Jérémie

Chapitres 46 à 51

Troisième partie: ch. 46 à 51 — Le jugement des nations, suite du jugement de Dieu sur sa propre maison

(cf. ch. 7 à 10)

Ch. 46. Jugement de l’Égypte par Nebucadnetsar, d’abord vers l’Euphrate, ensuite en Égypte même; puis Restauration future de l’Égypte. Restauration finale du Résidu d’Israël (v. 27-28), mais non de ceux qui étaient descendus en Égypte.

Ch. 47. Jugement de la Philistie par Nebucadnetsar. — Pas de restauration future pour elle.

Ch. 48. Jugement de Moab. — Restauration d’un reste de ce peuple à la fin des jours.

Ch. 49 v.1-6. Jugement d’Ammon. — Restauration d’un reste de ce peuple à la fin des jours.

Ch. 49 v.7-22. Jugement actuel d’Édom par Nebucadnetsar, futur par les nations. — Édom n’aura pas de reste et ne sera jamais restauré. (És. 34; Ézéch. 35; Abdias.)

Ch. 49 v.23-27. Jugement de Damas, capitale.

Ch. 49 v.28-33. Jugement de Kédar et des royaumes de Hatsor, par Nebucadnetsar. — Hatsor devient à jamais un lieu inhabité.

Ch. 49 v.34-39. Jugement d’Élam. — Restauration d’un reste de ce peuple à la fin des jours.

Ch. 50 et 51. Jugement de Babylone et de la Chaldée. L’importance prophétique de la chute de Babylone, conclusion de tout le livre de Jérémie, car celui-ci ne mentionne que la destruction de ce premier empire de Daniel, nous engage à dépasser les limites de notre cadre en donnant un sommaire plus détaillé de ces deux chapitres.

Ch. 50. Causes de la destruction de Babylone.

50 v. 2-7. Résumé de tout le chapitre.

50 v. 2-3. Jugement exécuté par les Mèdes et les Perses sur Babylone, lieu de naissance et centre de l’idolâtrie.

50 v. 4-7. La chute de Babylone est historiquement le signal du retour d’un faible Résidu appartenant à la transportation de Juda, mais ces versets contemplent le retour prophétique final d’Israël et de Juda réunis, et l’Alliance éternelle (millénaire) établie entre Dieu et son peuple terrestre. Babylone qui ne s’estimait pas coupable parce qu’elle savait être l’instrument du jugement de Dieu contre Israël, n’en est pas moins coupable aux yeux de Dieu.

50 v. 8-13. Les étrangers séjournant à Babylone sont engagés à fuir du milieu d’elle (voyez aussi 51 v.6) pour montrer le chemin au troupeau. Babylone est pillée parce qu’elle a pillé l’héritage de l’Éternel. Elle ne sera jamais habitée, ni restaurée.

50 v. 14-16. Son jugement parce qu’elle a péché contre l’Éternel.

50 v. 17-20. À la suite de ce jugement, le peuple tout entier, le vrai Résidu, sera restauré et ses péchés seront ôtés et pardonnés.

50 v. 21-25. Jugement de Babylone, parce que, en détruisant Israël, elle a combattu contre l’Éternel.

50 v. 26-28. Babylone n’aura rien de reste. Les fuyards (voyez v. 8) annonceront à Sion que la destruction du temple est vengée.

50 v. 29-32. Babylone elle-même n’aura aucun réchappé. C’est le jugement de sa fierté contre l’Éternel et de son orgueil.

50 v. 33-40. L’épée est sur les Chaldéens et sur les habitants de Babylone, parce qu’ils ont retenu captif et opprimé le peuple de Dieu (És. 47 v.6) et refusé de le laisser aller. Mais aussi (le prophète y reviendra) à cause de leur affreuse idolâtrie. Semblable à Édom (49 v.18) Babylone ne sera jamais habitée (v. 3, 13, 39, 40; És. ch. 13 v.19, 20).

50 v. 41-46. Son sort sera celui qu’elle-même a fait subir à Jérusalem (ch. 6 v.22-24), son jugement, celui qu’elle a exécuté sur Édom. (ch. 49 v.19-20.)

Ch. 51.

51 v. 1-24. Reviennent sur les deux causes capitales de la destruction de Babylone: la destruction du temple du vrai Dieu et l’adoration des faux dieux.

51 v. 1-6. Destruction de toute l’armée chaldéenne. Babylone est privée de ses dieux, Israël et Juda ne sont pas privés de leur Dieu.

51 v. 7-10. Babylone, définitivement condamnée, ne peut être guérie. Les fidèles de Juda exhortent leurs compagnons de captivité à abandonner cette cité et à retourner chacun dans son pays (cf. 50 v.8). Eux-mêmes vont retourner à Sion pour raconter l’œuvre de l’Éternel. C’est alors qu’Il manifestera la justice de son peuple, fondée sur l’œuvre qu’Il a accomplie en sa faveur.

51 v. 11-14. La fin de Babylone est venue. C’est le jour de la vengeance du temple de l’Éternel, première raison capitale du jugement de Babylone (ch. 50 v.28; ch. 52 v.13).

51 v. 15-19. Dieu revendique son titre de Créateur et sa Providence vis-à-vis des idoles de Babylone. C’est la seconde raison capitale du jugement. Ces deux choses, la destruction du temple du vrai Dieu et le Culte des idoles sont liées l’une à l’autre. L’Éternel est un Dieu fidèle qui ne peut abandonner Israël, son héritage.

51 v. 20-24. Israël est le marteau par lequel, dans l’avenir prophétique, l’Éternel brisera tout ce qui s’élèvera contre Lui. Quel contraste avec son humiliation passée! Mais Dieu se réserve de briser Lui-même Babylone.

51 v. 25-58.

Remarquez dans cette seconde division du chapitre 51 les traits constants de similitude entre la Babylone historique de l’Ancien Testament et la Babylone symbolique de l’Apocalypse. C’est que, de fait, la conclusion prophétique du livre de Jérémie ne se trouve que dans l’Apocalypse. Après avoir annoncé le jugement de Babylone par les Mèdes et les Perses, Jérémie enjambe, pour ainsi dire, les empires suivants et voit, dans la destruction de Babylone, la restauration complète et finale d’Israël sous le règne du Messie. La destruction de la Babylone historique n’offre rien de semblable, dans ses conséquences, aux choses que voit le prophète: un Résidu formé au temps de la fin — Israël et Juda ne faisant qu’un seul peuple — une nouvelle alliance le règne glorieux de Christ sur Israël des Résidus d’entre les nations associés à cette «Régénération». En revanche, la destruction de la grande Babylone apocalyptique, c’est-à-dire de la Chrétienté apostate, donnera le signal de toutes ces bénédictions et en sera le point de départ. Ce que nous disons ici n’est que la confirmation de cette parole: «Aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même» (2 Pierre 1 v.20).

51 v. 25-26. Babylone, montagne de destruction, sera brûlée et mise en désolations perpétuelles. Aucune pierre d’elle n’entrera dans aucun édifice. (Voyez pour la Babylone symbolique: Apoc. ch. 17 v.4, 15, 16; ch. 18 v.2, 4, 21, 24; ch. 19 v.1-3, et comme figure ch. 8 v.8.)

51 v. 27-33. Description historique de la prise de Babylone par les nations et de sa destruction. Le jour de la moisson est venu.

51 v. 34-40. Au cri de l’habitante de Sion contre Babylone, l’Éternel répond qu’Il prend en main la cause de son peuple.

51 v. 41-46. Babylone va être abandonnée et déserte. Israël, reconnu enfin comme peuple de l’Éternel, (car pendant sa captivité il était Lo-Ammi, ce qu’il est encore aujourd’hui) doit sortir du milieu de Babylone. Cela dépasse de beaucoup le fait historique. C’est plus que fuir (ch. 50 v.8; ch. 51 v.6); c’est rompre désormais toute relation avec elle au point de vue moral. (És. 52 v.11; 2 Cor. 6 v.17; Actes 7 v.3; Apoc. 18 v.4).

51 v. 47-53. Désolation de Babylone, Ses dieux renversés. Chant de triomphe sur elle dans les cieux et sur la terre (Apoc. ch. 18 v.2; ch. 19 v.1-5). En elle seront trouvés les tués d’Israël (cf. Apoc. ch. 18 v.24). Les tués de toute la terre tomberont là. La honte tombera sur elle. Dieu fait appel à son peuple; il doit marcher sans s’arrêter, n’ayant devant ses yeux que l’Éternel à Jérusalem. Le Résidu répond: Nous sommes honteux. C’est la repentance et l’affliction finales en présence du temple de l’Éternel profané à cause de la désobéissance d’Israël. La prophétie de Jérémie dépasse ainsi de tous côtés les temps historiques.

51 v. 54-58. Dieu est le Dieu des Rétributions: parole finale de toute importance, clef de tous les jugements de Dieu sur le monde.

51 v. 59-64.

Remarque supplémentaire: Cette prophétie contre Babylone fut prononcée à Babylone même, sept ans avant la prise de Jérusalem par Nebucadnetsar.