1 Samuel

Chapitre 31

Selon la parole de Dieu annoncée par Samuel (28:19), Israël tombe devant les Philistins, sur la montagne de Guilboa. Les trois fils de Saül — Jonathan est l’un d’eux — périssent. Saül reste le dernier. Il avait été extrêmement effrayé à l’annonce du jugement par Samuel (28:20), il avait eu peur, et son cœur avait tremblé très fort devant le camp des Philistins, devant les simples préparatifs du jugement (28:5); combien plus, quand le jugement s’exécute: «Il eut une très grande peur des archers» (v. 3). Ainsi, du moment que le pécheur se trouve devant le jugement de Dieu, toute sa force l’abandonne pour faire place à la terreur. «C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant» (Héb. 10:31), quand, ayant professé la foi, on l’a abandonnée. Saül veut mourir pour échapper à cette angoisse sans nom, et il ne fait que se précipiter dans une bien autre angoisse, dans les tourments du lieu invisible, où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

«Tire ton épée et perce-m’en, de peur que ces incirconcis ne viennent et ne me percent, et ne m’outragent» (v. 4). «Ces incirconcis» exprime jusque dans la mort sa religion extérieure basée sur son mépris pour ce qui n’est pas hébreu1. Et sa circoncision à lui, pouvait-elle le sauver? N’est-ce pas à la circoncision du cœur que Dieu regarde?

1 Jonathan leur donnait le même nom (14:6), les jugeant au point de vue de Dieu, et sachant que la puissance de Dieu était avec lui, pour les vaincre. Saül les compare avec lui-même et en parle avec mépris et la colère de ne pouvoir leur échapper.

Saül et son page s’ôtent la vie pour échapper aux outrages de l’ennemi. La crainte de Dieu les en aurait empêchés s’ils l’avaient eue devant leurs yeux. Saül ne sent plus l’outrage, mais le subit. Les Philistins décapitent le roi, et peuvent penser avoir pris leur revanche de la mort de Goliath. Ses armes sont placées dans la maison d’Ashtaroth (v. 10) et proclament en apparence la victoire de leurs idoles sur le vrai Dieu. Pareille chose était arrivée lors de la prise de l’arche. Israël s’enfuit, l’ennemi s’empare de ses villes et s’y établit. Jabès de Galaad, sauvé jadis par Saül (v. 11), use de piété envers les morts, mais Dieu reste muet, comme indifférent à toute cette ruine; on pourrait le croire vaincu par l’homme.

Ce livre est comme la fin de tout. Nous y assistons à la fin de la sacrificature, à celle des juges, à celle de la royauté selon l’homme. Tout croule; Dieu laisse faire, car c’est précisément ce qu’il lui faut. Tout doit tomber devant David. Que lui demeure, cela suffit. Cette défaite, ce jugement, cette ruine de l’homme sont pour Dieu l’aube du règne de son Bien-aimé!