1 Thessaloniciens

Chapitre 5

V. 1, 2 — le jour du Seigneur

Les grâces apportées aux enfants de Dieu par la venue du Seigneur Jésus se résument, à la fin du chapitre 4, en six mots qui comprennent l’ensemble de nos bénédictions éternelles: «Nous serons toujours avec le Seigneur!» Ces paroles sont le moyen efficace de consoler, d’encourager nos âmes au milieu des difficultés de l’heure présente.

Nous trouvons, au chapitre 5, le contraste entre le jour du Seigneur et Sa venue pour enlever les saints, sujet de la parenthèse du chapitre 4. Ce dernier chapitre nous avait enseigné, comme nous l’avons vu, que Dieu amènerait avec Christ les saints endormis (v. 14) et avait montré, dans une parenthèse, qu’ils seraient auparavant enlevés avec les saints vivants à la rencontre du Seigneur. Le chapitre 5 nous apprend que le second acte de Sa venue ne consistera pas seulement en son apparition, aux yeux de tous, avec les saints, mais sera le jour du Seigneur pour le monde. Ce second acte, l’apparition du Seigneur avec les siens et le jugement des nations est, du reste, plus spécialement le sujet de la seconde épître. Quoique ces deux actes, la venue et l’apparition, soient séparés par un certain espace de temps, ils sont mentionnés comme faisant partie d’un même événement; aussi l’espérance du chrétien n’est-elle pas limitée à la venue du Seigneur pour enlever les siens; elle comprend aussi son apparition pour rétribuer au monde sa conduite envers les saints qu’il a méconnus et persécutés, et pour récompenser par des couronnes la fidélité de ses bien-aimés.

Le chapitre 5 nous annonce donc le sort du monde dans le jour du Seigneur, en contraste avec notre sort dans ce jour-là: «Mais pour ce qui est des temps et des saisons, frères, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive; car vous savez vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit» (v. 1, 2). Vous trouvez au chapitre 1 des Actes l’explication du terme: «les temps et les saisons». Les disciples réunis y demandent à Jésus ressuscité: «Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël?» (v. 6). Ils pensaient que le moment de son apparition était arrivé et qu’Il allait rétablir le royaume pour son peuple. Jésus leur répond: «Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité» (v. 7). Ils avaient une autre chose à attendre: la descente du Saint Esprit pour former l’Assemblée en unité. Les temps et les saisons sont la période où les jugements du Seigneur s’exerceront sur le monde, afin d’établir son royaume glorieux sur la terre.

 

V. 3

Au sujet des temps et des saisons, les Thessaloniciens savaient parfaitement comment viendrait le jour du Seigneur, appelé aussi le jour du Fils de l’homme (Luc 12:39) pour le monde, car la Parole nous dit qu’il vient «comme un voleur dans la nuit» et si subitement que les hommes, plongés dans un sommeil profond, ne pourront échapper à leur sort (Matt. 24:43; 2 Pierre 3:10; Apoc. 3:3). «Quand ils diront: Paix et sûreté, alors une subite destruction viendra sur eux, comme les douleurs sur celle qui est enceinte, et ils n’échapperont point» (v. 3). Ce jour ne peut nous atteindre: «Ne crains pas», est-il dit, «la frayeur subite, ni la ruine des méchants quand elle surviendra; car l’Éternel sera ta confiance, et il gardera ton pied d’être pris» (Prov. 3:25, 26). Nous serons comme Noé dans l’arche (Luc 17:26, 27), mais eux, au moment où il leur semblera que la terre est enfin en sécurité, seront détruits. Les Thessaloniciens savaient parfaitement que les temps et les saisons sont en rapport avec les jugements du monde, et l’établissement d’un royaume terrestre, tandis que les saints ont leur part en haut, hors des saisons et des temps. C’est pourquoi ils attendaient continuellement l’Étoile du matin, s’en remettant à Dieu pour déterminer la venue du jour du Seigneur, quoiqu’ils y fussent directement intéressés, car il était le jour de leur manifestation avec Christ. Aussi pouvaient-ils «aimer son apparition» (2 Tim. 4:8), «sa révélation» (1 Cor. 1:7) et relier dans leurs pensées «la bienheureuse espérance» avec «l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ» (Tite 2:13).

 

V. 4-11

L’apôtre part de là pour établir un contraste absolu entre ceux qui sont du monde et ceux qui appartiennent au Seigneur (v. 4-11). Il saisit cette occasion pour adresser une exhortation solennelle à ses chers Thessaloniciens, exhortation qui nous concerne tout autant qu’eux. Le caractère chrétien est, dans son essence, absolument l’opposé de celui du monde: «Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, en sorte que le jour vous surprenne comme un voleur; car vous êtes tous des fils de la lumière et des fils du jour; nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres» (v. 4, 5). Remarquez ce mot: «Vous êtes tous», s’adressant à des chrétiens. Il en est de fidèles, de misérables, d’autres qui se laissent gagner par les choses de la terre, mais l’apôtre dit à tous: Vous êtes des fils de la lumière et du jour; vous avez été engendrés par eux; c’est là ce qui vous caractérise; que vous le sachiez ou non, que vous en jouissiez ou non, le fait existe; pas un croyant n’est exclu de cette catégorie. L’apôtre ajoute: «Nous» (vous et moi qui vous parle) «ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres». Le monde est plongé, loin de Dieu, dans les ténèbres morales et cela est cause qu’il n’a ni prévision, ni force pour échapper au jugement quand il se présentera. Il est semblable à l’homme qui dort au lieu de garder sa maison: le voleur, le jour du Seigneur, vient, y pénètre en un instant, dérobe et détruit tout. Ceux qui sont de la nuit et des ténèbres ont deux caractères inséparables: ils dorment et s’enivrent. Le sommeil des hommes les rend étrangers aux choses de Dieu, tout occupés qu’ils sont de vaines rêveries et incapables de jouir des réalités divines. Ils s’enivrent, envahis par les convoitises terrestres. Satan leur présente une foule de choses qui leur font perdre un sain jugement. Ce n’est pas seulement le vin, mais la convoitise des richesses, des jouissances, souvent les plus abjectes, du succès, les satisfactions d’amour-propre; ces choses empêchent l’homme de veiller et lui cachent le danger imminent du jour du Seigneur. Comment des cœurs abreuvés à ces sources d’ivresse, pourraient-ils l’attendre? Au contraire, ils font tout pour se cacher cette éventualité.

Mais, ne l’oublions pas, nous qui sommes du jour, nous avons aussi un urgent besoin d’être exhortés. L’apôtre ne nous dit pas: «Nous ne dormons pas et nous ne nous enivrons pas»; il dit: «Ne dormons pas, comme les autres». Prenons garde! «Veillons et soyons sobres»; cela seul appartient à notre caractère de «fils du jour». «Revêtant la cuirasse de la foi et de l’amour, et, pour casque, l’espérance du salut!» (v. 8).

Nous avons donc un combat à livrer, une victoire à remporter. Pour combattre, il faut être sobre et ne pas dormir; mais en outre il faut être armé. Comment, sans armure, résister aux embûches du prince des ténèbres? Nous n’avons pas ici le combat d’Éphésiens 6 où le chrétien revêt l’armure complète de Dieu, afin de remporter la victoire sur les puissances spirituelles de méchanceté dans les lieux célestes. Ici le combat est plus simple, pour ainsi dire; il ne s’agit que de résister aux convoitises que Satan présente à nos cœurs pour nous faire perdre l’attente du Seigneur et nous assimiler au monde. Aussi nous n’avons besoin que de deux pièces d’armure défensive, la cuirasse et le casque. Elles ont le même nom que les «vertus» des chapitres 1 et 3. Ici l’apôtre exhorte les chrétiens, non pas, comme précédemment, à user de ces vertus en vue de porter du fruit dans leur service et dans leur marche, mais en vue de résister aux efforts de l’ennemi qui cherche à nous ravir notre espérance. Pour nous vaincre et nous détourner de Christ, Satan peut atteindre soit notre cœur, soit notre tête. Le cœur est le siège des affections et peut être blessé mortellement, aussi nous faut-il, pour le garantir, une cuirasse, celle de la foi et de l’amour. La foi, la vue de l’âme, ne reconnaît qu’un seul objet, Christ; l’amour nous attache à Christ avec la conscience que nous sommes aimés de Lui. La foi nous donne un objet; l’amour, le fait habiter dans nos cœurs. Tous les traits de l’Ennemi s’émoussent et tombent à terre devant de telles réalités. Comment le monde s’emparerait-il d’un cœur qui trouve son aliment dans la foi et dans l’amour? Oui, l’amour de Christ, réalisé par la foi, est la vraie cuirasse qui empêche nos cœurs de se livrer aux séductions du monde.

Mais l’Ennemi vise aussi notre tête, le siège de nos pensées pour les détourner de leur objet qui est la personne de Christ. Afin de garantir nos pensées de l’égarement, il nous faut porter, comme casque, l’espérance du salut. En nous préservant des «choses qui sont sur la terre», étrangères au salut que nous allons atteindre, nous pourrons résister à Satan. Le salut qui est devant nous et dont parle ce passage, est aussi assuré que celui qui est derrière nous (Éph. 2:5; 2 Tim. 1:9; Tite 3:5); il nous sera donné à la venue du Seigneur, comme le couronnement de notre espérance; il est le bout de la course, il est la gloire! Pour arriver à la gloire, maintenons dans son intégrité l’espérance du salut. Nous ne pouvons y entrer que par la venue du Seigneur. Veillons donc, soyons sobres, et revêtons les deux pièces de notre armure. Ce que l’apôtre désirait pour ses chers Thessaloniciens doit être notre désir à tous.

Tandis que le monde est destiné à la colère, Dieu a destiné les siens «à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec Lui». C’est pour nous qu’il est mort, et son but, en mourant, est que nous soyons avec lui — saints endormis et saints qui veillent encore dans la nuit — jouissant tous ensemble de la vie éternelle dans l’état complet, non plus dans l’état imparfait d’âmes séparées du corps ou d’êtres qui, présents dans le corps, ont encore besoin de veiller. Nos jouissances éternelles sont condensées dans un seul mot: «Avec lui».

 

V. 12-28 — Conduite dans l’Assemblée

Après avoir encouragé les Thessaloniciens à s’exhorter et à s’édifier l’un l’autre au sujet de leur espérance, ce que du reste ils faisaient «chacun en particulier», l’apôtre traite à la fin de ce chapitre de leur conduite dans l’Assemblée. L’amour et la paix doivent caractériser cette conduite (v. 13) mais elle a des objets divers: Il s’agit, en premier lieu, de nos sentiments à l’égard des frères dont l’activité s’exerce dans l’Assemblée (v. 12, 13); en second lieu de nos rapports les uns avec les autres (v. 14, 15); en troisième de notre conduite personnelle (v. 16-18); en quatrième, de notre attitude à l’égard des manifestations de l’Esprit dans l’Assemblée (v. 19-22).

Dans les v. 12 à 15, il n’est pas fait mention de dons proprement dits, mais du travail assidu et de la surveillance exercée par quelques-uns dans l’Assemblée, ainsi que de l’activité spirituelle de tous. Cela tenait sans doute au fait que ces jeunes enfants dans la foi se trouvaient exclusivement sous l’action directe du ministère apostolique au milieu d’eux; cependant ces recommandations sont particulièrement importantes pour nous, car nous sommes en un temps où, par suite de l’infidélité générale de l’Église, les dons de l’Esprit sont devenus rares et, pour la plus grande partie, sortis de la place qu’ils devraient occuper. Ce passage a d’autant plus de valeur pour nous, que nous assistons ici au fonctionnement d’une assemblée modèle au début de sa formation, d’une assemblée qui croît d’une manière normale et régulière par les relations des membres les uns avec les autres. Il nous est donc très précieux d’apprendre que ce bon état peut se développer en dehors de l’exercice des dons.

Reprenons en détail les différents points contenus dans ces versets.

Verset 12, 13. Les Thessaloniciens avaient d’abord à connaître ceux qui travaillaient parmi eux, à ne pas ignorer leur utilité pour l’assemblée, ni l’importance de ceux qui, dans le Seigneur, étaient à la tête du troupeau. Il n’y avait chez ces derniers aucune prétention à l’autorité; leur importance comme conducteurs était déterminée par le Seigneur. Ils n’étaient pas institués dans cette fonction; cependant leur service ne devait être ni négligé, ni combattu. Le Seigneur leur avait donné une place spéciale qui n’était pas la part de tous et leur zèle et leur travail au milieu des saints confirmaient leur mission. C’était un mal positif de l’ignorer. -- Un frère, sans don spécial, peut être un excellent conducteur et cette fonction est parfois dévolue à ceux qui, tout en «tenant la première place parmi les frères» (Actes 15:22), ne sont pas des dons de l’Esprit à l’Assemblée. Être à la tête, c’est être capable d’avertir. Celui qui conduit le troupeau doit pouvoir mettre les brebis en garde contre les dangers et les pièges que le berger connaît et que les brebis ignorent. Il faut estimer de tels hommes très haut en amour à cause de leur œuvre. L’amour sait toujours apprécier la valeur des autres. L’esprit qui consiste à vouloir réduire au niveau commun ceux dont la sagesse dirige le troupeau, n’est certes ni l’amour, ni la reconnaissance. Les obstacles que la jalousie oppose aux conducteurs pourraient les plonger dans le découragement et, ce qui serait plus grave, s’ils n’étaient pas fortifiés dans la foi, les engager à abandonner leur travail et la direction que le Seigneur leur a confiée. Il faut, et cela nous incombe à tous, que les cœurs des frères qui se dévouent pour l’assemblée, sentent la chaleur d’amour et le respect dont ils sont entourés. Y manquer serait nuire à la bonne marche de tous. L’apôtre ajoute: «Soyez en paix entre vous». Ne pas reconnaître, ou plutôt ignorer cet ordre moral établi de Dieu dans l’Assemblée, conduit à des contestations et trouble la paix et le bon accord qui doivent régner parmi les frères.

Versets 14, 15. L’apôtre les avait «priés» d’observer le premier point; il les «exhorte» quant au second: nos rapports les uns avec les autres. La bonne marche de l’assemblée dépend non seulement du dévouement de quelques-uns, mais de la collaboration et du vrai zèle de tous pour le Seigneur. Ils avaient avant tout à avertir ceux qui, parmi eux marchaient dans le désordre (cf. 2 Thess. 3:11); à consoler ceux qui perdaient courage (3:3) à cause des tribulations; à venir en aide aux faibles au lieu d’user envers eux d’une sévérité propre à arrêter leur marche déjà chancelante; enfin à user de patience envers tous. Combien facilement nous oublions ce mot: «envers tous»! On rencontre dans l’assemblée des frères ayant de graves défauts, et dont le caractère les rend difficiles à vivre, qui s’opposent souvent à ce qui semble devoir être fait pour le Seigneur et pour le bien de l’assemblée... Qu’avons-nous à faire dans ce cas? À les supporter, à user de patience. La patience est d’autant plus facile à exercer que tout chrétien spirituel sait qu’elle n’est pas d’un seul côté quand il s’agit de ses rapports avec ses frères. «Envers tous!» J’entends dire: Ma patience est à bout! Je réponds: C’est que tu n’as pas réalisé cette parole! Combien nous devrions chercher à nous appliquer constamment ces exhortations, et quels fruits elles porteraient dans la vie de l’Assemblée! C’est ainsi que nous pouvons contribuer à sa prospérité spirituelle. Au verset 15 nous avons à veiller sur ceux qui se montrent vindicatifs dans leurs rapports avec leurs frères et avec le monde et cherchent à leur rendre du mal pour leurs mauvais procédés. Donnons-leur nous-mêmes l’exemple en poursuivant toujours le bien soit entre frères, soit à l’égard de tous les hommes.

Versets 16-18. L’apôtre passe maintenant à leur conduite personnelle. «Réjouissez-vous toujours». C’est aussi ce que l’épître aux Philippiens recommande. Toujours! direz-vous. J’ai tant de choses qui me pèsent, tant de pertes et de deuils, tant de craintes et de soucis... comment me réjouirais-je? — Mais que faisait-il, Lui, notre Modèle? Au milieu des douleurs (et quelles douleurs furent semblables aux siennes!) il disait à ses disciples: «Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit accomplie» (Jean 15:11) «Et personne», dit-il encore, «ne vous ôte votre joie» (16:22). Il n’y eut qu’un seul moment de sa carrière, où pour nous sauver il lui fallut être «saisi de tristesse jusqu’à la mort», mais, à part ce moment-là, sa vie douloureuse était remplie d’une joie parfaite dans la communion avec son Père, et il voulait que ses disciples la partageassent avec Lui.

«Priez sans cesse». Notre vie devrait être une prière continuelle, non pas que cette dernière constitue nécessairement un arrêt dans nos occupations. Pour prier, il n’est pas besoin de beaucoup de paroles. Parfois c’est un seul mot: «Vois, Écoute, Aide», ou tel autre; d’autres fois la nuit tout entière se passe à prier.

«En toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à votre égard». Il y a des choses, dites-vous, pour lesquelles je ne puis rendre grâces; tels sont les châtiments, la discipline, les chagrins, les douleurs, les deuils qui m’accablent. Mais l’apôtre nous donne ici la raison de nos actions de grâces: «Telle est la volonté de Dieu en Jésus Christ à notre égard». Or cette volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite. Je puis ne pas la comprendre, mais je rends grâces avec la certitude que c’est la volonté de l’amour parfait manifesté en Christ envers moi.

Les versets 19-22 nous parlent de nos devoirs à l’égard des manifestations spirituelles dans l’Assemblée.

«N’éteignez pas l’Esprit». C’est une recommandation très importante, et souvent contredite dans la pratique. Il arrive dans les assemblées qu’un jeune frère, après avoir résisté longtemps à l’appel du Saint Esprit, après avoir fait preuve de mainte hésitation, est enfin contraint de rendre grâces. Il le fait peut-être d’une manière faible et incomplète, manquant encore de confiance en la direction du Saint Esprit, préoccupé de lui-même au lieu de penser au Seigneur. Nous qui assistons à cette victoire de l’Esprit, en lutte avec la chair, ne l’éteignons pas. Les forts ont à supporter l’infirmité des faibles et ainsi se produiront chez plusieurs dans l’assemblée des progrès qui peuvent conduire à l’exercice d’un don spirituel véritable.

«Ne méprisez pas les prophéties, mais éprouvez toutes choses». Les prophéties, les révélations de l’Esprit de Dieu dans l’Assemblée ne devaient pas être méprisées. La prophétie est ici, comme en 1 Cor. 14, cette action de l’Esprit, par laquelle, en dehors des révélations habituelles de la Parole, les âmes sont mises en communication avec les pensées de Dieu. Seulement toutes ces révélations doivent être éprouvées et contrôlées, comme le furent jadis les paroles de Paul à Bérée, par la vérité des Écritures, afin de savoir si elles proviennent réellement de l’Esprit de Dieu. De là cette recommandation: «mais éprouvez toutes choses».

Nous trouvons ensuite une autre parole: «Retenez ce qui est bon». Des milliers de chrétiens citent mal ce passage. Ils prétendent pouvoir assister aux prédications les plus mauvaises en n’y prenant que les choses bonnes qu’elles peuvent contenir. La Parole ne nous dit rien de semblable, mais condamne de la manière la plus positive une telle attitude. Il y a une solidarité avec le mal dont ces chrétiens s’estiment déchargés, mais dont Dieu ne les décharge pas. «Retenez ce qui est bon», nous dit l’apôtre, et il ajoute: Abstenez-vous de toute forme de mal» (v. 22). Je ne dois pas sanctionner le rationalisme, la libre pensée, l’incrédulité moderne, par ma présence, et je ne puis me rendre partout, sous prétexte d’y «chercher mon édification». Le bien pêché dans les eaux troubles du rationalisme en rapporte nécessairement l’odeur et la saveur. Si je dois retenir soigneusement ce qui est bon, je dois m’abstenir de quelque forme que ce soit que revête le mal. Qu’est-ce donc que ce qui est bon? C’est la parole de Dieu, la Parole tout entière, telle que Dieu nous l’a donnée. Tel est notre devoir jusqu’au bout de notre carrière. Ne nous laissons rien enlever de cette Parole toute-puissante qui fait notre force, notre joie, qui nourrit notre vie et la développe. Fourbissons chaque jour soigneusement la seule épée avec laquelle nous puissions vaincre l’Ennemi. Il ne peut tenir devant les coups de l’épée à deux tranchants!

L’apôtre dit en terminant: «Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement; et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ» (v. 23). Son désir final est que chez eux, comme le dit un autre, «l’homme dans toutes les parties de son être: le vase par lequel il exprime ce qu’il est, les affections naturelles de son âme, ainsi que la partie la plus élevée de sa nature, savoir son esprit par lequel il est au-dessus des animaux et en relation intelligente avec Dieu», soit entièrement sanctifié, en sorte qu’il réponde à la nature de Celui qui nous a été révélé comme le Dieu de paix. L’apôtre ne désire pas pour les Thessaloniciens une sanctification pratique partielle, mais une mise à part de l’être tout entier pour Dieu, en sorte que Jésus, à sa venue, nous trouve sans reproche. Quel désir élevé pour les saints, que celui-là! Oui, que notre sainteté pratique corresponde à notre espérance en cette venue prochaine de notre bien-aimé Sauveur, où il se présentera son Épouse sainte, irréprochable et sans défaut! Mais comment, infirmes et faibles que nous sommes, réaliserons-nous jamais une telle séparation? Écoutez la réponse: «Celui qui vous appelle est fidèle, qui aussi le fera!» (v. 24).