Psaumes

Psaume 108

Le quatrième livre des Psaumes, selon la division faite par les Juifs, se clôt avec le psaume 1061.

1 Comme on le voit, l’auteur considère le psaume 107 comme la conclusion du quatrième livre des Psaumes. Il est placé cependant à juste titre en tête du cinquième, comme son introduction, et c’est ainsi que, conformément à la division faite par les Juifs, on l’étudie généralement. Il fait donc admirablement la liaison de l’un à l’autre livre.

 

Au début de ce psaume 108, le Messie, s’identifiant avec les fidèles du résidu qui traversent les derniers jours de leur détresse, invoque l’Éternel pour qu’il manifeste sa puissance en leur faveur. Mais c’est dans une pleine et joyeuse attente de l’exaucement qu’il fait cette prière: il fait donc vœu, comme à l’accoutumée, d’offrir la louange (v. 2-7). Une réponse immédiate à cette prière sort du sanctuaire, de la sainte présence de Dieu, pour assurer le suppliant que le Seigneur, au moment convenable, revendiquera son royaume (v. 8-10). Cela réveille tout aussi promptement le zèle du Messie pour le jour de la vengeance — l’année de ses rachetés (Ésaïe 63:1-5). Nous savons en effet que présentement il attend que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds (Héb. 10:13). Puis il termine son cantique en regardant une fois encore à l’Éternel comme le recours de Jacob dans sa détresse, et il anticipe la victoire avec confiance.

Ce psaume est composé des chants de joie de deux psaumes précédents (voir Ps. 57, 60) qui, tous deux commencés dans la tristesse, se terminent dans l’allégresse. Car dans ces deux psaumes, l’âme du croyant avait semé avec larmes, puis moissonné avec chants de joie; mais ici la double moisson est rassemblée, et l’adorateur revient en portant une abondance de gerbes. Et il est bien vrai que seule la joie demeurera. Les peines seront oubliées, ou le souvenir n’en sera évoqué que pour augmenter l’allégresse et donner plus d’ampleur à la louange.

Ce psaume est, semble-t-il, la suite heureuse du précédent recueil dont nous avons vu qu’il a la résurrection pour thème (Ps. 103-107). Car la résurrection conduit à la joie et à la louange. Comme quelqu’un l’a fait remarquer, Jésus lui-même pleura au tombeau de Lazare, laissant pleurer tous ceux qui l’entouraient; mais tout autre fut son attitude devant son propre sépulcre vide: se trouvant lui-même dans la liberté de la résurrection, il put dire à celle qu’il affectionnait et dont il connaissait les affections: «Femme, pourquoi pleures-tu?»