Philémon

On a souvent qualifié l'épître à Philémon de «lettre privée». Mais la mention de l'assemblée qui se réunissait dans la maison du destinataire semble indiquer que même les relations personnelles du chrétien ne peuvent être séparées de la communion des croyants. Ils sont tous membres d'un seul corps (comp. Eph. 4:25). Esclave de Philémon, Onésime avait probablement détourné de l'argent avant de prendre la fuite. Au cours de sa fugue, l'esclave avait rencontré l'apôtre Paul dans la prison de Rome où il était alors incarcéré (Onésime le connaissait peut-être par ouï-dire). Par l'apôtre, Onésime fut amené à la foi au Seigneur Jésus. Pour cette raison, Paul l'appelle «mon enfant» (v 10). Entre-temps, cet homme était devenu utile à l'apôtre à plusieurs égards (comp. Col. 4:9).

Mais Paul voulait susciter la réparation du tort causé par Onésime à son maître Philémon. Aussi l'apôtre renvoie-t-il Onésime, accompagné de Tychique, à Colosses avec une lettre. Contrairement à ses habitudes, Paul ne fait pas état de la doctrine chrétienne, il ne mentionne pas du tout son apostolat et l'autorité qui s'y rattache. Il ne demande pas non plus la libération d'Onésime, mais il saisit l'occasion pour donner un exemple de cet esprit de grâce et d'amour qui permet à des frères de résoudre entre eux les difficultés pouvant surgir dans les affaires de la vie quotidienne. Cette grâce rend insignifiantes les différences sociales (comp. Col. 3:11) et surmonte les fautes passées (comp. Col. 3:13).

(Extrait de «Vue d'ensemble de la Bible» de A. Remmers)