Psaumes

Psaume 7

Appel au jugement de l’Éternel pour la délivrance du juste

Le Ps. 7 est un appel à l’Éternel, fondé sur la juste et plus que juste conduite du fidèle envers ses ennemis, [7:6] afin que l’Éternel se lève et se réveille pour le jugement qu’il a ordonné, et qu’ainsi, par la délivrance du résidu au moyen du jugement, l’assemblée des diverses nations de la terre l’environne (vers. 6, 7). [7:8] Alors l’Éternel jugera les peuples ; cela introduit distinctement le jugement à venir. Mais nous trouvons ici une autre vérité : le Seigneur juge l’homme juste ; [7:12] si un homme ne retourne pas en arrière, mais va en avant dans sa méchanceté, Sa colère le suivra.

Association de l’Esprit de Christ au résidu, aux derniers jours, en sympathie

Dans tout ceci nous voyons l’Esprit de Christ s’associant au résidu juif, et, sous certains rapports, nous entrevoyons Christ lui-même, comme passant au travers des circonstances qui l’ont mis à même de prendre part à celles du résidu avec vérité, car nous avons vu que l’effet sur sa propre âme n’a jamais été ce que cet effet est dans le résidu. Il ne s’agit pas de l’histoire de Christ, mais de ses sympathies pour les fidèles du résidu ; et sous ce rapport, nous pouvons reconnaître deux principes qui lient ensemble Christ et le résidu aux derniers jours : en premier lieu, Christ introduit les fidèles, en grâce, dans sa propre position sur la terre, et, en second lieu, il s’associe à leur position à eux. C’est ce que nous montre Matthieu 17:24-27 où il associe les siens à sa position, sans doute par anticipation, seulement il leur révélait déjà le nom du Père. Quant à la nature et aux principes de leur vie, les justes ont moralement les sentiments produits par l’Esprit de Christ : leurs cris et leurs supplications sont l’expression de ce fait. Dieu reconnaît les droits des justes, bien qu’ils n’en aient pas eux-mêmes clairement l’intelligence, et il leur en fournit l’expression dans les Psaumes. C’est à la fois un besoin et un désir, que la vie qui est en eux légitime, devant le cœur de Celui qui peut tenir compte du fondement que Christ a posé pour la bénédiction : il est donc juste dans son support, quoique la justice, quant aux Juifs, ne soit pas encore manifestée. La connaissance qu’a le résidu de ce qu’est l’Éternel — de ce qu’il a toujours été — pour ce qui concerne l’intégrité et l’oppression, lui donne d’attendre une délivrance qui semble impossible1.

1 Les versets 22-24 du chap. 9 du Lévitique nous présentent cette vérité d’une manière frappante. L’acceptation par Dieu du sacrifice n’était pas manifestée avant que Moïse et Aaron — Christ comme sacrificateur et roi, — fussent sortis du tabernacle, après y être entrés (vers. 23). Ensuite le peuple adore ; mais Aaron bénissait auparavant d’auprès de l’offrande (vers. 22). Nous savons par l’Esprit, descendu du ciel, que l’offrande a été acceptée, tandis que le sacrificateur est encore au-dedans du voile ; et par lui, nous connaissons la pleine et entière valeur de la justice divine.

Jusqu'à quand : attente de la foi jusqu’à ce que Dieu agisse en sa faveur

Nous trouvons ici (Ps. 4:2 ; 6:3 et ailleurs) une expression qu’il faut remarquer : « Jusques à quand ? ». Ce cri est l’expression de l’attente de la foi : Dieu ne peut pas rejeter son peuple à toujours [(Lam. 3:31)] ; — jusques à quand agira-t-il envers eux comme il l’a fait et ne tiendra-t-il aucun compte de l’oppression ? C’est pourquoi il est dit quelque part : « Il n’y a personne… qui sache jusques à quand » (Ps. 74:9).

État général du résidu juif devant Dieu à la fin, et non sentiments de Christ

Les Psaumes dont nous venons de parler, en les considérant comme un seul tout, sont donc une exposition générale de l’état du résidu des Juifs devant Dieu aux derniers jours, et des principes selon lesquels les fidèles sont reconnus comme étant intègres : jusqu’ici nous n’avons pas encore trouvé la puissante effusion des sentiments des fidèles sous le poids de l’affliction. Christ est-il donc loin d’eux tous ? Certainement non ; autrement nous n’aurions pas les Psaumes. Christ entre par ses sympathies dans leur condition, il forme la foi de leurs cœurs dans cet état par son Esprit, et entre ainsi pleinement et de la manière la plus touchante dans leur condition d’abaissement. Ces Psaumes ne sont pas l’expression1 de ses propres sentiments lorsqu’il était sur la terre, bien que (précieuse vérité !) il ait appris par ses propres souffrances dans des circonstances semblables, à soutenir par une parole celui qui est las et accablé (comp. És. 50 [v. 4]).

1 Je n’ai pas la pensée que ce ne soit le cas d’aucun des Psaumes: nous savons au contraire que plusieurs d’entre eux, et notamment le Psaume 22, nous fournissent l’expression de ses sentiments personnels, et que, d’un autre côté, il ne serait pas exact d’affirmer qu’on ne trouve dans les Psaumes qui ne s’appliquent pas directement à Lui, aucune parole qui exprime ses sentiments. J’aurai l’occasion d’en citer plusieurs exemples dans le cours de notre étude, et j’ai déjà établi le principe de leur application: mais ici je parle des Psaumes qui nous occupent dans ce moment, savoir des Ps. 3 à 7.