Actes des Apôtres

Chapitre 1er

Les disciples et Jésus ressuscité

(v. 1-5). — «J’ai composé le premier traité, ô Théophile, sur toutes les choses que Jésus commença de faire et d’enseigner, jusqu’au jour où il fut élevé au ciel, après avoir donné, par l’Esprit Saint, des ordres aux apôtres qu’il avait choisis» (v. 1, 2). Ce premier traité, l’évangile selon Luc, comprend les choses que «Jésus commença de faire et d’enseigner». Toute l’activité du Seigneur ici-bas était le commencement de la grande œuvre qu’il allait continuer par la puissance du Saint Esprit et au moyen de ses serviteurs, jusqu’à l’accomplissement des conseils de Dieu pour le ciel et la terre. Dans le livre des Actes, nous voyons la part que les apôtres ont prise à cette œuvre. À la fin de l’évangile selon Marc, nous lisons: «le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la parole par les signes qui l’accompagnaient» (Marc 16:20). Que pourraient faire les serviteurs de Dieu, si le Seigneur n’opérait pas lui-même en eux et par leur moyen? L’œuvre est celle du Seigneur, le serviteur n’est qu’un instrument. Il l’a commencée lui-même sur la terre, et elle sera entièrement achevée lorsque la terre actuelle aura fait place à une nouvelle terre, sous des cieux nouveaux.

Le Seigneur donna des ordres aux apôtres qu’il avait choisis, par l’Esprit Saint, son agent, par lequel il a toujours tout accompli. Le Seigneur le reçut comme homme au début de son ministère, pour son service, et c’est encore par le même Esprit qu’il agit après sa résurrection.

L’Esprit de Dieu rappelle que le Seigneur s’est présenté vivant aux apôtres: «Après avoir souffert, il se présenta lui-même vivant, avec plusieurs preuves assurées, étant vu par eux durant quarante jours, et parlant des choses qui regardent le royaume de Dieu» (v. 3). Cette déclaration a une très grande importance dans nos jours, parce qu’elle affirme la vérité capitale de la résurrection du Seigneur. Après avoir souffert, il est mort, mais il s’est présenté vivant, en donnant toutes les preuves qu’il était le même; les apôtres le virent pendant quarante jours; il mangea et but avec eux, dit Pierre au chap. 10:41, et il leur parla des choses qui concernaient le royaume de Dieu. Nous trouvons, dans le dernier chapitre de Luc, les détails de ce que dit ce verset 3, car en Luc l’Esprit de Dieu fait ressortir l’importante vérité que le Seigneur était le même après sa résurrection qu’avant, quoique son corps fût un corps spirituel, tout en étant visible et tangible, ce que n’est pas un esprit. Lorsqu’il se trouva au milieu des disciples, il leur fit toucher ses mains et ses pieds pour les assurer qu’il était toujours le même, et il mangea devant eux, quoique son corps, devenu spirituel, n’eût plus besoin de nourriture. Ce n’est pas dans une apparition soudaine et passagère que les disciples virent Jésus ressuscité, mais durant quarante jours. Dans la Parole, le nombre quarante représente le temps nécessaire à une épreuve. Il fallut quarante ans pour éprouver le peuple d’Israël dans le désert. Moïse resta quarante jours sur la montagne avec Dieu; pendant ce temps le peuple montra ce qu’il était en faisant le veau d’or. L’épreuve de l’homme dura quarante siècles, jusqu’à la venue de Christ. Le Seigneur demeura sur la terre le temps voulu de Dieu pour que la grande vérité de sa résurrection fût établie d’une manière irréfutable, car c’est par elle que l’œuvre de Christ acquiert toute sa valeur. Elle fournit la preuve que Dieu a été parfaitement glorifié par la mort de son Fils, et que tous nos péchés, qu’il avait pris sur lui à la croix, ont été expiés, car, s’ils ne l’avaient pas été, Dieu ne l’aurait pas ressuscité: «Si Christ n’a pas été ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés» (1 Cor. 15:17).

Nous verrons, dans ce livre, l’importance de la résurrection dans la prédication de l’Évangile au milieu d’un peuple qui, après avoir mis à mort le Seigneur, avait cru au mensonge de ses chefs qui disaient que ses disciples étaient venus de nuit et avaient dérobé son corps. Il est facile de comprendre que, si le Seigneur n’était pas ressuscité, tout ce qu’il a fait et dit durant son ministère aurait été de nulle valeur, puisque son œuvre et sa personne auraient pris fin dans la mort. En conséquence, la mort éternelle aurait été la part de tous les hommes, Satan aurait eu la victoire, puisqu’il aurait détruit toute l’œuvre de Dieu, ce qui était impossible. Des hommes pécheurs et perdus, Dieu voulait faire les habitants heureux et glorieux d’une terre nouvelle sous des cieux nouveaux; mais, pour cela, il fallait un Sauveur qui prît sur lui toutes les conséquences du péché, et, après avoir tout accompli, sortît de la mort triomphant et vainqueur.

Nous nous sommes arrêtés sur ce v. 3, à cause de l’importance de la résurrection du Seigneur, sur laquelle repose tout le christianisme, mais que méconnaissent aujourd’hui ceux qui enseignent que Jésus ne ressuscita qu’en esprit. Il n’est pas plus ressuscité en esprit qu’il n’est mort en esprit. Par la grâce de Dieu, il est bien mort: il souffrit à notre place le jugement que nous avions mérité, et Dieu le ressuscita et le glorifia pour montrer sa parfaite satisfaction de l’œuvre accomplie, quand il mourut sur la croix. C’est un homme véritable mais un homme divin, qui vécut dans ce monde, qui mourut, qui ressuscita, qui est maintenant dans le ciel et qui reviendra en gloire avec tous les saints glorifiés pour régner mille ans sur cette terre; pendant ce temps ceux qui n’ont pas cru à sa mort expiatoire et à sa résurrection seront dans le hadès en attendant de paraître devant lui en jugement, lorsqu’il siégera sur le grand trône blanc (Apoc. 20:11-15).

«Et étant assemblé avec eux, il leur commanda de ne pas partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle dit-il, vous avez ouïe de moi: car Jean a baptisé avec de l’eau; mais vous, vous serez baptisés de l’Esprit Saint, dans peu de jours, (v. 4, 5). Nous avons vu (Jean, chap. 14 à 16) que le Seigneur avait annoncé plusieurs fois la venue du Saint Esprit, appelé la promesse du Père, parce qu’il était promis dans l’Ancien Testament (entre autres Ésaïe 32:15; Ézéchiel 36:27; Joël 2:29). En attendant qu’il accomplisse, en faveur du peuple terrestre, les prédictions des prophètes, il est venu comme Consolateur de ceux que le Seigneur laissait ici-bas, comme puissance pour accomplir leur service, comme sceau de la foi chez ceux qui croient, et comme habitation de Dieu au milieu des siens sur la terre. Avant la venue et la glorification du Seigneur, le Saint Esprit n’avait jamais habité personnellement sur la terre. Il avait agi momentanément chez les prophètes, chez des croyants et même chez des non-croyants, comme dans le cas de Saül (l Samuel 10:10 et 19:24); mais il ne demeurait pas en eux.

 

Ascension du Seigneur

(v. 6-9). — Nous voyons les disciples dans une liberté et une intimité parfaites avec le Seigneur ressuscité. Au v. 4, il est «assemblé avec eux», de même qu’au v. 6 où ils l’interrogent. Il ne pouvait «s’assembler» avec le monde qui l’avait rejeté. En dehors des disciples, personne ne le vit ressuscité. Il avait dit aux Juifs: «Vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur» (Matt. 23:39). Il en est de même aujourd’hui; le Seigneur a promis sa présence, non à tout le monde, mais aux deux ou trois réunis à son nom.

Les apôtres dirent au Seigneur: «Est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël?» Ils conservaient leurs pensées juives quant au royaume, croyant qu’il n’était que pour Israël. Le royaume de Dieu dont le Seigneur leur a parlé au v. 3 est un ordre de choses divin dans lequel on entre par la foi, que l’on soit Juif ou gentil. Le Seigneur répond: «Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité; mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre» (v. 7, 8).

Il y a deux parties dans la réponse du Seigneur. Dans la première, il ne leur dit pas que le royaume pour Israël ne sera pas rétabli, mais que le moment n’est connu que de son Père. Les temps et les saisons se rapportent à l’établissement du règne de Christ sur la terre, et ne concernent pas l’Église qui a sa part dans le ciel, où il n’y a pas de temps ni de saisons. Ces termes indiquent les temps qui doivent s’écouler avant que le Roi prenne en main sa grande puissance pour régner; pour ce moment-là, il attend la volonté de son Père. Le Seigneur dit en Marc 13:32: «Mais quant à ce jour-là, ou à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Père». En 1 Thess. 5:1, Paul dit: «Mais pour ce qui est des temps et des saisons, frères, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive; car vous savez vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit». Il s’agit toujours de sa venue pour juger et régner. Dans le chap. 4, l’apôtre avait parlé de la venue du Seigneur pour ressusciter les morts en Christ et transmuer les vivants; cette venue peut se produire d’un instant à l’autre; chaque croyant l’attend journellement pour être introduit, non dans le royaume terrestre, mais dans le ciel où sont ses bénédictions éternelles. S’il s’agit de la venue du Seigneur en gloire avec tous les saints, elle est en rapport avec les temps et les saisons; elle surprendra, comme un voleur dans la nuit, ceux qui auront été laissés lors de l’enlèvement des saints.

Dans la seconde partie de sa réponse, le Seigneur indique aux disciples leur part en attendant le rétablissement du royaume. Laissés dans le monde qui avait rejeté le Seigneur et qui lui était toujours hostile, ils seraient ses témoins à Jérusalem, dans la Judée et la Samarie, jusqu’au bout de la terre. Partout on devait porter le témoignage de ce qu’est le Seigneur et le Sauveur du monde. Pour être les témoins de celui que les hommes ont crucifié et que hait le cœur naturel, il leur fallait de la puissance. Le Saint Esprit viendrait sur eux et les rendrait capables d’accomplir leur service. Ils auraient ainsi à leur disposition la même puissance que le Seigneur a eue pour accomplir son œuvre ici-bas; lui que «Dieu a oint de l’Esprit Saint et de puissance, qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance,» dit Pierre, au chap. 10:38. Nous verrons, dans les récits de ce livre, de quelle manière l’Esprit de Dieu opéra en eux et les rendit capables de faire ce que le Seigneur leur disait en Jean 14:12: «Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci; parce que moi, je m’en vais au Père» (v. 12).

«Et ayant dit ces choses, il fut élevé de la terre, comme ils regardaient, et une nuée le reçut et l’emporta de devant leurs yeux» (v. 9). Quel fait étrange et merveilleux, de voir un homme élevé au ciel du milieu de ceux qui l’entouraient! C’est ce qui aura lieu lorsque le Seigneur viendra; des enfants de Dieu pourront se trouver au milieu de non-croyants, à leur travail, en voyage ou ailleurs, et disparaîtront à la rencontre du Seigneur en l’air, lorsque le cri du commandement et la trompette de Dieu se feront entendre: beau moment pour ceux qui sont prêts, mais angoisse terrible pour ceux qui seront laissés, pour autant qu’ils pourront se rendre compte de leur situation; ensuite le jour du Seigneur les surprendra comme un voleur dans la nuit. Nous aimons à croire qu’aucun de nos lecteurs ne sera du nombre de ceux-là.

L’Ancien Testament nous parle de deux hommes qui montèrent au ciel sans passer par la mort: Énoch, figure de l’Église enlevée avant les jugements, l’a été avant le déluge, et Élie après avoir achevé son ministère. Mais on remarquera la différence des expressions que l’Esprit de Dieu emploie à propos de l’enlèvement du Seigneur et de ces deux hommes de Dieu. Du Seigneur il est dit qu’il fut élevé: une nuée le reçut et l’emporta de devant leurs yeux, mais d’Énoch qu’il fut enlevé (Hébreux 11:5), d’Élie aussi (2 Rois 2:3 et 5). Le Seigneur fut élevé dans le ciel où il avait le droit d’entrer avec toute la gloire qui lui était due. Les portails éternels se sont élevés pour laisser entrer le roi de gloire (Psaume 24:7-10). Comme les apôtres regardaient, une nuée le reçut et l’emporta de devant leurs yeux. La nuée est le signe de la demeure de Jéhovah; Jésus y entrait de plein droit. Lorsque cette nuée remplit le tabernacle au désert et, plus tard, le temple de Salomon (Exode 40:34, 35 et 1 Rois 8:11, 12), personne ne put y entrer, car la présence de Dieu est inaccessible à l’homme naturel. Il n’est pas dit qu’une nuée reçut Élie. Un char de feu et des chevaux de feu le séparèrent d’Élisée, et il monta au ciel dans un tourbillon (2 Rois 2:11). Les chars et les chevaux de feu sont des anges. Le feu figure le jugement qui avait caractérisé le ministère d’Élie. Lorsque le Seigneur reviendra du ciel pour exercer la vengeance, ce sera avec les anges de sa puissance en flammes de feu, est-il dit en 2 Thess. 1:8. Les anges exécutent les jugements de Dieu. Les anges n’étaient pas nécessaires pour que le Seigneur montât au ciel. Venu du Père, il s’en allait au Père après avoir accompli toute l’œuvre que le Père lui avait donnée à faire.

 

Les messagers célestes

(v. 10-14). — «Et comme ils regardaient fixement vers le ciel, tandis qu’il s’en allait, voici, deux hommes en vêtements blancs, se tinrent là à côté d’eux, qui aussi dirent: Hommes galiléens, pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel? Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel» (v. 10, 11). On se représente aisément la surprise des disciples qui, ayant retrouvé le Seigneur après sa résurrection, n’avaient pas encore compris qu’il devait remonter au ciel, puisqu’ils espéraient qu’il rétablirait le royaume pour Israël. Ils croyaient, avec raison, qu’il accomplirait ce que les prophètes avaient annoncé quant à son règne; mais le rejet du Roi différait l’établissement du royaume. Dieu dans sa bonté, leur envoya deux anges pour les rassurer en leur disant que Jésus reviendrait de la même manière qu’ils l’avaient vu monter au ciel. Le fait qu’il était rejeté n’annulait pas l’accomplissement des promesses. La foi des disciples reçut un précieux encouragement, et au lieu de regarder vers le ciel comme si tout était perdu, «ils s’en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie», est-il dit en Luc 24:52, puisqu’ils savaient que Jésus reviendrait.

Le retour du Seigneur, annoncé par les anges, n’est pas sa venue que nous attendons aujourd’hui pour ressusciter les morts et transmuer les vivants. Il s’agit de son apparition glorieuse dont les prophètes ont parlé. C’est de la montagne des Oliviers que Jésus est monté au ciel, et nous lisons en Zacharie 14:4: «Ses pieds se tiendront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, vers l’orient...». Il s’y tiendra aussi pour délivrer le résidu pieux et Jérusalem tombée entre les mains des nations. Tous ceux qui leur auront fait la guerre seront détruits et le Seigneur établira son règne de paix et de justice, non seulement pour Israël, comme les disciples le pensaient, mais sur toutes les nations. Le temps qui s’écoule entre l’ascension et le retour du Seigneur est nécessaire pour que l’évangile de la grâce soit annoncé au monde en vue de former l’Église, l’Épouse du Roi, qui apparaîtra avec lui en gloire. C’est pourquoi il la prendra auprès de lui, en même temps qu’il ressuscitera tous les saints endormis, avant de venir pour régner: «Si nous croyons que Jésus mourut et qu’il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus» (1 Thess. 4:14). Il les amènera glorifiés, sans qu’il en manque aucun: «Et l’Éternel, mon Dieu, viendra, et tous les saints avec toi» (Zach. 14:5).

Après avoir reçu le message des anges, les disciples retournèrent à Jérusalem, dans la chambre haute où demeuraient les onze apôtres dont les noms sont donnés au v. 13. Là ils «persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec les femmes, et avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères» (v. 14). La chambre haute est souvent mentionnée. C’est là, dans ce lieu retiré, en dehors du monde et de son agitation, dégagés de son influence, que les disciples pouvaient librement faire monter à Dieu leurs prières. Aujourd’hui nous avons aussi le privilège de nous réunir, pour chercher la présence du Seigneur, dans un lieu qui correspond à la chambre haute, hors du monde agité et de toutes ses formes religieuses. Là le Seigneur a promis sa présence, là où deux ou trois sont assemblés en son nom. Nous trouvons encore la chambre haute dans les Actes, au chap. 9:37 et 20:8. En réalité cette pièce était située au haut des maisons en Orient, et même bâtie sur les toits qui, dans ces pays, sont plats. Mais c’est la situation figurée de cette chambre qui est significative pour nous. C’est dans la chambre haute qu’Élisée, après avoir fermé la porte sur lui seul, supplia l’Éternel pour la résurrection du fils de la Sunamite (2 Rois 4). Pierre veut aussi être seul pour prier, lors de la résurrection de Dorcas (Actes 9:40). Le Seigneur lui-même rechercha cet isolement pour ressusciter la fille de Jaïrus (Luc 8:54). Cette chambre était tout indiquée aux disciples pour y habiter et persévérer dans la prière, car ils sentaient leur isolement au milieu de la ville coupable, meurtrière des prophètes et de son Roi. Ils se souvenaient des exhortations du Seigneur à la prière, en vue de son départ. Jean 14:13, 14; 15:7, 16; 16:23, 24, 26; c’était là leur unique ressource, celle du croyant dans tous les temps et toutes ses circonstances. C’est pourquoi la prière est si importante; le Seigneur écoute celle des petits enfants comme celle des grandes personnes. La position des disciples était tout à fait spéciale. Selon la promesse du Seigneur, ils attendaient à Jérusalem la venue du Saint Esprit, en persévérant dans la prière avec les femmes, parmi lesquelles se trouvait la mère du Seigneur; elle s’unissait de cœur aux prières des disciples. L’Esprit de Dieu a soin de mentionner ce fait pour montrer combien grande est l’erreur de ceux qui s’adressent à elle sous le titre de Vierge Marie, afin qu’elle intercède pour eux auprès de son Fils. Malgré le grand honneur qu’elle eut de communiquer l’humanité au Fils de Dieu, c’était par nature une pécheresse, sauvée par l’œuvre de la croix, dépendante de Dieu, comme un autre disciple. Les frères de Jésus étaient devenus croyants depuis qu’il était dit d’eux qu’ils «ne croyaient pas en lui» (Jean 7:5).

 

Remplacement de Judas

(v. 15-26). — Pendant les jours qui s’écoulèrent entre l’ascension du Seigneur et la descente du Saint Esprit, Pierre se leva au milieu des disciples, réunis au nombre d’environ cent vingt, et leur démontra que ce qui était arrivé à Judas marquait l’accomplissement des Écritures, comme l’Esprit Saint l’avait annoncé par la bouche de David. Il rappelle que l’argent rapporté par Judas aux chefs des Juifs, lorsqu’il vit Jésus condamné, avait servi à acheter le champ sur lequel le traître s’était ôté la vie et appelé Aceldama ou champ du sang. Il cite un passage du Psaume 69:26, relatif à ce lieu-là: «Que sa demeure soit déserte, et qu’il n’y ait personne qui y habite» et un autre (Psaume 109:8) indiquant que Judas devait être remplacé: «Qu’un autre prenne sa charge de surveillant». Avec l’autorité de cette écriture, Pierre dit: «Il faut donc que d’entre les hommes qui se sont rassemblés avec nous pendant tout le temps que le Seigneur Jésus entrait et sortait au milieu de nous, en commençant depuis le baptême de Jean, jusqu’au jour auquel il a été élevé au ciel d’avec nous, quelqu’un d’entre eux soit témoin avec nous de sa résurrection» (v. 21, 22). Nous voyons de nouveau l’importance de la résurrection dans le témoignage que les apôtres avaient à rendre du Seigneur. Remarquons aussi, dans ce discours de Pierre, que c’est la Parole écrite qui dirige les croyants. Le Seigneur avait ouvert l’intelligence des disciples pour qu’ils comprissent les Écritures (Luc 24:45), en sorte qu’ils n’avaient pas besoin d’une autre direction pour remplacer Judas. Aujourd’hui la révélation de Dieu, tout à fait complète, contient tout ce qui est nécessaire au croyant pour le guider dans sa marche et l’instruire à tous égards. Tout enseignement qui n’est pas en accord avec les Écritures ou qui provient d’une autre source, de prétendues révélations de l’Esprit ou des esprits, est faux. L’Esprit de Dieu dirige au moyen de la Parole écrite.

Les apôtres mirent deux disciples sur les rangs, «Joseph, appelé Barsabbas, qui était surnommé Juste, et Matthias. Et priant, ils dirent: Toi, Seigneur, qui connais les cœurs de tous, montre lequel de ces deux tu as choisi, afin qu’il reçoive en partage ce service et cet apostolat, duquel Judas est déchu pour s’en aller en son propre lieu» (v. 24, 25). Il importait d’avoir la direction de Dieu pour choisir cet apôtre. On voit le Seigneur passer la nuit en prières avant d’appeler ses disciples (Luc 6:12-16). Les apôtres, dès le début, font usage de la Parole et de la prière, ces précieuses ressources encore à notre disposition jusqu’à la venue du Seigneur. Si nous en faisons usage, nous serons gardés d’agir d’après notre propre volonté et de tout ce que Satan emploie pour nous nuire et nous empêcher d’honorer le Seigneur par une marche d’obéissance.

Les apôtres jetèrent le sort sur ces deux disciples et le Seigneur le fit tomber sur Matthias. Peut-être auraient-ils choisi Joseph, puisqu’ils le nomment en premier lieu.

Nous n’avons plus besoin d’employer le sort, coutume juive, parce que la Parole de Dieu est complète et que le Saint Esprit dirige le croyant avec intelligence pour qu’il se conforme aux Écritures et en faisant usage de la prière.