Romains

Chapitre 16

Ch. 16 v. 1-16 — Salutations de l’apôtre, soulignant les détails du service de chacun

N’ayant jamais connu, comme assemblée, les chrétiens qui étaient à Rome, Paul leur adresse beaucoup de salutations personnelles. Elles formaient le lien entre lui et l’assemblée qui était à Rome. On voit de quelle manière touchante le cœur de l’apôtre s’arrête à tous les détails de service qui l’attachaient à ceux et à celles qui en avaient rendu. Lui qui, par la grâce, sondait tous les conseils de Dieu, lui, qui avait été admis à voir ce qui ne pouvait être communiqué à l’homme ici-bas [(2 Cor. 12:4)], il se rappelle tout ce que ces humbles chrétiens, ces femmes dévouées, avaient fait pour lui et pour le Seigneur. Tel est l’amour, et la vraie preuve de la puissance de l’Esprit de Dieu : le lien de la charité.

Ch. 16 v. 17-20 — Simplicité quant au mal, règle des chrétiens

[16:19] Nous avons ici aussi une règle précieuse et des plus parfaites pour notre marche : savoir, d’être sages quant au bien, et simples quant au mal (verset 19). Il n’y a que le christianisme qui puisse donner une pareille règle, car il montre la marche qui est positivement bonne, et donne la sagesse nécessaire pour la réaliser. Alors on peut être simple quant au mal, puisqu’on connaît ce qui est bon. Quelle délivrance ! Tandis que l’homme du monde doit bien connaître le mal pour y échapper, dans ce monde de pièges et de ruses ; il lui faut se corrompre l’esprit, s’habituer à penser au mal, pour ne pas en être la dupe. [16:20] Mais il y aura une délivrance complète : « Bientôt, dit l’apôtre, Satan sera brisé sous vos pieds » (verset 20).

Ch. 16 v. 22 — Salutation finale de Paul pour signer ses lettres

[16:22] On voit encore ici que l’apôtre n’écrivait pas lui-même ses lettres, mais qu’il employait un frère pour le faire. Ce frère est ici un nommé Tertius (v. 22). [Gal. 6:11] Profondément ému de l’état des Galates, Paul a écrit lui-même la lettre qu’il leur a adressée ; [16:22] mais ici, comme en d’autres épîtres, la salutation est, à la fin seule, de la propre main de Paul, pour garantir le contenu de l’épître. C’était l’habitude de l’apôtre de faire ainsi, comme on peut le voir encore en 1 Cor. 16:21 et 2 Thess. 3:17, où la prétendue épître de Paul (voyez chap. 2:2), lui a donné l’occasion de constater toujours ainsi, qu’une épître était vraiment sienne. On voit aussi, par cette petite circonstance, que Paul tenait à donner à ses épîtres un caractère solennel et d’autorité, et qu’elles n’étaient pas seulement les effusions d’un cœur spirituel, mais qu’en les écrivant l’apôtre savait et désirait faire comprendre qu’il valait la peine de les considérer et de les conserver comme faisant autorité, comme expression et exercice de sa mission apostolique. Elles devaient être reçues comme ayant ce caractère : en d’autres termes, elles possédaient l’autorité du Seigneur, dont Paul était muni par la puissance du Saint Esprit. C’étaient des lettres écrites de la part du Seigneur par le moyen de l’apôtre, comme les paroles de l’apôtre étaient aussi les paroles du Seigneur (1 Thess. 2:13 et 1 Cor. 14:37).

Ch. 16 v. 25-27 — Doxologie finale présentant le mystère de l’Église

Révélation du mystère de l’Église, corps de Christ, par les écrits prophétiques de Paul

Il reste à remarquer que les trois versets qui terminent l’épître sont détachés de tout le reste, [16:25] comme introduisant, sous forme de doxologie, la suggestion d’une vérité, dont la communication distingue l’enseignement de l’apôtre. [16:26] Paul ne développe pas cette vérité ici, car la tâche que le Saint Esprit accomplissait dans cette épître est autre, c’est-à-dire le moyen de présenter l’âme, individuellement, devant Dieu, selon les pensées divines. Ce sujet cependant se lie immédiatement à la position du corps de Christ, et à la doctrine à l’égard de ce corps, de l’Église, et ne saurait en être séparée. [16:25] Or l’apôtre nous informe positivement que le mystère, savoir l’Église, et la réunion de toutes choses en un, sous Christ, était entièrement inconnu dans les siècles passés. Dieu s’était tu sur ce sujet dans les temps qui sont indiqués par l’expression « les temps éternels ». L’Église ne faisait pas partie du cours d’événements ainsi désignés, ni des voies de Dieu sur la terre. [16:26] Maintenant le mystère était révélé et communiqué aux Gentils « par des écrits prophétiques » — non pas « par les écrits des prophètes » comme nous lisons dans quelques versions. Les épîtres adressées aux Gentils avaient ce caractère ; c’étaient des écrits prophétiques, et nous trouvons ici une nouvelle preuve du caractère des épîtres du Nouveau Testament.

Complément à l’épître présentant la grâce et la justice divines, et les conseils de Dieu pour Israël

Celui qui aura saisi la doctrine de l’épître et des écrits de Paul en général, saisira facilement la portée de ce post-scriptum. L’épître que nous venons d’étudier développe avec une perfection et une plénitude divines, de quelle manière l’homme peut se tenir devant Dieu dans ce monde. Elle montre la grâce et la justice de Dieu. Elle maintient, en même temps, ses conseils à l’égard d’Israël.