2 Chroniques

Chapitre 23

Chapitres 23 et 24 — Joas

Avènement de Joas

Aucun règne n’offre un contraste plus absolu entre son commencement et sa fin que celui de Joas dans les Chroniques. Un détail particulier, et qui tranche avec tout ce que nous avons si souvent remarqué jusqu’ici, c’est que dans l’histoire de Joas le mal est mentionné plus encore que le bien, tandis que le second livre des Rois en omet une partie. L’explication de ce fait est facile: Le commencement du règne de Joas nous est présenté comme un essai d’accomplissement des conseils de Dieu à l’égard de la royauté. Se montrera-t-elle digne de la faveur divine qui repose sur elle? Si elle l’est, le roi des conseils de Dieu s’appellera Joas. Comme nous allons l’apprendre, il n’en fut pas ainsi, mais les commencements de ce règne furent si favorisés qu’ils semblaient près de réaliser les pensées de Dieu.

Un autre point est mis en lumière dans notre chapitre. La proclamation de la royauté n’a pas lieu sans que la sacrificature lévitique soit rétablie dans toutes ses fonctions (v. 1-9), car elle est inséparable de la royauté selon les conseils de Dieu et lui est subordonnée. De plus la souveraine sacrificature, dans la personne de Jéhoïada, est intimement associée à la royauté, et cette association est l’un des traits remarquables des Chroniques, bien que la royauté et la sacrificature ne reposent pas ici sur la même tête comme lorsque le Christ «sera sacrificateur sur son trône». Toute la sacrificature lévitique assiste ici au sacre du roi (v. 8). Tous les chefs concourent aussi à cette solennité; et le peuple entier y assiste. Tous portent les armes de David (v. 9) et le règne de Joas se relie ainsi directement à celui de David, autrefois rejeté.

«Et toute la congrégation fit alliance avec le roi dans la maison de Dieu; et Jéhoïada leur dit: Voici, le fils du roi régnera, selon ce que l’Éternel a dit touchant les fils de David» (v. 3). À la suite de cela, tout le service sacerdotal est rétabli (v. 18-19), et le roi, sur lequel est placé la couronne et le témoignage, le roi, dont le règne de justice réalise tout ce qui est écrit dans la loi, s’assied sur le trône de son royaume. Il règne «selon ce que l’Éternel a dit touchant les fils de David»; il est «le fils du roi»; il est l’Oint, acclamé par tous au cri de: Vive le roi! Il est réellement, en type, le Prince de vie!

Cette scène glorieuse ne s’établit que sur la vengeance. Athalie, la royauté usurpée et idolâtre qui a pensé en finir à jamais avec la famille de David, tombe devant la royauté renaissante, avec toute l’idolâtrie instituée par elle. De même l’Antichrist, meurtrier, persécuteur et idolâtre, tombera avec toute sa puissance devant la royauté renaissante, à la fraîche aurore du règne miraculeux du fils de David. «La joie et les cantiques» sont l’heureux accompagnement de cette scène.