Psaumes

Psaume 65

Ce psaume est d’une singulière beauté. Les fidèles du résidu d’Israël contemplent la maison où leurs pères ont adoré; et ils confessent, en quelque sorte, à l’Éternel que ce saint et bel édifice est désolé. Il y règne maintenant un silence de mort; mais il est tout prêt à résonner à nouveau de chants de joie, quand les vœux seront payés et que toutes les nations s’assembleront dans le sanctuaire de l’Éternel, lorsqu’il aura écouté la prière de son peuple (v. 2, 3). Ils confessent ensuite dans un esprit de repentance que leurs iniquités sont la seule cause de la ruine actuelle; mais ils attendent avec confiance que Dieu efface la culpabilité de la nation (v. 4). C’est à la bonté de Dieu qu’ils regardent pour eux-mêmes, et à sa justice contre leurs ennemis. Ils annoncent que les bouts de la terre seront émus à l’ouïe des jugements de Dieu exercés en justice sur les ennemis d’Israël (v. 5-9). Dans la dernière partie du psaume, ils anticipent la joie et la fécondité de la terre milléniale, lorsque l’Éternel sera à nouveau comme il l’était jadis, le cultivateur du pays de son peuple, lorsque ses yeux se poseront à nouveau sur ce pays depuis le commencement de l’année jusqu’à la fin de l’année. Alors la beauté, le bonheur et l’abondante fertilité témoigneront des soins habiles du vigneron divin pour sa vigne bien-aimée et privilégiée et les jours des fidèles seront multipliés comme les jours des cieux qui sont au-dessus de la terre (voir Deut. 11:10-21).

Rien ne peut surpasser la beauté de ce tableau. Le résidu, passant rapidement sur les épreuves et les jugements, laisse ses pensées se porter vers le repos et la prospérité du règne millénial. Mais alors il s’attarde quelque peu dans la contemplation des scènes heureuses qui l’entourent. Le désert et la terre aride se réjouissent (És. 35:1). L’Éternel se souvient des montagnes et des collines, des ravins et des vallées d’Israël: ils sont à nouveau labourés et semés. «Et le pays désert sera labouré, au lieu d’être une désolation aux yeux de tous les passants. Et ils diront: Ce pays qui était désolé est devenu comme le jardin d’Éden» (Éz. 36:35). Comme l’annonce le poète:

Terre, ne gémis plus! La campagne fertile
Se revêt d’abondance et rit. Hier stérile
Le sol chante, oubliant les jours d’aridité.