Psaumes

Psaume 120

Psaumes 120 à 134

Les psaumes 120 à 134 portent le titre de Cantiques des degrés. On a supposé qu’ils avaient été réunis et avaient ensemble reçu ce titre, parce qu’ils furent chantés dans une occasion particulière, ou qu’ils avaient trait à quelque fait particulier dont ils retraçaient les différentes étapes: par exemple le retour des captifs de Babylone à Jérusalem. Bien que dictés par l’Esprit en des moments différents ils furent peut-être chantés dans l’ordre où ils apparaissent ici par les captifs remontant de Babylone1, à différentes étapes de leur marche vers leur patrie — de même que les différentes parties du Ps. 68 furent probablement chantées pendant les divers arrêts du cortège qui ramenait l’arche vers la cité de David. Dans ces psaumes, en effet, nous verrons que s’affermit le sentiment d’approcher de plus en plus de la maison, du lieu du repos, jusqu’à ce qu’enfin ce but soit atteint avec chants de louange.

1 Remarque importante: Depuis que ces Méditations ont été écrites (19° siècle), des études approfondies de la prophétie en rapport avec les psaumes ont conduit à appliquer ceux-ci, et spécialement les Cantiques des degrés, plus directement que ne le fait J.G. Bellett, aux circonstances comme aux sentiments du résidu juif futur. Il traverse ici ses dernières afflictions. Rentrant dans son pays après la grande tribulation, il y trouve encore le dernier ennemi, l’Assyrien et ses partisans, et il passe par des épreuves dans lesquelles sa foi est fortifiée, son espérance rendue plus sûre et plus éclairée, pour être enfin glorieusement couronnée. Le lecteur est renvoyé, entre autres, à l’ouvrage suivant: «L’Histoire prophétique des derniers jours et les Cantiques des degrés», par H. Rossier.

La sortie de Babylone est célébrée de façon anticipée par les prophètes en un langage sublime (És. 48:20; 52:11-12). Mais il est parlé de la délivrance du joug de Babylone après que les captifs en furent remontés aux jours de Cyrus (Zach. 2:6-7). En sorte que ce retour fut, en type, le gage du retour d’Israël d’un autre exil, à savoir leur dispersion actuelle. Ces psaumes peuvent donc aussi répondre aux soupirs du résidu des derniers jours quand il traversera les diverses périodes de ses tribulations, jusqu’au moment où il sera introduit dans le repos du règne. Ils peuvent encore, en esprit, dans certaines circonstances et certaines expériences, être l’expression appropriée des sentiments de tout croyant dans le pèlerinage qui le conduit de ce monde jusque dans la gloire et la présence du Seigneur — pèlerin cheminant en compagnie de Jésus.

Mais j’ajouterai que ces psaumes furent probablement chantés par les Juifs remontant de captivité, car 200 chanteurs sont mentionnés en même temps que Zorobabel, et d’autres également avec Esdras, lors de leurs retours respectifs de Babylone (voir Esdras 2:64-65; 7:7). Et, suivant un si heureux exemple, nous devrions nous aussi, en esprit, chanter, puisque nous sommes en marche de Babylone à Jérusalem — de la ville de l’homme à la ville de Dieu, — de ce présent siècle mauvais à celui qui est à venir. Notre appel nous a fait quitter le premier, nous tendons vers le second. Et le fait d’en prendre conscience devrait mettre dans nos cœurs un cantique. Pourtant nous devrions nous sentir «en route» seulement, nos âmes ne pouvant être satisfaites d’autre chose que de la Jérusalem céleste. Les puits d’eau vive et les chants de joie ne peuvent faire du lieu de notre pèlerinage notre patrie. Les 300 hommes que choisit Gédéon en sont une illustration. L’eau rafraîchissante ne pouvait les arrêter dans leur course. Ils ne la prenaient que pour pouvoir poursuivre, c’est-à-dire comme doit le faire un peuple en marche. Ils lapèrent l’eau comme fait un chien dans sa course, sans se mettre à genoux comme s’ils s’abandonnaient à ce délassement.

C’est dans une telle disposition d’esprit que nous devrions être. Nous sommes sauvés en espérance. Le Saint Esprit, vraie source de toute consolation dans le chemin, habite en nous pour nous faire abonder en espérance (Rom. 15:13). Mais sa présence en nous n’est pas pour nous Jérusalem; et les rafraîchissements qu’il nous procure ne sont pas le banquet de l’Agneau.

Ces psaumes sont appelés dans la version syriaque (IIème ou IIIème siècle ap. J.-C.): «Cantiques de la sortie de Babylone», ce qui correspond à la façon dont nous les avons considérés ici.

Nous examinerons maintenant chacun d’entre eux plus en détail.

 

Psaume 120

Ce psaume est bien le langage qui convient à un Israélite retenu loin de Jérusalem — les demeures de la méchanceté — bien que sur le point d’en partir. La langue (v. 2-4) est souvent, comme ici présentée comme particulièrement responsable des offenses contre Dieu et contre son peuple. Ce fut le péché de Doëg, le témoin perfide (Ps. 52). Ce sera celui du dernier ennemi (Jude 15-16) selon ce qui est dit de la petite corne qui le représente (Daniel 7:25). Mais des charbons ardents de genêt et les flèches aiguës de l’homme puissant (c’est-à-dire Christ — Apoc. 19) lui sont réservés; et le captif, bien qu’encore en captivité, nourrit l’espoir de ce jugement sur ses ennemis. L’habitant de Jérusalem peut bien tenir le langage des versets 6 et 7, tout en étant encore en exil car Jérusalem, cité de Dieu, est la «cité de paix» et Babylone, cité de l’homme, est la «cité de la confusion».

Les Juifs eux-mêmes considèrent ce psaume comme parlant de la captivité actuelle que celle de Babylone représentait et annonçait.