Ésaïe

Chapitre 28

Troisième division — Chapitres 28 à 35

Cette division pourrait s’intituler: l’Assyrien, ou encore la consommation des voies de Dieu en salut pour son peuple terrestre. Ce salut glorieux et définitif est opéré dans la destruction du terrible ennemi, mais après que le jugement nécessité par l’état de Juda et d’Éphraïm (les dix tribus) aura été complètement exécuté.

Aussi avons-nous, du chapitre 28 au chapitre 33, des «Malheurs» annoncés. Il y en a six. Ils font suite au «Malheur à moi» du chapitre 24, verset 16. Comme cela a été déjà noté, c’est le pendant du chapitre 5, où six «Malheurs» sont suivis du «Malheur à moi» du chapitre 6.

 

Chapitre 28

v. 1-4. Premier Malheur. Ce premier Malheur annonce l’invasion d’Éphraïm, enivré d’orgueil, par l’Assyrien; dans l’immédiat, c’est la prise de Samarie par Shalmanéser (dans la 6° année d’Ézéchias, en 721 avant J. C.) mais comme toujours le regard du prophète va plus loin.

 

v. 5, 6. Les bénédictions sont la suite et pour ainsi dire le correctif du jugement. Ces bénédictions sont pour le Résidu, comme toujours en Ésaïe, et ce Résidu est ici Juda. C’est en lui qu’en ce jour-là (qui est celui de la suppression d’Éphraïm) se réfugie le témoignage. 1° L’Éternel reluit sur ce Résidu, sur Juda comme reconnu par Lui. 2° Le jugement est confié à Juda, car il est le législateur (Gen. 49:10). 3° L’Éternel est sa force, quand, au lieu d’attirer la guerre sur lui Il la «refoule jusqu’à la porte».

 

v. 7-13. Mais Juda aussi a suivi le chemin d’Éphraïm. Aussi la connaissance ne sera conférée ni au sacrificateur ni au prophète égarés, mais aux petits enfants, et «par des lèvres bégayantes et par une langue étrangère le Seigneur parlera à ce peuple» (cf. 1 Cor. 14:21), qui a refusé d’entendre quand le Seigneur annonçait le repos et le rafraîchissement. En refusant sa parole ils se sont rejetés sur les ordonnances qui les condamnent et qu’ils ne comprennent pas.

 

v. 14-22. Ce paragraphe passe de l’endurcissement de Juda lors de la venue de Christ au jugement prophétique du dernier jour et fait un tableau de l’invasion de Juda par l’Assyrien «en ce jour-là», jour futur où les hommes moqueurs gouverneront le peuple à Jérusalem. Ils se croiront en sécurité vis-à-vis de l’Assyrien (prophétique) parce qu’ils auront fait une alliance avec la mort et un pacte avec le shéol (sans doute avec la Bête romaine et l’Antichrist) contre cet Assyrien, «le fléau qui inonde» (voyez Habakuk 2:5).

 

v. 16. La seule ressource est Christ, la pierre de coin en Sion. Celui qui se fie à elle ne sera pas confus (Rom. 9:33; 10:11; 1 Pierre 2:6; Psaume 118:22; Ésaïe 8:14).

 

v. 17, 18. Le fléau qui inonde atteindra Jérusalem, malgré la fausse confiance de celle-ci. C’est la consomption décrétée (10:23), le dernier jugement de Dieu pour introduire le règne de justice de Christ.

 

v. 23-29. Enfin les voies de Dieu en jugement, quelque diverses qu’elles soient, aboutissent toujours à l’accomplissement de ses conseils de grâce. Il ne veut pas toujours battre le blé, «il le broie pour le pain».