2 Thessaloniciens

Chapitre 1er

V. 1-5

L’apôtre dit au verset 3: «Nous devons toujours rendre grâces à Dieu pour vous, frères, comme il est juste, parce que votre foi augmente beaucoup et que l’amour de chacun de vous tous, l’un pour l’autre, abonde».

Ces actions de grâces, semble-t-il, se rapprochent beaucoup de celles de la première Épître; elles en diffèrent cependant, et nous font constater tout d’abord un progrès réel chez les Thessaloniciens. Dans la première Épître (3:10), l’apôtre avait désiré «suppléer à ce qui manquait à leur foi» qui avait alors quelque chose de défectueux; mais maintenant «leur foi augmentait beaucoup». Dans la première Épître, l’apôtre les exhortait à «abonder et à surabonder en amour les uns envers les autres» (3:12); il pouvait dire ici: «L’amour de chacun de vous tous, l’un pour l’autre, abonde». Ses exhortations avaient donc produit leur fruit et les Thessaloniciens comprenaient et réalisaient ce que l’Esprit de Dieu avait voulu leur faire entendre.

Cependant, au milieu de ces progrès réels, une petite fissure, si j’ose m’exprimer ainsi, s’était produite dans leur espérance. Paul ne leur dit plus, comme dans la première Épître: «Nous souvenant de votre patience d’espérance» (1:3), mais: «nous nous glorifions de vous, dans les Assemblées de Dieu, au sujet de votre patience» (2 Thess. 1:4). Il leur manquait une chose dont on s’apercevait à peine, car leur patience dans l’épreuve était encore en voie d’accroissement. Ils étaient bien loin, nous venons de le voir, d’abandonner leur premier amour, comme l’Église d’Éphèse, au chap. 2 de l’Apocalypse; mais Satan qui avait essayé jadis, sans y réussir, de leur faire perdre leur foi (1 Thess. 3:5), changeait maintenant de tactique et cherchait, par la tribulation, à ébranler, pour la leur ravir ensuite, l’espérance qui les avait si merveilleusement soutenus jusqu’ici.

Au verset 5 du chap. 3, l’apôtre leur dit: «Que le Seigneur incline vos cœurs à l’amour de Dieu et à la patience du Christ». Il ne dit pas: «à la patience», car ils l’avaient, mais «à la patience du Christ», car il veut ramener leur amour et leur espérance à leur centre et à leur objet. En même temps qu’il rattache leur espérance à Christ, il le leur présente, Lui, dans ce passage, comme le modèle parfait de la patience. C’est à quoi aussi nous sommes appelés, nous chrétiens, dans ces jours fâcheux du déclin, où tout semble crouler autour de nous. «Parce que tu as gardé la parole de ma patience», dit le Seigneur à Philadelphie. Quand notre cœur est rempli de la «patience du Christ», nous pouvons traverser, sans en être ébranlés, les tribulations actuelles, sachant que le moment n’est pas éloigné où, par la venue de notre Sauveur bien-aimé, nous serons gardés «de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière» (Apoc. 3:10). Dans notre Épître, les Thessaloniciens étaient en danger de perdre leur espérance au milieu de la tribulation, en danger de regarder, comme l’apôtre Pierre, les flots irrités prêts à les engloutir, au lieu de fixer leurs yeux sur Jésus seul.

En effet, ces jeunes croyants traversaient, dans ce moment-là, une persécution sans précédent, suscitée par Satan pour leur ravir l’attente du Seigneur. Il cherchait à leur persuader que, s’ils souffraient pareillement, c’était parce que le jour du Fils de l’homme, le jour de la grande tribulation, suivie du jugement final, était déjà arrivé. Or, si ce jour «était là», leur espérance de la venue du Seigneur pour les en délivrer, était une illusion à laquelle ils devaient renoncer.

Mais, bien loin d’être un jugement de Dieu sur eux, cette persécution était une épreuve de leur foi qui devait être «trouvée à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ» (1 Pierre 1:7). De plus, Dieu enregistrait leurs souffrances, car il n’oublie rien de ce que les hommes ont fait aux siens, soit en bien, soit en mal. Un jour arrivera, en effet, où les peines que les fidèles ont subies de la part du monde seront une démonstration que le jugement de Dieu sur les hommes est juste. Quand le Seigneur apparaîtra, leur attitude à l’égard des enfants de Dieu sera manifestée comme n’étant, au fond, qu’hostilité contre Christ lui-même. Le monde s’en doute à peine: il considère comme chose légère, ses calomnies, sa malveillance au sujet de la conduite des enfants de Dieu. Les accusations des hommes sont, hélas! trop souvent justifiées; cependant, loin de provenir chez eux d’une soif de justice et de sainteté, ou de zèle pour le bien, elles n’ont au fond d’autre origine que la haine qui les a portés jadis à crucifier le Fils de Dieu. Mais le jour viendra où les secrets des cœurs seront mis à nu et où il sera démontré que ni Satan, ni le monde, n’avaient le droit de condamner ceux que Dieu justifie. S’ils doivent endurer de la part de Dieu des peines comme discipline ici-bas (et cela, à combien juste titre!) il arrivera un moment où, en face de tous leurs adversaires, il sera dit, non pas: «Qu’ont-ils fait?» mais: «Qu’est-ce que Dieu a fait?» (Nomb. 23:23).

L’apôtre ajoute: Vos tribulations sont une démonstration du juste jugement de Dieu «pour que vous soyez estimés dignes du royaume de Dieu pour lequel aussi vous souffrez». Ces mots «estimés dignes» se rencontrent encore dans trois passages:

Luc 20:35 met en contraste «les fils de ce siècle» avec ceux qui sont «estimés dignes d’avoir part au siècle futur et à la résurrection d’entre les morts». En Luc 21:36, les disciples sont exhortés à veiller et à prier en tout temps, afin d’être estimés dignes «d’échapper au jugement et de se tenir devant le Fils de l’homme». En Actes 5:41, les apôtres se retirent de devant le sanhédrin, «se réjouissant d’avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Christ». Les pensées exprimées dans ces trois passages le sont aussi dans le nôtre. Les Thessaloniciens traversaient la tribulation pour le nom de Christ, et par cela même étaient estimés dignes d’échapper au jugement et d’avoir part au royaume de Dieu. Souffrir pour Christ est une dignité que Dieu nous confère en faisant de nous les compagnons d’un Jésus rejeté. Estimons-nous la souffrance avec Lui comme un grand sujet de joie? Savons-nous que la croix est le chemin qui nous amène dans la même gloire que Lui? Désirons-nous ardemment, comme l’apôtre Paul, connaître la communion de ses souffrances, afin de parvenir à la résurrection d’entre les morts, dans laquelle notre Seigneur nous a devancés? (Phil. 3:10, 11).

Nous n’insistons pas ici sur les souffrances traversées comme châtiment ou comme discipline, car il ne peut être dit d’elles que nous soyons estimés dignes de les endurer. Cependant nous ne devons pas oublier que, chez le croyant, une certaine discipline est toujours inséparable de l’épreuve de la foi. Les hommes de Dieu les plus éminents, n’étant autre chose que des êtres faibles et imparfaits, nous en offrent constamment l’exemple. L’apôtre Paul «mourait chaque jour»: la mort opérait en lui afin que la vie pût opérer dans ses chers Corinthiens. Il lui fallait un ange de Satan pour le souffleter, afin que la vertu de Christ se manifestât pleinement dans son infirmité. L’apôtre Pierre en étant «conduit où il ne voulait pas», pouvait glorifier Dieu dans sa mort (Jean 21:18).

Cette même vérité ressort de l’histoire prophétique du Résidu d’Israël. Ces fidèles traverseront la grande tribulation comme discipline, pour être amenés à la repentance nationale, mais ils l’aborderont aussi avec intégrité de cœur, dans une marche sainte, et dans la soumission à la loi de l’Éternel (voyez Ps. 1), en sorte que l’Esprit de Dieu leur rendra témoignage qu’ils sont irréprochables et dignes de suivre l’Agneau où qu’il aille (Apoc. 14:4, 5).

Il doit en être de même pour nous. Ne nous contentons pas de voir, dans la réprobation du monde, une discipline préventive ou un châtiment pour l’inconséquence de notre marche, ce que, dans une certaine mesure, les afflictions seront toujours, mais soyons heureux d’être estimés dignes de souffrir injustement pour l’Évangile, pour le nom de Christ, et pour son témoignage. Alors aussi nous serons estimés dignes du royaume de Dieu pour lequel nous aurons souffert. Ah! combien peu nous connaissons ce que sont les souffrances pour la justice et pour le Seigneur, ce que c’est que d’être estimés dignes d’avoir part avec Lui!

Et, de fait, Lui seul a été estimé digne d’une gloire bien plus excellente que celle du plus saint d’entre les hommes pécheurs (Héb. 3:3); Lui seul a été estimé digne d’accomplir tous les conseils de Dieu et de mener à bonne fin toutes Ses voies pour établir son royaume (Apoc. 5:4, 9); Lui seul n’a jamais eu besoin, comme nous, d’être formé à l’image de Dieu par la discipline; Lui seul a été éprouvé sept fois, sans qu’il sortît du creuset autre chose qu’un or absolument pur de tout alliage. Aussi, quand sa grâce nous aura façonnés pour nous rendre dignes de sa gloire et de son royaume, le proclamerons-nous seul digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et bénédiction!

 

V. 5-10

Il est important de faire ressortir un point de contact entre la première et la seconde Épître aux Thessaloniciens. Bien que la première nous parle tout spécialement de la venue du Seigneur pour enlever son Église, elle ne manque pourtant pas à la fin d’établir le contraste entre cette espérance et le jour du Seigneur. Après avoir montré au chap. 4 que Jésus, quand il apparaîtra, amènera avec Lui les saints endormis, l’apôtre aborde, dans le chap. 5, le jour du Seigneur, le distinguant absolument de la venue du Sauveur pour prendre ses rachetés auprès de Lui. Dans ce chap. 5, le jour a un seul caractère: Le Seigneur y exercera son jugement sur le monde; une ruine subite viendra sur les hommes quand ils diront: «Paix et sûreté», et ils n’auront plus aucun moyen d’échapper à cette calamité, tandis que les chrétiens, étant actuellement fils de la lumière et fils du jour, ne pourront être atteints par lui.

La seconde Épître continue, pour ainsi dire, le sujet de ce chap. 5, mais elle en diffère en ce que le jour du Seigneur y a deux caractères au lieu d’un seul. Le premier de ces caractères (correspondant à 1 Thess. 5) est le jugement qui s’abattra sur le monde à la Révélation de Jésus Christ; le second est la Révélation de Sa gloire dans ses rachetés. Cette gloire sera, sans doute, Sa propre gloire, «la gloire de Sa force», mais «Il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru». Ceux qui ont mis leur confiance dans le Seigneur Jésus, hériteront de cette gloire avec Lui, mais, bien plus encore, ils en seront les porteurs. Leur position dans la gloire manifestera devant tous les yeux la gloire de Christ Lui-même. Nous en jouirons sans doute avec Lui, mais nous disons que ce passage nous apprend une chose infiniment plus merveilleuse que notre propre gloire, nous y apprenons que le Seigneur Jésus fera de nous, quand Il apparaîtra, les pierres précieuses qui seront le resplendissement de sa glorieuse couronne, et qui refléteront partout, non ce que nous serons, mais ce qu’Il est Lui-même. C’est Lui qui sera glorifié, Lui qui sera admiré dans les siens, au jour de son Apparition.

La Parole nous entretient ici de cette pensée d’une manière toute particulière. Ce chapitre, lu à la lumière de la gloire de Christ, gloire dont nous ferons partie, nous fournit une édification qu’il ne pourrait jamais nous donner si nous n’avions en vue que nos bénédictions futures. Et même les jugements seront pour nous un sujet d’édification, car la gloire de Christ y sera manifestée.

Un autre point me frappe dans ces versets. Les récits prophétiques de l’Ancien Testament font mention, soit de la «détresse de Jacob» à travers laquelle passera le Résidu fidèle de Juda, soit de la «grande tribulation» qui atteindra aussi le monde entier. Or les chrétiens seront gardés loin de ce lieu et de cette heure. Cependant, comme nous le voyons ici (v. 4-6), il faut qu’ils traversent pendant leur carrière des persécutions et des tribulations. C’était aussi ce que le Seigneur annonçait à ses disciples: «Vous aurez de la tribulation dans le monde» (Jean 16:33). Cette tribulation peut être permise en vue de nous restaurer comme nous le voyons dans l’épître à l’Assemblée de Smyrne (Apoc. 2:9). Smyrne s’était confiée dans sa richesse, mais en un temps où elle était prête à s’établir confortablement sur la terre, le Seigneur permet la tribulation pour la ramener à Lui. Ce n’est pas proprement le cas ici. Sans doute le Seigneur voulait aussi enseigner aux Thessaloniciens, par cette épreuve, qu’ils étaient en danger de perdre quelque chose de leurs privilèges chrétiens, mais la tribulation qu’ils traversaient était avant tout un effort de Satan contre le témoignage de Christ et contre l’espérance des croyants en Sa venue. Il s’attaquait à leur espérance, comme nous l’avons vu, après avoir cherché précédemment à ébranler leur foi. Grâce à Dieu, les Thessaloniciens sont prémunis contre cette ruse de l’Ennemi qui tendait au naufrage de leur espérance. L’apôtre les encourage en leur montrant que, s’ils traversaient la tribulation, elle était le chemin de la gloire du Royaume.

Et maintenant, posons-nous cette question sérieuse: Souffrons-nous pour le royaume de Dieu? Ignorons-nous peut-être ce que c’est que d’endurer de la part du monde des souffrances pour la justice? Notre témoignage est-il accepté ou rejeté du monde? Est-il en mauvaise ou en bonne odeur devant Dieu? Remarquez que l’une de ces choses exclut l’autre. Quand le monde accepte notre témoignage, il nous appelle de «bons chrétiens». C’est ainsi qu’il appelle toujours les chrétiens qui abandonnent leur position de sainteté pour marcher plus ou moins avec lui. Quand le monde rejette notre témoignage, il nous met au rebut comme des balayures. Plus nous sommes fidèles, plus il nous hait. Je ne parle pas de ses critiques; elles ne peuvent manquer, si nous donnons prise, par nos inconséquences, aux ennemis de Christ; mais enfin, malgré nos manquements multiples, notre témoignage est-il tel que le monde soit obligé de reconnaître, bon gré, mal gré, que nos motifs, nos joies, notre activité, lui sont étrangers? Ou bien notre vie chrétienne oblige-t-elle Dieu Lui-même à nous dire: Si je te donne la gloire, ce n’est pas que je t’estime digne de mon Royaume à cause de ta fidélité?

Notre bien-aimé Sauveur n’a pas trouvé autre chose dans ce monde qu’une haine imméritée. Sans doute Dieu pourvut pendant son ministère à ce qu’il pût «boire du torrent par le chemin» pour le rafraîchir dans son pénible voyage. Une Samaritaine l’a reconnu comme le Christ, une Marie s’est tenue à ses pieds pour l’écouter, le prier ou l’adorer. Hormis de rares occasions, alors qu’auprès du Père tout était paix et «joie accomplie», ici-bas tout était souffrance pour Lui. Les hommes l’ont-ils jamais vu rire? Le rire ne pouvait trouver place sur ce visage plus défait que celui d’aucun homme. Le rire lui était entièrement étranger. Le monde aime à rire et nous nous associons aisément à sa gaieté, car celui qui rit oublie un moment les soucis et les fardeaux de la vie; Jésus ne les oubliait jamais. Est-ce qu’on rit quand on porte constamment sa croix? Mais peut-être Jésus était-il d’une sévérité inaccessible? Au contraire, il était accessible au faible enfant comme au plus déshonoré, au plus souillé, au plus humilié des pécheurs; sa face d’homme de douleurs avait autant de sourires que de larmes; car les uns comme les autres étaient le fruit de la grâce. «La grâce est répandue sur tes lèvres», dit le Psalmiste, mais cette grâce était inséparable de la vérité et de la justice, de l’indignation contre le mal et de la pleine manifestation du cœur de l’homme pécheur. Elle n’était pas l’amabilité qui cherche à plaire aux hommes, mais l’amour qui cherche à les gagner, à les délivrer de leur état de misère et d’abjection pour leur faire connaître le salut et le pardon, la paix et la joie; elle était l’amour dans sa plénitude, joint à la douleur sur l’état auquel le péché avait réduit les hommes. Une compassion infinie remplissait le cœur humain et divin de Jésus. Il était venu au monde pour en apporter les preuves. Il pleurait en voyant les ailes sombres de la mort continuellement étendues sur la race déchue; il pleurait sur Jérusalem vouée à la destruction et à un supplice sans précédent, pour n’avoir pas voulu écouter les appels pressants de sa tendresse. Oui, il était aussi entièrement étranger au rire qu’il était coutumier des pleurs et du sourire. Nous devons, si nous marchons à sa suite, éprouver cela: délivrés du péché, aiguillon de la mort, nous sentirons le poids terrible qui pèse sur les hommes, la puissance d’un Ennemi sans pitié qui les opprime, après les avoir réduits en esclavage, et nous leur ouvrirons la porte de l’Amour. C’est l’Évangile. Le résultat sera, qu’au lieu de végéter dans notre égoïsme et notre sécheresse de cœur, l’amour de Christ, dont nous avons été nous-mêmes les objets, nous pressera, comme il étreignait l’apôtre, et nous fera supplier les hommes d’être réconciliés avec Dieu.

Satan sait beaucoup de choses; il croit diriger les événements; il en connaît les conséquences immédiates; il redoute la venue du Seigneur et se hâte de pousser les âmes dans l’abîme avant qu’elles aient pu recevoir l’Évangile; sa haine ne se ralentit pas; mais il ne peut douter d’être précipité à la fin dans l’étang de feu. C’est ce que ses anges, les démons, savaient bien, quand ils demandaient à n’être pas «tourmentés avant le temps».

Dieu retient encore les derniers événements en vue de son témoignage. Ce témoignage dont les chrétiens sont les porteurs est accompagné de souffrances, qui sont appelées ici: «les tribulations que vous supportez»; mais il aura bientôt pris fin, et nous serons dans le repos. «Si du moins», dit l’apôtre, «c’est une chose juste devant Dieu que de rendre la tribulation à ceux qui vous font subir la tribulation; et que de vous donner, à vous qui subissez la tribulation, du repos avec nous dans la Révélation du Seigneur Jésus du ciel» (v. 6, 7). Ce repos, nous ne l’aurons pas lors de la Révélation du Seigneur, mais dans cette Révélation. Cela veut dire que nous le posséderons déjà quand le Seigneur sera révélé, car sa Venue nous y aura introduits avant le jugement. Mais il dit: «le repos dans sa Révélation». Dans le moment même où tout sera bouleversé sur la terre, où les hommes tomberont sous les coups du jugement, révélé et exécuté en flammes de feu par les anges de Sa puissance, les saints seront dans le repos parfait. Toute l’activité déployée au milieu du jugement les trouvera dans le repos glorieux. De même, au milieu des éclairs, des voix et des tonnerres qui sortent du trône en Apoc. 4:5, l’on voit les saints glorifiés occupés, dans un parfait repos, à adorer Celui qui est au siècle des siècles.

Le Seigneur Jésus vient pour nous introduire dans ce repos. Il vient peut-être ce soir. Y a-t-il parmi nous quelqu’un qui ne l’attende pas? Plus tard notre responsabilité sera mise en lumière devant le tribunal de Christ, où chacun recevra selon ce qu’il a fait dans le corps, soit bien, soit mal; mais, quand il viendra en grâce, comme Étoile du matin, nous serons introduits dans le plein repos définitif qui ne sera pas même troublé par l’exécution du jugement. Nous y serons, au milieu des bouleversements de «l’heure de l’épreuve». C’est ce que nous attendons aujourd’hui, où le Seigneur peut à chaque instant faire entendre la voix de commandement et où tous les saints seront enlevés sur les nuées, en l’air, pour être toujours avec Lui.

 

V. 6-12

Ceux qui ont fait subir la tribulation aux enfants de Dieu devront porter tout le poids de la tribulation finale. N’oublions pas, en effet, que notre Dieu est le Dieu des Rétributions: c’est par cette vérité que se termine toute la prophétie de Jérémie (Jér. 51:56). Les caractères de Dieu sont infinis dans leur diversité, aussi comment prétendre les compter? Nous le connaissons comme le Dieu de lumière, le Dieu d’amour, le Dieu saint, le Dieu juste, mais nous insistons ici sur le caractère, si important à maintenir dans les jours que nous traversons, que le Dieu juste est un Dieu de Rétributions. Il est frappant de voir combien de fois cette vérité nous est présentée par les prophètes. Les hommes s’en préoccupent aussi peu que possible. Pour atteindre leurs fins ils emploient la violence, l’injustice consciente, la cruauté, l’oppression, la ruse, l’hypocrisie, le mensonge, tous les artifices de Satan. Dieu dans le ciel leur paraît indifférent à leurs actes, quand eux-mêmes ne sont pas assez insensés pour l’invoquer comme complice de leurs iniquités, en criant: «Dieu est avec nous!». Et cependant ses yeux se promènent sur toute la terre; il voit chaque infraction à la justice, à l’équité, il constate l’anarchie au lieu de l’ordre, le tort fait aux êtres sans défense, la férocité, la dureté envers le prochain, le cynisme sans retenue, la basse corruption, l’absence de cette pitié que l’on rencontre même chez des êtres dépourvus d’intelligence. Et Dieu se tait! L’homme oublie ses méfaits, mais, dans le gouvernement divin, un moment arrive (des centaines d’années parfois après que l’acte, fût-il même isolé, s’est produit) où le jugement rétributif s’abat sur les individus, les familles, sur les rois ou les nations coupables, comme Moab envers Édom, comme la maison de Saül, alors qu’en exterminant les Gabaonites elle pensait servir Dieu!

Mais n’oublions pas non plus ce que ce passage nous apprend: Le Dieu des Rétributions est aussi le Dieu Rémunérateur. Il n’oublie pas plus un verre d’eau froide donné à l’un de ces petits, qu’il n’oublie la haine avec laquelle les hommes qu’ils suppliaient les ont repoussés. Il est aussi juste devant Dieu, de donner du repos à ceux qui subissent la tribulation, que de rendre la tribulation à ceux qui la font subir. Cette Rémunération est générale. Les chrétiens qui marchent fidèlement dans le monde peuvent s’attendre à n’y trouver, comme les Thessaloniciens, que de la souffrance, mais avec la certitude de la Rémunération. Énoch croyait que Dieu est le Rémunérateur de ceux qui le recherchent, Moise regardait à la Rémunération (Héb. 11:6, 26). Il arrivera donc un moment où toutes les souffrances des croyants seront rémunérées dans la gloire. Je dis: seront rémunérées, parce que les hommes de foi des temps passés attendent encore leur récompense. Des siècles se sont écoulés depuis que ces Thessaloniciens, nos frères, ont souffert pour l’Évangile. Le moment arrivera où Dieu rémunérera leur fidélité, les ayant estimés dignes du Royaume, pour lequel ils ont souffert. Ils ont déjà trouvé leur place dans le ciel (nous, les vivants, nous ne l’avons encore qu’en espérance, par la foi et par l’Esprit), mais ils n’apparaîtront qu’avec nous, lors de la manifestation du Seigneur de gloire, après que nous aurons été ressuscités et transmués, ensemble avec eux, à la venue du Sauveur. Les deux domaines du Royaume, la sphère céleste et la sphère terrestre, nous appartiendront pour toujours avec le Seigneur Jésus, car il veut partager ce qu’il possède avec tous les saints glorifiés.

C’est pourquoi, comme nous l’avons dit, la venue du Seigneur n’est pas le seul événement sur lequel se fixe notre espérance; nous attendons aussi Son apparition. Alors il fera «asseoir les siens avec Lui, sur son trône». Ne nous attachons donc pas seulement à la première, mais aussi à la seconde Épître aux Thessaloniciens, car elle est liée à la gloire de Christ, et cette dernière est liée à la Rémunération et aux couronnes.

L’apôtre dit à Timothée: «J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi; désormais m’est réservée la couronne de justice que le Seigneur, juste Juge, me donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui aiment son apparition» (2 Tim. 4:7). À ce sujet je me demande si, au moment de dépouiller notre tente pour aller auprès du Seigneur, nous pourrions dire comme l’apôtre: «J’ai combattu le bon combat»; j’ai rencontré et vaincu, pendant ma vie chrétienne, les puissances spirituelles de méchanceté qui voulaient m’interdire de prendre possession de mon héritage céleste ou qui cherchent à empêcher les hommes de se tourner vers le Seigneur. Nous avons, en effet, à livrer un combat continuel pour nous-mêmes, pour les hommes, ou encore pour nos frères — pour ceux qui, comme Lot, sont captifs de l’Ennemi ou qui ont besoin d’être maintenus dans le chemin du témoignage. Avons-nous combattu, comme Paul dès sa conversion? Avouons avec une profonde humiliation que nous avons peu lutté pour la cause de notre Maître!

Mais encore, avons-nous, comme Paul, «achevé la course», persévéré jusqu’au bout dans ce premier élan de la foi qui nous avait portés en avant pour saisir le but proposé? L’apôtre savait, au moment où le Seigneur allait le rappeler à Lui, qu’il touchait déjà, comme de la main, le but pour le saisir. Pouvons-nous parler de même? Nous avons, sans doute, fait quelquefois l’heureuse expérience de jours où nous ne tenions pas compte des obstacles pour atteindre le but; mais, dans les intervalles, combien de temps d’arrêt et de lassitude, occasionnés par quelque difficulté que notre chair jugeait insurmontable, et que nous avons préféré ne pas aborder, parce que pour la surmonter il aurait fallu un effort de foi, comme celui de Jonathan devant le Botsets et le Séné des Philistins! La Parole place devant nos yeux ces grands exemples de fidélité pour que nous nous demandions: As-tu combattu de même, et, de même, achevé la course?

Paul dit encore: «J’ai gardé la foi». Est-ce bien le caractère des enfants de Dieu de nos jours? La foi, cet ensemble de la doctrine chrétienne, contenue dans les Saintes Écritures, nous est confiée comme un dépôt que nous devons garder précieusement. Paul l’avait gardée. Oh! puissions-nous, dans ce siècle d’abandon de la Parole de Dieu qui inaugure l’apostasie finale, être au moins d’entre les quelques-uns qui peuvent dire avec l’apôtre: «J’ai gardé la foi». Mais, hélas! en cela aussi l’exemple de ce fidèle serviteur du Seigneur est fait pour couvrir de confusion les chrétiens d’aujourd’hui.

Cependant il nous reste une promesse consolante: «la couronne de justice» que le Seigneur donnera, non seulement à l’apôtre, mais «à tous ceux qui aiment son apparition». Si, quant au combat, à la course et à la vérité chrétienne, nous sommes restés en arrière de ce cher serviteur de Dieu, puissions-nous dire au moins que nous aimons son apparition! Il peut nous arriver de connaître la venue (Parousie) du Seigneur, et de la prêcher tout en montrant peu de fidélité dans notre marche, parce que nos cœurs rusés se disent que notre responsabilité ne sera pas mise en question dans ce moment-là, mais il n’en peut être de même pour son apparition (Épiphanie); c’est alors que sera révélé publiquement ce que nous avons été pour Christ dans notre vie ici-bas. Aimer son apparition, c’est réaliser journellement que nous serons manifestés dans la pleine lumière de la présence de Dieu, devant le tribunal de Christ, car toute la question de notre responsabilité chrétienne se rattache à son apparition. Or Paul n’attendait pas ce moment pour être manifesté; il disait: «Nous avons été manifestés à Dieu, et j’espère aussi que nous avons été manifestés dans vos consciences» (2 Cor. 5:11).

Que Dieu nous donne de pouvoir parler ainsi en toute vérité. Si nous avons manqué, humilions-nous, et nous avons lieu de le faire chaque jour, mais soyons remplis du désir d’être transformés à l’image de Christ et de lui être conformes quand il apparaîtra pour être glorifié dans ses saints et être rendu admirable dans tous ceux qui auront cru.

«La Révélation du Seigneur Jésus» au v. 7, est sa Révélation en gloire; mais il y en a eu une première en grâce. Le Fils de Dieu est descendu dans ce monde en grâce pour révéler le Père. Il vient, comme petit enfant dans la crèche; et devant les bergers qui gardent leurs troupeaux le chœur des anges célèbre la gloire de sa grâce et le bon plaisir de Dieu dans les hommes. Il se présente au baptême de Jean; le ciel s’ouvre sur Lui et l’Esprit de Dieu descend en grâce comme une colombe, sur cet homme. Tout son ministère est compris dans cette parole: «grâce sur grâce». Il meurt sur la croix, et dans le lieu même où le jugement l’atteint, la grâce est révélée dans sa plénitude. Il ressuscite, monte au ciel, nous y prépare une place, et intercède pour nous — tout cela n’est pas autre chose que la grâce. C’est en grâce qu’il revient du ciel «comme Sauveur», comme «Étoile resplendissante du matin», afin de nous introduire dans la maison du Père. Nous vivons dans le temps de cette Révélation de la grâce qui sera terminée par Sa venue. Alors commencera pour nous le repos éternel de l’amour. C’est le sujet de la première Épître aux Thessaloniciens: Il vient nous prendre, et «nous serons toujours avec le Seigneur» (1 Thess. 4:18). La seconde Épître ne nous présente pas Sa Révélation en grâce, mais Sa Révélation en gloire, Révélation qui a son point de départ dans le ciel, et non sur la terre comme celle de la grâce. C’est «la Révélation du Seigneur Jésus du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu». Les anges de sa puissance seront ses instruments pour exercer les jugements sur la terre en vue d’y établir son Royaume. Sa révélation en grâce aboutit et se termine dans son Royaume céleste où nous sommes déjà transportés par la foi, avant d’entrer en possession de notre héritage; sa Révélation en gloire a pour conséquence l’établissement de son Royaume terrestre, dans lequel les saints célestes auront part avec Lui. Mais il faut auparavant que «la vengeance soit exercée» contre deux classes d’hommes (v. 8): D’abord «contre ceux qui ne connaissent pas Dieu». Ce sont les nations païennes qui, tout en ayant, par la création, la révélation de «la puissance éternelle de Dieu et de sa divinité», auraient dû le reconnaître et le glorifier dans ses ouvrages, en sorte qu’elles sont «inexcusables» (Rom. 1:19, 20). Ensuite «contre ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus Christ». Ils représentent la profession chrétienne sans la vie.

«Obéir à l’Évangile» est un terme qui ne s’emploie guère dans l’évangélisation actuelle. Cette dernière oublie souvent que l’Évangile est composé de deux éléments. Le premier élément est le jugement absolu de Dieu sur l’homme, vérité que nous rencontrons à chaque pas dans le Nouveau Testament. C’est pourquoi l’apôtre dit que «Dieu jugera par Jésus Christ les secrets des hommes, selon son Évangile» (Rom. 2:16). Sans doute l’Évangile est la bonne nouvelle de la grâce de Dieu, mais basée sur le fait que l’homme est complètement perdu, condamné sans ressource, séparé de Dieu par le péché, car il n’y en a «pas un qui fasse le bien, non, pas même un seul». Reconnaître ces choses, c’est «obéir à l’Évangile». Il faut que le pécheur se soumette à cette sentence, prononcée sur l’homme par la parole de Dieu (1 Pierre 4:17). C’est «l’obéissance de la foi» (Rom. 1:5), car obéir à l’Évangile est inséparable de la foi. Jamais, sans la foi, l’homme ne se croira entièrement perdu, et n’acceptera la sentence qu’il n’y a point de bien en lui. Tous ses actes religieux manifestent cette incrédulité. Les hommes, absolument ignorants d’eux-mêmes, veulent mériter quelque chose de Dieu. Plusieurs haïssent l’Évangile de Christ, mais ceux qui ont quelque conscience cherchent à s’améliorer pour se mettre en règle avec Dieu. Faire cela est aussi bien désobéir à l’Évangile que d’être un ennemi avoué de la personne de Christ.

Ici, nous rencontrons le second élément de l’Évangile. Dieu est venu chercher et sauver, non des justes, mais ce qui est perdu. C’est la grâce, présentée aux âmes, en même temps que leur état de perdition. «Obéir à l’Évangile» est donc reconnaître cet état en la présence de Dieu et accepter la bonne nouvelle de la grâce, «l’Évangile de notre Seigneur Jésus Christ». Au moment où le Seigneur paraîtra dans le ciel avec les anges de sa puissance, tous les hommes qui se trouveront dans cet état de désobéissance — chose terrible — subiront «le châtiment d’une destruction éternelle de devant la présence du Seigneur et de devant la gloire de sa force» (v. 9). La destruction éternelle n’est pas, comme certains hommes le pensent et comme de faux docteurs l’annoncent pour rassurer les pécheurs, l’annihilation du méchant. Une ville détruite n’est pas annihilée et contient toujours les matériaux de sa ruine. Ceux qui appartiennent à la profession chrétienne sans la foi subiront une destruction éternelle loin de la présence du Seigneur, dans les ténèbres du dehors et dans une misère sans nom. Ils comprendront alors qu’ils ont manqué une occasion qui ne se retrouvera jamais. La désolation est bien le mot qui exprime ce qu’est la destruction. Les pleurs du désespoir jaillissent des yeux des réprouvés; ils désirent obtenir un soulagement qui ne viendra jamais; dans leur rage impuissante ils grincent des dents contre Satan qui les a conduits à leur perte éternelle et ils n’ont, pour s’en repaître, que la corruption qu’ils ont aimée, qu’ils détesteront, mais trop tard, et qui restera éternellement attachée à eux comme le ver l’est à la pourriture du cadavre.

Effrayante perspective! mais, quand il s’agit des rachetés, quel contraste! Le Seigneur «viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru».

Sa révélation en gloire a deux faces: d’un côté il sera glorifié par le jugement, de l’autre glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru. Admiré! Aux yeux de l’Univers nous serons personnellement le moyen de rendre admirable dans ce jour-là Celui en qui nous avons cru et pour qui nous avons souffert. La gloire de Jésus qui nous a sauvés, nous ses ennemis, qui nous a donné la vie éternelle, ressortira par nous quand il nous aura introduits dans la gloire avec Lui. Quand, dans «la régénération», le monde contemplera le Seigneur de gloire, il portera les yeux sur la Nouvelle Jérusalem, sur l’Assemblée dont il est dit: Elle descend «du ciel d’auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu» (Apoc. 21:10). Cette Nouvelle Jérusalem sera, dans l’éternité, «l’habitation de Dieu avec les hommes» (Apoc. 21:3). Aujourd’hui, l’Église, loin d’être un sujet d’admiration, est un objet d’humiliation et de honte, mais le jour viendra où le Seigneur sera admiré d’avoir réussi, par toutes ses voies de salut, de discipline, de sanctification et de jugement, à revêtir de Sa gloire de pauvres êtres perdus, ou inconséquents et infidèles comme nous.

L’apôtre termine le premier chapitre par ces mots: «Notre témoignage envers vous a été cru. C’est pour cela que nous prions aussi toujours pour vous, que notre Dieu vous juge dignes de l’appel, et qu’il accomplisse tout le bon plaisir de sa bonté et l’œuvre de la foi en puissance, en sorte que le nom de notre Seigneur Jésus Christ soit glorifié en vous, et vous en Lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ» (v. 10-12) .

Ces mots: «vous en Lui» signifient que nous sommes glorifiés en Lui devant Dieu. Cette glorification est parfaite, car Dieu nous voit dans la personne de son Bien-aimé, comme il est dit: «Ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés» (Rom. 8:30). Par la grâce, nous sommes glorifiés en Lui actuellement et nous ne pouvons l’être davantage.

Mais, d’autre part, Dieu veut que «le nom de notre Seigneur Jésus Christ soit glorifié en nous», c’est-à-dire que notre conduite le glorifie en son absence. Il est dans le ciel, mais il veut être représenté par nous, dans ce monde, d’une manière qui l’honore; il faut que notre marche glorifie le nom précieux que nous portons. Dans quelle mesure le faisons-nous? En contemplant ce que Christ est devant Dieu, je l’y vois dans la perfection de Sa gloire; quand je pense à ce que je suis devant Dieu en Christ, je m’y trouve encore dans la même perfection glorieuse; mais si je pense à la manière dont Christ est glorifié en moi devant le monde, c’est pour moi un sujet perpétuel d’humiliation, car je réponds d’une misérable manière à ce que Dieu attend des siens. Afin qu’une telle chose pût être réalisée dans les Thessaloniciens et que le nom de Christ fût glorifié en eux, il ne suffisait pas qu’ils fussent attachés au Seigneur Jésus, il fallait que l’apôtre fût «toujours en prières pour eux» pour que Dieu les jugeât «dignes de l’appel», de cet appel dont la première Épître nous dit (2:12): «Dieu nous appelle à son propre Royaume et à sa propre gloire». Or c’est précisément le sujet qui remplit notre premier chapitre. S’agit-il d’un honneur à conférer dans une monarchie, le souverain écoute les personnes qui recommandent le candidat ou intercèdent en sa faveur. C’était ainsi que l’apôtre priait toujours pour les Thessaloniciens; mais, en fin de compte, tout dépendait de la puissante grâce de Dieu et non des mérites de l’individu. Pour qu’ils fussent jugés dignes du Royaume et de la gloire, il fallait que Dieu «accomplît tout le bon plaisir de sa bonté» envers eux — c’est la grâce; «et l’œuvre de la foi» en eux. — c’est la puissance. Ainsi Christ peut être glorifié ici-bas, en attendant qu’Il le soit dans ses saints lors de son Apparition.

Ce sera toujours dans l’humiliation que son Nom sera glorifié dans ses saints ici-bas. La chair n’y a aucune part; tout dépend de l’œuvre de la grâce dans nos cœurs. Somme toute, la grâce seule peut nous juger dignes du Royaume et de la gloire, en vertu de ce que Dieu fait en nous et pour nous. Il ne nous juge dignes d’entrer dans son Royaume qu’après avoir accompli cette œuvre qui a la gloire pour résultat.

Que Dieu nous donne des consciences exercées pour marcher d’une manière digne de notre appel. Nous avons le modèle de notre marche dans notre Sauveur Lui-même. Il pouvait être dit de Lui, bien plus réellement que de nous: Il n’a pas marché dans le conseil des méchants, et ne s’est point tenu dans le chemin des pécheurs (Ps. 1:1). Pas une seule des convoitises qui nous attirent n’avait de prise sur lui; toute sa vie était une vie de sainteté, d’abnégation, d’humilité, de sacrifice, de confiance, de dépendance. C’est ainsi qu’il veut être glorifié en nous, jusqu’au moment où nous serons glorifiés avec Lui.

Ce beau chapitre nous occupe de Christ. Relisons-le constamment, afin d’être remplis du désir de lui plaire, de le servir fidèlement jusqu’à son apparition!