Malachie

Chapitre 2:10-17 et 3:1-15

La seconde partie du chap. 2 aborde un nouveau sujet. Il ne s’agit plus ici de la sacrificature, mais du peuple.

Il semble que le verset 10 soit une confession générale: «N’y a-t-il pas pour nous tous un seul père? Un seul Dieu ne nous a-t-il pas créés? Pourquoi agissons-nous perfidement, chacun envers son frère, en profanant l’alliance de nos pères?» C’est comme une parole de repentance, mise dans la bouche de Juda, et qui se réalisera plus tard, quand le résidu reconnaîtra son péché. Comme les sacrificateurs avaient corrompu l’alliance de Lévi (v. 8), le peuple avait aussi profané l’alliance de ses pères. Or, n’étaient-ils pas tous enfants d’un seul père, créatures d’un seul Dieu? Il ne s’agit pas ici de la relation avec le Père, manifestée par Jésus ici-bas, établie par l’œuvre de la croix, proclamée à la résurrection de Christ, relation à laquelle les chrétiens seuls ont part, car l’Ancien Testament ne la révèle pas et elle n’appartiendra jamais au peuple juif comme tel. La relation dont ce passage nous parle appartient, en revanche, à tous les hommes, Juifs ou gentils, quoique les croyants la possèdent aussi d’une manière toute spéciale.

C’est pourquoi nous trouvons, en Éph. 4:6: «Il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tout, et partout, et en nous tous». Notre passage parle de cette relation. Ils étaient frères, ayant été engendrés par le même Dieu; des frères agissent-ils perfidement l’un envers l’autre? Leur origine commune ne devait-elle pas mettre dans leurs cœurs des sentiments d’amour et de bienveillance mutuels? Le reproche contenu dans ce verset correspond à celui que l’Éternel adresse dans le chap. 1, v. 6, aux sacrificateurs: «Si je suis père, où est mon honneur, et si je suis maître, où est la crainte qui m’est due?» Seulement ici, l’Esprit de Dieu met cette parole, non dans la bouche de l’Éternel, mais dans la bouche de ceux qui avaient conscience du misérable état dans lequel Israël était tombé.

Hélas! pour le moment, ce verset 10 ne représentait nullement l’état moral du peuple, amené à confesser ses péchés, car, est-il dit: «Juda a agi perfidement, et l’abomination se commet en Israël et dans Jérusalem; car Juda a profané le sanctuaire de l’Éternel, qu’il aima, et a épousé la fille d’un dieu étranger» (v. 11). Deux traits caractérisent ici la condition morale du peuple: la profanation et la perfidie. Cette accusation nous rappelle la fin du livre de Néhémie. Malgré toutes les exhortations d’Esdras, adressées au peuple et à la sacrificature, la nation avait continué à s’allier avec des femmes idolâtres, et les sacrificateurs lui en avaient donné l’exemple. Le prophète fait allusion à cette circonstance historique. Comme il avait profané l’alliance, Juda avait profané le sanctuaire de l’Éternel, qu’il avait restauré de ses propres mains, et avait épousé la fille d’un dieu étranger (Néh. 13:23-31). Pas plus que ses sacrificateurs, Juda, rentré de la captivité, n’était idolâtre, mais l’alliance avec l’idolâtrie ne valait pas mieux que les idoles. Elle était d’autant plus méprisable qu’elle osait s’allier avec le culte du vrai Dieu.

Il en est de même pour les chrétiens qui s’allient avec le monde. Qu’il soit christianisé ou non, il reste toujours le même monde qui a mis à mort le Sauveur. L’amalgame entre les croyants et lui ne peut subsister, et il arrivera nécessairement un moment où le métal précieux sera séparé des scories et où l’ivraie sera séparée du bon grain, pour être brûlée. Aussi est-il dit ici: «L’Éternel retranchera des tentes de Jacob l’homme qui fait cela» (v. 12).

Ensuite, probablement comme conséquence de leurs relations coupables avec des idolâtres, ils avaient agi perfidement envers leurs propres femmes: «Et, en second lieu, voici ce que vous faites: vous couvrez l’autel de l’Éternel de larmes, de pleurs et de gémissements, de sorte qu’Il n’a plus égard à l’offrande, ni ne l’agrée de vos mains. Et vous dites: Pourquoi? Parce que l’Éternel est témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, envers laquelle tu as agi perfidement; cependant elle est ta compagne et la femme de ton alliance» (v. 13, 14). Ils répudiaient leurs femmes légitimes pour épouser des femmes idolâtres; et ces pauvres abandonnées couvraient de pleurs et de gémissements l’autel de l’Éternel, tandis que leurs maris venaient y offrir leurs sacrifices. Ils violaient ainsi, en la semant de douleurs et de ruines, l’alliance divine établie à la création entre l’homme et la femme. Au commencement, Dieu avait fait une compagne pour Adam. «Et un seul ne les a-t-il pas faits? Toutefois il avait le reste de l’Esprit. Et pourquoi ce seul a-t-il fait ainsi? Il cherchait une semence de Dieu.» Alors même qu’ils avaient violé ce que Dieu avait établi à la création, ce peuple possédait néanmoins «le reste de l’Esprit», selon Aggée 2:5, dans la personne de quelques fidèles qui, comme nous le verrons au chapitre 3, se trouvaient encore au milieu d’eux. Pourquoi ce seul Dieu avait-il institué le mariage entre le premier homme et la première femme? C’est qu’il cherchait «une semence de Dieu». Il ne pouvait posséder un peuple à Lui que de cette manière, et non par une alliance profane dont Satan était l’instigateur.

Le prophète ajoute: «Or prenez garde à votre esprit; et n’agis pas perfidement envers la femme de ta jeunesse (car je hais la répudiation, dit l’Éternel, le Dieu d’Israël) ...; il couvre aussi de violence son vêtement, dit l’Éternel des armées» (v. 15, 16). Les sacrificateurs avaient souillé leurs vêtements, le peuple avait couvert les siens de violence, en tranchant, sans merci, les liens sacrés du mariage; ajoutant ainsi la violence à la perfidie.

Tous les caractères que nous venons de décrire sont aussi moralement ceux de la chrétienté de nos jours: les relations entre enfants d’un seul Père sont abandonnées; tous les liens que Dieu a formés sont relâchés; l’alliance avec le monde est devenue la règle; les idoles ont envahi les cœurs; la corruption et la violence dominent en tout lieu. Le monde chrétien est indifférent à ce que Dieu pense de lui et n’a souci que de l’opinion des hommes. Il demande: «Pourquoi?» quand Dieu déclare être mécontent de lui, et cherche à atteindre sa conscience. Il associe le mal avec le nom de l’Éternel, comme si Dieu pouvait l’approuver ou le tolérer: «Vous fatiguez l’Éternel par vos paroles, et vous dites: En quoi l’avons-nous fatigué? — En ce que vous dites: Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l’Éternel, et c’est en eux qu’il prend plaisir — ou bien: Où est le Dieu de jugement?» (v. 17).

En résumé, trouve-t-on quelque chose de réjouissant dans ce chapitre? Tout y est, selon l’expression d’Ésaïe, «meurtrissure et plaies vives qui n’ont pas été pansées». Un seul phare lumineux brille dans ces ténèbres: la fidélité du vrai Lévi. Celui-là répond à tous les désirs du cœur divin, et, malgré tout, Dieu poursuivra ses desseins d’amour et de grâce envers ceux que sa grâce associe avec Lévi.

Le chap. 3 va nous montrer ce que le Seigneur attend de ces derniers, et les caractères qui distinguent les fidèles dans les jours de la fin.

Rappelons ici que les réchappés de Juda qui avaient bâti le temple de Jérusalem, n’étaient pas rentrés dans leur pays comme un résidu converti. Ils étaient un peuple de professants, attachés extérieurement à la loi, et qui avaient réédifié le temple; mais la captivité de Babylone n’avait nullement changé leur cœur.

C’est à eux, comme nous l’avons vu, que s’adressent les deux premiers, et aussi le commencement du troisième chapitre (v. 1-15). Ce dernier continue l’exposé de l’histoire morale du peuple commencée au v. 10 du second chapitre. Le mot vous, que l’on rencontre quinze fois dans ce chapitre, ne s’adresse qu’au peuple non croyant qui professait la loi, tout en dépassant, comme le premier verset du chap. 1 nous l’a déjà montré, les limites de Jérusalem et de Juda, pour s’étendre au peuple tout entier. «Vous», dit-il, «la nation tout entière» (v. 9).

Il y a toutefois, dans les versets qui nous occupent, une différence notable d’avec les deux premiers chapitres. Ceux-ci ne s’adressent qu’à la nation, considérée sous son aspect religieux ou civil, tandis que le troisième chapitre met en lumière, dès le début, un vrai résidu, non plus Lévi seulement, un homme, type de Christ (2:5, 6), mais les fils de Lévi (v. 3), associés, dans leur service, à leur chef fidèle, comme nous, chrétiens, nous le sommes à Christ.

Cela revient à dire que Dieu a soin de se former un résidu au milieu d’un peuple qui est sans valeur morale à ses yeux, dénué de connaissance et sans affection pour Lui. Ce résidu, ou cet ensemble de croyants, met sa confiance en l’Éternel et attend sa venue.

J’ai déjà fait ressortir, à plusieurs reprises, l’analogie entre l’état décrit par Malachie, et celui de la chrétienté professante de nos jours. En rapprochant notre prophète des trois dernières épîtres de l’Apocalypse, nous trouvons que l’état de mort et de souillure reproché à Sardes, la tiédeur et le contentement d’elle-même qui caractérisent Laodicée, que tous ces traits du protestantisme dégénéré de nos jours, sont comme un commentaire de ces chapitres de Malachie. Et si ce dernier nous montre que Dieu confie son service aux fils de Lévi, l’Apocalypse nous apprend aussi que le Seigneur se réserve, à Philadelphie, un témoignage pour les jours de la fin, jusqu’à ce qu’il vienne recueillir ses élus et les introduire avec Lui dans la gloire.

Ces grandes vérités ressortiront plus distinctement à mesure que nous avancerons dans l’étude de notre chapitre. Mais auparavant le Seigneur annonce à ce peuple un événement de toute importance, la venue du Christ: «Voici, j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple, et l’Ange de l’alliance, en qui vous prenez plaisir, — voici, il vient, dit l’Éternel des armées» (v. 1).

Quand le prophète dit: «Le Seigneur que vous cherchez», cela ne signifie pas qu’il y eût, dans le cœur du peuple comme tel, quelque chose de vivant pour Dieu. Israël, Juda en particulier, espérait la venue de son Messie, comme nous le voyons dans les évangiles. Il pensait que ce Messie, fils de David, rétablirait toutes choses et sortirait son peuple de dessous le joug des nations, pour établir son propre royaume en Israël. Le peuple attendait avec impatience ce Roi promis, pour être délivré de la servitude des gentils, et être rétabli dans ses glorieux privilèges. C’est pourquoi il est appelé: «Le Seigneur que vous cherchez» et «l’Ange de l’alliance en qui vous prenez plaisir», car il devait introduire le peuple dans les bénédictions futures, en vertu de Son alliance avec Israël.

On peut fort bien espérer un bonheur à venir sans se rendre compte de ses relations actuelles avec Dieu. Hier encore j’entendais un homme du monde affirmer qu’il y aurait un règne de paix sur la terre, que la guerre serait abolie, et que les hommes jouiraient du bonheur ici-bas. De tout temps il en fut ainsi. Dans l’antiquité païenne, «un de leurs propres prophètes» annonçait ces choses au peuple romain. Ceux qui y croient ou les souhaitent peuvent avoir des consciences endurcies quant à leur état de péché et à la nécessité de comparaître devant un Dieu juste et saint.

Le prophète prédit ici que la venue du Seigneur sera annoncée par le précurseur: «Voici, j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi», ce qui eut lieu quand Jean-Baptiste parut au milieu du peuple. En Matt. 11:9, Jésus dit aux foules: Qu’êtes-vous allés voir au désert? «Un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète, car c’est ici celui dont il est écrit: Voici, moi, j’envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton chemin devant toi».

«Et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple». Ce passage ne sépare pas la venue du Seigneur dans son temple, du moment où Jean-Baptiste a paru pour annoncer cette venue. Mais, pour que ce grand fait eût lieu effectivement, il fallait que le peuple reçût le baptême de la repentance, seul moyen pour préparer le chemin devant les pas du Messie.

L’histoire d’Israël nous apprend que lorsque Salomon eut achevé de bâtir le temple, l’Éternel vint y habiter pour demeurer au milieu de son peuple. Si ce dernier avait été fidèle, Dieu n’aurait pas abandonné son habitation. Mais Israël et ses rois renièrent l’Éternel et pratiquèrent toute sorte d’abominations: alors les jugements s’abattirent sur ce peuple. La royauté disparut, et la nation fut emmenée en captivité. Le prophète Ézéchiel (chap. 10 et 11) vit le trône de Jéhovah quittant, comme à regret, le temple de Jérusalem. La maison de Dieu resta vide et finit par être détruite sous Nebucadnetsar, roi de Babylone.

Nous voyons, dans le livre d’Esdras, les restes de Juda, rentrés dans leur pays, rebâtir le temple sur l’ordre de Cyrus, mais l’Éternel n’y rentre pas. Cette maison est de nouveau pillée, ruinée et détruite, et plus tard, rebâtie par Hérode au temps de la venue de Jésus. C’est à ce moment, que Jean-Baptiste prépare le peuple à recevoir le Seigneur dans son temple.

L’évangile de Jean nous présente, au chap. 2 (non pas sans motif, car cet acte est raconté dans les autres évangiles, à la fin de la carrière du Christ), le premier acte du Seigneur quand il monte à Jérusalem. Il entre dans le temple, en chasse les vendeurs et les changeurs, et dit: «Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic». Mais, en agissant ainsi, il prévoit sa réjection, car de fait, lui seul était le temple de Dieu au milieu d’un peuple qui ne voulait pas de Lui. «Détruisez ce temple», dit-il, «et en trois jours je le relèverai». Or il parlait du temple de son corps (Jean 2:13-21).

Le jour arrive ensuite (Matt. 24:1, 2) où Jésus sort et quitte, pour n’y plus rentrer, le temple de Jérusalem, disant: «Il n’en sera pas laissé pierre sur pierre qui ne soit renversée». Puis le Sauveur est crucifié. Tout est-il donc fini? Non! Dieu le ressuscite et le fait asseoir à sa droite, d’où il envoie le Saint Esprit qui forme un nouveau temple, non pas de pierres et d’or, mais un temple spirituel, composé de pierres vivantes, un édifice où Dieu habite par le moyen de son Esprit.

Cette maison, formée pour se maintenir pure et sainte ici-bas, se corrompt comme tout ce qui a été confié à la responsabilité de l’homme. Elle devient une grande maison souillée par les vases à déshonneur, et, comme pour le temple de Jérusalem, le moment est proche où le Seigneur devra la rejeter entièrement.

Toutefois, avant ce rejet définitif, Dieu forme, au milieu de la chrétienté corrompue, un résidu chrétien, faisant partie de la maison spirituelle qu’il enlèvera dans le ciel à sa venue, et qui sera le temple où il habitera d’éternité en éternité. Alors il dira: «Voici, l’habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux» (Apoc. 21:3).

Telle est l’histoire du temple céleste, mais le temple terrestre a son avenir aussi, car il sera reconstruit, et le Seigneur y habitera sur la terre.

Les derniers chapitres du prophète Ézéchiel (40-44) nous parlent de ce temple futur, établi après que le dernier temple, celui de l’antichrist, édifié par l’homme révolté contre Dieu, aura été définitivement détruit. C’est alors que l’Éternel rebâtira son temple, et «l’Ange de l’alliance y entrera soudain» (Mal. 3:1). Le prophète Ézéchiel nous fait assister à cette scène merveilleuse. «La gloire de l’Éternel entra dans la maison... et la gloire de l’Éternel remplit la maison.» Et il dit: «C’est ici le lieu de mon trône, et le lieu de la plante de mes pieds, où je demeurerai au milieu des fils d’Israël à toujours» (Ézéch. 43:1-7).

Le prophète Aggée nous parle aussi de ce temple futur: «Et l’objet du désir de toutes les nations viendra, et je remplirai cette maison de gloire, dit l’Éternel des armées» (2:7). De même, c’est à ce moment futur que notre prophète fait allusion: «Le Seigneur viendra soudain à son temple.» «Voici, il vient, dit l’Éternel des armées!» Cette venue du Seigneur dans son temple ne sera plus en grâce comme la première, mais en gloire, et aura lieu, comme nous allons le voir, à la suite des jugements. Elle sera annoncée, comme la première, par un précurseur qui tombera sous les coups de l’antichrist. Si Jean-Baptiste avait été reçu, il aurait été cet Élie qui devait venir (Matt 11:14; 17:10-12); mais il a été rejeté, et le Seigneur enverra de nouveau Élie, selon le chap. 4:5 de notre prophète: «Voici, je vous envoie Élie, le prophète, avant que vienne le grand et terrible jour de l’Éternel». Nous remettrons à plus tard l’explication de ce passage.

Nous, chrétiens, qui avons part à l’économie de la grâce, nous n’avons plus à attendre un messager qui nous annonce la seconde venue de Christ, comme Jean-Baptiste avait annoncé la première. Notre messager est venu depuis longtemps dans la personne du Saint Esprit, descendu ici-bas au jour de la Pentecôte, et il nous a enseigné à attendre aussi la venue «soudaine» du Seigneur, mais en grâce, pour nous introduire dans la gloire dont la Jérusalem céleste sera le centre. Oui, il viendra bientôt; il veut que nous l’attendions d’un moment à l’autre, non pas comme un voleur dans la nuit, mais comme l’Etoile brillante du matin. Sa venue pourrait encore être retardée, mais nous devons l’attendre aujourd’hui; il compte pour cela sur notre attachement à sa personne.

Il en était de même pour Israël, au temps de Malachie. Le prophète voulait tenir le peuple en éveil; car il fallait qu’il comprît que la venue du Libérateur était proche. Plus de quatre siècles s’écoulèrent entre cette prophétie et la venue du Sauveur et de son précurseur, mais ce que le Seigneur voulait, c’est que les fidèles l’attendissent.

Son peuple l’a-t-il attendu? Entre la prophétie de Malachie et la première venue de Christ, des siècles, remplis d’événements divers, se sont écoulés. Lorsqu’il a paru, Juda avait oublié cette prophétie, mais quelques pauvres du troupeau l’attendaient, comme on le voit à la fin de notre chapitre et au commencement de l’évangile de Luc.

De fait, les croyants seuls peuvent attendre le Seigneur avec joie; les non croyants chercheront toujours à l’oublier ou nieront qu’il vienne. Et qu’y a-t-il d’étonnant à cela? La venue du Seigneur en gloire est, pour le monde, Sa venue en jugement, comme nous le voyons dans notre passage: «Voici, il vient, dit l’Éternel des armées. Mais qui supportera le jour de sa venue, et qui subsistera lorsqu’il se manifestera? Car il est comme un feu d’affineur, et comme la potasse des foulons» (v. 2). Le peuple pourrait-il se réjouir de cet événement? Hélas! quand le Seigneur viendra une seconde fois à son temple, il jugera sans merci la nation apostate, et «qui subsistera lorsqu’il se manifestera?» L’établissement du règne de Christ sera fondé sur le jugement de ceux qui ont rejeté le Messie.

Maintenant le prophète ajoute: «Et il s’assiéra comme celui qui affine et purifie l’argent; et il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme l’or et comme l’argent, et ils apporteront à l’Éternel une offrande en justice» (v. 3).

Nous trouvons ici, non plus comme au verset précédent, le jugement du peuple infidèle, mais la manière dont le Seigneur s’y prendra pour former un peuple qui lui appartienne en propre et qu’il puisse reconnaître. Il fera, en se servant du jugement pour ce but, une œuvre tranquille et réfléchie: Il s’assiéra. Il prendra l’attitude d’un homme qui affine et purifie l’argent. Il séparera, par le feu, le métal précieux des scories, ce qui est bon de ce qui est mauvais. Telles seront les voies de Dieu envers le résidu qu’il rassemblera au milieu de la grande tribulation (voyez Ps. 66:11, 12). Il faudra que ce résidu traverse la fournaise pour être purifié et délivré de ses liens; soutenu toutefois, comme jadis les compagnons de Daniel, par la présence avec eux de l’Ange de l’Éternel.

Ce résidu juif de la fin différera beaucoup du résidu chrétien de nos jours. Christ viendra pour nous en grâce, pour eux, en gloire. Cette venue en gloire termine l’Ancien Testament, comme celle en grâce, le Nouveau. Christ s’approche d’eux en jugement, de nous, en paix et en miséricorde. Et cependant le Seigneur use aussi du creuset envers le résidu chrétien. S’il s’occupe de son Église, c’est pour la sanctifier en la purifiant par la Parole (Éph. 5). Il travaille dans les âmes et les consciences des saints pour les séparer du monde qui court au-devant du jugement. Il veut un peuple saint, capable de le servir et de l’attendre; et qu’il puisse se présenter comme son Église, glorieux, sans tache ni ride, irréprochable, sans défaut. 1 Pierre 1:7, nous présente aussi le creuset: «Afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu, soit trouvée tourner à louange, à gloire et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ.»

Nous avons insisté sur le fait que la description de l’état du peuple et de la sacrificature, au chap. 2, n’offre pas un seul trait encourageant. Mais voici qu’au chap. 3, le prophète nous dit: «Il purifiera les fils de Lévi et les affinera comme l’or et comme l’argent, et ils apporteront à l’Éternel une offrande en justice». Ce sont les fils de Lévi qui sont pour Dieu le vrai résidu. N’est-ce pas une chose remarquable? Au chap. 2, Lévi est mentionné tout seul, comme type de Christ, le vrai serviteur. C’est avec lui que l’alliance de vie et de paix est conclue. Mais ici, ce sont les fils de Lévi qui doivent être affinés pour pouvoir entrer dans cette alliance. Il en sera de même du résidu d’Israël, aux derniers jours. Les relations avec le Christ le rendront agréable devant Dieu, mais non pas sans que le jugement l’ait auparavant purifié. «Alors l’offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l’Éternel, comme aux jours anciens et comme aux années d’autrefois» (v. 4). C’est en vertu de leur acceptation comme compagnons du Messie, que les rapports de Juda et de Jérusalem avec Dieu, pour lui rendre culte, pourront être rétablis.

Il est bon pour nous de retenir cette vérité. Dans l’état de choses que nous traversons, un culte vrai rendu par quelques-uns a de la valeur aux yeux de Dieu, car il représente le culte général qui lui sera rendu et en est comme l’avant-coureur. Cela est bien propre à nous encourager. Certes, nous devrions rendre culte avec une tout autre puissance, mais ce qui monte d’un cœur vrai devant le Seigneur, l’adoration et la louange, est aussi agréé de Dieu que lorsque l’Église n’était qu’un cœur et qu’une âme, aussi accepté de Lui que la louange future, quand toute l’Assemblée sera réunie autour de Christ dans la gloire. Comment en serait-il autrement puisque c’est Lui-même qui loue au milieu de l’Assemblée? (Psaume 22).

Après avoir mentionné les fils de Lévi, le prophète se tourne de nouveau vers le peuple: «Et je m’approcherai de vous en jugement, et je serai un prompt témoin contre les magiciens et contre les adultères, et contre ceux qui jurent faussement, et contre ceux qui oppriment le mercenaire quant à son salaire, ou la veuve et l’orphelin, et qui font fléchir le droit de l’étranger, et ne me craignent pas, dit l’Éternel des armées» (v. 5).

Il est important de répéter que, dans tout ce chapitre, le vous s’adresse au peuple infidèle et non pas au résidu croyant. Nous insistons sur cette remarque, parce qu’elle est la clef du: «Vous fuirez», en Zach. 14:5, passage interprété habituellement comme s’appliquant au résidu. En effet, après s’être occupé, au v. 4, des conséquences, pour Juda et Jérusalem, de la fidélité des fils de Lévi, l’Esprit de Dieu nous montre le résultat de l’infidélité du peuple. Cette infidélité n’est plus l’idolâtrie d’autrefois, mais se résume en deux mots: le mépris de Dieu et du prochain. Les mêmes traits sont présentés par Zacharie (5:4; 8:17), comme caractérisant l’état moral du peuple aux derniers jours. Extérieurement il semblait que tout fût en règle; si la magie est mentionnée, au moins les idoles étaient absentes; mais le cœur du peuple était aussi corrompu que lorsque l’idolâtrie dominait en Israël. Aussi, c’était à cause de l’état du cœur de la nation que le jugement de Dieu devait fondre sur elle. Cela caractérise toute profession qui n’est pas «mêlée avec la foi». Dieu résume cet état par un seul mot: «Ils ne me craignent pas, dit l’Éternel des armées» (v. 5). Le commencement, le premier pas dans le chemin de la sagesse leur manque, et nous verrons, au v. 16, que les vrais croyants sont précisément caractérisés par cette crainte.

Qu’est-ce au fond que craindre l’Éternel? La crainte est le sentiment d’un inférieur vis-à-vis d’un supérieur. Craindre Dieu, c’est reconnaître, comme créatures, sa souveraineté et ses droits absolus sur nous, ainsi que l’autorité de sa Parole. Il en est de même de nos rapports avec Christ, en tant que nous sommes ses esclaves, nous qu’il a acquis pour Lui en payant notre rançon. La crainte implique le sentiment de l’obéissance due à l’Autorité, à ses ordres et à ses commandements, du service qui doit lui être rendu. Or le serviteur, en obéissant, cherche à plaire à son seigneur auquel il doit tout. Un esclave craint son maître, un homme le magistrat, une femme son mari, un fils son père, car ils sont tous les représentants d’une autorité qui leur a été confiée par Dieu. Nous ne parlons pas de l’amour que comportent ces diverses relations, mais nous disons que la crainte doit en former la base et régler toute notre marche ici-bas. C’est pourquoi la première épître de Pierre qui parle de la conduite chrétienne insiste continuellement sur la crainte. Je connais Dieu comme mon Père, je m’approche de lui avec une entière confiance enfantine et filiale, mais sans perdre de vue la déférence qui lui est due. Je reconnais ses droits sur moi comme Dieu, Créateur, Seigneur et Maître, et ma seule pensée sera de le servir, non pas en tremblant comme un esclave avili sous le joug, mais dans la pleine jouissance de ma relation avec Lui, comme fils.

S’il n’y a pas chez l’homme la crainte de Dieu, il n’y a rien, aucun lien moral entre l’âme et Lui (Ps. 36:2-5). C’est ce qui manque à une profession religieuse sans vie, aussi bien qu’à l’homme incrédule. L’homme naturel, même s’il porte le nom de Christ, a toujours pour guide sa propre volonté, ennemie de la volonté de Dieu, et qui ne peut s’y soumettre (Rom. 8:7); tandis que le fait de devenir chrétien implique dès l’origine une soumission de foi à la volonté de Dieu. «Que dois-je faire, Seigneur?» dit Saul sur le chemin de Damas (Actes 22:10). La propre volonté est brisée et jugée, celle de Dieu acceptée comme le seul moyen de salut: «De sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures» (Jacques 1:18).

«Car moi, l’Éternel, je ne change pas; et vous, fils de Jacob, vous n’êtes pas consumés» (v. 6). Que le cœur de l’homme rejette Dieu et le méprise, Dieu, Lui, ne varie pas. Il fait des promesses à Jacob et il les tiendra coûte que coûte, car il est un Dieu fidèle et ne peut renier son éternelle bonté. Mais il est aussi un Dieu juste qui ne peut tolérer le mal, il faut donc que les méchants soient consumés, et sa grâce seule retient encore l’épée du jugement. Je tiens à vous prouver, dit l’Éternel, à vous qui ne craignez pas mon nom et qui tomberez sous les coups de ma colère, que je n’ai pas abandonné mes promesses; et la preuve, c’est que je ne vous ai pas consumés. Je patiente encore à votre égard pour que vous vous détourniez du mal, car ma patience est salut. «Dès les jours de vos pères, vous vous êtes détournés de mes statuts, et vous ne les avez pas gardés». Je patiente pour que vous y reveniez; ne m’écouterez-vous pas? «Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées.» De mon côté, rien n’est changé; du vôtre, que ferez-vous?

Nous retrouvons, dans ce passage, la première parole du prophète Zacharie: «Revenez à moi et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées» (Zach. 1:3), mais rendue d’autant plus instante et pressante que le prophète Malachie l’avait fait précéder de cette autre parole: «Je vous ai aimés» (1:2), bien propre à toucher le cœur rebelle d’Israël. Dans ce dernier effort pour atteindre la conscience endurcie de l’homme, Dieu, avant de lui présenter sa responsabilité, désirait le convaincre de ce que contient son cœur à Lui. «Dieu a tant aimé le monde»; c’est l’Évangile, et bien plus que Zacharie, Malachie, le dernier prophète, y touche déjà par quelques côtés.

Que répond le peuple à cet appel? «Et vous dites: En quoi retournerons-nous? » N’offrons-nous pas des sacrifices? N’observons-nous pas le sabbat et les fêtes prescrites? Ne nous présentons-nous pas régulièrement dans le temple? L’Éternel n’est-il pas bien dur d’exiger autre chose de nous? En quoi avons-nous manqué pour que Dieu nous impose une conversion? C’est la parole du fils aîné, dans l’histoire de l’enfant prodigue: N’est-ce pas toi qui as manqué à mon égard, en ne me donnant pas même un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis?

De fait, la pensée de la conversion n’entre pas dans le cœur du professant, à quelque économie qu’il appartienne. En quoi, dira-t-il aujourd’hui, n’ai-je pas fait ce que je devais faire? N’ai-je pas été baptisé? N’ai-je pas confirmé le vœu de mon baptême? Est-ce que je me conduis comme un païen idolâtre? Ne vais-je pas au temple? Est-ce que je ne remplis pas mes devoirs religieux? Est-ce que je ne fais pas des aumônes?

On traite Dieu d’égal à égal. Tu me parles de retourner? je n’en ai nul besoin! Cette indifférence est un outrage à Dieu. Le cœur du professant, malgré les apparences extérieures, est resté insensible, aussi bien que sa conscience. Le peuple juif l’a bien prouvé lorsque, 420 ans plus tard, le Seigneur est venu dans son temple. Avec les mêmes caractères religieux que ceux décrits en Malachie, ces hommes jettent le Messie à la porte et le crucifient. Que feraient-ils aujourd’hui?

«Un homme frustrera-t-il Dieu? Toutefois vous me frustrez et vous dites: En quoi te frustrons-nous? Dans les dîmes et dans les offrandes élevées. Vous êtes chargés de malédiction et vous me frustrez toujours, vous, la nation tout entière» (v. 8, 9). L’inconscience est un nouveau trait qui les caractérise tous.

Alors Dieu les met à l’épreuve, ou plutôt les engage à l’éprouver, Lui. Apportez, leur dit-il, les dîmes prescrites par la loi, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison, et éprouvez-moi par ce moyen. Je m’engage à vous ouvrir les écluses des cieux si vous obéissez à ma parole, à verser sur vous la bénédiction, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de place, à tancer en votre faveur celui qui dévore et qui anéantit vos récoltes. Votre dîme vous rapportera au centuple (v. 10, 11). Cela était arrivé au temps de Néhémie (Néh. 13:10-14). Pour un moment, les chefs avaient écouté, et les Lévites qui manquaient de tout avaient repris confiance. Cet état n’avait pas duré. Au temps du Seigneur il en était autrement, pourrait-on dire, car les pharisiens payaient la dîme de l’aneth et du cumin, dépassant même les prescriptions de la loi. Sans doute, mais alors ils avaient «laissé les choses plus importantes de la loi, le jugement et la miséricorde et la fidélité. Il fallait faire ces choses-ci et ne pas laisser celles-là» (Matt. 23:23). Bien plus, en accomplissant strictement leurs devoirs religieux, ils n’avaient pour but que d’attirer les regards des hommes, sans tenir compte de Celui qui voyait et jugeait l’état de leurs cœurs.

Le peuple, ici, ne consent pas à faire l’épreuve que l’Éternel lui propose, car il n’a aucune confiance en Dieu. En est-il autrement aujourd’hui, sous le régime de la grâce? Les hommes abandonnent-ils des avantages présents, en vue de bénédictions futures? Ils auraient peur de tomber dans la misère s’ils faisaient leurs aumônes selon les pensées de Dieu.

Chers amis chrétiens, ne devons-nous pas confesser que nous partageons peut-être ces sentiments du monde, quand il s’agit de donner libéralement pour les serviteurs de Dieu, comme ce peuple d’autrefois avait à pourvoir à la nourriture des lévites? Je ne parle pas de sacrifices que nous croyons devoir faire pour soutenir notre cause ou nos partis, mais de nos libéralités partout où nous voyons des ouvriers du Seigneur engagés dans le service de sa maison. Quand Dieu seul peut en prendre connaissance, donnons-nous pour Lui tout ce que nous devrions donner? Cette plaie s’est montrée dès l’origine de l’Église, dans le cas d’Ananias et de Sapphira. Je ne parle pas du fait qu’ils mentaient au Saint Esprit, ce qui était un péché à la mort et attira sur ces croyants le jugement de Dieu — mais de ce que, dissimulant une partie de leur avoir, ils dénotaient par là leur manque de confiance en un Dieu qui leur aurait rendu au centuple ce qu’ils auraient fait pour Lui et les siens. Combien nous devrions apprendre à compter d’une manière plus absolue sur cette promesse de Dieu: «Je vous ouvrirai les écluses des cieux et verserai sur vous la bénédiction, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de place!»

Beaucoup d’épreuves dont les chrétiens sont affligés pourraient avoir pour cause ce manque de confiance en Lui. «Celui qui dévore» n’est pas tancé en notre faveur, parce que nous n’avons pas compris que tout ce que Dieu nous donne, il nous le confie pour son service. Appliquons-nous donc cette parole en tout premier lieu, avant de juger les autres. Dieu seul pèse les motifs qui nous font agir. La pauvre veuve donnait plus que la dîme au trésor du temple; elle sacrifiait pour la maison de Dieu toute sa subsistance. Les serviteurs fidèles, auxquels les talents étaient confiés, les faisaient valoir tout entiers pour leur Maître. Tout le fruit des victoires de David allait à la maison de l’Éternel, et il n’en gardait rien pour lui.

Le monde se glorifie des efforts de la charité qui prouvent, dit-il, la solidarité de la famille humaine. Laissons à Dieu le soin de distinguer ce qui, dans ces libéralités, est fait pour Lui. Tout autre motif n’a pas de valeur à ses yeux, car c’est au temple de l’Éternel qu’il faut apporter les dîmes. Quant à nous, chrétiens, ayons soin de nous confier en un Dieu rémunérateur, et disposons librement pour Lui de ce qui, de fait, Lui appartient. Nous n’aurons, certes, aucun mérite à cela, mais cependant soyons assurés que des bénédictions abondantes accompagneront toujours le dévouement de nos cœurs pour Lui: La vigne ne sera pas stérile; «et toutes les nations vous diront bienheureux, car vous serez un pays de délices, dit l’Éternel des armées» (v. 11, 12).

L’incrédulité du peuple, son indifférence, son manque de confiance en Dieu, l’amènent à une dernière affirmation, bien plus terrible que toutes les autres: «Vos paroles ont été fortes contre moi, dit l’Éternel; et vous dites: Qu’avons-nous dit contre toi? Vous dites: C’est en vain qu’on sert Dieu; et quel profit y a-t-il à ce que nous fassions l’acquit de la charge qu’il nous a confiée, et que nous marchions dans le deuil devant l’Éternel des armées? Et maintenant nous tenons pour heureux les orgueilleux; ceux même qui pratiquent la méchanceté sont établis; même ils tentent Dieu et sont délivrés» (v. 13-15). Dans un sens, le peuple avait obéi, sous Néhémie, dans la question des dîmes (Néh. 13:10-14), et pourtant, ils étaient encore pauvres et asservis. Alors, au lieu de faire un retour sur eux-mêmes, ils se révoltent contre Dieu. C’est ainsi que se termine l’histoire morale d’Israël, aussi bien que celle du monde. Il voit l’orgueil réussir, les méchants arriver à la richesse et aux honneurs, et non seulement il porte envie aux iniques (Ps. 73), mais il y prend occasion de renier Dieu et de le blasphémer.

Au moment d’aborder un nouveau sujet, nous récapitulerons ici l’état moral du peuple et de la sacrificature, caractérisé par les diverses questions contenues dans ces chapitres. Ces questions sont au nombre de neuf; elles dénotent une ignorance coupable:

  1. de l’amour de Dieu (1:2)
  2. de ce qui lui est dû (1:6)
  3. du culte à lui rendre (1:7)
  4. de ce qui convient à la pureté de sa Table (1:12)
  5. de sa sainteté et de sa justice (2:17);
  6. de leur propre perfidie (2:14)
  7. de ce qu’est une vraie conversion (3:7)
  8. du dévouement dans le service; et tout cela se termine par:
  9. la révolte ouverte contre Dieu, sans qu’ils aient même conscience de cette révolte! (3:13).