Apocalypse

Chapitre 14

Nous arrivons maintenant au chap. 14, où nous ne trouvons ni l’opposition de Satan aux conseils de Dieu, d’abord dans le ciel, puis sur la terre; ni le plan qu’il suit et les instruments qu’il emploie dans ce but. C’est ce que nous avons vu dans les chap. 12 et 13. Nous entrons maintenant dans un autre ordre de choses. Il est impossible que Dieu n’agisse pas pour les siens. Il doit y avoir aussi une activité du bien contre le mal. Dieu veut donc bien nous révéler ici les diverses voies par lesquelles il manifestera sa puissance, suscitera un témoignage et enverra l’avertissement qui convient à la crise présente. C’est ce qui se déroule d’une manière complète dans les sept sections que présente naturellement ce chapitre.

La première scène nous montre (v. 1-5) un nombre déterminé de personnes séparées et unies à l’Agneau sur la montagne de Sion. Le Seigneur Jésus est sur le point de faire valoir ses droits au milieu d’Israël. Sion, nous le savons, est le centre de la grâce royale. Je dis royale, parce que Christ y affirme son titre de Fils de David; mais c’est aussi une grâce, parce que cela suppose qu’en suite de la ruine totale d’Israël, le Seigneur, par une pure faveur, commence là de nouveau à rassembler autour de Lui. Telle est la première forme sous laquelle Dieu déploiera son action aux derniers jours. Le diable peut avoir ses bêtes et ses cornes; Dieu a son Agneau que nous ne voyons pas, en cette occasion, sur le trône dans le ciel, ni prenant le livre, mais sur la montagne de Sion. Ce qui nous est ainsi clairement présenté avant la fin est un pas notable vers l’établissement du royaume.

«Et je vis: et voici l’Agneau se tenant sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre milliers, ayant son nom et le nom de son Père écrit sur leurs fronts». Il n’est pas dit qu’ils aient conscience d’être avec Dieu dans cette relation de fils; car il n’est pas question de leur Père, ni de son Père et leur Père. On ne trouve rien de semblable dans l’Apocalypse, mais «le nom de son Père est écrit sur leurs fronts»: ils lui appartiennent.

«Et j’ouïs une voix venant du ciel, comme une voix de grandes eaux et comme une voix d’un grand tonnerre; et la voix que j’entendis était comme de joueurs de harpe, jouant de leurs harpes; et ils chantent un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre animaux et les anciens. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, sinon les cent quarante-quatre milliers qui ont été achetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont point souillés avec les femmes, car ils sont vierges». Ces saints ne se sont pas corrompus; ils n’ont en rien participé à la méchanceté babylonienne ici-bas, ils sont purs et sont associés étroitement au Saint qui a souffert. «Ce sont ceux qui suivent l’Agneau où qu’il aille; ceux-ci ont été achetés d’entre les hommes, des prémices à Dieu et à l’Agneau; et il n’a pas été trouvé de mensonge dans leur bouche; ils sont irréprochables».1

1 «Devant le trône de Dieu», est fautif.

Telle est la première action de Dieu. Il y a un résidu complet, duquel il n’est pas dit qu’il soit des douze tribus d’Israël, comme au chap. 7, mais qui cependant est essentiellement juif. Ils sont tirés du milieu de ceux qui se rendirent coupables de la réjection de l’Agneau. Dieu répond ici à ce crime et à tant d’autres, en mettant miséricordieusement à part pour l’Agneau ces cent quarante-quatre mille, et en leur donnant une place d’honneur auprès de Celui qui est sur le point d’être établi sur son trône royal en Sion.

Dans la scène suivante, nous voyons un ange, «un autre ange», est-il dit, «volant par le milieu du ciel, ayant l’évangile éternel pour l’annoncer à ceux qui sont établis sur la terre, et à toute nation et tribu et langue et peuple». Pourquoi l’évangile ici est-il appelé «éternel»? Rappelons-nous que l’évangile prêché actuellement est un évangile très spécial, et nullement l’évangile éternel. Jamais l’évangile actuel n’a été annoncé, avant que Jésus fût mort et ressuscité, et même monté au ciel. Ainsi l’évangile, tel qu’il doit être prêché dans la chrétienté et au dehors, dépend des faits les plus extraordinaires qui aient jamais été accomplis ici-bas, et pour la manifestation desquels Dieu a attendu plus de quatre mille années depuis le moment où l’homme fut placé sur la terre. L’évangile de la grâce de Dieu ne peut donc pas, à proprement parler, être appelé l’évangile éternel, et jamais l’Écriture ne lui donne ce nom. Plusieurs sans doute se servent de cette appellation sans se rendre compte de ce qu’elle signifie, et l’appliquent à l’évangile prêché de nos jours en ayant dans l’esprit quelque vague pensée qu’il nous rattache à l’éternité; ou bien encore, on emploie ce mot «éternel» comme une épithète qui sonne bien à l’oreille, sans présenter rien de précis. Quoiqu’il en soit, caractériser ainsi «l’évangile de Dieu» est certainement une méprise, si l’on s’en tient à l’Écriture.

L’expression «évangile éternel» signifie ce que les mots disent: c’est-à-dire ces bonnes nouvelles qui ont toujours été vraies et le seront toujours; c’est ce qui demeure immuable, quelles que soient les autres choses que Dieu fasse connaître à l’homme. Qu’est-ce donc que l’évangile éternel? Les bonnes nouvelles de Dieu qui ont existé de tout temps, c’est le dessein qu’il a formé de bénir l’homme par la semence promise de la femme, Jésus Christ, et de l’établir sur le reste de la création pour avoir la domination comme étant l’image et la gloire de Dieu. Dès le commencement, dans le premier chapitre de la Genèse, nous avons la preuve que telle est la pensée de Dieu pour l’homme ici-bas. La fin de toutes choses proclamera la même vérité; le millénium sera un grand témoignage qui le démontrera, et sous les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre, l’homme sera béni parfaitement et pour toujours.

La proclamation de cette vérité est ce que je croix être l’évangile éternel. Dans les derniers jours, son action aura pour objet de renverser le mensonge de Satan, dont le but est d’éloigner l’homme de Dieu et de le garder dans cet éloignement, de sorte que Dieu est moralement forcé de juger l’homme au lieu de le bénir avec toute la terre, et finalement de le précipiter dans l’enfer. Tel est l’effet des ruses de Satan; tandis que l’évangile éternel présente Dieu comme voulant bénir l’homme et la création, ainsi que cela a toujours été son dessein, et ainsi qu’il l’accomplira certainement. Il est évident que ce ne sera pas pour chaque homme individuellement: ceux qui méprisent sa miséricorde en Christ, et particulièrement ceux qui, l’ayant entendu, méprisent l’évangile de sa grâce, ceux-là périront pour toujours. Je parle en ce moment de ce qui a toujours été dans la pensée de Dieu et de ce qu’il a constamment présenté à l’homme dans sa Parole.

La proclamation même de l’ange confirme ce que j’ai avancé: «Craignez Dieu et donnez-lui gloire»; cela est évidemment dirigé contre l’idolâtrie; «car l’heure de son jugement est venue». Alors aura lieu la chute de tous ceux qui résistent à Dieu, non seulement de toutes les vanités des nations, mais de tous ceux qui s’y attachent et qui les soutiennent en opposition à Dieu. «Rendez hommage, dit l’ange, à celui qui a fait les cieux et la terre et la mer et les fontaines des eaux». On voit par là clairement que c’est le message universel que Dieu adresse à l’homme, et qui se rattache à sa gloire comme Créateur. La menace solennelle d’un prompt jugement est le puissant motif destiné à imprimer, sur les consciences aveuglées des hommes, le droit d’être honoré qui n’appartient qu’à Lui seul.

Plusieurs, sans doute, trouveront étrange que Dieu envoie un message tel que celui-ci à une époque qui assurément est très rapprochée de la nôtre. La difficulté vient de ce que l’on a l’habitude de conjecturer et de juger d’après la position et la relation dans lesquelles on se trouve; or rien n’empêche davantage d’arriver à une vraie intelligence des choses. Cette remarque s’applique à toutes les parties de la Bible et à la prophétie plus peut-être qu’à aucune autre. Qu’il s’agisse pour nous de conduite ou de devoir, il est indispensable que nous restions dans la relation qui nous est propre, et à la place que Dieu nous a assignée, en nous soumettant à ce qui, dans sa Parole, s’applique à cette relation et à cette position. Comment pouvons-nous agir d’une manière juste et intelligente comme chrétiens, à moins que nous ne sachions ce que c’est qu’être chrétiens, et que nous ne le soyons en effet? Nous ne glorifions notre Dieu et Père que juste dans la mesure où, comme enfants, nous regardons à lui comme à notre Père, et où, comme saints, nous le confessons comme étant notre Dieu. Voilà ce qui assurément est vrai. Mais à l’époque où la prophétie nous a conduits, il n’est pas dit qu’il y ait des chrétiens sur la terre; nous y trouvons des Juifs élus, la masse des nations, tribus, langues et peuples, et «ceux qui habitent sur la terre»; cette dernière désignation s’appliquant évidemment à des apostats. Il semble donc qu’à ce moment Dieu descende, pour rencontrer les hommes, jusqu’aux tout premiers éléments de la vérité. Ils sont invités à craindre Dieu et à lui donner gloire; c’est sur ce terrain qu’il se place comme Juge, prêt à agir à l’égard de ce monde qui lui appartient, et qu’il appelle à abandonner l’idolâtrie qui régnera particulièrement dans ces jours.

Cette assertion peut paraître hasardée; mais pour ma part je n’ai pas le moindre doute quant au fait que, dans le moment présent, il existe un levain dont l’action tend à entraîner dans l’idolâtrie tant les classes élevées de la société, que les classes inférieures. Que voyons-nous dans ces dernières? Un grossier attachement aux objets sensibles et à la pompe extérieure qui les prépare à l’idolâtrie; tandis que, dans les classes cultivées, se glisse et pénètre avec activité un esprit, sans doute plus subtil et raffiné, qui, à mon jugement, les conduira avant peu à une déification et à l’adoration des forces de la nature. N’apercevons-nous pas, d’un côté, les tendances matérialistes de la science et de la littérature modernes, et, d’un autre, le retour aux formes les plus grossièrement superstitieuses de temps qui ne sont plus? Tout ce qui fermente actuellement avec énergie dans le monde, l’entraîne sur ces pentes dangereuses, et tend à ramener l’homme au paganisme, c’est-à-dire à le faire tomber dans l’apostasie.

Quel que soit le jugement porté là-dessus, n’oublions pas qu’il y aura, à cet aveuglement, une autre cause de la nature la plus solennelle, et qui nous est clairement révélée: Dieu, agissant judiciairement, va envoyer sur la chrétienté une énergie d’erreur. Non seulement il frappera les terribles coups de ses jugements, mais il abandonnera les hommes à croire un mensonge, — le grand mensonge du diable. En présence de cet état de choses, l’ange proclame la grande vérité qui est de tous les temps; c’est que Dieu, le Dieu qui s’est maintenant révélé en Christ et par la rédemption, est le seul auquel est due l’adoration. Bien loin donc que ce message doive paraître étrange, il est, à mon sens, tout à fait adapté à la position que l’homme aura alors, et fait en même temps ressortir la sagesse et la bonté de Dieu.

Une autre considération fondée sur Matthieu 25, que se lie au sujet qui nous occupe et le confirme, aidera peut-être à bien saisir la portée du passage que nous avons sous les yeux. Dans ce chapitre nous voyons les nations appelées devant le Fils de l’homme assis comme roi sur son trône. On se rappelle qu’il dit à ceux qui sont désignés comme ses brebis, que le bien fait par eux à ses frères, a été fait en réalité à lui-même; et, d’un autre côté, que le mépris déversé sur les siens, tombait aussi sur lui. Ainsi ces actes de bonté et de miséricorde, de même que l’indifférence et la dureté de cœur, seront reconnus par le Seigneur ici-bas. Que l’on ne se figure pas que ce soit le jugement dernier, ni le jugement de nos œuvres: ce serait une erreur. L’unique principe placé devant nous dans cette portion des Écritures est la manière dont le Seigneur agira envers les gentils ou les nations qui vivront sur la terre quand il viendra, les traitant selon ce qu’ils auront fait à ses frères. Il faudra une vraie puissance de Dieu pour agir bien dans ces temps, où la persécution dirigée contre les messagers de Dieu sera si terrible. Si quelqu’un les accueille, ce ne pourra être que par la foi; une foi dont la mesure est faible, je l’accorde, puisqu’ils ne savent même pas que, recevoir les frères du Seigneur, c’est l’honorer lui-même. Quel étonnement est le leur, quand se trouvant en présence du Roi, ils apprennent qu’il regarde comme fait à lui-même, ce qui aura été fait aux messagers de son évangile dans les derniers jours.

Certainement c’est la grâce divine qui agira en ces gentils, bien qu’évidemment ils ne puissent être rangés parmi ceux que nous nommerions «intelligents». Mais combien nous devons prendre garde à ne pas faire trop de cas de l’intelligence seule. Nous sommes en danger constant de nous laisser aller, sans nous en douter, à critiquer les autres, et forts enclins à donner une importance exagérée à nos connaissances, tandis que Dieu, j’en suis persuadé, attache toujours une bien plus haute valeur à l’honneur rendu au Seigneur Jésus lui-même, ou à ceux qu’il envoie. C’est la pierre de touche infaillible. Il en sera ainsi surtout à cette époque, où les nations de la terre s’élèveront dans leur orgueil et la satisfaction d’elles-mêmes, et où des messagers, pauvres et méprisables à leurs yeux, viendront proclamer le royaume prêt à apparaître, et annoncer l’arrivée du roi pour juger les vivants à part, avant que n’ait lieu le jugement des morts. Au milieu de l’incrédulité et de l’impiété générales, il y aura çà et là quelques âmes qui recevront les messagers du roi; ce ne sera pas seulement par bonté naturelle, mais parce qu’elles auront cru le message. La puissance du Saint Esprit produira en elles cette foi; Dieu seul aura pu ainsi incliner leur cœur. En conséquence le Seigneur regardera cette réception, ou la bonté et la tendresse qui l’accompagneront, comme une marque évidente de leur attachement à lui-même dans la personne de ses messagers.

Je considère donc ce que Matthieu nomme «l’évangile du royaume», comme semblable et identique en substance à «l’évangile éternel», parce qu’il a toujours été dans les desseins de Dieu d’établir son royaume sur le monde, et de bénir l’homme lui-même ici-bas. C’est ce que Matthieu, en harmonie avec le but qu’il se propose, nomme «l’évangile du royaume», dont Christ va être le roi. Jean lui donne le nom «d’évangile éternel», en contraste avec d’autres messages spéciaux envoyés de temps à autre, aussi bien qu’avec toutes les voies de Dieu envers l’homme ici-bas. En ce temps donc de corruption extrême le message sera proclamé et plusieurs âmes, par la grâce de Dieu, le recevront.

La troisième section du chapitre, sur laquelle nous ne nous arrêterons pas, est un avertissement touchant la chute de Babylone. Un autre ange suivit, disant: «Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui, du vin de la fureur de sa fornication, a fait boire toutes les nations».

En quatrième lieu nous avons un avertissement concernant la bête. «Et un autre, un troisième ange, suivit ceux-là, disant à haute voix: Si quelqu’un rend hommage à la bête et à son image, et qu’il reçoive une marque sur son front ou sur sa main, lui aussi boira du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère; et il sera tourmenté dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l’Agneau. Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n’ont aucun repos, ni jour, ni nuit, ceux qui rendent hommage à la bête et à son image, et si quelqu’un prend la marque de son nom». Jusqu’ici ces voies divines vont deux par deux: l’œuvre parmi les Juifs et le témoignage final aux gentils; puis les deux avertissements touchant Babylone et touchant la bête. «Ici est la patience des saints; ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus».

La cinquième section diffère des précédentes. C’est une déclaration venant du ciel et annonçant que «bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dorénavant». Après ce temps, aucun de ceux qui appartiennent au Seigneur ne mourra, et ceux qui, durant cette époque, mourront au Seigneur (en fait tous ceux qui sont morts ainsi), sont bienheureux, parce que le moment de la bénédiction est venu, non pas une exemption personnelle en leur faveur, mais par la première résurrection et le règne avec le Seigneur auxquels ils auront part. Alors prendra fin toute persécution des saints; alors on ne sera plus mis à mort pour son nom. Les méchants recevront les gages du péché; ils seront détruits par les jugements de Dieu, mais après ce temps il n’y aura plus de saints qui meurent dans le Seigneur; comme classe, ceux-ci doivent être bénis dorénavant, et non pas mourir. «Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent». Il y a une fin à tant de souffrances et de douleurs, car le Seigneur lui-même va prendre en main le monde et tout ce qu’il renferme.

Les deux scènes suivantes nous le montrent. D’abord nous lisons: «Et je vis: et voici une nuée blanche, et sur la nuée quelqu’un assis, semblable au Fils de l’homme, ayant sur sa tête une couronne d’or et dans sa main une faucille tranchante. Et un autre ange sortit du temple, criant à haute voix à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta faucille et moissonne; car l’heure de moissonner est venue, parce que la moisson de la terre est desséchée. Et celui qui était assis sur la nuée mit sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée». Il n’est pas question ici de recueillir dans le grenier. Le Fils de l’homme est vu portant la couronne d’or, comme roi de justice et non encore comme roi de paix.

Puis vient la scène finale: «Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant lui aussi une faucille tranchante. Et un autre ange, ayant pouvoir sur le feu, sortit de l’autel et, en jetant un grand cri, il cria à celui qui avait la faucille tranchante, disant: Lance ta faucille tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins ont mûri». Ceci va plus loin que la scène précédente. Pour la moisson, le cri sort du temple; ici, c’est du temple qui est dans le ciel. Ce n’est pas seulement la colère s’exerçant sur la terre, mais la colère venant du ciel. Et un autre ange sortit de l’autel, c’est-à-dire de la place de responsabilité humaine, où Dieu se manifeste lui-même aux pécheurs dans le sacrifice de Christ; jugeant les péchés, mais en grâce. D’autant plus terrible est sa vengeance contre ces professants de religion attachés à la terre, qui méprisent Christ et la croix, en fait, sinon en paroles. Cet ange a autorité sur le feu, symbole d’un jugement qui scrute, dévoile et consume. En résumé, nous avons dans ces deux scènes la moisson et la vendange, les deux grandes formes du jugement à la fin: la moisson étant le jugement dans lequel le juste est séparé du méchant; la vendange exprimant que la colère tombe sans mélange sur une religion apostate, «la vigne de la terre», objet d’une horreur toute spéciale aux yeux de Dieu.

Il est donc clair que, dans ce chapitre, nous avons sept actes distincts par lesquels Dieu intervient pour former un témoignage; pour avertir le monde et consoler son peuple; et finalement pour juger les résultats, pour autant qu’il s’agit des vivants.