Jean

Chapitre 5

Au réservoir de Bethesda

(v. 1-9). — «Après ces choses, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem» (v. 1). Les chapitres 5, 6 et 7 commencent tous par ces mots: «Après ces choses», qui sont les révélations importantes des pensées de Dieu apportées par le Seigneur. Ces vérités, toujours présentées en contraste avec la loi et l’état de l’homme sous cette loi, font le sujet spécial des chapitres 4 à 10.

Au chapitre 4, nous avons vu Jésus faisant connaître Dieu comme celui qui donne et cherche des adorateurs. Ceux-ci, à leur tour, le connaissent comme Père qui se manifeste en Christ, le Sauveur du monde et non seulement des Juifs. Au chapitre 5, on voit Jésus comme le Fils de Dieu, vivifiant l’homme mort quant à Dieu. Dans le chapitre 6, c’est Jésus, le Fils de l’homme, le pain de Dieu venu du ciel pour donner la vie au monde, ce qui nécessitait sa mort. C’est pourquoi il faut se nourrir de sa chair et boire son sang pour avoir la vie éternelle: savoir croire en un Christ mort. Toutes ces vérités fondamentales du christianisme constituent «ces choses», révélées en ordre dans cet évangile.

Jésus monte à Jérusalem. Nous ne savons quelle fête avait lieu. Mais le Seigneur y trouva un triste tableau de l’état du peuple. Il y avait «près de la porte des brebis (pour cette porte, voir Néhémie 3:1 et 12:39), un réservoir d’eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques, dans lesquels étaient couchés une multitude d’infirmes, d’aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs, attendant le mouvement de l’eau» (v. 2, 3). Cette multitude exprimait bien l’état du peuple juif, comme celui de tout homme devant Dieu. Nous avons déjà remarqué que chacune des infirmités que le Seigneur guérissait figurait un côté de l’état de l’homme en chute: incapacité de marcher, de voir, d’agir, de parler, d’entendre, selon la pensée de Dieu. Sachant son peuple sujet à toutes ces infirmités, Dieu s’était présenté à lui comme celui qui le guérit (voir Exode 15:26; Psaume 103:3). Fidèle à ce qu’il est, malgré toute l’infidélité du peuple dès le commencement, Dieu agissait encore en miséricorde à son égard (Béthesda signifie «maison de miséricorde»), en envoyant à certaines époques un ange agiter l’eau de ce réservoir, et: «le premier qui entrait après que l’eau avait été agitée, était guéri, de quelque maladie qu’il fût pris» (v. 4). Dieu se sert des anges comme d’agents en faveur de son peuple terrestre sous le régime de la loi. Ils sont «des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut» (Héb. 1:14). Dieu les emploie aussi en faveur des siens actuellement. Si tous ces infirmes représentaient l’état dans lequel le péché a placé l’homme, il y en avait un, entre tous, qui figurait tout spécialement l’état de l’homme sous la loi. C’était un malheureux, infirme depuis trente huit ans. Pourquoi donc, se trouvant à proximité d’un moyen de guérison aussi sûr, demeurait-il dans le même état sans en profiter? Parce que le remède que la bonté de Dieu lui offrait exigeait de la force chez celui qui voulait l’employer; or, ce qui caractérisait précisément la maladie de ce malheureux, c’était l’absence de force. Si son état est celui de tout homme sous la loi, le moyen de guérison de Béthesda illustre cette loi. Par elle Dieu demandait à l’homme de faire: «Fais cela et tu vivras», et nul n’a pu l’accomplir. Le péché a ôté à tout homme la capacité de faire le bien, malgré toutes ses prétentions et même ses bons désirs. Laisser l’homme à côté de ce moyen sans intervenir autrement en sa faveur, c’était sa perdition éternelle. Pour l’en sortir il fallait une puissance opérant en dehors de lui. C’est ce que Dieu fit en envoyant son Fils dans ce monde, comme nous allons le voir. Voyant cet homme couché là et «sachant qu’il était dans cet état depuis longtemps, Jésus lui dit: Veux-tu être guéri? Le malade lui répondit: Seigneur, je n’ai personne qui, lorsque l’eau a été agitée, me jette dans le réservoir; et, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi» (v. 6, 7). Cette réponse résume fidèlement sa triste condition. Incapable lui-même, il ne trouvait aucune aide en ceux qui l’entouraient, car ils avaient tous assez à faire pour leur propre compte. De même l’homme naturel ne peut accomplir la loi (voir Rom. 8:7), il ne trouve personne qui lui aide, la capacité manquant à tous; il n’y a donc point de ressource ici-bas. Cette constatation a été faite par Dieu durant les quatre mille ans d’expériences qui précédèrent la venue de Christ dans ce monde, qui eut lieu, dit l’apôtre en Romains 5:6, «au temps convenable», alors «que nous étions sans force». Le terrain était prêt pour le déploiement de la puissance de Dieu en grâce.

Jésus dit à l’infirme: «Lève-toi, prends ton petit lit, et marche. Et aussitôt l’homme fut guéri, et il prit son petit lit, et marcha» (v. 8, 9). On pouvait s’attendre à ce que Jésus offrît à cet homme de lui aider. Dieu l’avait fait par tous les moyens possibles. Il avait favorisé son peuple de toutes manières; il l’avait placé dans des conditions exceptionnelles matériellement, lui avait donné sa loi, avait habité an milieu de lui, lui avait envoyé ses prophètes, mais sans qu’aucune de ces circonstances favorables n’aboutît à un résultat quelconque, sinon à démontrer l’incapacité de l’homme. Dès qu’il est placé sous une responsabilité, tout fait défaut. C’est pourquoi Jésus vient, afin de tout accomplir lui-même en faveur de l’homme incapable. Il n’est donc pas un aide Sauveur; il ne voulait pas plus aider à cet infirme qu’il ne voulait enseigner Nicodème sous la loi. Dieu ne peut utiliser l’homme naturel, car rien n’est utilisable chez lui. Tout le mouvement, toute la puissance doivent venir de lui. Sa parole, parce qu’elle est la Parole de Dieu, suffit pour communiquer la force qui fait complètement défaut à tout pécheur. «Aussitôt, l’homme fut guéri». Il en va de même pour la conversion d’une âme. «Celui qui croit a la vie éternelle». Pourquoi? Parce que c’est Dieu qui le dit. Il a, comme l’infirme eut, la force de se lever, de marcher et de porter son lit.

Grâce merveilleuse de la part de Dieu que le don de son Fils! Sans sa venue nous périssions tous loin de lui. Combien cela doit engager ceux qui cherchent encore en eux quelque force ou quelque bien, à détourner leurs pensées d’eux-mêmes, pour les fixer sur Jésus. Car aujourd’hui il dit encore à chacun: «Veux-tu être guéri? » Il apporte lui-même, par sa Parole, ce qu’il faut pour guérir de la terrible morsure du péché et pour vivifier, comme nous le voyons dans le courant de ce chapitre.

 

Les Juifs et le Sabbat

(v. 10-16). — Jésus avait opéré cette guérison un jour de sabbat; aussi les Juifs, voyant l’infirme guéri emporter son lit, lui dirent: «Il ne t’est pas permis de prendre ton petit lit». Le sabbat, comme nous avons déjà eu plusieurs fois l’occasion de le dire dans nos entretiens sur les évangiles précédents, était le signe de l’alliance de Dieu avec son peuple terrestre (Exode 31:13). Dieu montrait par là son désir de faire participer le peuple à son repos. Mais ce repos impliquait l’obéissance aux commandements de l’Éternel; personne n’en jouissait autrement. On pouvait observer le sabbat, mais non sa véritable signification; tant que le péché était là, il ôtait à l’homme le vrai repos, quoiqu’il voulût se reposer avec le péché. Ce repos, il le cherche toujours, mais ne peut l’obtenir sans Christ, sans l’activité de l’amour du Père et du Fils, comme nous le verrons plus loin. Dieu est amour; il veut le bonheur de sa créature; il trouve sa satisfaction à rendre heureux; il y travaille maintenant.

L’homme guéri répondit aux Juifs: «Celui qui m’a guéri, celui-là m’a dit: Prends ton petit lit, et marche». Les Juifs veulent savoir qui lui a adressé cette injonction. Ils ne lui demandent pas: «Qui t’a guéri? » Durs de cœur, ils s’embarrassaient bien peu du fait que cet homme eût été guéri ou non, pourvu que le sabbat fût observé. Ces Juifs orgueilleux comprenaient bien que, si on mettait de côté le sabbat, ainsi que tout le système auquel il appartenait, eux le seraient aussi; c’était leur condamnation; c’est pourquoi ils tenaient si fort au sabbat et aux ordonnances légales, qui leur donnaient de l’importance.

L’homme ne savait pas à qui il devait sa guérison. Jésus s’était retiré de suite, à cause de la foule. Mais il le retrouva dans le temple et lui dit: «Voici, tu es guéri; ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive» (v. 14). Nous savons que les Juifs, étant sous le gouvernement direct de Dieu, portaient en châtiment les peines de leurs péchés; Jésus laisse donc l’homme sous ce gouvernement. Cette guérison ne comportait pas le pardon éternel des péchés; mais nous pouvons penser que l’homme l’obtint plus tard, après avoir fait la connaissance de Jésus d’une manière si merveilleuse.

Avant appris qui l’avait guéri, il alla le dire aux Juifs qui persécutèrent Jésus et cherchèrent à le faire mourir. Cet homme n’avait probablement pu calculer les conséquences de ce renseignement; à cause de son existence misérable et isolée, il ignorait sans doute, de quelle haine les Juifs poursuivaient Jésus.

 

Le travail du Père et du Fils

(v. 17-24). — Jésus répondit aux Juifs: «Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille» (v. 17). Précieuse déclaration! Elle découle de l’amour infini de Dieu qui se révèle comme Père en son Fils bien-aimé. Puisque tout le travail de l’homme est vain, sinon pour l’amener en jugement, Dieu travaille pour le sortir de son état de péché.

Après les six jours de la création, Dieu vit que tout ce qu’il avait fait était «très bon»; il se reposa le septième. Mais quand le péché entra, tout se gâta. L’homme, chef-d’œuvre de la création, tombe dans la souffrance et la mort; donc pas de repos, ni de bonheur. Dieu aurait pu anéantir tout ce qu’il avait créé, pour ôter de devant lui l’homme et la création souillés; mais cette première création était provisoire; Dieu avait en vue des cieux nouveaux, une nouvelle terre et des hommes parfaits pour l’habiter éternellement. C’est pourquoi il dut se remettre à l’œuvre. Il ne pouvait se reposer, quant à l’homme, lorsqu’il le voyait souffrir, incapable de sortir de la terrible condition dans laquelle le péché l’avait placé. Son amour voulait le rendre heureux. Voilà le travail que le Fils effectuait en communion avec son Père qui ne lui permettait pas de rester inactif un jour de sabbat. Il ne pouvait jouir du repos au milieu d’une scène de péché et de souffrance. Une fois l’œuvre de Dieu accomplie, quand tous les saints seront introduits dans «son repos» (voir Hébreux 4:3, 9-11), Dieu «se reposera dans son amour» (Sophonie 3:17). Tous ceux qui en auront bénéficié se trouveront dans l’état définitif et éternel, introduits dans le repos de Dieu.

Au lieu de réjouir les Juifs, la réponse de Jésus créa un motif nouveau pour le faire mourir, car «non seulement il violait le sabbat, mais aussi parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu» (v. 18). Ils avaient conclu, avec raison, que puisque Jésus appelait Dieu son Père, il était un avec lui. En réponse à leur indignation, Jésus expose toute la vérité quant à son union avec son Père et au travail qu’il accomplissait. Si Jésus était vraiment Dieu manifesté en chair, il agissait aussi dans la dépendance de Dieu. Le Père et le Fils, quoique distincts, n’étaient pas deux personnes indépendantes. Le Fils, expression de l’amour du Père, faisait, dans une obéissance parfaite, ce que le Père lui prescrivait. Il leur dit: «Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que celui-ci fasse, cela, le Fils aussi de même le fait» (v. 19). Ainsi les œuvres du Fils, de même que ses paroles, sont celles du Père; cela aggravait la culpabilité des Juifs qui ne recevaient pas Jésus. Une foule de passages présentent cette unité d’action du Père et du Fils (voir entre autres: v. 36; 7:17; 8:26-29; 10:25, 37, 38; 14:10, 11, etc.). Jésus continue en ces termes: «Le Père aime le Fils, et lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même, et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’admiration» (v. 20). Jésus venait de guérir l’infirme de Bethesda; mais c’était loin d’être tout ce que le Père voulait qu’il fît, car cet homme guéri demeurait assujetti à la loi et sous les conséquences du péché. Il fallait une délivrance plus grande que celle-là en faveur de l’homme perdu, une œuvre qui étonnerait les Juifs; celle de la résurrection, par laquelle l’homme sortirait de la mort; la résurrection de Lazare la manifesta. «Car», dit-il, «comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut; car aussi le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils; afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé» (v. 21-23). Les Juifs ne pouvaient nier que Dieu eût le pouvoir de vivifier des morts, car ils croyaient à la résurrection au dernier jour. Donc le Fils, un avec le Père, vivifiait aussi ceux qu’il voulait. Et plus encore: les Juifs savaient qu’il y aurait un jugement; ils devaient apprendre qu’il aurait lieu par le Fils qu’ils méprisaient, car le Père lui a remis tout le jugement, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Les Juifs prétendaient honorer Dieu en rejetant son Fils qui était un avec le Père; ils dirent à l’aveugle devenu voyant: «Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est un pécheur» (chap. 9:24). Avant la venue de Jésus, les Juifs honoraient Dieu, objet de leur culte; ils le connaissaient comme le seul vrai Dieu, mais des lèvres seulement et avec un cœur fort éloigné de lui, leur dit-il, en Ésaïe 29:13. Depuis que Jésus manifestait ici-bas Dieu le Père, on ne pouvait honorer le Père sans honorer le Fils, puisque le Père et le Fils ne sont qu’un. Aujourd’hui encore on accorde à Dieu la divinité, la toute-puissance, la toute-science, mais on les refuse au Fils, tout en le mettant à la tête des hommes de bien. Ce genre d’honneur témoigne du mépris vis-à-vis du Père comme vis-à-vis du Fils. Tous devront ployer les genoux devant lui: «au nom de Jésus», est-il dit en Philippiens 2.

Il y a deux manières d’honorer le Fils. On peut croire en lui durant le temps de la grâce. Les Juifs alors, comme les hommes d’aujourd’hui, tiraient prétexte de l’abaissement dans lequel le Fils de Dieu est venu dans ce monde, pour lui refuser son titre et l’honneur qui lui est dû. Mais ceux qui croient en lui durant ce temps reçoivent la vie, la paix; le cœur rempli d’amour pour le Fils, ils l’honorent, lui sont soumis, l’adorent, lui attribuent toutes les gloires qu’il possède et dont il est digne pour le temps et l’éternité. Mais ceux qui ne croient pas en lui, qui discutent de la divinité de sa personne, demeurent dans leurs péchés et seront obligés de l’honorer un jour. Ils ploieront les genoux devant lui, au jour du jugement (Philippiens 2:10, 11).

Comment désirez-vous honorer Jésus, lecteurs?

Le verset 24 nous dit comment on peut faire partie de ceux qui honorent le Fils comme Sauveur dès maintenant: «En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passé de la mort à la vie». Il faut donc entendre la parole de Jésus, celle de Dieu le Père, et croire, non pas en Dieu simplement, mais comme en celui qui envoya son Fils dans le monde, quand il vit l’homme incapable d’être sauvé par aucun autre moyen. Il faut croire au Dieu qui «a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique». Remarquez que ce n’est pas croire en lui, mais croire Dieu; croire ce qu’il dit et ce qu’il fait. Croire en Dieu, c’est croire qu’il existe; tous les Juifs le croyaient, mais cela ne sauve pas. Celui qui entend et croit entre en possession de trois choses: il a la vie éternelle, en contraste avec la vie périssable de l’homme en chute; en conséquence il ne vient pas en jugement, car il possède la vie à laquelle aucun péché ne peut être attaché et, parce que Jésus a été en jugement à sa place; troisièmement, il est passé de la mort à la vie. Car non seulement l’homme coupable doit venir en jugement, mais il est moralement mort pour Dieu, mort dans ses fautes et ses péchés. La grâce de Dieu a pleinement répondu à toutes les faces de notre misérable état.

Comment ne pas croire, puisque cette simple foi nous acquiert de tels titres pour l’éternité?

 

L’heure actuelle

(v. 25-27). — Nous venons de voir que la troisième chose qu’obtient la foi, c’est de passer de la mort à la vie. Le Seigneur dit, au verset 25, quand ce changement peut avoir lieu: «En vérité, en vérité, je vous dis que l’heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront». Cette heure, celle du temps de la grâce, commençait lorsque Jésus était ici-bas, pour se continuer jusqu’à son prochain retour. Durant ce temps, ceux qui sont moralement morts pour Dieu, état de tout homme inconverti, entendent la voix du Fils de Dieu, sont vivifiés, passent de la mort à la vie. «Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même» (v. 26). Cette œuvre du Fils s’accomplit encore aujourd’hui, grâce à Dieu; cette heure dure toujours, pour la conversion de quiconque entend la voix du Sauveur. On peut raisonner disant: «Comment l’homme est-il responsable de croire, puisqu’il est mort? » Si on ne pouvait lui faire entendre que des paroles d’homme, elles resteraient certainement sans effet; mais la Parole du Fils de Dieu peut être entendue des morts et les vivifier, parce que c’est une parole divine. C’est pourquoi Paul dit à Timothée (chapitre 4:2 de la seconde épître): «Prêche la parole». Toute personne mise en contact avec la Parole de Dieu peut être sauvée. De là, l’importance de prêcher la Parole de Dieu, de faire entendre la voix du Fils de Dieu et non des paroles de sagesse humaine; de là, plus encore, l’importance qu’il y a à écouter et à croire.

Si Dieu a donné à son Fils, sur la terre, le pouvoir de vivifier, il lui a aussi donné autorité de juger, parce qu’il est fils de l’homme. Il a droit sur tous les hommes; il vivifie ceux qui entendent et croient, et par conséquent il jugera ceux qui ne veulent pas croire. Jésus jugera comme fils de l’homme parce qu’il s’est abaissé et a encouru le mépris dans sa nature humaine. Les hommes prirent occasion de son humilité, de sa douceur, de sa débonnaireté, de sa grâce, pour l’humilier plus qu’aucun autre. Son Père veut qu’il soit glorifié dans la nature où il a connu l’humiliation. Il exercera les jugements lorsqu’il aura achevé l’œuvre actuelle de vivification des morts; ii apparaîtra dans sa gloire comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs pour le jugement des vivants et, après le règne millénaire, il siégera sur le grand trône blanc pour le jugement des morts.

 

L’heure qui vient

(v. 28, 29). — Après l’heure actuelle, celle de la grâce dans laquelle ceux qui entendent la voix du Fils de Dieu vivent, vient une autre heure, celle de la résurrection de tous ceux qui sont dans les sépulcres.

«Ne vous étonnez pas de cela», dit Jésus; «car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie, et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement». Il y avait de quoi s’étonner en voyant Jésus ressusciter Lazare et vivifier les morts; mais l’heure approchait où la même puissance ferait sortir de leurs sépulcres tous les morts. Remarquez qu’il n’est pas dit, comme au verset 25, que ceux qui auront entendu la voix vivront, mais que tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du fils de l’homme et ils sortiront. Aujourd’hui, lorsqu’on prêche l’Évangile, ceux qui l’entendent et croient vivent de la vie nouvelle; ceux qui ne croient pas demeurent dans leur état de mort pour Dieu; ils continuent leur vie «selon le train de ce monde, selon le chef de l’autorité de l’air» (Éphésiens 2:2); ils continuent de vaquer à leurs affaires comme si Dieu ne leur avait jamais parlé, même comme s’il n’existait pas, et finalement, leur vie ici-bas se terminera par la mort du corps. Dans l’heure qui vient personne ne pourra se soustraire aux effets de la voix du fils de l’homme, tous ceux qui sont dans les sépulcres, sortiront; jour de gloire pour ceux qui sont morts en Christ; semblables à leur Sauveur, ils entrent dans la gloire éternelle; jour effroyable pour ceux qui n’ont pas voulu écouter la voix du Fils de Dieu, qui ont méprisé la grâce en lui préférant les jouissances éphémères de ce monde contre lesquelles ils ont échangé une éternité de malheur. Entrés peut-être dans la mort en pensant que tout était fini avec la vie présente, en hadès ils ne se font déjà plus d’illusions; ils savent leur sort fixé pour l’éternité, dans les ténèbres de dehors, en attendant de sortir aussitôt que se fera entendre la voix puissante de l’Homme Jésus qu’ils ont méprisé, pour paraître en jugement devant lui.

Les ressuscités se divisent en deux classes, ceux qui ont pratiqué le bien, et ceux qui ont fait le mal. Les uns ressuscitent en résurrection de vie, les autres en résurrection de jugement. Pour pratiquer le bien, il faut avoir la vie de Dieu, qu’on obtient en entendant et en croyant la parole vivifiante du Fils de Dieu. Sans cette vie, il est impossible de faire ce qui est appelé le bien au jour du jugement. On peut accomplir beaucoup de bonnes choses sans avoir la vie de Dieu; mais on ne peut faire le bien qui compte au jour du jugement que si l’on possède la vie divine; seule elle le produit. Ceux qui ont fait le mal sont ceux qui ne possèdent pas cette vie; ils l’ont refusée, parce qu’ils s’estimaient bons tels qu’ils étaient. Ils ont oublié que la mesure du bien et du mal est en Dieu qui est lumière. La Parole de Dieu apporte cette lumière dans l’âme, afin que chacun comprenne son état de péché et profite de la grâce qui donne la vie. Le mal est tout le fruit de la vieille nature, comme le bien est le fruit de la nouvelle.

Si l’on ne connaissait de la résurrection que ce que disent les versets 28 et 29, on pourrait croire, comme beaucoup, que tous ressuscitent au même moment et qu’il se fait alors un triage des justes et des injustes devant le tribunal, comme cela aura lieu au jugement dont parle Matthieu 25:31-46, où le Seigneur jugera ceux qu’il trouvera vivants lorsqu’il viendra pour régner. La résurrection de vie est séparée de celle de jugement par une période d’au moins mille ans. Les justes sortent de leurs tombeaux les premiers; c’est pourquoi leur résurrection est dite, d’entre les morts, fait absolument nouveau, même pour les disciples qui, en bons Juifs, croyaient à une résurrection générale au dernier jour.

Nous apprenons par les écrits de l’apôtre Paul que la première résurrection a lieu en plusieurs fois. Au chapitre 15 de la première épître aux Corinthiens, qui ne traite que de la première résurrection, il est dit: «Comme dans l’Adam tous meurent, de même aussi, dans le Christ tous seront rendus vivants; mais chacun dans son propre rang: les prémices, Christ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue» (v. 22, 23). Christ, le premier, est ressuscité d’entre les morts; il a remporté la victoire sur la mort après avoir subi le jugement à la place de tous ceux qui auront part à la première résurrection. Il s’est assis à la droite de la majesté dans le ciel en attendant de se lever pour ressusciter les saints endormis et transmuer les vivants (1 Thess. 4:15-18). À partir de ce moment-là, jusqu’à l’apparition de Christ en gloire pour l’établissement de son règne, il mourra encore des croyants parmi les Juifs et les gentils fidèles au travers de ces temps terribles de persécutions pour le résidu croyant. À la venue glorieuse de Christ, ils sont ressuscités pour régner avec lui. C’est pourquoi l’apôtre Paul dit: «Ceux qui sont du Christ à sa venue», que ce soit sa venue pour l’Église et les saints endormis ou sa venue en gloire. C’est en rapport avec cette dernière phase de la résurrection d’entre les morts qu’elle est appelée la première: «C’est ici la première résurrection. Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection: sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir» (Apoc. 20:6). Remarquons encore que la première résurrection se termine au début du règne de Christ, car, durant toute la durée du millénium, il ne meurt plus de justes; à ce moment-là «la mort a été engloutie en victoire» (1 Cor. 15:54). Ceux qui mourront pendant le règne de Christ seront des méchants: «Chaque matin, je détruirai tous les méchants du pays» (Psaume 101:8).

Celui qui exercera cette grande puissance est cet Homme que les Juifs voulaient faire mourir parce qu’il n’observait pas le sabbat et disait que Dieu était son Père. Effectivement ils l’ont fait mourir en le pendant au bois maudit de la croix; mais quel moment pour tous ces misérables, comme pour tous les inconvertis, lorsqu’à sa voix puissante ils sortiront de leurs sépulcres pour paraître en jugement devant lui. Après l’avoir méprisé comme Sauveur, ils devront l’honorer comme Juge à l’égal de Dieu et reconnaître la justice de leur éternelle condamnation.

Dieu veuille que tous les lecteurs de ces lignes l’honorent maintenant en croyant en lui et l’adorent déjà comme Sauveur et Seigneur, en attendant de le faire dans la gloire avec tous les rachetés.

 

Quadruple témoignage rendu à Jésus

(v. 30-40). — Jésus continue d’affirmer que toute la réalité de son ministère découlait de sa dépendance absolue de son Père, dont il faisait toujours la volonté. De la sorte, en le rejetant on rejetait le Père qui l’avait envoyé; et comme la connaissance du Père était celle de Dieu en grâce pour donner la vie au pécheur perdu, en le rejetant on demeurait éternellement sous les conséquences de ses péchés.

Jésus dit aux Juifs: «Je ne puis rien faire, moi, de moi-même; je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est juste; car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé» (v. 30, 31). La dépendance du Seigneur, l’homme parfait, est présentée d’une manière touchante, lorsqu’il dit: «Je ne puis rien faire de moi-même»; il savait pourtant qu’il était un avec le Père, le Fils éternel de Dieu, créateur des cieux et de la terre. Il a voulu revêtir l’humanité pour révéler Dieu comme Père et réaliser la position de l’homme parfait, la dépendance de son Dieu et Père, pour accomplir sa volonté: «Je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté» (Héb. 10:7), cela afin de venir, par obéissance, nous chercher dans la mort où notre désobéissance nous avait plongés.

En présence de la volonté arrêtée des Juifs de ne pas le reconnaître Fils de Dieu, il ne veut pas rendre témoignage de lui-même (v. 31); mais il invoque quatre témoignages rendus de lui. Le premier (v. 32-35) est celui de Jean le baptiseur. Ce n’était pas qu’il cherchât le témoignage de l’homme pour sa propre satisfaction, mais c’était pour sauver les hommes (v. 34). Il leur rappelle qu’ils ont envoyé des messagers auprès de Jean (chap. 1:19-28) pour lui demander s’il était le Christ. Il leur répondit par la négative, mais ajouta qu’il y en avait un au milieu d’eux, inconnu de tous, dont il ne méritait pas de délier la courroie de la sandale. Celui-là était le Christ; et lorsqu’il fut manifesté, il déclara qu’il était «l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde», et, plus loin, qu’il était «le Fils de Dieu». À son tour Jésus rend témoignage à Jean, disant: «Celui-là était la lampe ardente et brillante; et vous, vous avez voulu vous réjouir pour un temps à sa lumière» (v. 35). Le peuple se réjouissait en se voyant honoré de la présence d’un prophète, car depuis Malachie, pendant quelque quatre cents ans, il n’y en avait pas eu; mais ce prophète-là annonçait le Messie, envoyé immédiatement avant lui, afin de l’introduire au milieu du peuple. Tel était l’objet de son ministère, et non de donner occasion au peuple de se glorifier de lui au milieu de son état de péché. Ainsi, pour profiter du ministère de Jean, il fallait recevoir Jésus, non seulement comme Messie, mais comme Fils de Dieu. Malgré ce témoignage évident, ils s’y refusaient.

Le second témoignage est celui des œuvres que Jésus accomplissait: «Mais moi», dit Jésus, «j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les œuvres que le Père m’a données pour les accomplir, ces œuvres mêmes que je fais rendent témoignage de moi, que le Père m’a envoyé» (v. 36). Les œuvres que Jésus faisait, nul autre ne pouvait les accomplir; elles portaient toutes le cachet divin d’amour et de puissance. Les deux miracles accomplis à Cana (chap. 2 et 4), la guérison de l’infirme de Béthesda et tous ceux qu’il accomplit encore, tous témoignaient que Jésus était l’envoyé du Père, dépendant de lui et un avec lui.

Le troisième témoignage est celui du Père lui-même: «Et le Père qui m’a envoyé, lui, a rendu témoignage de moi» (v. 37). Au baptême de Jésus une voix vint du ciel disant: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir» (Matt. 3:17). Au chapitre 12:30, lorsqu’en réponse à la prière de Jésus, la foule croit entendre un tonnerre ou la voix d’un ange, il leur dit: «Cette voix n’est pas venue pour moi, mais pour vous». Le Seigneur dit aux Juifs en parlant de son Père: «Jamais vous n’avez entendu sa voix, ni vu sa figure; et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous; car celui-là que lui a envoyé, vous, vous ne le croyez pas» (v. 38). S’ils avaient eu sa parole en eux, sans voir Dieu, ce qui est impossible, ils l’auraient reconnu en tout ce que Jésus était. «Personne ne vit jamais Dieu», avait-il dit au chapitre 1:18; «le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître». En ne croyant pas Jésus, ni le témoignage rendu par le Père, ils demeuraient en dehors des effets de la venue de Jésus en grâce, sous le jugement éternel de Dieu.

Les Écritures présentaient le quatrième témoignage. Jésus leur dit: «Sondez les écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi: — et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie» (v. 39, 40). Le grand sujet de la Parole est le Fils de Dieu. Prétendre avoir recours à cette Parole et rejeter Christ comme Fils de Dieu, c’est absolument vain. Si le Seigneur n’était pas venu dans ce monde, tout ce que Dieu voulait quant au salut de l’homme ne pouvait avoir son accomplissement: vérité importante à méditer par beaucoup qui prétendent aujourd’hui avoir une certaine foi en la Parole de Dieu, au moins en partie, tout en ne croyant pas à la divinité de Christ. De même aussi on ne peut avoir aucune véritable intelligence de la Parole, si l’on ne voit pas que Christ en est le grand sujet (voir Luc 24:25-27 et 44, 45). La Parole conduit à Christ le Sauveur, et il est Sauveur parce qu’il est Fils de Dieu. Celui en qui ce résultat n’est pas produit demeure dans son état de perdition. Il faut aller à Jésus pour avoir la vie; si quelqu’un s’y refuse, il est perdu. Remarquez que Jésus dit: «Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie». Tous ceux qui seront perdus l’auront voulu, car Dieu a fait le nécessaire afin que chacun pût savoir que le moyen du salut était en son Fils envoyé par lui dans ce monde. On entend souvent dire: «Je ne puis pas croire». Fallacieux prétexte pour excuser sa volonté arrêtée de ne pas se soumettre à la Parole de Dieu. Ceux qui tiennent ce langage seraient plus droits en disant: «Je ne veux pas croire». Personne ne sera jugé pour n’avoir pu croire; mais pour n’avoir pas voulu.

 

Conséquences qui découlent du refus de recevoir Jésus

(v. 41-43). — Jésus était venu de la part de son Père et, comme nous venons de le voir, les témoignages n’avaient pas manqué au peuple pour qu’il le reçût en pleine confiance; mais les Juifs ne le voulaient pas. Comme jugement, Jésus leur annonce qu’il en viendra un autre en son propre nom et qu’ils le recevront (v. 43). Cet homme-là, l’Antichrist, s’élèvera du milieu des Juifs incrédules rentrés dans leur pays et sera leur roi. Il répondra pleinement aux pensées des Juifs apostats. Il leur apportera des choses qui satisferont les besoins de leurs cœurs naturels, remplis de ténèbres et d’erreurs, et qui leur conviendront mieux que la Parole de Jésus, la vérité qui les jugeait. Il fera de grands miracles par la puissance de Satan; on les reconnaîtra, tandis que ceux que Jésus faisait au nom de son Père étaient attribués aux démons. Quelle terrible conséquence du refus de recevoir le Seigneur! C’est à quoi s’expose le monde christianisé qui, dans le même temps, après l’enlèvement de l’Église, sera aussi enlacé par cette énergie d’erreur pour croire le mensonge: «Parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés...; afin que tous ceux-là soient jugés qui n’ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice» (2 Thess. 2:9-12).

 

Ce qui empêche de croire

(v. 44). — Jésus leur dit encore: «Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez de la gloire l’un de l’autre, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul». Nous ne pensons pas, à première vue, que ce qui empêche de croire est la recherche de la gloire ou de l’approbation d’autrui; mais combien c’est vrai. Jamais les hommes ne sauront approuver les pensées de Dieu; elles leur sont étrangères, et surtout elles les condamnent, ce qu’ils comprennent toujours fort bien. L’homme aime qu’on dise du bien de lui; Dieu n’en dit point; il lui dit qu’il est perdu, mais il lui envoie un Sauveur. Or, comme cela l’abaisse à ses yeux et aux yeux de ses semblables, dont il cherche les éloges, il ne l’admet pas. On ne croit donc pas Dieu, parce qu’en le faisant, on attire sur soi la désapprobation des hommes. Nous savons que la conversion n’est pas le moyen de se faire bien voir dans le monde, tandis que, si l’on cherche la gloire qui vient de Dieu seul, son approbation, avec quel bonheur on recevra ses paroles. Si au premier abord elles jugent, en montrant le triste état du pécheur, c’est afin de le conduire au Sauveur et de l’introduire dans la faveur de Dieu, en lui donnant la vie éternelle et la paix.

Au verset 41, Jésus disait: «Je ne reçois pas de gloire des hommes; mais je vous connais, et je sais que vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous». Il ne recevait que celle de son Père dont il exécutait la volonté, en cherchant toujours sa gloire. Nous devons en faire autant en tout, et rester indépendants de l’opinion d’autrui: «Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu» (1 Cor. 10:31). Si nous avons en nous l’amour de Dieu, nous pouvons agir de la sorte, car l’amour conduit toujours à faire ce qui plait à celui que nous aimons. Les Juifs n’avaient pas l’amour de Dieu en eux; pour cela, il faut avoir la vie de Dieu. Quand on la possède, on apprécie ce qui est de Dieu, ce qui lui plaît, et l’on peut repousser ce qui vient des hommes. Des dispositions toutes contraires animaient ces misérables Juifs et ceux qui ne possèdent pas la nature divine.

 

La Parole écrite

(v. 45-47). — Les Juifs se vantaient de Moïse; ils espéraient en lui, leur dit Jésus; mais au jour du jugement, c’est Moïse qui les accusera: «Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi; car lui a écrit de moi» (v. 46). Dieu avait dit par Moïse: «Je leur susciterai un prophète comme toi, du milieu de leurs frères, et je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai» (Deut. 18:18). Les versets qui suivent prononcent le jugement sur ceux qui ne l’écouteront pas.

Jésus leur dit encore: «Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles? » (v. 47). Puisque les Juifs ne croyaient pas la parole écrite, inspirée de Dieu, Jésus ne s’étonne pas de leur incrédulité à son égard. Non que ses paroles, celles de son Père, ne fussent pas de source et d’autorité divines; mais il établit la différence entre ce qui est écrit pour s’appliquer à tous les temps et la parole parlée qui a sa valeur pour l’instant seulement où elle est prononcée. Tout ce que Dieu a dit aux hommes, par quelque moyen que ce soit, a une valeur divine; rien n’en doit être mis de côté. Mais tout ne nous a pas été rapporté; ce qui l’a été, consigné dans les divers livres de la Bible, constitue les Écritures divinement inspirées. Par elles, Dieu nous a donné sa pensée à tous égards et pour tous les temps. Toutes les paroles de Jésus, rapportées dans les Écritures, font partie de la révélation de Dieu, comme «les écrits» de Moïse et tout ce qui était écrit à ce moment-là: «Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom» (Jean 20:31). Toutes les paroles, tous les actes de Jésus étaient parfaits, divins, conformes aux pensées de Dieu, et constituaient le témoignage rendu par lui; mais de cela rien ne nous est rapporté que ce qui sert à la révélation des pensées de Dieu pour tous les temps. Si les choses que Jésus a faites étaient écrites une à une, je ne pense pas, dit Jean, que le monde même pût contenir les livres qui seraient écrits» (chap. 21:25).

Nous sommes heureux de posséder la Parole écrite, parole sûre, divine, complète, à laquelle il n’y a pas à ajouter de nouvelles révélations, comme quelques-uns le prétendent aujourd’hui. Elle est «la vérité». La vérité, a-t-on dit, «est toute la vérité et rien que la vérité».

L’apôtre Paul a reçu les révélations de Dieu pour compléter sa Parole (voir Colossiens 1:25, 26). L’Ancien Testament nous révèle les voies de Dieu envers les hommes et annonçait le Christ comme seul moyen de bénédiction pour la terre et les cieux, puisque toute l’activité de l’homme ne conduit qu’au jugement. Les Évangiles présentent la personne et l’œuvre du Christ promis et Paul a reçu les révélations concernant l’Église, l’Épouse de Christ, sujet non révélé dans l’Ancien Testament. Après que Jésus fut remonté au ciel, il donna aussi à Jean la révélation des jugements par lesquels il entrera dans son règne, de même que celle du jugement final, de tout ce qui se passera jusqu’à l’introduction des nouveaux cieux et de la terre nouvelle.

Dieu nous a donc communiqué tout ce que nous avions besoin de savoir jusqu’au moment où nous serons introduits dans la gloire. On ne peut rien toucher impunément à sa parole (Apoc. 22:18, 19). Elle est divinement inspirée (2 Tim. 3:16). Elle n’a pas été écrite par la volonté de l’homme: «mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint» (2 Pierre 1:21).

Toute prétention à de nouvelles révélations vient de l’Ennemi, le Meurtrier et le Menteur, qui continue toujours l’œuvre qu’il a commencée en disant au premier homme: «Quoi, Dieu a dit... , (Gen. 3:1), pour mettre sa parole à la place de celle de Dieu, parole qui, malheureusement, fut écoutée et l’est toujours par ceux qui, non seulement ne s’en tiennent pas à ce qui est écrit, mais à tout ce qui est écrit. Bénissons Dieu de ce qu’il nous ait conservé sa Parole pour notre bénédiction présente et éternelle, en dépit de tous les efforts de l’Ennemi pour la détruire. Et croyons tous en elle avec la simplicité de l’enfant.