Psaumes

Psaume 38

Dans ce psaume, le pécheur repentant éprouve à la fois le poids de la juste colère de Dieu, et l’amertume d’être haï sans cause par les hommes (v. 5, 20, 21). C’est ce qui marque la souffrance de David lors de la révolte d’Absalom, à cause de son péché contre Dieu dans l’affaire d’Urie. Il parle comme un lépreux chassé du camp, image d’un pécheur convaincu de son état ou d’un saint sous la discipline. Il est exclu comme quelqu’un qui est souillé et qui souille ce qu’il touche; mais Jésus — et lui seul — peut venir nous chercher dans cet état. Comme le disait un jour une pauvre femme sous le poids de ses péchés: «Je suis trop mauvaise pour tout autre que Jésus». Et, comme nous le savons, ce précieux Sauveur, qui fut à la fois «sans tache» et pourtant «fait péché», se laissa mener comme un agneau à la boucherie sans ouvrir la bouche (v. 14, Matt. 26:63; 27:12-14). Il ne répondait pas aux méchants qui l’accusaient, mais en silence, dans l’inexprimable méditation de son esprit, il se remettait à Celui qui juge justement. C’est ce que traduit le comportement de David envers Shimhi (2 Sam. 16). Il était étranger aux sentiments des fils de Tseruïa — son âme n’y avait aucune part.

On peut lire ce psaume comme exprimant les sentiments du résidu; car il remettra en mémoire et prendra sur lui le péché que la nation a commis en versant le sang du Juste, bien que n’ayant pas lui-même participé à ce crime (Zach. 12:10).

En effet le péché de David à l’égard de Bath-Shéba et d’Urie représente en un sens le péché d’Israël à l’égard de Jésus: ils versèrent le sang innocent et contractèrent des alliances impures. Le peuple juif s’écria: «Crucifie, crucifie-le», en même temps que: «Nous n’avons pas d’autre roi que César». Et d’autre part on peut dire que, dans une mesure, les souffrances que David connut par la suite de la part d’Absalom représentent les souffrances du résidu de la part de son ennemi, le roi inique; de sorte que les mêmes psaumes pénitentiels sont à la fois l’expression des sentiments de David et du résidu.

La question de savoir si le «pied qui chancelle» du v. 17 désigne une calamité plutôt qu’une transgression, mérite d’être examinée (voir Deut. 32:35; Ps. 94:18).