Psaumes

Psaume 52

Nous trouvons dans ce psaume un contraste marqué avec le précédent. Le Ps. 51 présentait le pécheur qui, brisé, se tournait vers Dieu dans la repentance; ici c’est le pécheur qui persévère dans sa méchanceté et dans l’obstination et l’orgueil d’un cœur qui refuse la grâce. Le pénitent du Ps. 51 était David, ou le résidu juif, comme nous l’avons vu; ici l’homme fort et plein de jactance dont il est question suggère Absalom et le roi inique (l’Antichrist). L’apostat est ici encore triomphant; mais le résidu se confie en la grâce, et anticipe le jour où il aura le méchant sous ses pieds.

Habakuk 2:6 appelle proverbe les moqueries des v. 8 et 9. Nous avons dans l’Écriture plusieurs de ces railleries prononcées sur la chute des orgueilleux et incrédules qui se sont moqués de Dieu. Sa bonté a été méprisée, ses répréhensions ignorées, ses appels dédaignés, ses avertissements tournés en dérision; alors, quand il n’y a plus de remède, le Seigneur «rit» lors de la calamité, «se moque» quand vient la frayeur (Prov. 1:25). Voir en Exode 15, Juges 5, Ésaïe 14, Ézéchiel 28, Apoc. 18, des exemples de ces railleries, où «proverbes».

Ce psaume est aussi intéressant en ce qu’il nous fait connaître le sens que Dieu donne à l’»olivier» et à ses «branches» (voir Rom. 11): c’est la grâce ou l’alliance de la promesse, et ceux qui se confient en elle, comme dit ici le pénitent: «Je suis dans la maison de Dieu comme un olivier vert. Je me confierai en la bonté de Dieu pour toujours et à perpétuité».

Et tel est le sens du même symbole en Rom. 11; car ces branches qui sont dites arrachées représentent ceux qui n’ont pas cru, c’est-à-dire qui ne se sont pas confiés en la miséricorde; et ceux qui reçoivent la promesse d’être maintenus la reçoivent parce qu’ils persévèrent dans la bonté, c’est-à-dire persévèrent dans la grâce de Dieu.

On voit ainsi le rapport entre les oliviers et le chandelier et ses lampes (Zach. 4; Apoc. 11). Car pour être des témoins, nous devons d’abord vivre nous-mêmes de grâce. Nous devons nous alimenter de la graisse de l’olivier avant de pouvoir briller sur le chandelier.