1 Chroniques

Chapitre 3

La famille de David.

Nous avons rencontré, au chap. 2:9-16 — et c’est de fait le but principal de ce chapitre — la généalogie de David, issu de Juda et remontant, à travers les âges, jusqu’à Adam en passant par Jacob, Isaac, Abraham, Sem et Noé. Le chap. 3 nous présente la descendance de David jusqu’à quelques générations avant le Christ. Ici, cette descendance part d’Hébron, lieu où la royauté du fils d’Isaï fut reconnue par les tribus. Les Chroniques passent entièrement sous silence l’histoire et les afflictions de David comme roi rejeté. Elles nous montrent en David l’objet des conseils de Dieu quant à la royauté, conseils qui trouveront leur plein accomplissement en Christ, fils de David. Cependant, tout en taisant ses souffrances, elles font d’Hébron le point de départ de sa gloire. Hébron était avant tout le lieu de la mort, car c’est là qu’était le sépulcre de Sara, d’Abraham, de Joseph et des patriarches. Ce fut de ce même lieu que Joseph, type de Christ rejeté, alla chercher ses frères. Hébron devint ensuite une ville de refuge contre le vengeur du sang, et figura la croix qui met à l’abri le peuple coupable; ce fut enfin là le lieu principal où demeurèrent les sacrificateurs, fils d’Aaron, types de la sacrificature qui fait de la mort de Christ le centre de ses louanges. Ce lieu nous parle donc, d’une manière frappante, de la croix comme fondement de la gloire royale, et base de toutes nos bénédictions. Il fut choisi par Caleb, comme résidence. La carrière de Caleb aboutit à Hébron; celle de David y a son point de départ.

Mais, nous le répétons, si les Chroniques indiquent en type et incidemment la mort de Christ comme la base de tout, les conseils de Dieu à l’égard de la royauté sont le sujet dont elles nous entretiennent.

La famille de David elle-même porte comme son chef (il était le dernier de la maison de son père) la marque évidente de l’élection de grâce (3:9). Amnon, le fils selon la chair, honte de la maison de son père, vient en premier lieu, pour être répudié comme tout ce qui provient de la nature. De fait, quant à leur origine, tous les fils de David, sans exception, sont compris entre ces deux noms, Amnon et Thamar (v. 1-9). Bien plus encore, tous les fils nés avant le plein établissement du règne, ceux du moins dont l’histoire nous est rapportée, subissent une égale condamnation: Amnon, Absalom, Adonija, la corruption, la révolte, l’orgueil qui prétend au trône et voudrait supplanter Salomon, tombent sous le jugement. Il faut arriver au règne définitivement établi à Jérusalem, endroit du libre choix de la grâce (Ps. 132:13), pour rencontrer en Salomon, après David son père, l’homme des conseils de Dieu. Là encore, l’ordre selon la nature est sans aucune valeur. Shimha, Shobab, Nathan, mentionnés les premiers, comme fils de Bath-Sheba, disparaissent devant Salomon, son dernier fils. De même tous les autres fils qui viennent après lui n’ont aucun droit à la royauté.

Les v. 10 à 24 enregistrent la descendance directe de Salomon. Le mot «son fils» constamment répété jusqu’à Sédécias accentue le contraste entre la descendance selon la grâce et celle selon la nature, telle que nous l’avons vue dans l’histoire d’Édom (1:43-54).

Depuis le v. 15, après le règne du fidèle Josias, nous trouvons les rois de la ruine définitive de Juda; cette série aboutit enfin à Zorobabel, remonté de la captivité, mais ne portant déjà plus le titre de roi. Après Zorobabel, les Chroniques enregistrent encore cinq générations jusqu’à Hodavia et ses frères. Si les années de l’un d’entre eux étaient connues, elles nous donneraient la date approximative de la rédaction des Chroniques. Les noms correspondant à ceux de Hanania, Shecania, Nearia, Élioénaï, Hodavia ne se retrouvent pas dans la généalogie de Matt. 1. On a supposé que les souverains de Babylone les avaient changés (cf. Dan. 1:6, 7) pour effacer de l’esprit des Juifs les traces de la royauté, remarque qui, sans être confirmée, pourrait avoir quelque probabilité.