Lévitique

Chapitres 13 et 14

De toutes les fonctions que, d’après la loi de Moïse, le sacrificateur avait à remplir, aucune n’exigeait une attention plus patiente, une plus stricte adhésion au Guide divin, que la constatation et le traitement convenable de la lèpre. Ce fait doit être évident pour quiconque étudie avec quelque peu d’attention l’importante partie de notre Livre à laquelle nous sommes arrivés.

Deux choses exigeaient la sollicitude vigilante du sacrificateur, savoir, la pureté de l’assemblée et la grâce qui ne pouvait admettre l’exclusion d’un membre quelconque, à moins de motifs bien clairement déterminés. La sainteté ne pouvait permettre qu’un homme quelconque, qui devait être exclu, demeurât dans la congrégation; et, d’un autre côté, la grâce ne voulait pas que qui que ce soit fût dehors, qui devait être dedans. C’est pourquoi le sacrificateur avait le plus urgent besoin de vigilance, de calme, de sagesse, de patience, de tendresse et d’une grande expérience. Certaines choses pouvaient paraître de peu d’importance, tout en étant réellement très graves, et d’autres pouvaient ressembler à la lèpre, sans l’être le moins du monde. Il fallait la plus grande attention et le plus grand sang-froid. Un jugement précipité, une conclusion trop prompte, pouvaient entraîner les plus sérieuses conséquences, soit pour l’assemblée, soit pour quelqu’un de ses membres.

C’est ce qui explique la fréquente répétition d’expressions, telles que les suivantes: «Le sacrificateur verra»; — «le sacrificateur fera enfermer pendant sept jours celui qui a la plaie; et le sacrificateur le verra le septième jour»; — «le sacrificateur le fera enfermer pendant sept autres jours. Et le sacrificateur le verra pour la seconde fois le septième jour». On ne devait juger ou décider d’aucun cas avec précipitation. On ne devait former aucune opinion par ouï-dire. L’examen personnel, le discernement sacerdotal, la calme réflexion, la stricte adhésion à la parole écrite, savoir au Guide saint et infaillible, toutes ces choses étaient formellement exigées du sacrificateur, s’il voulait se former un jugement sain sur chaque cas. Il ne devait pas se laisser guider par ses propres pensées, ses propres sentiments, sa propre sagesse en quoi que ce soit. Il avait d’amples directions dans la Parole, pourvu qu’il s’y soumît. Chaque détail, chaque trait, chaque mouvement, chaque variation, chaque nuance et chaque symptôme particulier — tout était prévu, avec une prévoyance divine, en sorte que le sacrificateur n’avait qu’à bien connaître la Parole et à s’y conformer en tous points, pour éviter des milliers d’erreurs.

En voilà assez quant au sacrificateur et à ses saintes responsabilités.

Considérons maintenant la maladie de la lèpre, développée dans un individu, dans un vêtement ou dans une maison.

Au point de vue physique, rien ne pouvait être plus dégoûtant que cette maladie; et comme elle était tout à fait incurable quand il s’agissait d’un homme, elle offre une peinture des plus vives et des plus effrayantes du péché — du péché en nous — du péché dans nos circonstances — du péché dans une assemblée. Quelle leçon pour l’âme, qu’une maladie aussi affreuse et humiliante soit employée pour figurer le mal moral, soit dans un membre de l’assemblée de Dieu, soit dans les circonstances d’un de ses membres, soit dans l’assemblée elle-même!

1. Et d’abord, quant à la lèpre dans un individu, ou en d’autres termes, quant à l’action du mal moral ou à ce qui pouvait paraître mal chez quelque membre de l’assemblée, c’est une affaire de grave et sérieuse importance — une affaire qui demande la plus grande vigilance et toute la sollicitude de la part de tous ceux qui ont à cœur le bien des âmes et la gloire de Dieu, laquelle est intéressée au bien-être et à la pureté de son assemblée comme corps et de chacun de ses membres en particulier.

Il importe de remarquer que, tandis que les principes généraux de la lèpre et de sa purification s’appliquent, dans un sens secondaire, à tout pécheur, cependant, dans la portion de l’Écriture qui nous occupe, le sujet est présenté en rapport avec ceux qui étaient le peuple reconnu de Dieu. L’individu que l’on voit ici soumis à l’examen du sacrificateur est un membre de l’assemblée de Dieu. Il est bon de comprendre cela. L’assemblée de Dieu doit être conservée pure, parce que c’est son habitation. Aucun lépreux ne peut demeurer dans l’enceinte sacrée de la demeure de l’Éternel.

Mais alors, remarquez le soin, la vigilance, la patience parfaite, recommandés au sacrificateur; de peur que quelque chose, qui n’était pas la lèpre, ne fût traité comme lèpre, ou que quelque chose, qui était réellement la lèpre, ne fût toléré. Maintes affections pouvaient paraître «dans la peau» — la place de la manifestation — «comme une plaie de lèpre», lesquelles, après une patiente investigation du sacrificateur, se trouvaient n’être que superficielles. C’est à quoi il fallait soigneusement avoir égard. Quelque bouton pouvait apparaître à la surface, lequel, quoique demandant les soins de celui qui agissait pour Dieu, n’était pas réellement une souillure. Et pourtant ce qui paraissait n’être qu’un bouton superficiel pouvait devenir quelque chose de plus profond que la peau, quelque chose sous la surface, quelque chose affectant les éléments cachés de la constitution. Tout cela exigeait la plus grande sollicitude de la part du sacrificateur (voyez vers. 2-11). Une petite négligence, un léger oubli pouvaient amener des conséquences désastreuses. Cela pouvait occasionner la souillure de l’assemblée par la présence d’un lépreux réel, ou l’expulsion, pour quelque infirmité superficielle, d’un vrai membre de l’Israël de Dieu.

Il y a dans tout cela un riche fonds d’instructions pour le peuple de Dieu. Il y a une différence entre les infirmités personnelles et la positive énergie du mal, — entre les défauts et les imperfections de la conduite et l’activité du péché dans les membres. Sans doute, il importe de veiller sur nos infirmités; car si nous ne sommes pas sur nos gardes à leur égard et si nous ne les jugeons pas, elles peuvent devenir la source d’un mal positif (vers. 14-28). Tout ce qui est de notre nature doit être jugé et refoulé. Nous ne devons avoir aucune indulgence pour les infirmités personnelles qui sont en nous-mêmes, quoique nous devions en avoir beaucoup pour celles qui sont chez les autres. Prenons, pour exemple, un caractère irritable. Chez moi, je dois le juger; chez un autre, je dois l’excuser. Semblable à «la tumeur blanche», dans le cas de l’Israélite (vers. 19-20), il peut devenir la source d’une vraie souillure — la cause d’une exclusion de l’assemblée. Toute faiblesse, quel qu’en soit le caractère, doit être surveillée, de peur qu’elle ne devienne une occasion de péché. Une tête chauve n’était pas de la lèpre, mais la lèpre pouvait s’y déclarer et, par conséquent, il fallait y prendre garde. Il peut y avoir mille choses qui ne sont pas coupables, en elles-mêmes, mais qui peuvent devenir une occasion de péché, si l’on n’y fait pas une grande attention. Et il ne s’agit pas seulement de ce qui, à notre avis, peut être nommé taches, défauts et infirmités personnelles, mais même ce dont nos cœurs pourraient être disposés à se glorifier. L’humour, la vivacité d’esprit, la gaîté peuvent devenir la source et le centre de la souillure. Chacun a quelque chose dont il doit se garder, — quelque chose qui fait qu’il doit toujours se tenir comme sur un observatoire. Que nous sommes heureux de pouvoir compter sur un cœur de Pète, au sujet de toutes ces choses! Nous avons le précieux privilège de pouvoir entrer, en tout temps, en la présence de l’amour infatigable, toujours accessible, qui ne repousse jamais et ne fait pas de reproches, pour exprimer tout ce que nous avons sur le cœur, obtenir grâce pour être aidés en tous nos besoins et remporter une complète victoire, sur tout. Nous n’avons pas sujet d’être découragés aussi longtemps que nous voyons cette inscription sur la porte du trésor de notre Père: «Il donne une plus grande grâce». Précieuse inscription! Elle n’a pas de limites. Elle est sans fond et sans bornes.

Nous allons voir maintenant ce qu’on faisait dans chacun des cas où la plaie de la lèpre était indubitablement reconnue. Le Dieu d’Israël pouvait supporter les infirmités, les défauts et les taches; mais du moment que le cas devenait un cas de souillure, qu’elle fût à la tête, à la barbe, au front ou en quelque autre partie, elle ne pouvait être tolérée dans la sainte assemblée. «Et le lépreux en qui sera la plaie aura ses vêtements déchirés et sa tête découverte, et il se couvrira la barbe, et il criera: Impur! Impur! Tout le temps que la plaie sera en lui, il sera impur; il est impur; il habitera seul, son habitation sera hors du camp» (vers. 45, 46). Voilà quelle était la condition du lépreux — l’occupation du lépreux — la place du lépreux. Les vêtements déchirés, la tête nue, la barbe couverte, criant: Impur! Impur! et demeurant hors du camp, dans la solitude du désert vaste et affreux. Que pouvait-il y avoir de plus humiliant, de plus accablant que cela? «Il habitera seul». Il était indigne de la communion et de la société de ses semblables. Il était exclu du seul endroit, dans le monde entier, où la présence de l’Éternel était connue et goûtée.

Lecteur, voyez dans le pauvre et solitaire lépreux le type frappant de celui en qui le péché travaille. C’est vraiment là ce que cela signifie. Ce n’est pas, comme nous le verrons bientôt, un pécheur perdu, faible, coupable et condamné, dont le péché et la misère sont entièrement découverts et qui, par conséquent, est un sujet bien qualifié pour l’amour de Dieu et pour le sang de Christ. Non, nous voyons, dans le lépreux mis à part, un homme en qui le péché agit avec efficace — un homme en qui il y a la positive énergie du mal. C’est là ce qui souille et exclut de la jouissance de la présence de Dieu et de la communion des saints. Aussi longtemps que le péché agit, il ne peut y avoir de communion ni avec Dieu, ni avec son peuple. «Il habitera seul; son habitation sera hors du camp». Jusques à quand? Pendant «tout le temps que la plaie sera en lui». C’est là une grande vérité pratique. L’énergie du mal est le coup de mort de la communion. Il peut y avoir les apparences extérieures, les pures formes, la froide profession, mais il ne peut y avoir de communion tant que l’énergie du mal est là. N’importe le caractère ou la mesure du mal; s’il n’avait que le poids d’une plume, si ce n’était qu’une pensée légère, aussi longtemps qu’il continue à agir, il doit empêcher la communion, la suspendre pour un temps. C’est quand il se forme en bouton, quand il monte à la surface, quand il se découvre entièrement, qu’il peut être combattu et tout à fait ôté par la grâce de Dieu et par le sang de l’Agneau.

Ceci nous amène à un point des plus intéressants en rapport avec le lépreux — à un point qui doit paraître un vrai paradoxe à tous, sauf à ceux qui comprennent la manière dont Dieu agit envers les pécheurs: «Si la lèpre fait éruption sur la peau, et que la lèpre couvre toute la peau de celui qui a la plaie, de la tête aux pieds, autant qu’en pourra voir le sacrificateur, le sacrificateur le verra: et voici, la lèpre a couvert toute sa chair; alors il déclarera pur celui qui a la plaie: il est tout entier devenu blanc; il est pur» (Chap. 13:12, 13). Du moment qu’un pécheur est à sa vraie place devant Dieu, la question tout entière est réglée. Dès que son véritable caractère est pleinement manifesté, il n’y a plus de difficulté. Il peut avoir à passer par de pénibles expériences, avant d’en arriver là — expériences résultant de ses refus de prendre sa véritable place — de confesser «toute la vérité» sur ce qu’il est; mais, dès l’instant qu’il est amené à dire de tout son cœur: «tel que je suis», la grâce gratuite de Dieu coule jusqu’à lui. «Quand je me suis tu, mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour. Car jour et nuit ta main s’appesantissait sur moi; ma vigueur s’est changée en une sécheresse d’été» (Ps. 32:3, 4). Combien de temps ce pénible état durait-il? Jusqu’à ce que tout ce qui travaillait à l’intérieur fût venu ouvertement à la surface. «Je t’ai fait connaître mon péché, et je n’ai pas couvert mon iniquité; j’ai dit: Je confesserai mes transgressions à l’Éternel; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché» (vers. 5).

Il est des plus intéressant d’observer la suite des dispensations de Dieu envers le lépreux, depuis l’instant où les soupçons étaient excités par certains symptômes à l’endroit de la manifestation, jusqu’à ce que la maladie couvrît l’homme tout entier, «de la tête aux pieds». Il n’y avait ni hâte, ni indifférence. Dieu entre toujours en jugement d’un pas lent et mesuré; mais quand il y entre, il faut qu’il agisse selon les droits de sa nature. Il peut examiner avec patience. Il peut attendre «sept jours», et si la plus légère variation se montre dans les symptômes, il peut attendre «sept autres jours»; mais du moment qu’il est prouvé que c’est bien positivement l’action de la lèpre, il ne peut plus y avoir de tolérance: «Son habitation sera hors du camp». Jusques à quand? Jusqu’à ce que la maladie soit entièrement venue à la surface. Si «la lèpre a couvert toute sa chair, alors il le déclarera pur». C’est ici le point le plus précieux et le plus intéressant. La plus petite tache de lèpre était intolérable aux yeux de Dieu; et cependant, quand l’homme tout entier en était couvert de la tête aux pieds, il était déclaré net — c’est-à-dire il était un sujet qualifié pour avoir part à la grâce de Dieu et au sang de l’expiation.

Il en est toujours de même avec le pécheur. Dieu «a les yeux trop purs pour voir le mal et ne peut contempler l’oppression» (Hab. 1:13); et cependant, du moment qu’un pécheur prend sa véritable place, en tant que complètement perdu, coupable et souillé en tant que n’ayant pas même un seul point sur lequel l’œil de l’infinie Sainteté puisse s’arrêter avec plaisir — comme un être si mauvais qu’il ne pourrait être pire — dès cet instant, toute la question est immédiatement, parfaitement, divinement résolue. La grâce de Dieu a affaire avec des pécheurs; et quand je me reconnais pécheur, je me reconnais comme l’un de ceux que Christ est venu sauver. Plus quelqu’un me prouvera clairement que je suis un pécheur, plus il établira clairement mon droit à l’amour de Dieu et à l’œuvre de Christ. «Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu» (1 Pierre 3:18). Or, si je suis «injuste», je suis un de ceux pour lesquels Christ est mort, et j’ai droit à tous les bienfaits de sa mort. «Il n’y a pas un homme juste sur la terre»; et, puisque je suis «sur la terre», il est évident que je suis «injuste», et il est également évident que Christ est mort pour moi, qu’il a souffert pour mes péchés. Donc, puisque Christ est mort pour moi, je possède l’heureux privilège de pouvoir entrer dans la jouissance immédiate des fruits de son sacrifice. C’est aussi évident que cela peut être, cela ne demande aucun effort quelconque. Je ne suis pas appelé à être, en quoi que ce soit, différent de ce que je suis. Je ne suis pas appelé à sentir, à expérimenter, à réaliser quoi que ce soit. La parole de Dieu m’assure que Christ est mort pour moi, tel que je suis; et s’il est mort pour moi, je suis aussi en sûreté qu’il l’est lui-même. Il n’y a rien contre moi. Christ a satisfait à tout. Non seulement il a souffert pour «mes péchés», mais il a «aboli le péché». Il a aboli tout le système dans lequel j’étais, comme enfant du premier Adam, et il m’a introduit dans une nouvelle position, en association avec lui-même; et c’est là que je me tiens devant Dieu, délivré de toute imputation de péché et de toute crainte de jugement.

Tel que je suis — Pécheur rebelle,
Au nom du sang versé pour moi,
Au nom de ta voix qui m’appelle,
Jésus, je viens à toi!

Comment puis-je savoir que son sang a été versé pour moi? Par les Écritures. Source bénie, assurée et éternelle de connaissance! Christ a souffert pour les péchés. J’ai des péchés, Christ est mort, «le juste pour les injustes». Je suis injuste. Donc, la mort de Christ s’applique à moi, aussi complètement, aussi immédiatement, aussi divinement que si j’étais le seul pécheur sur la terre. Il ne s’agit pas de mon appropriation, de ma réalisation, de mes sentiments. Bien des âmes se tourmentent là-dessus. Que de fois n’entend-on pas des expressions telles que celles-ci. «Oh! je crois que Christ est mort pour les pécheurs, mais je ne puis pas réaliser que mes péchés sont pardonnés. Je ne puis pas m’appliquer, je ne puis m’approprier, je ne puis expérimenter le bienfait de la mort de Christ». Tout cela est du moi, et non pas Christ. C’est le sentiment, et non l’Écriture. Si nous cherchons d’un bout à l’autre du saint volume, nous n’y trouverons pas une syllabe qui dise que nous sommes sauvés par la réalisation, l’expérience ou l’appropriation. L’Évangile s’applique à tous ceux qui se reconnaissent perdus. Christ est mort pour les pécheurs. C’est précisément ce que je suis. Donc, il est mort pour moi. Comment est-ce que je le sais? Est-ce parce que je le sens? Nullement. Comment donc? Par la parole de Dieu. «Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; il a été enseveli et il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures» (1 Cor 15:3, 4). Ainsi, tout est «selon les Écritures». Si c’était selon nos sentiments, nous serions bien misérables, car nos sentiments sont rarement les mêmes pendant un jour tout entier; mais les Écritures sont toujours les mêmes. «Éternel! ta parole est établie à toujours dans les cieux… Tu as exalté ta parole au-dessus de tout ton nom».

Sans doute, c’est très heureux de réaliser, de sentir et d’expérimenter; mais si nous mettons ces choses à la place de Christ, nous n’aurons ni ces choses ni le Christ qui les donne. Si je suis occupé de Christ, je serai heureux; mais si je mets mon bonheur à la place de Christ, je n’aurai ni l’un ni l’autre. C’est la triste condition morale de milliers de gens. Au lieu de se reposer sur l’inébranlable autorité des Écritures, ils regardent toujours à leurs propres cœurs, ce qui fait qu’ils sont toujours incertains, et, par conséquent, toujours malheureux. Un état de doute est un état de torture. Mais comment puis-je sortir de mes doutes? Tout simplement en croyant à la divine autorité des Écritures. De qui les Écritures rendent-elles témoignage? De Christ (Jean 5). Elles déclarent que Christ est mort pour nos péchés, et qu’il a été ressuscité pour notre justification (Rom. 4). Cela règle tout. La même parole qui me dit que je suis injuste, me dit aussi que Christ est mort pour moi. Rien ne peut être plus clair. Si je n’étais pas injuste, la mort de Christ ne serait pas pour moi du tout; mais, moi étant injuste, elle est ce qu’il me faut et s’applique divinement à moi. Si je suis occupé de quoi que ce soit en moi-même ou touchant moi-même, il est clair que je n’ai pas saisi toute l’application spirituelle de Lév. 13:12, 13. Je ne suis pas venu à l’Agneau de Dieu, «tel que je suis». C’est quand le lépreux est couvert de lèpre de la tête aux pieds qu’il est comme il doit être. C’est alors, et alors seulement, que la grâce peut le rencontrer. «Le sacrificateur le verra: et voici, la lèpre a couvert toute sa chair; alors il déclarera pur celui qui a la plaie: il est tout entier devenu blanc; il est pur». Précieuse vérité! «Où le péché a abondé, la grâce a surabondé». Aussi longtemps que je pense qu’il y a une seule place qui ne soit pas couverte par l’affreuse maladie, je n’en ai pas fini avec moi-même. C’est quand mon véritable état m’est complètement dévoilé que je comprends réellement ce que veut dire le salut par grâce.

Nous comprendrons mieux la force de tout cela, lorsque nous en viendrons à considérer les ordonnances relatives à la purification du lépreux, au chapitre 14 de notre livre. Nous dirons maintenant quelques mots sur la question de la lèpre des vêtements, mentionnée au chapitre 13:47-59.

2. Le vêtement ou la peau suggère à l’esprit l’idée des circonstances ou des habitudes d’un homme. C’est un point de vue éminemment pratique. Nous devons être en garde contre le développement du mal dans nos voies tout autant que contre le mal en nous-mêmes. Nous voyons la même investigation patiente à l’égard d’un vêtement que dans le cas d’une personne. Il n’y a aucune précipitation, comme aussi aucune indifférence. «Le sacrificateur verra la plaie, et il fera enfermer pendant sept jours l’objet où est la plaie». Il ne doit y avoir ni insouciance, ni négligence. Le mal peut se glisser de mille manières dans nos habitudes et dans nos circonstances; c’est pourquoi, dès que nous apercevons quoi que ce soit d’une nature suspecte, nous devons le soumettre à une investigation sacerdotale, calme et patiente. Il faut qu’il soit «enfermé pendant sept jours», afin d’avoir amplement le temps de se manifester tout à fait.

«Et le septième jour, il verra la plaie: si la plaie s’est étendue dans le vêtement, soit dans la chaîne, soit dans la trame, soit dans la peau, dans un ouvrage quelconque qui a été fait de peau, la plaie est une lèpre rongeante: la chose est impure. Alors on brûlera le vêtement». La mauvaise habitude doit être abandonnée à l’instant où je la découvre. Si je me trouve dans une mauvaise position, je dois la quitter. L’action de brûler le vêtement exprime le jugement du mal, soit dans les habitudes, soit dans les circonstances d’un homme. Il ne faut pas jouer avec le mal. Dans certains cas, le vêtement devait être «lavé», ce qui exprime l’action de la parole de Dieu sur les habitudes d’un homme. «Le sacrificateur commandera qu’on lave l’objet où est la plaie, et le fera enfermer pendant sept autres jours». Il faut une attente patiente pour s’assurer des effets de la Parole. «Et le sacrificateur verra, après que la plaie aura été lavée: et voici, la plaie n’a pas changé… tu la brûleras au feu». Quand il y a quelque chose de radicalement et d’irrémédiablement mauvais dans notre position ou dans nos habitudes, nous n’avons pas autre chose à faire qu’à y renoncer entièrement. «Et si le sacrificateur regarde, et voici, la plaie s’efface après avoir été lavée, alors on l’arrachera du vêtement». La Parole peut produire assez d’effet pour que ce qui est mauvais dans la conduite d’un homme, ou dans sa position, soit abandonné, et qu’ainsi le mal soit ôté; mais si malgré tout, le mal continue, il doit être, avec tout ce qui s’y rattache, entièrement condamné et mis de côté.

Il y a une mine abondante d’instructions pratiques dans tout ceci. Nous devons prendre bien garde à la position que nous occupons, aux circonstances dans lesquelles nous sommes, aux habitudes que nous contractons, au caractère que nous prenons. Il y a là un besoin tout particulier de vigilance. Tout symptôme suspect doit être soigneusement surveillé, de peur qu’il ne se change plus tard en «lèpre rongeante» ou «faisant éruption», par laquelle, nous-mêmes et beaucoup d’autres, nous serions souillés. Nous pouvons être placés dans une position, à laquelle sont attachées certaines choses mauvaises qui peuvent être abandonnées sans abandonner entièrement la position; mais nous pouvons nous trouver aussi dans une situation où il est impossible de «demeurer avec Dieu». Si l’œil est simple, le chemin sera tout tracé. Si le seul désir du cœur est de jouir de la présence divine, nous découvrirons aisément quelles sont les choses qui tendent à nous priver de cette grâce inexprimable.

Puissions-nous rechercher une plus grande intimité avec Dieu, et nous garder soigneusement de toute forme de souillure, soit dans nos personnes, soit dans nos habitudes, soit dans nos relations!

Nous allons considérer maintenant les belles et significatives ordonnances, relatives à la purification du lépreux, qui nous offrent en type quelques-unes des vérités les plus précieuses de l’Évangile.

«L’Éternel parla à Moïse, disant: C’est ici la loi du lépreux, au jour de sa purification: il sera amené au sacrificateur; et le sacrificateur sortira hors du camp» (Chap. 14:1-3). Nous avons déjà vu quelle place le lépreux occupait. Il était hors du camp, à distance de Dieu, de son sanctuaire et de son assemblée. En outre, il demeurait dans une aride solitude, dans une condition de souillure. Il était hors de la portée de tout secours humain et, quant à lui-même, il ne pouvait que communiquer la souillure à tout ce qu’il touchait. Il était donc, évidemment, impossible qu’il pût faire quoi que ce fût pour se purifier. S’il ne pouvait que souiller par son attouchement, comment aurait-il pu se nettoyer lui-même? Comment aurait-il pu contribuer ou coopérer à sa purification? Impossible. Comme lépreux souillé, il ne pouvait absolument rien faire pour lui-même; tout devait être fait pour lui. Il ne pouvait se frayer un chemin jusqu’à Dieu, mais Dieu pouvait se frayer un chemin jusqu’à lui. Aucun moyen de secours pour lui, ni en lui-même, ni en ses semblables. Il est clair qu’un lépreux ne pouvait en nettoyer un autre; et il est clair aussi que si un lépreux touchait une personne nette, il la rendait souillée. Sa seule ressource était en Dieu. Il devait être débiteur de la grâce pour toutes choses.

C’est pourquoi nous lisons: «Le sacrificateur sortira hors du camp». Il n’est pas dit: «Le lépreux viendra». C’était entièrement en dehors de la question; à quoi eût servi de dire au lépreux d’aller ou de faire? Il était relégué dans la solitude du désert; où pouvait-il aller? Il était tout couvert de souillures incurables; que pouvait-il faire? Il pouvait soupirer après la société de ses semblables, et désirer d’être nettoyé; mais ses soupirs étaient ceux d’un lépreux isolé et sans force. Il pouvait faire des efforts pour se nettoyer, mais ses efforts n’avaient d’autre résultat que de le montrer souillé et de contribuer à propager la souillure. Avant qu’il pût être déclaré «pur», il fallait qu’une œuvre fût opérée pour lui — œuvre qu’il ne pouvait ni faire, ni aider à faire — œuvre qui devait être entièrement accomplie par un autre. Le lépreux devait se «tenir tranquille», et regarder le sacrificateur faisant une œuvre en vertu de laquelle la lèpre pouvait être parfaitement nettoyée. Le sacrificateur faisait tout. Le lépreux ne faisait rien.

«Le sacrificateur commandera qu’on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs, et du bois de cèdre, et de l’écarlate, et de l’hysope; et le sacrificateur commandera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive». Dans le sacrificateur sortant hors du camp — sortant du domicile de Dieu — nous voyons le Seigneur Jésus, descendant du sein du Père, sa demeure éternelle, sur notre terre souillée, où il nous voyait enfoncés dans la lèpre avilissante du péché. Semblable au bon Samaritain, il vint à nous là où nous étions. Il ne vint pas seulement à mi-chemin. Il ne fit pas seulement les neuf-dixièmes de la route de notre côté. Il fit tout le chemin. C’était indispensable. Vu les saintes exigences du trône de Dieu, il n’aurait pas pu commander à notre lèpre de nous quitter, s’il était resté dans le sein du Père. Il pouvait créer des mondes par la parole de sa bouche; mais quand il s’agissait de nettoyer des pécheurs lépreux, il fallait quelque chose de plus. «Dieu a tant aimé le monde, qu’Il a donné son Fils unique». Quand il s’agit de former les mondes, Dieu n’eut qu’à parler. Quand il s’agit de sauver les pécheurs, il dut donner son Fils. «En ceci a été manifesté l’amour de Dieu pour nous, c’est que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui; en ceci est l’amour, non en ce que nous, nous avons aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés» (1 Jean 4:9-10).

Mais l’envoi et l’incarnation du Fils étaient loin d’être tout ce qu’il fallait. Si le sacrificateur n’avait fait que sortir hors du camp et regarder la misérable condition du lépreux, cela ne lui aurait pas servi à grand-chose. L’effusion du sang était absolument nécessaire pour que la lèpre pût être ôtée. Il fallait la mort d’une victime sans tache. «Sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission» (Héb. 9:22). Et remarquez que l’effusion du sang était la base réelle de la purification du lépreux. Ce n’était pas une circonstance accessoire qui, de concert avec d’autres, contribuait à la purification du lépreux. Nullement. Le sacrifice de la vie était le fait principal et de toute importance. Cela accompli, le chemin était ouvert; toute barrière était enlevée; Dieu pouvait agir en parfaite grâce avec le lépreux. Il faut soigneusement retenir ce point, si l’on veut bien comprendre la glorieuse doctrine du sang.

«Et le sacrificateur commandera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive». Nous avons ici le type reconnu de la mort de Christ «qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache». «Il a été crucifié en infirmité» (Héb. 9; 2 Cor. 13). L’œuvre la plus grande, la plus importante, la plus glorieuse, qui fût jamais opérée dans le vaste univers de Dieu, fut accomplie «en infirmité». Oh! mes lecteurs, quelle terrible chose le péché doit être au jugement de Dieu, puisque son Fils unique a dû descendre du ciel et être cloué au bois maudit, en spectacle aux hommes, aux anges et aux démons, pour que vous et moi pussions être sauvés! Et quel type du péché nous avons en la lèpre! Qui aurait pensé que cette petite «tumeur blanche», paraissant sur la personne de quelque membre de l’assemblée, fût d’une aussi grave conséquence? Mais cette petite «tumeur blanche» n’était rien moins que l’énergie du mal, en train de se manifester. C’était l’indice de l’affreux travail du péché dans la nature; et, avant que cette personne pût être qualifiée pour occuper de nouveau une place dans l’assemblée, ou pour jouir de la communion avec un Dieu saint, le Fils de Dieu a dû quitter les cieux et descendre dans les lieux les plus bas de la terre, afin de faire une complète expiation pour ce qui ne se montrait que sous la forme d’une petite «tumeur blanche». Souvenons-nous de cela. Le péché est une chose terrible au jugement de Dieu. Il ne saurait tolérer même une seule pensée coupable. Avant qu’une telle pensée pût être pardonnée, Christ a dû mourir sur la croix. Le plus petit péché, si un péché quelconque peut être appelé petit, ne demandait rien moins que la mort du Fils éternel de Dieu. Mais gloire à Dieu! ce que le péché exigeait, l’amour rédempteur l’a gratuitement donné; et maintenant Dieu est infiniment plus glorifié par le pardon du péché, qu’il n’aurait pu l’être si Adam eût gardé son innocence originelle. Dieu est plus glorifié par le salut, le pardon, la justification, la conservation et la glorification finale d’hommes pécheurs, qu’il n’aurait pu l’être en maintenant un homme innocent dans la jouissance des bénédictions de la création. Tel est le précieux mystère de la rédemption. Puissent nos cœurs, par la puissance du Saint Esprit, saisir et approfondir ce merveilleux mystère!

«Quant à l’oiseau vivant, il le prendra, et le bois de cèdre, et l’écarlate, et l’hysope, et il les trempera, ainsi que l’oiseau vivant jans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive; et il fera aspersion, sept fois, sur celui qui doit être purifié de la lèpre, et il le purifiera; puis il lâchera dans les champs l’oiseau vivant». Le sang étant répandu, le sacrificateur peut entrer immédiatement et pleinement dans son œuvre. Jusqu’ici nous lisions: «Le sacrificateur commandera»; mais maintenant il agit par lui-même. La mort de Christ est la base de son service sacerdotal. Étant entré dans le lieu saint avec son propre sang, il agit comme notre Grand Souverain Sacrificateur, appliquant à notre âme tous les précieux résultats de son œuvre expiatoire, et nous maintenant dans la pleine et divine intégrité de la position, où son sacrifice nous a introduits. «Car tout souverain sacrificateur est établi pour offrir des dons et des sacrifices; c’est pourquoi il était nécessaire que celui-ci aussi eût quelque chose à offrir. Si donc il était sur la terre, il ne serait pas sacrificateur» (Héb. 8:3, 4).

Nous ne pourrions guère avoir un type plus parfait de la résurrection de Christ, que celui qui nous est présenté dans l’oiseau vivant qu’on lâche dans les champs. Il n’était relâché qu’après la mort de son compagnon; car les deux oiseaux représentent un seul Christ, à deux moments de son œuvre bénie, savoir, à sa mort et à sa résurrection. Des milliers d’oiseaux relâchés n’auraient servi à rien au lépreux. C’était cet oiseau vivant, — s’élevant dans les cieux en portant sur ses ailes la marque significative de l’expiation accomplie, — qui proclamait le grand fait que l’œuvre était finie, le terrain déblayé, le fondement posé. Il en est de même relativement à notre Seigneur Jésus Christ. Sa résurrection déclare le glorieux triomphe de la rédemption: «Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures». «Il a été ressuscité pour notre justification». C’est là ce qui soulage le cœur oppressé, et met au large la conscience tourmentée. Les Écritures m’assurent que Jésus a été cloué sur la croix, chargé de mes péchés, mais les mêmes Écritures m’assurent aussi qu’il est sorti du tombeau sans aucun de ces péchés sur lui. Et ce n’est pas tout. Les mêmes Écritures m’assurent que tous ceux qui mettent leur confiance en Jésus Christ sont aussi exempts de toute imputation de péché que lui; qu’il n’y a pas plus de colère ou de condamnation pour eux que pour lui; qu’ils sont en lui, un avec lui, acceptés en lui; vivifiés, ressuscités, assis ensemble avec lui. Tel est le bienfaisant témoignage de la Parole de vérité — tel est le témoignage du Dieu qui ne peut mentir (voyez Rom. 6:6-11 8:1-4; 2 Cor. 5,21; Éph. 2:5, 6; Col. 2:10-15; 1 Jean 4:17).

Mais une autre vérité, des plus importantes, nous est présentée au verset 6 de notre chapitre. Non seulement nous voyons notre entière délivrance de la coulpe et de la condamnation, admirablement représentée par l’oiseau vivant relâché; mais nous voyons aussi notre entière délivrance de toutes les attractions de la terre et de toutes les influences de la nature, «L’écarlate» est l’expression qui conviendrait aux premières, tandis que «le bois de cèdre et l’hysope» représenteraient bien les secondes. La croix est la fin de toutes les gloires de ce monde. Dieu la présente comme telle, et le croyant la reconnaît comme telle: «Mais qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde» (Gal. 6:14).

Quant au «bois de cèdre et à l’hysope», ils nous offrent, pour ainsi dire, les deux extrêmes du vaste domaine de la nature. Salomon «parla sur les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu’à l’hysope qui sort du mur» (1 Rois 4:33). Depuis le cèdre majestueux qui couronne les flancs du Liban, jusqu’à l’humble hysope — les deux extrêmes et tout ce qui est entre eux — la nature, dans toutes ses ramifications, tout est amené sous la puissance de la croix; en sorte que le croyant voit, dans la mort de Christ, la fin de toute sa culpabilité, la fin de toute la gloire terrestre et la fin de tout le système de la nature — la vieille création tout entière. Et de quoi doit-il être occupé? De Celui qui est, l’antitype de cet oiseau vivant, aux plumes teintes de sang, s’élevant vers les cieux ouverts. Objet précieux, glorieux, satisfaisant pour l’âme! Un Christ ressuscité, monté au ciel, triomphant, glorifié, qui est passé dans les cieux, portant sur sa Personne sacrée les marques de l’expiation accomplie. C’est avec lui que nous avons affaire. Nous sommes enfermés avec lui. Il est l’objet exclusif de l’amour de Dieu. Il est le centre de la joie du ciel, le thème, du chant des anges. Nous n’avons besoin d’aucune des gloires de la terre, d’aucune des attractions de la nature. Nous pouvons les voir mises de côté pour toujours, avec nos péchés, par la mort de Christ. Nous pouvons aisément nous passer de la terre et de la nature, puisque nous avons reçu, à leur place, «les richesses insondables de Christ».

«Et il fera aspersion, sept fois, sur celui qui doit être purifié de la lèpre, et il le purifiera; puis il lâchera dans les champs l’oiseau vivant». Plus nous étudierons le contenu du chapitre 13, mieux nous verrons combien il était impossible au lépreux de faire quoi que ce soit pour sa purification. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de «se couvrir la barbe», et tout ce qu’il pouvait dire, c’était: «Impur, Impur!» Il appartenait à Dieu, et à Dieu seul, de décréter et d’accomplir une œuvre par laquelle la lèpre pouvait être parfaitement nettoyée, et, de plus, il appartenait à Dieu, et à lui seul, de déclarer «pur» le lépreux. C’est pourquoi il est écrit: «Le sacrificateur fera aspersion», et «il le déclarera pur». Il n’est pas dit: «Le lépreux fera aspersion, et se déclarera pur ou s’imaginera être pur». Cela ne pouvait se faire. Dieu était le Juge — Dieu était le Médecin — Dieu était le Purificateur. Lui seul savait ce qu’était la lèpre, comment elle pouvait être ôtée, et quand le lépreux devait être déclaré pur. Le lépreux aurait pu passer toute sa vie couvert de lèpre, et cependant ignorer complètement quelle était sa maladie. C’était la parole de Dieu — les Écritures de vérité — le témoignage divin, qui déclaraient toute la vérité quant à la lèpre; et rien d’autre que cette même autorité ne pouvait déclarer le lépreux net, et cela, seulement sur le ferme et solide principe de la mort et de la résurrection. Il y a une liaison des plus précieuses entre les trois choses du verset 7; le sang est aspergé, le lépreux déclaré pur, et l’oiseau vivant relâché. Il n’y a pas un seul mot sur ce que le lépreux devait faire, dire, penser ou sentir. Il suffisait qu’il fût un lépreux; un lépreux bien manifesté, entièrement jugé, couvert de lèpre de la tête aux pieds. Pour lui, cela était suffisant; tout le reste était l’affaire de Dieu.

Il est de toute importance, pour celui qui cherche anxieusement la paix, de bien saisir la vérité développée dans cette partie de notre sujet. Tant d’âmes sont éprouvées en s’imaginant ou entendant affirmer qu’il s’agit de sentir, de réaliser et de s’approprier, au lieu de voir, comme dans le cas du lépreux, que l’aspersion du sang était aussi indépendante de lui et aussi divine que l’effusion de ce sang. Il n’est pas dit: «Le lépreux s’appliquera, s’appropriera, ou réalisera, et alors il sera purifié». Nullement. Le plan de la délivrance était divin; le sacrifice, nécessaire pour cela, était divin; l’effusion du sang était divine; l’aspersion du sang était divine; le résultat était divin; en un mot, tout était divin.

Ce n’est pas que nous devions mépriser la réalisation ou, pour parler plus correctement, la communion, par le Saint Esprit, avec tous les précieux résultats de l’œuvre de Christ pour nous. Loin de là; nous verrons bientôt quelle place lui est assignée dans l’économie divine. Mais nous ne sommes pas plus sauvés par la réalisation que le lépreux n’était nettoyé par elle. L’Évangile qui nous sauve, c’est que «Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures». Il n’y a rien là sur la réalisation. Sans doute, on est heureux de réaliser. Quelqu’un qui a été sur le point de se noyer est heureux de réaliser qu’il est dans le bateau de sauvetage; mais il est évident qu’il est sauvé par le bateau et non par sa réalisation. De même pour le pécheur qui croit au Seigneur Jésus. Il est sauvé par la mort et la résurrection. Est-ce parce qu’il le réalise? Non, mais parce que Dieu le dit. C’est «selon les Écritures». Christ est mort et il est ressuscité et, sur ce principe, Dieu déclare le pécheur purifié.

Voilà ce qui donne à l’âme une immense paix. J’ai affaire avec le simple témoignage de Dieu, que rien ne saurait ébranler. Ce témoignage a rapport à l’œuvre même de Dieu. C’est lui-même qui a fait tout ce qui était nécessaire, afin que je fusse déclaré net à ses yeux. Mon pardon ne dépend pas plus de ma réalisation que d’aucune «œuvre de justice que j’ai faite»; et il ne dépend pas plus de mes œuvres de justice que de mes crimes. En un mot, il dépend exclusivement de la mort et de la résurrection de Christ. Comment est-ce que je le sais? Dieu me le dit. C’est «selon les Écritures».

Il y a peu de choses qui montrent, d’une manière plus frappante, la légalité enracinée de nos cœurs, que cette question, si fréquemment soulevée, de réalisation. Nous voulons avoir quelque chose du moi, et ainsi nous troublons déplorablement notre paix et notre liberté en Christ. C’est surtout pour cette raison que je m’arrête si longtemps sur la belle ordonnance de la purification du lépreux, et particulièrement sur la vérité contenue au chapitre 14:7. C’était le sacrificateur qui faisait l’aspersion du sang, et c’était le sacrificateur qui déclarait que le lépreux était net. Il en est de même dans le cas du pécheur. Dès l’instant qu’il est sur son vrai terrain, le sang de Christ et le témoignage de Dieu s’appliquent d’eux-mêmes sans autre question ou difficulté quelconque. Mais dès l’instant qu’on soulève cette question de réalisation, la paix est troublée, le cœur abattu, l’âme embrouillée. Plus j’en ai entièrement fini avec le moi, plus je m’occupe de Christ, tel qu’il est présenté dans «les Écritures», plus aussi ma paix sera stable. Si le lépreux avait regardé à lui-même, quand le sacrificateur le déclarait net, aurait-il trouvé une raison pour cette déclaration? Assurément non! L’aspersion du sang était la base de la déclaration divine, et non quelque chose chez le lépreux ou en rapport avec lui. On ne demandait pas au lépreux comment il se sentait ou ce qu’il pensait. On ne lui demandait pas s’il avait un profond sentiment de la laideur de sa maladie. Il était un lépreux déclaré; c’était assez. C’était pour lui que le sang était répandu, et ce sang le nettoyait. Comment le savait-il? Était-ce parce qu’il le sentait? Non, mais parce que le sacrificateur le lui déclarait, de la part de Dieu, et avec l’autorité de Dieu. Le lépreux était déclaré net sur le même principe que l’oiseau vivant était relâché. Le même sang qui teignait les plumes de cet oiseau vivant, était aspergé sur le lépreux. C’était là un règlement parfait de toute l’affaire, et cela d’une manière tout à fait indépendante du lépreux, des pensées du lépreux, de ses sentiments et de sa réalisation. Tel est le type. Et quand nous passons du type à l’antitype, nous voyons que notre Seigneur Jésus Christ est entré au ciel et a posé sur le trône de Dieu l’éternelle attestation d’une œuvre accomplie, en vertu de laquelle le croyant y entre aussi. C’est une vérité glorieuse, divinement propre à chasser des cœurs inquiets toute espèce de doute, toute crainte, toute angoissante pensée, toute question embarrassante. Un Christ ressuscité est l’objet exclusif de Dieu, et c’est en Lui qu’il voit tout croyant. Puisse toute âme réveillée trouver une paix durable dans cette vérité qui affranchit!

«Et celui qui doit être purifié lavera ses vêtements et rasera tout son poil, et se lavera dans l’eau; et il sera pur. Et après cela, il entrera dans le camp, et il habitera sept jours hors de sa tente» (vers. 8). Le lépreux, ayant été déclaré net, peut commencer à faire ce qu’il n’aurait pas même pu essayer de faire auparavant; savoir se laver, laver ses vêtements, raser tout son poil; et, cela étant fait, il peut prendre sa place dans le camp — le lieu ostensible et reconnu des relations publiques avec le Dieu d’Israël, dont la présence dans le camp rendait l’expulsion du lépreux nécessaire. Le sang ayant été appliqué dans sa vertu expiatoire, il y a le lavage d’eau, qui exprime l’action de la Parole sur le caractère, les habitudes, la conduite, pour rendre l’individu moralement et pratiquement propre, non seulement aux yeux de Dieu, mais aussi à ceux de la congrégation, à occuper une place dans l’assemblée publique.

Mais il faut observer que l’homme, quoique aspergé de sang et lavé d’eau, et par conséquent avant droit à une place dans l’assemblée publique, n’avait pas la permission d’entrer encore dans sa propre tente. Il ne pouvait pas entrer dans la pleine jouissance de ces privilèges particuliers et personnels, qui appartenaient à sa condition propre et privée dans le camp. En d’autres termes, quoique connaissant la rédemption par l’effusion et l’aspersion du sang, et reconnaissant la Parole comme la règle de toute sa conduite, il avait encore à être amené, par la puissance de l’Esprit, à une communion entière et intelligente de sa place spéciale, de sa portion et de ses privilèges en Christ.

Je parle d’après la doctrine du type, et je sens combien il importe de bien comprendre la vérité qu’il renferme. On la néglige trop souvent. Il y a beaucoup d’âmes, qui reconnaissent le sang de Christ comme la seule base de pardon, et la parole de Dieu comme ce qui seul doit purifier et régler leur marche, leurs habitudes et leurs pensées, et qui, néanmoins, sont loin d’être, par la puissance du Saint Esprit, en communion avec la valeur et l’excellence de Celui dont le sang a ôté leurs péchés et dont la Parole doit purifier leur vie pratique. Ils sont dans des relations visibles et actuelles, mais non dans la puissance de la communion personnelle. Il est parfaitement vrai que tous les croyants sont en Christ et que, comme tels, ils ont droit à jouir des vérités les plus élevées. De plus, ils ont le Saint Esprit, comme puissance de la communion. Tout cela est divinement vrai; mais il n’y a pas chez tous cet entier éloignement de tout ce qui tient à la chair, lequel est absolument essentiel à la puissance de la communion avec Christ, sous toutes les faces de son caractère et de son œuvre. Au fait, cette dernière ne sera pleinement goûtée que «le huitième jour» — jour glorieux de la résurrection, quand nous connaîtrons comme nous avons été connus. Alors, chacun en particulier, et tous ensemble nous entrerons dans la puissance pleine et entière de la communion avec Christ, dans toutes les phases précieuses de sa Personne et des traits de son caractère, développés du verset 10 au verset 20 de notre chapitre. Telle est l’espérance mise devant nous; mais, dès maintenant même, en proportion que nous réalisons, par la foi et par la puissante énergie de l’Esprit demeurant en nous, la mort de la chair et de tout ce qui y tient, nous pouvons nous nourrir de Christ et en jouir, comme la portion de nos âmes, dans la communion individuelle.

«Et il arrivera que, le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête et sa barbe et ses sourcils; il rasera tout son poil; et il lavera ses vêtements, et il lavera sa chair dans l’eau, et il sera pur,» (vers. 9). Il est clair que le lépreux était tout aussi pur, aux yeux de Dieu, le premier jour, quand il était fait sur lui aspersion du sang par sept fois, c’est-à-dire avec une parfaite efficace, qu’il l’était le septième jour. En quoi donc consistait la différence? Non dans sa condition ou position actuelle, mais dans sa communion ou intelligence personnelle. Le septième jour, il était appelé à commencer à détruire entièrement tout ce qui tenait à sa nature. Il était appelé à comprendre que non seulement la lèpre de sa chair devait être ôtée, mais encore les ornements de sa chair — tout ce qui était de sa nature — tout ce qui appartenait à son ancienne condition.

Autre chose est de savoir, en principe, que Dieu me voit mort, par nature; et tout autre chose est de me «tenir» comme mort — de me dépouiller, en pratique, du vieil homme et de ses convoitises — de mortifier mes membres qui sont sur la terre. C’est là probablement ce qu’entendent bien des personnes pieuses, quand elles parlent de sanctification progressive. La chose est bonne en elle-même, quoiqu’elles ne la comprennent pas tout à fait comme les Écritures l’exposent. Le lépreux était déclaré pur, dès l’instant où le sang était aspergé sur lui; et cependant il devait se nettoyer. Comment cela? Dans le premier cas, il était net au jugement de Dieu; dans le second, il devait être net en pratique, à son jugement personnel, et dans son caractère public. Il en est de même avec le croyant: Il est, en tant qu’un avec Christ, «lavé, sanctifié et justifié» — «rendu agréable» — «accompli» (1 Cor. 6:11; Éph. 1:6; Col. 2:10). Tels sont sa position et son état invariables devant Dieu. Il est aussi parfaitement sanctifié que justifié, car Christ est la mesure de l’un et de l’autre, selon la parole de Dieu. Mais, ensuite, la réalisation de tout cela dans l’âme du croyant, et la manifestation qu’il en fait dans sa marche et dans son témoignage, ouvrent un tout autre champ de pensées. C’est pourquoi il est dit: «Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu» (2 Cor. 7:1). C’est parce que Christ nous a purifiés par son sang précieux, que nous sommes appelés à «nous purifier» en nous appliquant la Parole, par l’Esprit. «C’est lui qui est venu par l’eau et par le sang, Jésus le Christ, non seulement dans la puissance de l’eau, mais dans la puissance de l’eau et du sang; et c’est l’Esprit qui rend témoignage, car l’Esprit est la vérité; car il y en a trois qui rendent témoignage: l’Esprit, et l’eau, et le sang, et les trois sont d’accord pour un même témoignage» (1 Jean 5:6-8). Nous avons ici l’expiation par le sang, la purification par la Parole et la puissance par l’Esprit, toutes fondées sur la mort de Christ, et distinctement typifiées par les ordonnances relatives à la purification du lépreux.

«Et le huitième jour, il prendra deux agneaux sans défaut, et une jeune brebis âgée d’un an, sans défaut, et trois-dixièmes de fleur de farine pétrie à l’huile, en offrande de gâteau, et un log d’huile. Et le sacrificateur qui fait la purification placera l’homme qui doit être purifié, et ces choses, devant l’Éternel, à l’entrée de la tente d’assignation; et le sacrificateur prendra l’un des agneaux, et le présentera comme sacrifice pour le délit, avec le log d’huile, et les tournoiera en offrande tournoyée devant l’Éternel» (vers. 10-12). Toute la série des offrandes est présentée ici, mais c’est la victime pour le délit qui est égorgée la première, parce que le lépreux est considéré comme un véritable transgresseur. C’est vrai dans tous les cas. Ayant tous péché contre Dieu, nous avons besoin de Christ, comme de celui qui a expié nos offenses sur la croix. «Il a porté nos péchés en son corps sur le bois». Le premier aspect sous lequel Christ se présente au pécheur, c’est comme antitype de l’offrande pour le délit.

«Et le sacrificateur prendra du sang du sacrifice pour le délit, et le sacrificateur le mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit». «L’oreille» — ce centre coupable, qui avait si souvent été un canal de communication pour la vanité, la folie et même l’impureté — l’oreille devait être purifiée par le sang de l’offrande pour le délit. Par là, toute la culpabilité que j’ai contractée par ce membre est pardonnée selon l’estimation que Dieu fait du sang de Christ. «La main droite», qui avait été si fréquemment étendue pour commettre des actes de vanité, de folie et même d’impureté, doit être nettoyée par le sang de l’offrande pour le délit. Par là, toute la culpabilité que j’ai contractée par ce membre est pardonnée selon l’estimation que Dieu fait du sang de Christ. «Le pied», qui avait si souvent couru dans le chemin de la vanité, de la folie et même de l’impureté, doit maintenant être nettoyé par le sang de l’offrande pour le délit, en sorte que toute la culpabilité que j’ai contractée par ce membre est pardonnée, selon l’estimation que Dieu fait du sang de Christ. Oui, tout, tout, tout est pardonné — tout est effacé — tout est oublié — tout est jeté, comme du plomb, au fond des grandes eaux de l’éternel oubli. Qui est-ce que le ramènera à la surface? Les anges, les hommes ou les démons pourront-ils plonger dans ces eaux insondées et insondables, pour en retirer ces transgressions du «pied, de la main ou de l’oreille», que l’amour rédempteur y a jetées? Oh! non, béni soit Dieu! elles sont ôtées et ôtées pour jamais. Je suis beaucoup plus heureux que si Adam n’avait jamais péché. Précieuse vérité! Être lavé dans le sang vaut beaucoup mieux que d’être revêtu d’innocence.

Mais Dieu ne pouvait pas se contenter seulement de l’expiation des péchés par le sang expiatoire de Christ. C’est déjà une grande chose, mais il y a quelque chose de plus grand encore.

«Et le sacrificateur prendra du log d’huile, et en versera dans la paume de sa main gauche, à lui, le sacrificateur; et le sacrificateur trempera le doigt de sa main droite dans l’huile qui est dans sa paume gauche, et fera aspersion de l’huile avec son doigt, sept fois, devant l’Éternel. Et du reste de l’huile, qui sera dans sa paume, le sacrificateur en mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit, sur le sang du sacrifice pour le délit; et le reste de l’huile qui sera dans la paume du sacrificateur, il le mettra sur la tête de celui qui doit être purifié; et le sacrificateur fera propitiation pour lui devant l’Éternel» (vers. 15-18). Ainsi nos membres sont non seulement nettoyés par le sang de Christ, mais encore consacrés à Dieu, dans la puissance de l’Esprit. L’œuvre de Dieu n’est pas seulement négative, elle est aussi positive. L’oreille ne doit plus être le canal pour communiquer la souillure, mais elle doit être «prompte à écouter» la voix du bon Berger. La main ne doit plus être employée comme instrument d’injustice, mais elle doit être étendue pour des actes de justice, de grâce et de vraie sainteté. Le pied ne doit plus fouler les sentiers de la folie, mais courir dans la voie des saints commandements de Dieu. Enfin, l’homme tout entier doit être consacré à Dieu par l’énergie du Saint Esprit.

Il est des plus intéressant de voir que «l’huile» est mise «sur le sang du sacrifice pour le délit». Le sang de Christ est la base divine des opérations du Saint Esprit. Le sang et l’huile vont ensemble. En tant que pécheurs, nous ne pouvons rien connaître de l’huile, sauf sur le principe du sang. L’huile n’aurait pas pu être mise sur le lépreux, avant que le sang de la victime pour le délit n’y eût été appliqué d’abord. «Auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse». La divine exactitude du type éveille l’admiration du cœur régénéré. Plus nous le scrutons attentivement plus nous y concentrons la lumière de l’Écriture plus nous en voyons la beauté, la force et la précision. Comme on pouvait bien s’y attendre, tout est en parfaite harmonie avec l’entière analogie de la parole de Dieu. Il n’est besoin d’aucun effort d’esprit. Prenons Christ comme la clef pour ouvrir le riche trésor des types; explorons-en le précieux contenu à la lumière de la lampe céleste du Livre inspiré; que le Saint Esprit soit notre interprète, et nous ne saurions manquer d’être édifiés, éclairés et bénis.

«Et le sacrificateur offrira le sacrifice pour le péché, et fera propitiation pour celui qui doit être purifié de son impureté». Nous avons ici un type de Christ, non seulement comme celui qui a porté nos péchés, mais aussi comme celui qui a mis fin au péché, racines et rameaux comme celui qui a détruit tout le système du péché; — «l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde»; «la propitiation pour le monde entier». Comme offrande pour le délit, Christ a ôté toutes mes offenses. Comme offrande pour le péché, il a atteint la grande racine d’où provenaient ces offenses. Il a satisfait à tout; mais je le connais d’abord comme offrande pour le délit, parce que j’ai d’abord besoin de lui, comme tel. C’est la conscience de mes péchés qui me trouble tout premièrement. Ma précieuse Offrande pour le délit y a divinement pourvu. Puis, en avançant, je découvre que tous ces péchés avaient une racine, un tronc, et je trouve en moi cette racine ou ce tronc. À ceci, aussi, mon précieux Sacrifice pour le péché a divinement pourvu. L’ordre, présenté dans le cas du lépreux, est parfait. C’est précisément le même ordre que nous retrouvons dans les expériences de toute âme. L’offrande pour le délit vient d’abord, et puis l’offrande pour le péché.

«Et après, il égorgera l’holocauste». Cette offrande nous présente l’aspect le plus élevé possible de la mort de Christ. C’est Christ s’offrant lui-même à Dieu, sans tache, sans rapport spécial soit avec le délit, soit avec le péché. C’est Christ marchant à la croix avec un dévouement volontaire, et là, s’offrant lui-même en sacrifice d’agréable odeur à Dieu.

«Et le sacrificateur offrira l’holocauste et le gâteau sur l’autel; et le sacrificateur fera propitiation pour celui qui doit être purifié, et il sera pur» (vers. 20). L’offrande du gâteau représente l’homme Christ Jésus dans sa parfaite vie humaine. Dans le cas du lépreux purifié, elle est intimement liée à l’holocauste; et il en est de même dans l’expérience de tout pécheur sauvé. C’est lorsque nous savons que nos offenses sont pardonnées et que la racine ou le principe du péché est jugé, que nous pouvons, selon notre mesure, par la puissance de l’Esprit, jouir de la communion avec Dieu au sujet de cet Être béni, qui a vécu ici-bas une vie humaine parfaite, puis s’est offert lui-même, sans tache, à Dieu, sur la croix. Ainsi, les quatre classes d’offrandes sont placées devant nous, en leur ordre divin dans la purification du lépreux — savoir, l’offrande pour le délit, le sacrifice pour le péché, l’holocauste et l’offrande du gâteau, chacune montrant une face particulière de notre bien-aimé Seigneur Jésus Christ.

Ici se termine le récit des dispensations de l’Éternel à l’égard du lépreux; et quel récit merveilleux! Quel développement du caractère extrêmement haïssable du péché, de la grâce et de la sainteté de Dieu, de la valeur de la Personne de Christ et de l’efficacité de son œuvre! Rien ne saurait être plus intéressant que d’observer les traces de la grâce divine, sortant de l’enceinte sacrée du sanctuaire, pour aller jusqu’à la place souillée où se tenait le lépreux, la tête nue, la lèvre couverte et les vêtements déchirés. Dieu visitait le lépreux où il se trouvait, mais il ne le laissait pas là. Il s’avançait vers lui, tout prêt à accomplir une œuvre, en vertu de laquelle il pouvait amener le lépreux à une place plus élevée, à une communion plus intime que ce qu’il avait jamais connu auparavant. Sur le principe de cette œuvre, le lépreux était conduit, de son lieu de souillure et de solitude, jusqu’à la porte même du tabernacle d’assignation, la demeure des sacrificateurs, pour y jouir de privilèges sacerdotaux (comp. Exode 29:20, 21, 32). Comment aurait-il jamais pu parvenir à une telle élévation? Impossible quant à lui! Pour peu que cela eût dépendu de lui, il aurait langui et serait mort dans sa lèpre, si la souveraine grâce du Dieu d’Israël ne se fût abaissée vers lui, pour relever le misérable de dessus le fumier et le placer parmi les princes de son peuple. Si jamais il y eut un cas où la question des efforts humains, des mérites humains et de la justice humaine pût être pleinement éprouvée et parfaitement résolue, c’est bien incontestablement le cas du lépreux. Ce serait même perdre son temps, que de discuter une telle question en présence d’un cas semblable. Il doit être évident, même pour le lecteur le plus superficiel, que rien, sauf la grâce gratuite, régnant par la justice, ne pouvait répondre à la condition du lépreux et aux besoins du lépreux. Et comme cette grâce agissait d’une manière glorieuse et triomphante! Elle descendait jusqu’aux plus basses profondeurs, afin d’élever le lépreux jusqu’aux plus grandes hauteurs. Voyez ce que le lépreux perdait, et voyez ce qu’il gagnait! Il perdait tout ce qui était de sa nature, et il gagnait le sang de l’expiation et la grâce de l’Esprit. Typiquement, cela s’entend. Son gain était vraiment incalculable. Il était infiniment plus riche que s’il n’eût jamais été mis hors du camp. Telle est la grâce de Dieu! Telle est la puissance et la valeur, la vertu et l’efficacité du sang de Jésus.

Comme tout cela nous rappelle le fils prodigue de Luc 15! Chez lui, aussi, la lèpre avait travaillé et était montée à la surface. Il s’en était allé, dans le pays éloigné de la souillure, où ses propres péchés et l’égoïsme extrême des gens de l’endroit avaient créé la solitude autour de lui. Mais, béni soit à jamais l’amour tendre et profond d’un Père, nous savons comment cela finit. Le prodigue trouva une place plus haute, et goûta une communion plus élevée, qu’il n’en avait jamais connues auparavant. «Le veau gras» n’avait jamais été tué pour lui auparavant. «La plus belle robe» ne lui avait jamais été mise auparavant. Et d’où cela venait-il? S’agissait-il des mérites du fils prodigue? Oh! non; il s’agissait seulement de l’amour du Père.

Cher lecteur, je vous le demande, pouvez-vous lire le récit des dispensations de Dieu envers le lépreux en Lévitique 14, ou celui de la conduite du Père envers le prodigue, en Luc 15, et ne pas avoir un sentiment plus intense de l’amour qui est dans le sein de Dieu, qui en découle par la Personne et par l’œuvre de Christ, qui est révélé dans l’Écriture de vérité et qui est répandu par le Saint Esprit dans le cœur du croyant? Seigneur, donne-nous une communion plus intime et plus constante avec Toi-même.

Du verset 21 au 32, nous avons «la loi touchant celui en qui il y a une plaie de lèpre, et dont la main n’a pas su atteindre ce qui était ordonné pour sa purification». Cela est relatif aux sacrifices du «huitième jour» et non pas aux «deux oiseaux vivants et nets». En aucun cas, on ne pouvait se dispenser de ces derniers, parce qu’ils représentaient la mort et la résurrection de Christ, comme le seul fondement sur lequel Dieu pût recevoir un pécheur revenant à lui. D’un autre côté, les sacrifices du «huitième jour» étant liés à la communion de l’âme, doivent, en quelque mesure, être affectés par le degré de réalisation de l’âme. Mais, quel que puisse être ce degré, la grâce de Dieu peut y pourvoir par ces paroles, particulièrement touchantes: «Selon ce que sa main pourra atteindre». Et de plus, «les deux tourterelles» confèrent «au pauvre» les mêmes privilèges que les deux agneaux conféraient au riche, puisque les unes et les autres indiquaient le «précieux sang de Christ», qui est d’une efficace infinie, inaltérable et éternelle au jugement de Dieu. Nous sommes tous devant Dieu sur le principe de la mort et de la résurrection. Nous avons tous été également rapprochés; mais tous ne jouissent pas du même degré de communion — tous ne réalisent pas au même degré la valeur de Christ, dans toutes les phases de son œuvre. Ils le pourraient, s’ils le voulaient; mais ils se laissent détourner, de diverses manières. Le monde et la chair, avec leurs influences respectives, agissent sur eux d’une manière nuisible. L’Esprit est contristé, et on ne jouit pas de Christ comme on le pourrait. Si nous vivons selon nos cœurs naturels, il est tout à fait inutile de croire que nous puissions nous nourrir de Christ. Non, si nous voulons nous nourrir habituellement de Christ, il faut que nous renoncions à nous-mêmes, que nous nous jugions nous-mêmes, que nous puissions dire: «Ce n’est plus moi qui vis». Il ne s’agit pas du salut. Il ne s’agit pas du lépreux introduit dans le camp — le lieu des relations reconnues. Nullement. Il s’agit seulement de la communion de l’âme, de sa jouissance de Christ. Quant à cela, la plus grande mesure est mise à notre portée. Nous pouvons parvenir à la connaissance des vérités les plus élevées; mais, si notre mesure est petite, la grâce du cœur de notre Père qui ne reproche pas, murmure ces douces paroles: «Selon ce que sa main pourra atteindre». Les droits de chacun sont les mêmes, mais nos capacités peuvent varier; et, béni soit Dieu, quand nous entrons en sa présence, tous les désirs les plus ardents de la nouvelle nature sont satisfaits; tous les pouvoirs, les plus étendus, de la nouvelle nature sont mis en œuvre. Puissions-nous éprouver ces choses jour par jour, dans les heureuses expériences de nos âmes!

Nous terminerons cette section, en touchant brièvement au sujet de la lèpre dans une maison.

3. Le lecteur remarquera qu’un cas de lèpre, dans une personne ou dans un vêtement, pouvait se rencontrer au désert; mais quant à ce qui concernait une maison, il fallait, nécessairement, que ce fût au pays de Canaan. «Quand vous serez entrés dans le pays de Canaan, que je vous donne en possession, si je mets une plaie de lèpre dans une maison du pays de votre possession… et le sacrificateur commandera qu’on vide la maison avant que le sacrificateur entre pour voir la plaie, afin que tout ce qui est dans la maison ne soit pas rendu impur; et après cela, le sacrificateur entrera pour voir la maison. Et il regardera la plaie: et voici, la plaie est dans les murs de la maison, des creux verdâtres ou roussâtres, et ils paraissent plus enfoncés que la surface du mur; alors le sacrificateur sortira de la maison, à l’entrée de la maison, et fera fermer la maison pendant sept jours».

En considérant la maison comme le type d’une assemblée, nous trouvons ici des principes importants sur la méthode divine de traiter le mal moral, ou les symptômes du mal dans une congrégation. Nous remarquons le même calme et la même parfaite patience à l’égard de la maison qu’à l’égard de la personne ou du vêtement. Il n’y avait ni hâte, ni indifférence, qu’il s’agît d’une maison, d’un vêtement ou d’un individu. L’homme qui tenait à sa maison ne devait traiter avec insouciance aucun symptôme suspect qui se montrait dans les parois; et il ne devait pas non plus prononcer lui-même un jugement sur ces symptômes. C’était l’affaire du sacrificateur d’examiner et de juger. Dès l’instant que quoi que ce soit de suspect se manifestait, le sacrificateur prenait une attitude judiciaire vis-à-vis de la maison. La maison était sous le jugement, quoique non condamnée. Le terme parfait devait s’écouler, avant qu’on pût arriver à une décision. Il se pouvait que les symptômes ne fussent que superficiels, ce qui n’eût exigé aucune action quelconque.

«Et le septième jour, le sacrificateur retournera, et regardera: et voici, la plaie s’est étendue dans les murs de la maison; alors le sacrificateur commandera qu’on arrache les pierres dans lesquelles est la plaie, et qu’on les jette hors de la ville, dans un lieu impur». La maison tout entière ne devait pas être condamnée. Il fallait d’abord essayer d’arracher les pierres lépreuses.

«Et si la plaie revient et fait éruption dans la maison après qu’on aura arraché les pierres, et après qu’on aura raclé la maison, et après qu’on l’aura enduite, le sacrificateur entrera et regardera: et voici, la plaie s’est étendue dans la maison, c’est une lèpre rongeante dans la maison: elle est impure. Alors on démolira la maison, ses pierres et son bois, avec tout l’enduit de la maison, et on les transportera hors de la ville, dans un lieu impur». Le cas était désespéré, le mal incurable, tout le bâtiment était démoli.

«Et celui qui sera entré dans la maison pendant tous les jours où elle aura été fermée, sera impur jusqu’au soir; et celui qui aura couché dans la maison lavera ses vêtements; et celui qui aura mangé dans la maison lavera ses vêtements». C’est une vérité bien sérieuse. Le contact souille! Souvenons-nous-en. C’est un principe amplement inculqué sous l’économie lévitique, et, assurément, il n’est pas moins applicable maintenant.

«Mais si le sacrificateur entre, et regarde, et voici, la plaie ne s’est pas étendue dans la maison après que la maison a été enduite, le sacrificateur déclarera la maison pure, car la plaie est guérie». L’enlèvement des pierres souillées, etc., avait arrêté les progrès du mal, et rendait superflu tout jugement ultérieur. La maison ne devait plus être considérée comme dans une position judiciaire; mais, étant nettoyée par l’application du sang, elle était de nouveau propre à être habitée.

Maintenant venons-en à la morale de tout ceci. Elle est, à la fois, intéressante, solennelle et pratique. Prenez, par exemple, l’église de Corinthe. C’était une maison spirituelle, composée de pierres spirituelles; mais, hélas! l’œil d’aigle de l’apôtre discernait sur ses murs certains symptômes de la nature la plus suspecte. Y était-il indifférent? Assurément non. Il était beaucoup trop imbu de l’esprit du Maître de la maison, pour excuser un seul instant cet état fâcheux. Mais il n’était pas plus précipité qu’indifférent. Il commanda qu’on arrachât la pierre lépreuse et qu’on raclât à fond la maison. Puis, ayant agi avec cette fidélité, il attendit patiemment le résultat. Et quel fut ce résultat? Tout ce que le cœur pouvait désirer: «Mais Celui qui console ceux qui sont abaissés, Dieu, nous a consolés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais aussi par la consolation dont il a été rempli à votre sujet, en nous racontant votre grand désir, vos larmes, votre affection ardente envers moi, de sorte que je me suis d’autant plus réjoui… À tous égards, vous avez montré que vous êtes purs dans l’affaire» (comp. 1 Cor. 5 avec 2 Cor. 7:6, 11). Voilà un bel exemple. Les soins zélés de l’apôtre étaient dûment récompensés; la plaie était arrêtée, et l’assemblée délivrée de l’influence corruptrice du mal moral non jugé.

Prenez un autre sérieux exemple. «Et à l’ange de l’assemblée qui est à Pergame, écris: Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants: Je sais où tu habites, là où est le trône de Satan; et tu tiens ferme mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même dans les jours dans lesquels Antipas était mon fidèle témoin, qui a été mis à mort parmi vous, là où Satan habite. Mais j’ai quelque chose contre toi: c’est que tu as là des gens qui tiennent la doctrine de Balaam, lequel enseignait à Balac à jeter une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des choses sacrifiées aux idoles, et qu’ils commissent la fornication. Ainsi tu en as, toi aussi, qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes pareillement. Repens-toi donc; autrement je viens à toi promptement, et je combattrai contre eux par l’épée de ma bouche» (Apoc. 2:12-16). Le divin Sacrificateur se tient ici dans une attitude judiciaire vis-à-vis de sa maison à Pergame. Il ne pouvait demeurer indifférent à l’égard de symptômes aussi alarmants; mais il use de grâce et de patience et leur donne le temps de se repentir. Si les avertissements, les réprimandes et la discipline ne servent à rien, alors le jugement devra suivre son cours.

Ces choses sont pleines d’instructions pratiques quant à la doctrine de l’assemblée. Les sept églises d’Asie offrent diverses illustrations frappantes de la maison sous le jugement sacerdotal. Nous devrions les étudier soigneusement et avec prière. Elles sont d’une immense valeur. Nous ne devrions jamais nous asseoir, à notre aise, aussi longtemps que quoi que ce soit d’une nature suspecte se montre dans l’assemblée. Nous pouvons être tentés de dire: «Cela ne me regarde pas»; mais c’est le devoir de tous ceux qui aiment le Maître de la Maison, d’avoir un soin jaloux et pieux pour la pureté de cette maison; et si nous reculons devant l’exercice de ce devoir, ce ne sera pas à notre honneur ou profit dans la journée du Seigneur.

Je ne développerai pas davantage ce sujet dans ces pages, et je dirai seulement, en terminant cette section, que je ne doute nullement que tout ce sujet de la lèpre, n’ait une grande portée dispensationnelle, non seulement pour la maison d’Israël, mais aussi pour l’église professante1.

1 Comparez, quant à Israël et au temple de l’Éternel, avec Lév. 14:43-45; 1 Rois 9:6-9; Jér. 26:18; 52:13; Lam. 4:1 et Matt. 24:2; — et quant à l’Église comme maison: 1 Cor. 3:16-17; 2 Tim. 2:20, 21; Apoc. 3:14-16, etc. (Trad.)