Psaumes

Psaume 101

Les psaumes précédents présentent, comme nous l’avons vu, les exercices variés et heureux par lesquels passera le résidu, en relation avec les grandes questions qui concernent le règne, et qui ont été évoquées au début — à savoir la déroute de l’ennemi, la stabilité du trône, et la sainteté de la maison, c’est-à-dire du gouvernement de Dieu. C’est le Messie lui-même qui parle encore dans ce psaume, comme dans celui qui introduit cette série (Ps. 92). Il s’assied sur le trône (par anticipation: en réalité le verset 2 exprime son désir ardent de voir ce jour), inaugurant son règne en célébrant la «bonté et le jugement»; car c’est la bonté et le jugement qui ont été — comme on vient de le voir — les moyens de son établissement — bonté envers le vrai Israël, jugement des ennemis.

Après ce cantique, il entreprend d’administrer son royaume en justice, et de maintenir la sainteté de la maison de l’Éternel à toujours, comme nous le voyons au Ps. 72, en 2 Sam. 23:5; Ésaïe 9:7; 11:4; Zach. 14:21.

Remarquons, comme principe, que «bonté et jugement» sont le thème des pensées et des cantiques de tout croyant ou de tout adorateur quand Dieu l’introduit dans une dispensation nouvelle. Sortant d’Éden pour parcourir une terre maudite, Adam était un pécheur pardonné, chantant en esprit un tel cantique; il en fut de même de Noé, prenant possession de la terre renouvelée; il en fut de même d’Israël entrant en Canaan dans une disposition semblable; car Adam, Noé et Israël avaient, chacun en son jour, été témoins du jugement tombant sur d’autres, et de la bonté de Dieu quant à eux-mêmes. Nous sommes entrés dans la dispensation présente avec le même cantique qui célèbre «la bonté et le jugement», car nous avons vu le jugement de notre péché porté par Christ, et nous, nous sommes les monuments de la bonté de Dieu. Et bientôt, quand viendra la gloire du royaume comme nous le lisons ici la bonté et le jugement seront à nouveau célébrés. Or il faut qu’il en soit ainsi: la justice doit être maintenue, lors même que la grâce se donne libre cours; la sainteté n’abandonne aucun de ses droits, lors même que l’amour voit les siens satisfaits.

Quelle perfection dans le court recueil que constituent ces psaumes (92 à 101)! Le Messie lui-même en compose l’introduction et la conclusion. Au début il anticipe l’onction royale, l’élévation de sa corne — à la fin il annonce comment il administrera son royaume. Dans l’intervalle, le résidu fidèle a — comme nous l’avons vu aussi — redit son espérance de voir, après l’exécution du jugement, le royaume établi et la bénédiction finale. Oh! si nos cœurs vibraient davantage à l’unisson de ces pensées! Si nous entrions par les portes divines «avec des actions de grâces», et des cœurs plus en harmonie avec ces joies! Puissions-nous veiller et prier pour que de tels sentiments nous animent, et que nous soyons plus habiles à chanter à l’Éternel.