Ésaïe

Chapitre 48

Après la charge de Babylone idolâtre au ch. 47, vient celle de Juda comme étant le seul qui reste encore de la maison de Jacob.

 

v. 1-8. En contraste avec Babylone, Juda se réclame du Dieu d’Israël, mais c’est une profession sans vérité ni justice. On prend le nom de la ville sainte et le nom de l’Éternel des armées. C’est une profession sans aucune réalité. Aussi Dieu les assimile-t-il à Babylone à laquelle Il avait annoncé sa prise par Cyrus avant même que ce dernier fût connu par son nom. Il a agi envers Jérusalem sur le même principe, afin que celle-ci ne dise pas: «Mon idole a fait et ordonné ces choses». On voit ici Juda associant sans vergogne ses idoles à la profession du culte du vrai Dieu. N’en est-il pas de même de la chrétienté? Est-elle meilleure que Juda? Dès le début Israël était obstiné, de cou roide, perfide et transgresseur (Exode 32:9; 33:3 - 34:9). Ce qui rendait l’état d’Israël si grave c’est que dès le début l’idolâtrie marchait de pair avec la profession religieuse.

 

v. 9-16. Dieu déclare qu’il retient sa colère méritée, qu’il a trouvé le moyen de ne pas retrancher définitivement Israël. Il le purifiera au creuset de l’affliction (v. 10; Zach. 13:9; Ps. 66:10; Ézéch. 22:20-22). Ce sera le moyen de ne pas donner sa gloire à un autre (cf. 42:8). Par le fait de la purification par le creuset, ce misérable peuple se trouve ainsi le dépositaire, comme Christ lui-même, de la gloire de Dieu. Encore une fois Dieu mentionne Cyrus comme son témoin pour frapper et détruire l’idolâtrie. Il l’appelle même «celui que l’Éternel a aimé», dans le sens de lui confier une mission et de le faire jouir de sa faveur.

 

v. 17-19. Ici s’exprime la douleur de Celui qui a tant aimé ce peuple. C’est comme la douleur de Jésus pleurant sur Jérusalem, en Luc 19:41-44 et Matthieu 23:37-39, comme dans ce dernier passage, Dieu s’adresse à ce peuple infidèle comme son Rédempteur. Mais il y aura un Résidu formé au milieu de l’épreuve et des jugements. L’Éternel le rachètera et lui montrera à travers les jugements le chemin où il doit marcher, tandis que le gros de la nation sera retranché et détruit de devant Lui.

 

v. 20-21. Le rachat d’Israël étant opéré et le cœur de ce peuple ramené à Dieu par la repentance, voici ce qui reste à faire: sortir de Babylone avec une voix de chant de joie, déclarer être l’objet de la rédemption, considérer le monde à travers lequel Dieu nous conduit comme un désert, mais où l’on jouit de toute la faveur de Dieu.

 

v. 22. En contraste avec cette position bénie, «il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants». Cf. 57:21 et Ps. 37:37.