Hébreux

Chapitre 2

On peut remarquer dans toute l’épître que l’exposition de chacune des parties du sujet est suivie par une exhortation ou un appel adressé à la conscience, au cœur, ou à la responsabilité du lecteur. C’est ce que nous trouvons dans les quatre premiers versets de notre chapitre.

(v. 1). Si Dieu nous a parlé dans le Fils, dont la grandeur divine vient d’être placée sous nos yeux, quelle attention ne devons-nous pas porter aux choses que nous avons entendues de sa bouche, avec quelle énergie ne devons-nous pas nous y attacher! Nous sommes sans cela en danger de nous «écarter», ou de «glisser loin», comme un navire qui, au moment d’entrer dans le port, est entraîné par le courant et risque de périr.

(v. 2). «La parole prononcée par les anges». Souvent des messagers célestes furent employés sous l’ancienne alliance pour apporter des communications divines, mais ici il s’agit spécialement de la loi. Elle a été «ordonnée par des anges», dit Paul (Gal. 3:19). «Vous qui avez reçu la loi par la disposition des anges», dit Étienne (Actes 7:53). Or cette loi a été inexorable à l’égard de toute transgression et de toute désobéissance, comme le démontre l’histoire entière d’Israël.

(v. 3, 4). Comment donc échapper à une juste rétribution, au châtiment et à la condamnation, si l’on méprise la grâce qui apporte un si grand salut? La grandeur de ce salut ressort de toutes manières. Il est grand en lui-même, car il s’étend à tout ce qui nous concerne: aux transgressions, aux difficultés journalières du chemin, à la délivrance finale du résidu, à la délivrance de notre corps d’humiliation. Que trouver à sa place, si nous le négligeons? Comment échapper? Mais il est grand surtout, quand nous considérons Celui qui nous l’a apporté et qui l’a annoncé. C’est le Seigneur, le grand Apôtre de Dieu, qui l’a proclamé de son vivant et l’a accompli dans sa mort. Ensuite les apôtres, qui l’avaient entendu annoncer de sa bouche, l’ont confirmé dans leur prédication après sa mort, sa résurrection et son ascension. Mais il y a plus encore: Dieu lui-même a rendu témoignage avec eux. Le Saint Esprit qui était en eux manifestait sa puissance divine par des signes, des prodiges et des miracles — distributions diverses de cet Esprit, selon qu’il plaisait à Dieu. Tout cela fait ressortir la grandeur du salut apporté par l’évangile.

Il est beau de voir ici l’auteur de l’épître, Paul, se placer au milieu de ceux à qui il s’adresse, comme étant lui-même au bénéfice du ministère des douze — «nous a été confirmé», dit-il. Paul n’avait point part à ce témoignage, dont le Seigneur dit, en Jean 15:27: «Et vous aussi, vous rendrez témoignage; parce que dès le commencement vous êtes avec moi». Il fallait, comme le dit Pierre, avoir été avec ceux que Jésus avait d’abord choisis, pendant tout le temps que le Seigneur Jésus entrait et sortait au milieu d’eux, depuis le baptême de Jean jusqu’à son ascension. Il fallait avoir été témoin de sa résurrection (Actes 1:21, 22). Or Paul n’avait point été dans ce cas. Son témoignage était autre. Il avait vu Christ dans la gloire. Quand il s’agit de la révélation du mystère, de l’Église comme corps de Christ, Paul est le plus grand apôtre. Il n’avait rien reçu des autres quant à son ministère spécial; ceux même qui étaient des colonnes ne lui avaient rien communiqué (Gal. 2). Mais ici, se plaçant au milieu des Hébreux croyants, il est, comme eux, un disciple des douze. C’est un bel exemple de la dépendance des ministères entre eux (comp. 2 Pierre 3:15, 16).

(v. 5). L’auteur reprend ici la suite de son discours sur la supériorité infinie du Fils comparé aux anges. Ceux-ci disparaissent devant sa gloire comme Fils de l’homme.

En Israël, les anges, comme nous l’avons vu, avaient une administration spéciale. Dans le monde actuel, dont Satan est le prince, mais où Dieu gouverne tout par sa providence, les anges ont un service à accomplir en faveur des rachetés (1:14). Ils ont même servi le Seigneur comme homme ici-bas (Marc 1:13; Matt. 4:11). Mais il y a un «monde à venir». C’est non pas l’état éternel, car alors Christ «aura remis le royaume à Dieu le Père» (1 Cor. 15:24), mais c’est le monde millénaire qui ne sera pas assujetti aux anges, mais au Fils de l’homme. Les anges participeront, sans doute, aux événements qui prépareront ce règne (Matt. 13:41; 2 Thess. 1:7, etc.), mais une fois qu’il sera établi, ils n’ont plus d’office médiatorial. Tout est assujetti au Fils de l’homme et à ses saints (1 Cor. 6:2; 2 Tim. 2:12).

(v. 6-9). Le Saint Esprit, par la bouche du roi-prophète David, au Ps. 8, a annoncé d’avance cette grande vérité de l’assujettissement de toute la création à l’homme dans la personne de Christ. «Qu’est-ce que l’homme que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme que tu le visites?» C’est là ce qu’il dit en comparant la splendeur des œuvres de Dieu dans les cieux, avec la petitesse et la misère actuelle de l’homme. Dieu l’avait créé, sans doute, «à son image, selon sa ressemblance». Il l’avait établi sur les œuvres de ses mains et lui avait donné la domination sur toutes choses (Gen. 1:26). Il lui avait donné une âme immortelle, en soufflant dans ses narines une respiration de vie (Gen. 2:7). Mais Adam, le premier homme, est tombé par le péché. Il a souillé et traîné dans la poussière l’honneur que Dieu lui avait conféré. Il a ainsi tout perdu et a été assujetti à la mort et à Satan, lui qui devait avoir tout sous ses pieds. Mais Dieu, dans ses compassions, s’est souvenu de lui et l’a visité. Il a introduit le second Homme, en qui se réalise d’une manière parfaite tout le dessein de Dieu quant à l’homme. Le Saint Esprit nous le présente dans la personne de Jésus; c’est comme si Dieu disait: «Pour moi, le voilà, l’homme». En cela encore nous avons le contraste déjà signalé. La première manière dont Dieu a parlé fait place à la parole du Fils; la loi disparaît devant le grand salut; le premier homme est remplacé par le second, et les anges disparaissent devant la gloire du Fils de l’homme.

Comme nous le voyons plus loin (v. 9), Jésus, le Fils de l’homme, le second Homme, a dû passer par la mort, comme Sauveur, et a été ainsi fait un peu moindre que les anges qui, eux, ne subissent pas la mort. Mais, par la foi, nous le voyons maintenant là où il est, où Dieu l’a placé, couronné de gloire et d’honneur, Dieu ayant assujetti toutes choses sous ses pieds. Tout ce qui est créé, sans réserve, lui est assujetti, et non pas aux anges. Il est vrai que nous ne le voyons pas encore réalisé: ce temps n’est pas venu. Mais la chose est assurée pour les temps glorieux du millénium, quand son royaume sera manifesté. La preuve en est qu’il est déjà maintenant à la droite de Dieu couronné de gloire et d’honneur.

Il est là après avoir souffert la mort, — fait par lequel il a été inférieur aux anges. Et cette mort, il l’a soufferte par la grâce de Dieu pour tout. Nous devions passer par la mort à cause de notre péché; lui, l’a endurée, par un effet de la grâce de Dieu, pour notre péché. Il a goûté la mort, afin qu’elle perde pour nous son amertume; il l’a goûtée pour tout, c’est-à-dire pour tout ce qui bénéficiera de sa mort, personnes et choses (Col. 1:20-22).

(v. 10). Le dessein de Dieu, par qui et pour qui sont toutes choses, était d’amener plusieurs fils à la gloire, la gloire dans laquelle se trouve déjà le Fils de l’homme, et qui sera manifestée quand il viendra et que toutes choses lui seront assujetties. Eux, ses cohéritiers, seront alors participants de la même gloire dans le monde à venir (Rom. 8:18, 19). Qu’étaient-ils, ceux que Dieu élève à cette dignité de fils? De pauvres pécheurs condamnés et perdus, assujettis au péché, à la mort et au diable. Il convenait donc à la majesté de Dieu que Celui qui prenait en main leur cause, qui leur frayait la voie du salut, qui marchait en avant contre tout ce qui s’y opposait, le péché, la mort et Satan, que le Chef de leur salut, en un mot, fût consommé, ou rendu propre à cet office, par les souffrances qu’il a subies dans sa course ici-bas, dans son agonie en Gethsémané, et dans sa mort sur la croix. Ainsi il a remporté la victoire, et sa victoire est la nôtre. C’est de cette manière qu’il est le Chef de notre salut.

(v. 11). Celui qui sanctifie, c’est Christ; ceux qui sont sanctifiés sont les siens, ses rachetés, qu’il met à part. Il les associe à lui-même, et ainsi ils sont tous d’un devant Dieu. Au Ps. 16, où l’Esprit, par avance, nous fait entendre les paroles de Christ, il ne dit pas de tous les hommes: «En eux sont toutes mes délices», mais c’est «aux saints qui sont sur la terre, et aux excellents», qu’il parle. C’est ce qu’ils étaient, en contraste avec le reste des hommes; ils étaient donc des «sanctifiés», mis à part des autres hommes.

Nous voyons au baptême de Jean, l’application de ce qui précède. Quand le Seigneur vient se faire baptiser, il se met à la tête du résidu repentant. Il s’associe à eux en grâce. Il prend ses délices en ceux qui se mettaient à leur vraie place devant Dieu; pour lui, ce sont les excellents de la terre. Ainsi ils étaient des «sanctifiés», mis à part par lui, pour lui et avec lui, «tous d’un».

De même aujourd’hui, nous sommes les sanctifiés. Christ a été par excellence l’homme mis à part, et les siens le sont avec lui.

Ce terme de «sanctifié», ou ceux qui s’y rapportent, se retrouve souvent dans cette épître. Rappelons-nous à ce sujet qu’il y a une sanctification qui précède la justification. Dieu nous prend à un moment donné et nous sépare pour lui, et il se peut qu’à ce moment tout soit à faire en nous (voir 1 Cor. 6:11; 1 Pierre 1:2). Il y a ensuite une sanctification pratique qui suit la justification. À ces sanctifiés, parce qu’ils sont «tous d’un» avec lui, le Seigneur n’a point honte de donner le nom de «frères». L’auteur de l’épître cite à ce sujet le Ps. 22:23: «J’annoncerai ton nom à mes frères; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges». Ce passage s’applique tout premièrement au résidu d’Israël, bien que ce soit après sa résurrection que Jésus prononce ces paroles (comp. Jean 20:17).

Pendant sa carrière au milieu d’Israël, le Seigneur revendique ce titre de frères pour ceux qui écoutaient la parole de Dieu et qui la mettaient en pratique (Matt. 12:49, 50; Marc 3:33-35; Luc 8:20, 21). En Matt. 25:40, il appelle de ce nom les messagers qui plus tard iront prêcher l’évangile du royaume à toutes les nations. Ils sont ses frères, mais, sans contredit, ce ne seront pas des saints de l’économie actuelle, des fils dans le sens chrétien. Il faut donc distinguer entre l’acception de ce nom de «frères» donné au résidu, et ce que ce nom signifie pour les chrétiens qui sont avec le Père dans la même relation filiale que Christ, relation dont le Saint Esprit est le sceau et le témoin dans leurs cœurs. En somme, les passages qui, littéralement, s’appliquent au résidu d’Israël, comme le v. 23 du Ps. 22, s’appliquent aussi spirituellement aux chrétiens, les vrais fils du Père, ainsi que nous le voyons en Jean 20:17: «Va vers mes frères, et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père». D’un autre côté, les passages directement applicables aux chrétiens ne le sont pas au résidu. Tel est Rom. 8:29.

En attendant que le résidu de la fin bénéficie des précieuses déclarations que renferme pour lui la Parole, ces déclarations ont leur application actuelle et immédiate aux croyants chrétiens. Le résidu tiré de la nation juive et composé de ceux qui avaient cru au Seigneur avant sa mort et sa résurrection, devient, après la descente du Saint Esprit, l’assemblée chrétienne à laquelle s’ajoutaient ceux qui devaient être sauvés, le résidu d’Israël que Dieu épargnait (Actes 2:47). Les croyants auxquels notre épître s’adresse, étaient donc bien considérés comme le vrai résidu de l’époque.

(v. 13). Ici se trouvent citées les paroles d’Ésaïe (8:17, 18). C’est de ses propres enfants que le prophète parle, au moment où les deux maisons d’Israël et de Juda, cette dernière en particulier, cherchaient leur appui dans des alliances charnelles. Mais ces enfants étaient donnés pour «signes et pour prodiges en Israël de la part de l’Éternel». Ils étaient des signes, l’un représentant le résidu qui reviendra (Ésaïe 7:3), et l’autre annonçant la délivrance de ce résidu. Le prophète et avec lui le résidu, déclare qu’il s’attendra à l’Éternel qui cache sa face de la maison de Jacob, et donne pour motif de sa confiance les enfants que Dieu lui a donnés et avec lesquels il se présente. Mais dans notre verset, l’Esprit Saint montre que les paroles d’Ésaïe ont en vue Christ, Emmanuel; le prophète et ses enfants n’étant que des figures. Christ, comme homme, se confiait en Dieu (Ps. 16:1), et nous le voyons ici se plaçant à la tête du résidu, de ceux qui avec lui se confient en Dieu, et les présentant à Dieu comme ceux qui lui ont été donnés et avec lesquels il s’associe: «Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés». Il est le Chef de leur salut; il les a mis à part avec lui; il n’a pas honte de les appeler frères; et ils sont ensemble une sainte compagnie de témoins devant Dieu.

Le v. 14 place devant nos âmes une autre merveille de la divine grâce. Christ avait voulu devenir le Sauveur de ces sanctifiés, de ces frères, de ces enfants que Dieu lui avait donnés. Or, ils avaient eu part au sang et à la chair (la nature humaine); c’était leur condition héréditaire. Lui, pour devenir leur Sauveur, a voulu y participer. Lui, la Parole, est devenu chair (Jean 1:14). Eux y ont eu part, ils étaient placés dans cette condition comme leur commun lot; lui n’y avait point de part; ce n’était pas sa condition, mais il a voulu participer à la nature humaine, afin de pouvoir comme homme, entrer personnellement dans la mort pour eux, afin de les délivrer entièrement. Il est descendu dans la mort, cette forteresse de Satan, afin d’ôter à celui-ci sa puissance.

«Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort» (Rom. 5:12); en péchant, l’homme s’était donc placé sous l’empire de la mort. Mais il avait péché à l’instigation du diable, qui ainsi a acquis le pouvoir de la mort et la présente comme un épouvantail devant l’âme de l’homme. La crainte de la mort et par suite de la condamnation, est donc une servitude à laquelle l’homme est assujetti. Pour les justes eux-mêmes, sous l’ancienne alliance, la mort était une chose redoutable, ainsi que nous le voyons par les paroles d’Ézéchias (Ésaïe 38) et par plusieurs passages des Psaumes. La mort ouvrait le shéol, lieu d’obscurité, où tout était fini de ce qui fait la joie, où on ne loue plus l’Éternel. Aussi était-elle «le roi des terreurs» (Job 18:14). Quel contraste avec le langage du chrétien affranchi qui peut dire avec Paul: Mourir m’est un gain... «ayant le désir de déloger et d’être avec Christ, car cela est de beaucoup meilleur» (Phil. 1:21, 23)!

Il est vrai que des méchants peuvent, par endurcissement, arriver à être exempts de la crainte de la mort (voir Ps. 73:4), et mourir comme des êtres dépourvus de raison. Mais combien sera terrible leur réveil! On trouve aussi, hélas! des chrétiens qui ne sont pas délivrés de cette crainte de la mort. Mais s’ils avaient saisi par la foi la grande vérité proclamée ici, — la victoire complète de Christ sur Satan, — comment craindraient-ils encore? Remarquez les expressions: «afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort». Pour ceux qui sont libérés par la mort de Christ, Satan n’a plus ce pouvoir, il a été rendu impuissant, son pouvoir a été brisé à la croix, où Christ a expiré.

(v. 16). Ce verset dit un dernier mot au sujet des anges et se rattache ainsi au v. 5. Le monde à venir, les souffrances et la mort de Christ pour amener des fils à la gloire, son triomphe sur Satan, tout cela ne concerne pas les anges; Christ n’a pas pris leur cause en main, il ne les avait pas en vue quand il a participé à la chair et au sang. Les anges fidèles n’avaient pas besoin de salut. Ce qu’il a été et ce qu’il a fait concerne l’homme pécheur qu’il est venu délivrer. «Il prend la semence d’Abraham», c’est-à-dire les croyants. Ce sont eux qu’il avait en vue, et c’est pourquoi il dut devenir un homme.

(v. 17). C’est ce que nous montre encore ce verset. Christ est représenté ici comme un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur en faveur de ceux qui sont encore ici nommés ses frères; il devait donc en toutes choses leur être rendu semblable, participer à leur condition (à part le péché, bien entendu). La sacrificature de Christ pour les croyants occupe une grande place dans l’épître aux Hébreux. Nous la voyons paraître ici pour la première fois. Christ est devenu un homme ici-bas, afin de pouvoir accomplir cet office de sacrificateur dans le ciel. Premièrement, il a accompli ici sur la terre tout ce qu’il fallait pour expier les péchés: cela concernait Dieu, sa justice, sa sainteté et sa gloire. Notre Sauveur a été en cela miséricordieux envers nous qui, sans cela, périssions; et il a été fidèle à l’égard de Dieu pour accomplir sa volonté et le glorifier (voir chap. 10:7, 9).

(v. 18). Mais en passant sur la terre, il a passé par des douleurs et des épreuves de divers genres, auxquelles nous-mêmes nous sommes exposés comme chrétiens dans un monde ennemi de Dieu. Il a souffert dans son cœur, il a rencontré l’opposition des hommes, il a été tenté — non par le péché — mais éprouvé dans son caractère d’homme obéissant et dévoué, il a été exercé de toutes manières, et c’est ainsi qu’en sympathie profonde il peut nous secourir dans ces exercices, ces épreuves, ces tentations, par lesquels nous avons à passer. Ainsi maintenant il se montre constamment un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur. Combien il est précieux pour le cœur et encourageant pour l’âme de le contempler ainsi dans le ciel, s’intéressant à nous devant Dieu.

Dans l’épître aux Hébreux, nous remarquerons qu’en général, quand l’auteur parle des sacrifices et de l’office des sacrificateurs, il fait allusion à ce qui se passait au grand jour des expiations, selon ce qui est développé en Lév. 16. C’est ce que l’on voit dans ces paroles: «Pour faire propitiation pour les péchés du peuple» (comparez Lév. 16:17, 24, 33, 34). En ce jour-là, Aaron remplissait un double office: il offrait des victimes et en même temps portait leur sang au-dedans du voile, afin que propitiation fût faite devant Dieu pour les péchés du peuple.

En résumé, ce chapitre nous présente Christ accomplissant le dessein de Dieu d’amener plusieurs fils à la gloire, en devenant le Chef de leur salut. Pour cela, il a revêtu la nature humaine, 1° afin que, par ses souffrances, il satisfît à ce qu’exigeaient la sainteté et la majesté de Dieu quant à l’état où se trouvaient ceux qu’il venait sauver; 2° afin de mourir, et par sa mort de rendre impuissant celui qui avait l’empire de la mort, le diable, et ainsi délivrer les saints de la crainte de la mort; 3° afin d’être pour eux un souverain sacrificateur qui les secoure, lui-même ayant été tenté comme ils le sont.