) et comme une parole précieuse que son cœur doit retenir pour trouver ce que Jésus a rencontré lui-même, la faveur auprès de Dieu et des hommes (Luc 2:52).

 

Aux v. 5-10 nous trouvons les principes d’après lesquels la Sagesse agit. Le fils doit: 1° se confier en l’Éternel et non dans son intelligence; 2° le connaître dans toutes ses voies, c’est-à-dire y introduire le caractère de l’Éternel; alors Il dirigera ses sentiers; 3° n’avoir aucune haute pensée de sa propre sagesse (voyez Rom. 12:16); 4° craindre l’Éternel en lui donnant dans sa vie la place qui lui est due; et s’éloigner du mal, ce qui est la conséquence immédiate de la crainte de Dieu. Ces choses sont la santé de l’enfant qui est séparé des liens naturels pour vivre ici-bas de sa vie propre et elles contribuent à la croissance de l’être tout entier (v. 8). Enfin, v. 9-10, le fils doit: 5° honorer l’Éternel en reconnaissant, par sa libéralité, que tout bien d’ici-bas vient de Lui et doit retourner à Lui. Dans ce cas, selon le gouvernement de Dieu, les biens terrestres seront multipliés à celui qui, reconnaissant devoir tout à l’Éternel, est un économe fidèle dans ce qu’Il lui a confié.

 

Versets 11-20

v. 11-12. — Il peut arriver que ces bénédictions temporelles fassent défaut au fils et qu’au lieu d’en jouir, il se trouve sous la discipline de Dieu. Doit-il, dans ce cas, mépriser la discipline ou perdre courage devant la réprimande? (Voyez Héb. 12:5-6; Apoc. 3:19). Bien au contraire, elle est une bénédiction toute spéciale qui confirme au fils de la Sagesse l’amour de Celui qui l’a engendré.

 

Les v. 13-18 contiennent la belle description du prix de la sagesse pour celui qui l’a trouvée, et de l’intelligence pour celui qui l’a obtenue, après avoir renoncé à sa propre sagesse et à sa propre intelligence (v. 5, 7). Elle est une double source de bonheur, et pour celui qui la possède (v. 13), et pour celui qui la maintient fermement (v. 18). «Tiens ferme ce que tu as», dit le Seigneur en Apoc. 3:11. La sagesse est «un arbre de vie pour ceux qui la saisissent». Elle entretient, par ses fruits, la vie chez ceux qui la possèdent. Pour nous cet arbre de vie est Christ (Apoc. 2:7), la Sagesse personnifiée, et la vie qu’il donne est la vie éternelle. Ici les bénédictions ne vont pas au delà des bénédictions terrestres millénaires selon le gouvernement de Dieu, tandis que pour nous la paix, le bonheur, la vie que le Seigneur procure ont un caractère céleste. Il faut trouver, saisir la Sagesse, car elle est en dehors de nous et ne se trouve qu’en Christ.

 

v. 19-20. — Après avoir montré les principes actifs de la Sagesse en nous, la Parole montre qu’elle se trouve dans sa plénitude, non pas en nous, mais dans l’Éternel, dans Celui qui nous a enfantés. Si je veux connaître ces trois choses, la sagesse, l’intelligence, la connaissance, je les trouve toutes en Christ. Il les a manifestées lors de la Création. C’est de Lui qu’il est dit: «Tu as jadis fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains».

 

Versets 21-35

v. 21-26. — Nous avons vu au v. 1 ce dont le fils doit se souvenir; au v. 11 ce qu’il doit estimer; ici nous trouvons ce qu’il lui faut garder ou observer: de saines pensées quant à lui-même (cf. Rom. 12:3) et la réflexion quant à l’objet que Dieu lui présente. L’âme vit par ces choses et elles sont comme un ornement pour ceux qui les possèdent. Si nous occupons la dernière place pour donner la première à Christ, notre chemin n’aura point d’incertitude; nous marcherons comme de jour, sans broncher; la nuit ne nous effrayera pas et ne sera pour nous que l’occasion du repos. Un autre moyen d’échapper à tous les pièges est la confiance en Lui. Ainsi l’état du cœur d’un côté, et de l’autre la confiance qui a marqué toute la vie du Seigneur, nous mettent parfaitement à l’abri du sort qui attend les méchants.

 

v. 27-30. — Si, dans les versets précédents l’état positif de nos cœurs nous met à l’abri des pièges de l’ennemi, nous trouvons ici un état pour ainsi dire négatif à l’égard du mal, dans nos relations avec notre prochain. Ne pas refuser de lui accorder son dû, ne pas attendre à demain pour lui donner ce que nous pourrions lui remettre aujourd’hui (il y aurait là quelque fausseté); ne pas machiner du mal contre lui; ne pas contester contre lui, quand nous n’avons pas de plainte à formuler à son égard. L’absence de toute pensée égoïste est un fruit de la Sagesse chez celui qui possède celle-ci.

 

v. 31-35. — Quand il s’agit, non plus du prochain, mais des hommes violents, pervers, méchants, moqueurs et insensés, que doit faire le fils de la Sagesse? Il doit rester entièrement en dehors de leurs voies, car toutes ses bénédictions sont du côté de l’Éternel. Le secret de l’Éternel est avec les hommes droits; il bénit l’habitation des justes; s’il résiste aux orgueilleux, il donne la grâce aux humbles (voyez Jacq. 4:6); il donne la gloire en héritage aux fils de la Sagesse. Ainsi toutes ces bénédictions appartiennent à ceux qui suivent ici-bas un chemin de vraie séparation du mal. Tel était le chemin de Christ.