Ésaïe

Chapitre 45

v.1-7. L’Éternel, qui vient de parler de Cyrus, s’adresse à lui. Il l’a suscité comme son Oint (il n’est jamais appelé serviteur) pour détruire les idoles, et Babylone qui en est l’origine. Le v. 3 présente le dessein de Dieu à son égard, personnellement. Dieu veut que Cyrus le connaisse, comme ayant été appelé nominalement par Lui. Ce fait est bien approprié à Cyrus qui ne connaissait pas l’Éternel, qui était l’instrument inconscient des desseins de Dieu, mais à qui Dieu, qui se servait de lui et l’employait, s’intéressait. Aussi se révèle-t-il à lui comme le seul Dieu créateur. Il n’y en a pas d’autre. Il suffisait de croire cela et de le mettre en pratique, de savoir que toutes choses sont sorties de sa volonté, pour lui appartenir. «Je fais la prospérité et je crée le malheur» (v. 7): peut-être est-ce dit en opposition avec la religion perse qui enseigne l’existence d’un dieu du bien et d’un dieu du mal.

 

v. 8-13. La bénédiction millénaire est réalisée en type par l’avènement de Cyrus. Par lui la justice germe et «les nuages la font ruisseler». Mais les instruments inconscients que Dieu emploie n’ont aucun droit de contester avec Lui. Seul Dieu le suscite en justice, rend droites ses voies, et les destine à rebâtir Jérusalem et à libérer les captifs de Babylone.

 

v. 14-17. Le discours prophétique passe de Cyrus à Israël: la transition se fait au v. 14, quand les nations vaincues disent: «Certainement Dieu est au milieu de toi; il n’y en a pas d’autre, point d’autre Dieu ...» Elles le reconnaissent comme «le Dieu d’Israël, le sauveur». Elles seront confuses de leurs idoles. Et penser qu’Israël les a adorées! Quelle confusion! Mais alors Israël sera sauvé, d’un salut éternel, et n’aura plus honte ni ne sera confus, aux siècles des siècles.

 

v. 18, 19. Dans tous ces versets Dieu insiste sur le fait qu’«il n’y en a pas d’autre» (v. 5, 14, 18, 22)1. Il est le Dieu créateur, et il montre comment la création a été ordonnée et la terre formée. Il est «l’Éternel parlant justice». En fait, c’est Christ: tout ce chapitre est la revendication devant Cyrus et les nations du Dieu d’Israël, de Christ, comme seul Dieu, Créateur — ce que les nations auraient dû reconnaître (Rom. 1:20) et qu’elles reconnaîtront plus tard pour être sauvées.

1 Cf. 46:9. En 47:8-10, c’est Babylone qui, dans son orgueil, s’est élevée contre Dieu et s’est mise à sa place! et tout en parlant ainsi s’est avilie au culte des idoles après avoir commencé par le culte d’elle-même.

v. 20-25. Nous trouvons effectivement ici le caractère qu’aura la foi du Résidu des nations, car tout cela est un plaidoyer avec les nations auxquelles Cyrus, le seul d’entre elles qui eût l’idolâtrie en abomination, sert de type. Ce Résidu (les «réchappés des nations») reconnaîtra le seul Dieu Créateur, Celui dont la Parole prononcée d’avance est certaine (Rom. 14:11), un Dieu juste et sauveur (v. 21). Elles se tourneront vers Lui pour être sauvées. C’est à Lui que les nations viendront (v. 24), c’est en Lui qu’Israël se glorifiera (v. 25).