Jean

Chapitre 8

Jésus et la femme adultère

(v. 1-11) — Après toutes les contestations au sujet de Jésus, à la fin du chapitre précédent, chacun rentra dans sa maison. Dans ce monde, chacun a son domicile; mais du Seigneur il est dit, au premier verset de notre chapitre, qu’il s’en alla à la montagne des Oliviers, où il s’était souvent retiré avec ses disciples. C’est là qu’il endura les angoisses de Gethsémané et que, peu après, la troupe conduite par Judas se saisit de lui. De là il monta au ciel, et c’est là qu’il posera les pieds, selon la prophétie de Zacharie 14:4, lorsqu’il viendra pour régner (voir aussi Actes 1:11, 12). Il passa sans doute la nuit sur cette montagne; car, au point du jour, il vint au temple. Le mont des Oliviers est près de Jérusalem et domine cette cité dont la vallée du Cédron le sépare.

Malgré la controverse de la veille et la haine des Juifs qui cherchaient à le faire mourir, Jésus revient tranquillement au temple continuer son œuvre. «S’étant assis, il les enseignait». Son enseignement, la présentation de la Parole de la part de Dieu, caractérise ce chapitre, pour arriver à cette terrible constatation, que les Juifs l’ont rejetée, comme, au chapitre suivant, ils rejettent ses œuvres.

Pendant que Jésus enseignait, les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme qui avait commis un péché pour lequel, selon la loi, elle méritait la lapidation. Nous savons que, selon Nombres 15:30, 31, quiconque avait enfreint un des dix commandements devait être lapidé; c’était le péché commis «par fierté»; il n’y avait de sacrifices que pour les péchés commis par erreur. Ces Juifs religieux, toujours à la recherche de moyens leur permettant de prendre Jésus en défaut, pensent l’embarrasser gravement en lui amenant cette femme; ils espèrent le mettre en contradiction soit avec la loi, soit avec la grâce qu’il enseignait. Ils lui rappellent que Moïse a commandé de lapider ces pécheresses et lui disent: «Toi donc, que dis-tu? Or ils disaient cela pour l’éprouver, afin qu’ils eussent de quoi l’accuser» (v. 5, 6). Le piège paraissait habilement tendu; mais qu’ils voulussent le croire ou non, celui que ces malheureux voulaient éprouver était Dieu, quoique devenu homme, celui qui «prend les sages dans leur ruse, et le conseil des astucieux est précipité (ou renversé)» (Job 5:13). Si Jésus conseillait de lapider cette femme, il se mettait en opposition avec le caractère de grâce qu’il manifestait; s’il se prononçait pour le pardon, il ne reconnaissait pas l’autorité de la loi. Pour commencer, il ne dit rien. «S’étant baissé, il écrivait avec le doigt sur la terre», comme un homme préoccupé d’autre chose que de ce qui se passe autour de lui. Silence embarrassant pour ses interlocuteurs qui, pressés d’arriver à leurs fins, continuaient à l’interroger. «S’étant relevé, il leur dit: Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle. Et s’étant encore baissé, il écrivait sur la terre» (v. 7, 8). Les Juifs se réclamaient de la loi qu’ils prétendaient observer, toujours pressés d’en appliquer les pénalités à autrui, sans se placer eux-mêmes sérieusement devant elle. La loi ne condamnait pas seulement les péchés grossiers qui font honte à la généralité des hommes; elle châtie au même degré la convoitise et d’autres péchés que l’homme appelle peu graves. Or puisqu’ils voulaient la loi pour cette femme, et avec raison, elle valait aussi pour eux. Jésus l’applique donc à leur conscience dans toute sa force; il avait le droit de le faire, puisqu’il l’avait donnée lui-même en Sinaï. En écrivant de nouveau sur la terre, il laisse à la lumière de sa parole le temps nécessaire pour pénétrer dans leur conscience. Ne pouvant se soustraire à l’effet de cette «vraie lumière... qui, venant dans le monde, éclaire tout homme» (chap. 1:9), ceux qui la rejettent comme ceux qui la reçoivent, ils «sortirent un à un, en commençant depuis les plus anciens jusqu’aux derniers» (v. 9). Ils justifiaient ce que Jésus avait dit au chapitre 3:19, 20: «Or c’est ici le jugement, que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises». Tous ils avaient compris que, faute d’avoir accompli la loi, la force leur manquait pour condamner l’accusée. Craignant de voir leurs péchés dévoilés en public, comme ceux de la coupable, ils se retirent, tout d’abord ceux qui étaient en faute depuis le plus grand nombre d’années et que leur âge faisait jouir de la considération de leur entourage. Mais devant Dieu, «tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu» (Rom. 3:23). Cependant si leur état de péché se dévoilait, c’était en présence de celui qui venait apporter la grâce, car il manifestait la lumière de la vie; mais pour en profiter il fallait écouter Jésus et croire en lui.

«Jésus s’étant relevé et ne voyant personne que la femme, lui dit: Femme, où sont-ils, ceux-là, tes accusateurs? Nul ne t’a-t-il condamnée? Et elle dit: Nul, Seigneur. Et Jésus lui dit: Moi non plus, je ne te condamne pas; va, — dorénavant ne pèche plus» (v. 10, 11). Celui qui seul était sans péché, au lieu de jeter la pierre contre elle, ne la condamne pas. Quel merveilleux tableau de la grâce! Le juge de tous était là; mais venu dans ce monde comme Sauveur. Puisqu’aucun des hommes n’avait pu accomplir la loi qu’il avait donnée, il venait pour les sauver en portant lui-même le jugement mérité par les coupables; aussi ne condamne-t-il pas.

Les accusateurs, sous l’effet de la lumière qui dévoilait leur état de péché, auraient dû rester auprès de Jésus et lui confesser leurs fautes; ils auraient compris que non seulement la vérité était venue par Jésus Christ, mais aussi la grâce. La vérité manifeste le péché de l’homme et la grâce l’enlève de devant Dieu et en délivre le coupable. Une seule en profite, la plus indigne de tous au jugement de ses semblables. Au lieu de fuir, elle reste auprès de Jésus pour entendre cette parole: «Moi non plus, je ne te condamne pas». Le Juge des vivants et des morts ne la condamne pas. Qui donc oserait le faire? Dès lors la grâce pouvait agir en elle pour lui donner la capacité de réaliser ce que Jésus ajouta: «Va, dorénavant ne pèche plus». Elle pouvait dès lors nouer plus ample connaissance avec la personne de Jésus, pour le suivre comme une des brebis que le bon berger a délivrées du joug des ordonnances et du jugement qu’elle avait mérité (Sujet traité au chapitre 10).

 

Jésus la lumière du monde

(v. 12-20) — Après cette scène, Jésus continue à enseigner: «Moi, je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie» (v. 12). Comme nous l’avons déjà remarqué, le Seigneur, dans cet évangile, fait découler son enseignement des faits qui y sont rapportés. La lumière qui éclaire tout homme venait de briller devant plusieurs. C’était la vie pour qui voulait en profiter, mais ce ne sera pas le cas devant le grand trône blanc (Apoc. 20:11, 12) où cette lumière manifestera l’état de péché de tous ceux qui y paraîtront pour les juger selon leurs œuvres. Ceux qui voulaient éprouver Jésus n’en profitèrent pas, puisqu’ils se retirèrent. Le Seigneur donc dit que celui qui le suit aura la lumière de la vie, non seulement chez les Juifs, mais dans le monde, plongé dans les ténèbres de la mort. Jésus est venu pour tous, c’est ce qui caractérise cet évangile. Ici, il est «la lumière du monde». Il ne dit pas que, si le monde le suit, il aura la lumière de la vie, mais «celui qui me suit»; la réception de la vie, du salut, est une affaire individuelle.

Privilège inappréciable d’avoir la lumière de la vie pour marcher au milieu d’un monde plongé dans les ténèbres! Combien il importe de la posséder aujourd’hui! Les ténèbres morales, où vit le monde depuis la chute, enveloppent toujours plus de leur obscurité mortelle la chrétienté qui, plus que jamais, rejette Christ dont elle porte encore le nom. L’invitation se fait encore entendre: «Celui qui me suit aura la lumière de la vie». On ne peut suivre Jésus en ayant un pied dans le monde et l’autre avec ceux qui suivent le Seigneur. On ne peut jouir un moment des plaisirs mondains, sous quelque forme que ce soit, et à d’autres chercher à faire taire sa conscience mal à l’aise en s’occupant un peu des choses sérieuses. Si l’on va, dans cet état d’âme, aux réunions où l’on parle du Seigneur, c’est avec le cœur plein des vanités mondaines. De cette manière on ne suit pas le Seigneur, et il n’y a ni paix, ni joie, ni lumière dans ce chemin. Pour avoir la lumière de la vie, pour jouir de cette vie dont l’objet est Christ lui-même, qui rend le cœur parfaitement heureux et capable de voir toutes choses comme Dieu les voit, il faut abandonner tout ce qui se rattache au monde et suivre le Seigneur dans le chemin qu’il a tracé ici-bas. Cette vérité est simple à comprendre. Le monde gît dans les ténèbres. Le cœur de l’homme est ténèbres, semblable au chaos ténébreux dans lequel se trouvait le monde physique. Impossible d’en tirer un rayon de lumière. Il faut que la lumière divine y brille. Dieu avait dit: «Que la lumière soit, et la lumière fut». Elle vient de Dieu, comme aussi celle qui, dans la personne de Jésus, a brillé au milieu des ténèbres morales du monde. On ne peut donc la posséder qu’en la recevant et en le suivant. Cette lumière est vie, comme la lumière physique. Tout ce qui, sur la terre, est privé de la lumière du soleil, dépérit et meurt.

En entendant les paroles de Jésus, les pharisiens lui dirent: «Tu rends témoignage de toi-même; ton témoignage n’est pas vrai» (v. 13). Comme homme, le Seigneur ne rendait pas témoignage de lui-même1, mais, ici, comme Fils de Dieu, lumière du monde, il rendait témoignage de ce qu’il était. Il n’est pas nécessaire d’affirmer que le soleil éclaire; dès qu’il est levé chacun en est convaincu. Jésus était la lumière; les accusateurs de la femme l’avaient bien vu. Il leur répond: «Quoique moi je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne savez pas d’où je viens et où je vais. Vous, vous jugez selon la chair; moi, je ne juge personne. Et si aussi moi, je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul, mais moi et le Père qui m’a envoyé. Et il est écrit aussi dans votre loi, que le témoignage de deux hommes est vrai. Moi, je rends témoignage de moi-même; et le Père qui m’a envoyé rend aussi témoignage de moi» (v. 14-18). Jésus avait constamment conscience d’où il était venu et où il allait. Il ne pouvait rester dans un monde opposé à Dieu et qui le rejetait; il allait le quitter, aussitôt accomplie l’œuvre qu’il avait entreprise. En ne recevant pas ses paroles, personne ne savait d’où il venait et où il allait. Étrangers à Dieu et à ce qui vient de lui, les hommes ne jugent Jésus que selon la chair. Impossible de sortir du cercle dans lequel se meut l’esprit naturel, sans la foi. Jésus n’était pas venu de son propre chef; son Père l’avait envoyé, comme cet évangile le déclare une quarantaine de fois. Non seulement son Père l’avait envoyé, mais il était avec lui, en sorte que le témoignage requis par la loi existait, témoignage divin que, dans leur aveuglement, les hommes refusaient.

1 Nous avons vu au chapitre 5 qu’un quadruple témoignage lui était rendu.

En entendant parler de son Père qui l’avait envoyé, ils disent à Jésus: «Où est ton Père? Jésus répondit: Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père; si vous m’aviez connu, vous auriez connu aussi mon Père» (v. 19). Quelle preuve de l’incapacité dans laquelle l’homme se trouve pour connaître Dieu, même lorsqu’il se révèle en grâce dans la personne de son Fils. Tout l’évangile selon Jean est bien résumé dans ces versets du premier chapitre. «La lumière luit dans les ténèbres; et les ténèbres ne l’ont pas comprise» (v. 5). «Il était dans le monde, et le monde fut fait par lui; et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez soi; et les siens ne l’ont pas reçu» (v. 10, 11). Mais, grâce à Dieu, la foi saisit ce que le cœur naturel rejette et ne peut connaître: «À tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom» (v. 12). Ils se trouvent au bénéfice de la venue de Jésus dans ce monde.

Quoique Jésus prononçât ces paroles dans le temple au milieu d’un monde religieux hostile, personne ne mit les mains sur lui, «parce que son heure n’était pas encore venue» (v. 20).

 

Conséquences de l’incrédulité

(v. 21-30) — Jésus répète aux Juifs ce qu’il leur a déjà dit au chapitre 7:33, 34. «Moi, je m’en vais, et vous me chercherez»; mais il ajoute: «et vous mourrez dans votre péché: là où moi je vais, vous, vous ne pouvez venir» (v. 21). Le but de sa venue était de sauver; mais, méconnu et rejeté, il allait partir et laisser ceux qui ne le recevaient pas dans l’état où il les avait trouvés, avant commis en plus le péché de ne l’avoir pas reçu. Venu d’auprès du Père, il y retournait; ils ne pouvaient le suivre; ils mourraient dans leur péché. Les Juifs, bornés en ce qui regarde les choses célestes, comme tous ceux qui ne croient pas, se demandent s’il se tuera puisqu’il dit: «Où moi je vais, vous, vous ne pouvez venir». Jésus leur répond: «Vous êtes d’en bas; moi, je suis d’en haut; vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde» (v. 22, 23). Il y avait un abîme entre Jésus et eux, et entre eux et le lieu d’où il venait. Mais Jésus avait franchi cet abîme pour leur apporter tout ce dont ils avaient besoin, afin qu’ils pussent sortir de leur condition misérable. Il leur avait révélé le Père, Dieu en grâce; ils n’avaient qu’à croire en lui, mais ils s’y refusaient. Aussi Jésus leur répète: «Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que c’est moi, vous mourrez dans vos péchés» (v. 24). Rien de plus clair, de plus concluant: le Fils de Dieu, envoyé par son Père, vient dans ce monde de ténèbres et de mort apporter la lumière et la vie. Si ceux en faveur desquels il est venu ne le reçoivent pas, ils mourront dans leurs péchés. Cette conséquence si logique et solennelle pour les Juifs d’alors est aussi vraie pour tous aujourd’hui. Pierre dit à ces mêmes Juifs, en parlant de Jésus: «Celui-ci est la pierre méprisée par vous qui bâtissez, qui est devenue la pierre angulaire; et il n’y a de salut en aucun autre; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés» (Actes 4:11, 12).

Au verset 21, lorsque Jésus dit: «Vous mourrez dans votre péché», il parle du péché commis par la nation juive qui refuse de le recevoir. Le verset 24: «Vous mourrez dans vos péchés» s’applique à tout homme; c’est la mort sans avoir obtenu le pardon de ses péchés.

Jésus ayant dit: «Si vous ne croyez pas que c’est moi», les Juifs lui demandent: «Qui es-tu? » Plus haut, ils lui avaient demandé: «Qui est ton père? » L’esprit d’incrédulité a toujours des questions à poser pour se justifier et s’autoriser à ne pas croire, tandis que la foi accepte tout ce que Dieu dit. Jésus leur répond: «Absolument ce qu’aussi je vous dis». Toute sa vie, ses œuvres, ses paroles manifestaient parfaitement ce qu’il était. Qui parlait comme lui? C’est ce qui avait frappé les huissiers envoyés pour le prendre au chapitre précédent: «Jamais homme ne parla comme cet homme». Ce qu’il disait et faisait révélait ce qu’il était et ce qu’était son Père. Personne ne pouvait aller voir au ciel ce qu’était Dieu; alors, sous une forme humaine, il vint apporter aux hommes ce qu’ils ne pouvaient voir et posséder par aucun autre moyen. Remarquez aussi que Jésus dit: «Si vous ne croyez pas que c’est moi», paroles à retenir aujourd’hui plus que jamais, car on parle volontiers de Jésus; mais tout en disant de belles choses de lui, on ne croit pas que c’est Lui dans le sens qu’il le dit ici; manifestation de Dieu le Père, Fils de Dieu, Dieu le Fils, la Parole qui était Dieu, qui au commencement était auprès de Dieu, distinct de Dieu, Dieu manifesté en chair. Celui qui ne croit pas en lui tel que cet évangile le présente, mourra dans ses péchés.

Jésus ajoute qu’il aurait beaucoup de choses à dire des Juifs et à juger; mais il avait à communiquer au monde la vérité qu’il avait ouïe de son Père. Les Juifs ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père. Ne voulant pas connaître Jésus, ils ne pouvaient connaître le Père (v. 26, 27). Jésus leur dit: «Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez que c’est moi, et que je ne fais rien de moi-même, mais que, selon que le Père m’a enseigné, je dis ces choses. Et celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent» (v. 28, 29). Le Seigneur rejeté prend toujours le titre de Fils de l’homme, qui implique aussi sa mort. Par l’expression «élevé», Jésus indique que les Juifs allaient le crucifier. Avant sa mort, ils refusent de croire; ils pensent en finir avec lui en le faisant mourir, mais il ressuscitera et enverra le Saint Esprit qui rendra témoignage de lui; ils connaîtront alors que c’est lui, quand il sera trop tard pour le recevoir tel qu’il se présentait au milieu d’eux. Après sa mort et sa glorification, ils sauront qui il était et qu’il leur avait parlé de la part du Père.

Quand le Seigneur se voyait seul et incompris, il aimait à dire (v. 29): «Celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent». C’est aussi ce qui a lieu pour les croyants, peut-être méconnus, incompris du monde et même d’autres croyants, isolés; mais, s’ils font la volonté de Dieu, ils jouissent de sa présence. Être seul avec Dieu, avoir son approbation, cela vaut plus que la compagnie et les honneurs du monde.

Malgré l’opposition des Juifs et leurs raisonnements, la parole de Jésus trouva le chemin de quelques cœurs: «Comme il disait ces choses, plusieurs crurent en lui» (v. 30). Il ne faut jamais craindre de présenter la Parole de Dieu, car elle est puissante et opérante; elle produit ses effets dans les cœurs et les consciences dans les milieux où tout paraît fermé.

 

Privilège de ceux qui croient

(v. 31, 32) — Jésus dit aux Juifs qui avaient cru en lui: «Si vous persévérez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira» (v. 31, 32). Après avoir cru, il faut porter les caractères de celui en qui l’on a cru, agir comme lui à tous égards, reproduire en paroles et en actes ce qu’il fut ici-bas, chose tout à fait possible, puisqu’il est la vie du croyant. Pour cela, on doit persévérer dans sa parole, qu’il présentait au milieu des Juifs, la vérité, comme Jésus l’est lui-même, expression de ce que sont toutes choses selon la pensée de Dieu. Si donc on veut être dans le vrai à l’égard de n’importe quoi: de soi-même, du bien, du mal, du monde, du présent, de l’avenir, du passé, il faut connaître la pensée de Dieu, telle qu’il l’a donnée dans sa Parole. En y persévérant, on porte le caractère de disciples de Christ et la vérité affranchit de tout ce qui n’est pas selon Dieu, du joug de la loi, du péché, du jugement et des pensées propres au cœur naturel; elle place le croyant dans une pleine liberté devant Dieu, dans la position dont Christ est l’expression, ce qui a été pleinement démontré depuis que le Saint Esprit est venu sur la terre à la suite de l’ascension du Seigneur.

 

L’homme esclave du péché

(v. 33-37) — Quand ils entendent parler d’affranchissement, les Juifs répondent à Jésus: «Nous sommes la postérité d’Abraham, et jamais nous ne fûmes dans la servitude de personne; comment dis-tu, toi: Vous serez rendus libres? » (v. 33). Ces malheureux, qu’une haine implacable aveuglait, affirmaient deux choses insensées pour des hommes quelque peu intelligents, quand ils disent n’avoir jamais été les esclaves de personne. 1° Ils étaient sous la servitude des Romains, puisqu’ils se trouvaient sous la domination gentile depuis plus de six cents ans. Cela, chacun le savait. 2° Ils étaient sous une autre servitude dont la première était la conséquence: l’esclavage de Satan et du péché, comme tout homme non affranchi par le Seigneur. Les Juifs subissaient le joug des Gentils pour avoir abandonné Dieu pour les idoles. Si, depuis leur retour de la captivité à Babylone, ils ne retombèrent pas dans l’idolâtrie et rétablirent les formes du culte de l’Éternel, leur méchante opposition au Fils de Dieu venu au milieu d’eux pour les délivrer démontre la dureté de l’esclavage sous lequel ils se trouvaient. Jésus leur répond sans relever l’absurdité de leur erreur; il maintient la vérité qui caractérise l’état moral de tout homme: «En vérité, en vérité, je vous dis: Quiconque pratique le péché est esclave du péché». Terrible esclavage, mais dont on peut, par la grâce de Dieu, être affranchi si l’on accepte la vérité que Jésus apportait.

Le Seigneur met ensuite en contraste la position d’esclave et celle de fils. Tout en étant enfants d’Abraham selon la chair, ce que Jésus reconnaît, les Juifs étaient esclaves du péché; par conséquent, ils n’avaient pas plus qu’un esclave l’assurance de rester dans la maison; en effet, par la position que Dieu leur avait faite, ils vivaient en quelque sorte dans la maison de l’Éternel. Mais Dieu voulait une maison composée de fils. Dans ce but, il envoie son Fils pour mettre en liberté ces esclaves du péché; aussi leur dit-il: «Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres (v. 35, 36). Ils pourraient alors faire partie de la vraie maison de Dieu.

 

L’homme enfant du Diable

(v. 37-50) — Jésus dit aux Juifs: «Je sais que vous êtes la postérité d’Abraham; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole n’a pas d’entrée auprès de vous. Moi, je dis ce que j’ai vu chez mon Père; vous aussi donc, vous faites les choses que vous avez entendues de la part de votre père» (v. 37, 38). L’origine d’une nature se révèle par les actions. C’est le point de vue auquel l’apôtre Jean se place dans ses épîtres comme dans l’évangile. Il n’y a que deux sources: une du bien, et une du mal. Le bien ne peut provenir que de Dieu et le mal de Satan; les fruits le manifestent, comme le Seigneur le dira aux versets 42 et 44 (voir 1 Jean 3:8, 9). Abraham est appelé le père des croyants; ses œuvres ont montré qu’il était de Dieu, après avoir cru. Jésus, envoyé par Dieu, disait ce qu’il avait vu chez son Père, car dans ce chapitre il s’agit toujours de la parole. Mais chez les Juifs, voyait-on les caractères d’Abraham? Ils répondent à Jésus: «Abraham est notre père. Jésus leur dit: Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham; mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai ouïe de Dieu: Abraham n’a pas fait cela» (v. 39, 40). Moralement, ils n’étaient donc pas enfants d’Abraham; leurs œuvres le prouvaient; de qui donc étaient-ils les enfants? Car Jésus leur dit: «Vous, vous faites les œuvres de votre père». Au lieu de se juger et d’accepter la vérité sur leur état, ils rehaussent leurs prétentions et répondent: «Nous ne sommes pas nés de la fornication; nous avons un père, Dieu» (v. 41). La religion de formes, se vantant de privilèges sans effets sur la conscience, tient l’homme loin de Dieu et le laisse dans l’ignorance et les ténèbres, avec des prétentions ridicules. Que de non-sens ces pauvres Juifs religieux n’ont-ils pas articulés dans ce chapitre! Ils n’ont jamais vécu dans la servitude de personne; ils sont enfants d’Abraham, enfants de Dieu, choses dont la chair peut se vanter, mais qui, devant Dieu, n’ont aucune valeur. Et ils se trouvaient devant Dieu venu à eux en grâce. Jésus va leur prouver qu’ils n’avaient pas Dieu pour Père, comme il leur avait démontré qu’ils n’étaient pas enfants d’Abraham. Il leur dit: «Si Dieu était votre père, vous m’aimeriez, car moi je procède de Dieu et je viens de lui; car je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé» (v. 42). La preuve de la présence de la nature divine en quelqu’un, c’est l’amour. «Quiconque aime est né de Dieu» (1 Jean 4:7). Si les Juifs avaient Dieu pour Père, ils auraient aimé Jésus, venu du Père. Il se présente constamment dans ce chapitre comme envoyé de Dieu pour dire les paroles de Dieu (voir pour envoyé: v. 16, 18, 26, 29, 42, et pour la parole dite: v. 26, 28, 38, 40, 45 et 47). Un témoignage pareil crée une terrible responsabilité pour le peuple aveuglé par sa haine; elle pèse sur tout homme, car l’expérience faite avec le Juif est celle de tous les enfants d’Adam.

Jésus continue en disant: «Pourquoi n’entendez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez pas ouïr ma parole» (v. 42). Il faut la nature divine pour comprendre le langage divin, mais s’ils avaient voulu écouter les paroles de Jésus, les Juifs l’auraient compris. «La foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu» (Rom. 10:17).

À mesure que les Juifs élèvent leurs prétentions en opposition aux paroles de Jésus, lui aussi leur dit plus ouvertement ce qu’ils sont: «Vous, vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père. Lui a été meurtrier dès le commencement, et il n’a pas persévéré dans la vérité, car il n’y a pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et le père du mensonge» (v. 44). En effet, les Juifs n’ont-ils pas montré ces caractères-là dans tout ce que rapporte ce chapitre: la haine et le mensonge? Le même apôtre dit: «Quiconque hait son frère est un meurtrier» (1 Jean 3:15).

Lorsqu’on parle d’œuvres diaboliques, on pense à des choses extraordinaires, accomplies par des puissances sataniques. Mais la haine, le mensonge, dans quelque mesure que ce soit, en font partie; elles décèlent leur origine, dont l’homme reste responsable. Satan a trouvé en lui un instrument docile pour reproduire ses propres caractères. Nous ne pensons pas assez qu’en faisant le mal, nous accomplissons des œuvres de même nature que celles du diable.

Le contraste avec Jésus s’établit dans les versets suivants. «Mais moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui d’entre vous me convainc de péché? Si je dis la vérité, vous, pourquoi, ne me croyez-vous pas? Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu; c’est pourquoi vous n’entendez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu» (v. 45-47). Quel langage simple et clair! Cependant, au lieu de convaincre les opposants, ces vérités les amènent à blasphémer contre Jésus. Ils lui répondent: «Ne disons-nous pas bien que tu es un Samaritain, et que tu as un démon? » (v. 48). La lumière qui jaillit des paroles de Jésus ne fait que manifester l’affreux état dans lequel se trouvaient les Juifs, surtout les Juifs religieux. On comprend que le Seigneur dise au chap. 15:22, 23: «Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n’auraient pas eu de péché; mais maintenant, ils n’ont pas de prétexte pour leur péché. Celui qui me hait, hait aussi mon Père». Dans la douceur de son caractère de grâce, Jésus répond simplement à une telle injure: «Moi, je n’ai point un démon, mais j’honore mon Père, et vous, vous jetez du déshonneur sur moi. Mais pour moi, je ne cherche pas ma gloire; il y en a un qui cherche, et qui juge» (v. 49, 50). Quel exemple de douceur le Seigneur nous donne dans cette réponse! Il ne s’élève pas contre ceux qui le déshonorent par leurs outrages; il maintient simplement la vérité. C’est le modèle parfait que Pierre place devant nous: «Car aussi Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement» (1 Pierre 2:21-23). Il dit simplement à ces malheureux Juifs: «Je n’ai point un démon»; «j’honore mon Père»; «vous jetez du déshonneur sur moi»; «je ne cherche pas ma gloire»; «il y en a un autre qui cherche, et qui juge». Il les laisse sous la responsabilité de ce qu’ils disent et continue à leur présenter la vérité. Ceux qui auront persévéré dans leur incrédulité seront trouvés et jugés par celui qui cherche et qui juge, auquel le Seigneur s’en remettait en continuant son œuvre de grâce envers tous.

 

Jésus révèle la gloire de sa personne

(v. 51-59) — Si l’opposition des Juifs oblige le Seigneur à leur dire ce qu’ils sont, comme nous venons de le voir, elle l’amène aussi à dire ce qu’il est quant à l’éternité de son être: «Avant qu’Abraham fût, je suis» c’est-à-dire «l’Éternel». Avant d’en venir là, il leur présente les conséquences éternelles de la fidélité à sa parole, ce qui les fait blasphémer. «En vérité, en vérité, je vous dis: Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra point la mort, à jamais» (v. 51). La mort éternelle était la part du pécheur; mais Dieu dans sa grâce lui offre la vie éternelle par la parole venue du ciel dans la personne de Jésus. Le Seigneur ne pouvait s’exprimer plus clairement quant aux effets de sa parole. La bienheureuse éternité où se trouveront ceux qui auront cru, sera la preuve magnifique de la vérité de cette déclaration. Pour toute réponse les Juifs disent au Seigneur: «Maintenant nous connaissons que tu as un démon: Abraham est mort, et les prophètes, et toi, tu dis: Si quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera point la mort à jamais. Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort? et les prophètes sont morts. Qui te fais-tu toi-même? » (v. 52, 53). Il est vrai qu’Abraham et les prophètes étaient morts; mais cela n’infirmait en rien ce que Jésus leur disait. Les Juifs avaient devant eux celui qui effectivement était plus grand qu’eux tous, qui avait appelé Abraham et envoyé les prophètes dont le ministère demeure sans résultats à cause de l’état de l’homme, mort dans ses fautes et ses péchés. C’est précisément pour donner la vie éternelle à de tels êtres que Jésus était venu. Ses paroles communiquaient la vie à qui les recevait et le Seigneur n’en demandait pas davantage.

En réponse à la question des Juifs: «Qui te fais-tu toi-même? » Jésus dit: «Si moi je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien; c’est mon Père qui me glorifie, lui de qui vous dites: Il est notre Dieu. Et vous ne le connaissez pas; mais moi, je le connais; et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur, semblable à vous; mais je le connais, et je garde sa parole. Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour; et il l’a vu, et s’est réjoui» (v. 54-56). Conscient de sa propre gloire, Jésus n’avait pas besoin de se glorifier; il ne s’en vantait pas; il cherchait des pécheurs qui voulussent bien recevoir ce qu’il leur apportait. Son Père le glorifiait; nul ne le connaissait comme lui. S’ils voulaient recevoir sa Parole ils le connaîtraient en participant à sa nature; mais affirmer qu’ils le connaissaient sans cela, c’était mentir. Car pour avoir la vie, il fallait connaître Dieu autrement qu’en contraste avec les idoles; à cela s’arrêtait généralement la foi des Juifs; mais cette connaissance les laissait dans leur état de perdition. De même ils se vantaient d’être les enfants d’Abraham. Ils l’étaient selon la chair, mais ce qui est de la chair n’a aucun profit devant Dieu. Ils n’étaient pas enfants du père des croyants, autrement ils auraient cru. Au contraire ils haïssaient Jésus, tandis qu’Abraham s’était réjoui en voyant son jour. Dieu avait fait des promesses à Abraham, mais il fallait quelqu’un pour les accomplir. Abraham n’avait pas d’enfant; Dieu lui en donna un sur lequel reposaient toutes les promesses, car Isaac est une figure de Christ, et de Christ ressuscité, après qu’Abraham eut obéi à Dieu en l’offrant en sacrifice. C’est pourquoi Paul dit aux Galates (chap. 3, v. 16), en citant Genèse 22:18, que la semence d’Abraham était Christ dont Isaac était le type. Abraham saisit la pensée de Dieu par la foi; il savait que, s’il était étranger sur la terre de la promesse, non seulement sa postérité l’hériterait quatre siècles plus tard, alors que lui serait mort; mais il regardait au delà, au jour où Christ régnerait, où il aurait sa part comme ressuscité. «Il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur». «La foi est l’assurance des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas» (Héb. 11:10 et 1). C’est ainsi que ce patriarche avait vu le jour où Christ accomplirait les promesses qui lui avaient été faites et il s’en était réjoui.

N’avant pas la foi, les Juifs ne le comprenaient pas et c’est pour eux une occasion de plus de crier au ridicule et de se moquer de Jésus. Pour Jésus c’est aussi l’occasion de leur dire ce qu’il ne leur avait jamais dit de lui: «Les Juifs donc lui dirent: Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham! Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous dis: Avant qu’Abraham fût, je suis» (v. 57, 58). D’abord, Jésus ne leur avait pas dit qu’il avait vu Abraham, quoique ce fût vrai, mais bien qu’Abraham avait vu son jour, le jour glorieux de son règne; il l’avait vu par la foi et s’en était réjoui, ce qu’eux ne faisaient certes pas, quoiqu’ils vissent ce «que plusieurs prophètes et plusieurs rois ont désiré de voir», et qu’ils entendissent ce qu’ils auraient désiré entendre (Luc 10:24); ils blasphémaient en les voyant et en les entendant. Dans sa réponse, Jésus leur montre qu’il n’est pas question d’années, pas plus de cinquante ans que des deux mille qui eussent été nécessaires pour voir Abraham sur la terre, mais qu’il est l’Éternel, celui qui n’a pas de commencement, qui s’appelle: «Je suis». L’Éternel avait dit à Moise, en Exode 3:14: «Tu diras ainsi aux fils d’Israël: JE SUIS m’a envoyé vers vous». «Je suis» exprime l’éternité de l’existence de Dieu, car l’éternité est un présent continu. C’est pourquoi Jésus pouvait bien dire: «Avant qu’Abraham fût, je suis», non j’étais, mais je suis l’Éternel. Pour toute réponse ils prirent des pierres pour lapider Jésus, exécutant ainsi les œuvres de leur père, le diable. «Mais Jésus se cacha et sortit du temple». Quel aveuglement et quel non-sens de chercher à faire mourir celui qui est l’Éternel! Ils le feront mourir, quand il se livrera lui-même; et sur la croix, il ne mourra pas comme les hommes: il remettra son esprit entre les mains de son Père, lorsqu’il ne sera plus nécessaire qu’il demeure dans son corps, une fois accomplie toute la volonté de son Père.

Tout ce chapitre nous présente Dieu et l’homme en conflit. Jésus, qui apporte de la part de Dieu la vie, la lumière, est rejeté, traité de Samaritain, de fou, de démoniaque, sauf par le petit nombre de ceux qui avaient cru en lui. Impossible de tracer un tableau plus affligeant de ce qu’est l’homme en présence de toute la lumière et la vérité divines, venues en grâce, rayonnant de la personne de Jésus dans toute sa beauté. Mais les Juifs blasphèment; leur haine s’excite au point de vouloir le faire mourir. Aussi Jésus se cache. La lumière ayant donné tout son éclat disparaît. Pour ceux qui ne veulent pas croire il ne reste que cette terrible sentence: «Vous mourrez dans vos péchés».

Les mêmes faits se reproduisent actuellement. La Parole de Dieu est toujours là avec la même puissance; mais, au lieu d’y croire, on la rejette; la majorité ouvertement; d’autres, qui ne voudraient pas être comptés dans ce nombre l’admettent partiellement, à des degrés divers. Beaucoup ne reconnaissent pas Jésus comme le Fils éternel de Dieu, comme les Juifs qui lui disaient: «Où est ton père? » «Toi, qui es-tu? » «Qui te fais-tu, toi-même? » Et parmi ceux qui parlent encore de sa mort, il y en a qui la considèrent comme une mort naturelle, couronnement d’une vie de sacrifice, mais n’admettent pas qu’elle eut lieu pour expier le péché, en satisfaisant à la justice de Dieu pour sauver le pécheur. Aussi, chers lecteurs, que Dieu veuille se servir de ce que nous venons d’exposer bien faiblement dans cet important chapitre pour vous convaincre qu’il faut croire à la Parole de Dieu, croire en Jésus, Fils de Dieu, mort sur la croix pour vous donner la vie; sinon «vous mourrez dans vos péchés». Si l’un d’entre vous cherchait à raisonner sur ce que Dieu dit — ce qui caractérise les jours où nous vivons — qu’il se souvienne que la raison ne saurait dépasser le domaine qui lui est assigné, celui de la création, et que, dès qu’il s’agit des pensées de Dieu, de l’accomplissement de ses conseils merveilleux pour la gloire de son Fils et le bonheur éternel de l’homme, la raison ne lui sert de rien; il faut la foi. L’homme est perdu; Dieu veut le sauver; ce salut a été accompli par la mort de Christ; c’est une chose à accepter simplement, sans raisonnement aucun.