Amos

Chapitre 5:18-27

Chapitre 5 (v. 18) à 6 — Les deux «Malheur»

Chapitre 5 (v. 18-27)

«Malheur à vous qui désirez le jour de l’Éternel! À quoi vous servira le jour de l’Éternel? Il sera ténèbres, et non lumière» (v. 18). Dans ces chapitres l’Éternel prononce deux «malheur» sur Israël; au chap. 23 de Matthieu il en prononce sept, chiffre de la plénitude, parce que le peuple et ses conducteurs avaient mis le comble à leur iniquité en rejetant définitivement leur Messie, venu en grâce au milieu d’eux. Pauvre peuple! il compte ici sur une ère de prospérité, accompagnant ou plutôt suivant le jour où la vengeance de Dieu se serait exercée sur les nations qui les opprimaient! N’est-ce pas ce que l’on entend de toutes parts dans les jours que nous traversons?

Le jour de l’Éternel qu’ils espéraient était celui où la vengeance de Dieu s’abattrait sur eux. Ici le «malheur» s’adresse de nouveau à tout Israël, à la «famille entière» (voyez 3:1). Ils comptaient avoir Dieu pour eux, et il était contre eux, à la manière d’Égypte. Ils s’appuyaient sur leur religion, mais qu’était-elle pour Dieu? «Je hais, je méprise vos fêtes, et je ne flairerai pas de bonne odeur dans vos assemblées solennelles; si vous m’offrez des holocaustes et vos offrandes de gâteau, je ne les agréerai pas, et je ne regarderai pas le sacrifice de prospérités de vos bêtes grasses. Ôte de devant moi le bruit de tes cantiques; et la musique de tes luths, je ne l’écouterai pas» (v. 21-23). N’est-ce pas ce que dit Ésaïe? (1:10-15). Le Seigneur hait la religion de l’homme; c’est le cœur qu’Il recherche, et la conscience, non pas les formes. Il en est de même aujourd’hui. On peut se vanter d’avoir des formes de culte correctes et scripturaires, penser qu’elles attirent sur les peuples l’approbation de Dieu et le privilège d’avoir Dieu pour eux; on crie: «Dieu est avec nous», et l’on oublie ses jugements. Le jour de lumière attendu sera un jour de ténèbres, celui de l’Éternel, le contraire d’un jour de délivrance (v. 18, 20; 5:8). On s’enfuit de devant le lion dévorant, mais un autre jugement vous rencontre pour vous étouffer; on croit avoir trouvé un refuge, une maison, une muraille, sur laquelle on s’appuie et l’on met la main sur le serpent qui vous mord, au lieu de trouver Dieu qui vous protège. Dieu hait toutes les formes extérieures de culte; les sacrifices et les cantiques ne trompent pas Dieu. Le jugement est là; rien ne l’arrête. «Que le jugement roule comme des eaux, et la justice comme un fleuve qui ne tarit pas!» (v. 24). C’est là ce qui attend les hommes. Ils veulent la paix et la lumière sans rechercher le bien au lieu du mal — la protection de Dieu, sans la vie qui met à l’abri du jugement. N’est-ce pas toute leur histoire? En avait-il été autrement dès leur sortie d’Égypte, d’où ils avaient apporté leurs faux dieux? Était-ce à Dieu qu’ils avaient offert pendant quarante ans des sacrifices et des offrandes dans le désert? Jadis Dieu les avait supportés, car on ne voit pas trace de cette idolâtrie-là dans le récit de l’Exode où Dieu est occupé à leur montrer en figure, dans les sacrifices de la loi, l’expiation de leurs péchés par Christ, seul chemin pour qu’ils fussent réconciliés avec Lui. Mais Dieu avait pris note de toutes ces abominations depuis le Kiun de leurs images et l’étoile de leur Dieu, jusqu’au veau d’or, couronnement de leurs transgressions; et quand Lui les avait jugés, avaient-ils ensuite, pendant quarante ans, abandonné leur idolâtrie? Telle est la cause première de son jugement final. Il était décrété, dans les voies de Dieu, qu’ils seraient transportés au-delà de Damas (v. 27). Depuis les jours d’autrefois leur révolte contre Dieu n’avait fait que s’accroître, jusqu’au rejet définitif du Fils de Dieu. C’est ce que dit Étienne, en leur annonçant que Juda serait transporté au-delà de Babylone (Actes 7:43). Telle est encore aujourd’hui la condition de ce peuple. Le Dieu des armées (v. 27) n’était plus avec les armées d’Israël, ni, ajoutons-le, avec aucune armée, sauf pour s’en servir comme instrument de ses jugements.

Tout cela s’adresse à l’ensemble du peuple, bien que, dans Amos, les dix tribus soient toujours au premier plan.