Psaumes

Psaume 2

Sujet principal : Conseils de Dieu touchant le Messie, et introduction des Gentils

Nous avons dit que le Messieles conseils de Dieu touchant son Oint, constituent le second élément essentiel de la condition d’Israël et du gouvernement de Dieu. [2:1] Ici, les Gentils sont introduits et forment le sujet principal du Psaume. Comme au Psaume 1, nous nous retrouvons aux derniers jours, alors que les droits de Christ seront revendiqués et établis contre les rois de la terre et tous les opposants ; mais Israël est, encore ici, le centre et la sphère de l’accomplissement de ces conseils de Dieu : [2:6] l’Oint sera roi en Sion. Les adversaires sont les puissants d’entre les nations, le mal, hélas ! s’étendant jusqu’aux chefs d’Israël, qui, comme nous le verrons, « mourront comme un homme, et tomberont comme un des princes »… « une nation sans piété » (Ps. 82:7 ; 43:1). Nous en trouvons déjà l’application faite par Pierre en Actes 4:25-26.

Christ établi Roi en Sion et dominant sur les nations, dans un temps à venir

Ps. 2 v. 1-6 — Soulèvement des nations, et établissement du Roi en Sion par Dieu

J’ai dit que les conseils de Dieu à l’égard du Messie sont l’élément des voies de Dieu formant le sujet des Psaumes, qui est introduit ici ; [2:2] mais le Psaume 2 s’ouvre par le soulèvement des nations qui veulent se soustraire à l’autorité de ce Messie et à celle de l’Éternel qui l’a établie ; les Juifs apostats, comme nous l’avons vu, étant engagés dans cette grande lutte contre Dieu. [2:1] Les nations s’agitent ; les peuples méditent la vanité ; les rois et les princes de la terre veulent rompre les liens de l’Éternel et de son Oint ; [2:5] mais ce soulèvement ne fait qu’amener la colère et le courroux, contre lesquels toute résistance est vaine. [2:4] Celui qui est assis dans les cieux se rira d’eux, Adonaï1 s’en moquera ; [2:6] en dépit de tous, l’Éternel a oint son Roi sur Sion, la montagne de sa sainteté : tel est le propos assuré de Dieu, accompli par sa puissance. La présomption de l’homme qui résiste ne fait qu’amener sa ruine.

1 Ici, Adonaï veut dire Seigneur, dans le sens d’un titre exprimant sa suprématie officielle.

Ps. 2 v. 7 — Christ, le Roi, né homme et reconnu de Dieu comme Fils

Il y a plus encore : Ce roi, qui est-il ? [2:7] L’Éternel lui a dit : « Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré ». Ce Roi, c’est quelqu’un qui étant engendré dans ce qui peut être appelé « aujourd’hui », c’est-à-dire dans le temps, en contraste avec l’éternité, est reconnu Fils par l’Éternel. Il n’est donc pas question ici de la précieuse vérité de la filialité éternelle du Fils avec le Père, bien qu’il ne faille pas l’en séparer (ce qui ne saurait se faire), mais la Parole nous présente Celui qui, étant l’Homme Oint, la « sainte chose » née dans le monde, avec le titre de Fils de Dieu aussi (Luc 1:35), est reconnu tel par l’Éternel. C’est pourquoi Paul nous dit que cet acte, par lequel Jésus a été suscité (non pas ressuscité), est l’accomplissement de la promesse faite aux pères, citant le Psaume 2 comme confirmation de son dire ; il rapporte ensuite un autre passage à l’égard de sa résurrection et de son incorruptibilité (voyez Actes 13:33-35).

Ps. 2 v. 8-12 — Domination future de Christ sur la terre, mais non encore accomplie

[2:7] Christ donc, né sur la terre, est reconnu Fils de Dieu par l’Éternel, et de vastes conséquences découlent de ce titre. [2:8] Christ n’a qu’à demander à l’Éternel et les nations lui seront données pour héritage et les bouts de la terre pour possession. [2:9] Il les gouvernera avec un sceptre de fer et les mettra en pièces comme un vase de potier ; avec une puissance irrésistible il dominera en jugement sur toute l’impiété et l’impuissance qui se sont élevées contre son trône. Ce jugement toutefois n’est pas accompli encore, [2:10] et le Psaume invite les rois et les juges de la terre [2:12] à se soumettre en reconnaissant le Fils, de peur qu’ils ne périssent si sa colère s’embrase tant soit peu. On peut et on doit se confier en lui, et qui peut réclamer cette confiance, sinon l’Éternel ? Cet appel aux rois de la terre est fondé, il faut le remarquer, sur la revendication du titre de Christ au jugement royal et au pouvoir sur la terre. [2:6] Mais Christ est-il établi roi sur Sion ? Il a été jeté hors de Sion, pendu au bois, en vue de choses meilleures et d’une gloire plus excellente que celle qu’il avait auprès du Père avant que le monde fût [(Jean 17:5)] ; toutefois il a été rejeté de Sion à laquelle il s’est présenté comme Roi ; [2:8] et pour ce qui concerne les nations et l’héritage terrestre, il ne les a pas encore demandés : quand il le fera, « au temps déterminé par le Père », ils lui seront certainement donnés et ses ennemis seront mis pour marchepied de ses pieds [(110:1)]. Il déclare lui-même (Jean 17 [v. 9]) qu’il n’a pas fait de demande à ce sujet, mais seulement pour ceux qui lui ont été donnés du monde. Les rois de la terre continuent à régner, plusieurs se réclament de son nom, pour être cependant trouvés rebelles quand il prendra en main sa grande puissance, et que les nations s’irriteront, et que sa colère sera venue. [2:9] Nul sceptre de fer ne les a encore frappées ; — le vase de potier mis en pièces n’est pas leur image maintenant ; le Seigneur ne s’est pas encore réveillé pour les mépriser ; elles règnent par l’autorité de Dieu ; mais il n’y a point de roi en Sion : Christ a été rejeté. Cependant nous savons qu’Il est Adonaï dans les cieux.

Éléments des deux premiers psaumes, et introduction de la suite

Événements des derniers jours dans les deux premiers Psaumes

Nous avons eu devant nous, dans ces deux premiers Psaumes, les grands événements des derniers jours : [1:5] un résidu Juif attendant le jugement, les méchants étant toujours sur la scène, [2:2] les nations se mutinant contre l’Éternel et son Oint ; [2:4] Celui qui est assis dans les cieux se riant de leur vaine rage, [2:6] l’Éternel établissant Christ roi sur Sion [2:8] et, à sa demande, lui donnant toutes les nations pour son héritage : la soumission étant imposée à tous par un jugement auquel rien ne peut résister. Point de souffrances dans tout cela, pas même quant au résidu du Ps. 1, mais simplement les conseils et les décrets de Dieu et une puissance à laquelle nul ne peut résister. De fait, les rois de la terre se sont levés et les princes ont consulté ensemble, et, pour ce qui est de la puissance et de la scène terrestre, ont réussi. Christ a été rejeté et n’a pas résisté. Et maintenant, si nous cherchons où est le résidu et quelle est sa condition au milieu de la scène juive de l’histoire de ce monde, nous verrons que les grands principes caractéristiques de sa position nous sont présentés dans les Ps. 3 à 7.

Base du livre, comme thèse établie avant les circonstances y amenant

On comprendra maintenant facilement comment les deux premiers Psaumes forment la base de tout le livre, bien que les Psaumes suivants soient l’expression des exercices produits dans l’âme par le non-accomplissement, pour un temps, des conseils révélés dans les deux premiers ; et sous ce rapport on peut dire que l’ordre du livre tout entier ressemble à celui d’un grand nombre des Psaumes eux-mêmes. La thèse est établie dans le premier ou les premiers versets ; puis viennent les circonstances, souvent entièrement contraires, au travers desquelles le fidèle passe, et qui l’amènent à ce qu’exprimait le commencement du Psaume.