Psaumes

Psaume 35

Ce psaume peut être envisagé comme la méditation silencieuse de Jésus, dans l’affliction de son âme, alors qu’il comparaissait devant Pilate. Il plaide avec Dieu, demandant à la fois le secours pour lui-même et le jugement et la confusion de ses persécuteurs. Les «témoins violents» du v.11 se font entendre en Matt. 26:59; les «calomniateurs» du v.15 sont vus en Luc 23:1; l’expression «je ne l’ai pas su» employée dans le même verset correspond à l’attitude du Seigneur en Luc 22:64; le caractère des «hommes paisibles du pays» (v. 20) est vu en lui en Matt. 12:19 et 22:21; et ceci prouve que les accusations portées contre lui en Luc 23:2 sont ces «tromperies» auxquelles il est fait allusion au v. 20 par notre adorable Sauveur, souffrant comme victime et témoin.

Une chose particulièrement digne de remarque dans ce psaume, c’est que son auteur appelle le jugement sur ses persécuteurs et ennemis. Mais cela ne doit nullement nous surprendre, car nous trouvons dans les Évangiles quelque chose de semblable, lorsqu’à un moment nous entendons ces paroles sur les lèvres du Seigneur: «Père juste, et le monde ne t’a pas connu». S’il n’exprime pas là cette requête sous la forme complète que nous trouvons parfois dans les psaumes, il n’en laisse pas moins nettement le monde, vu son incrédulité et son mépris de la grâce, sous la juste sentence du jugement. En sorte que ces paroles de Jean 17 sont prononcées dans l’esprit de ces psaumes où le Messie fait appel au jugement. Et si, dans les Psaumes, nous l’entendons même prononcer le jugement, cela ne dépasse pas la portée de ses paroles dans les Évangiles — «Voici, votre maison vous est laissée déserte»; «Malheur à toi, Chorazin, malheur à toi, Bethsaïda». Ou comme il l’exprime de manière encore plus complète, et avec la solennité émanant d’un trône de jugement, en Matt. 23. Ses paroles à Caïphe en Matt. 26:64 ont le même caractère. En outre il est écrit que le Seigneur s’en remettait au juste Juge (1 Pierre 2:23), sans proférer ni outrages ni menaces. Ce psaume apparaît comme illustrant une semblable communion et nous trouvons la même chose au Ps. 69, avec le commentaire qui nous en est donné en Rom. 11 (voir aussi Ps. 40:15-16).

Mais l’Esprit de Christ dans le résidu se fera entendre avec plus de force dans ses appels au jugement, à mesure que l’iniquité du monde arrivera à son comble aux jours de ces fidèles. Nous ne trouvons pas cela dans les psaumes seulement, mais aussi en Luc 18:1-8, Apoc. 6:10, etc.…

Remarquons que dans le psaume précédent tous «ses os» sont gardés (Ps. 34:21) et que dans celui-ci ils sont présentés comme louant Dieu et lui rendant grâces (v. 10).