Michée

Chapitre 7

Ch. 7 v. 1-6 — Le prophète intercède pour le peuple, portant la confession de la ville

Michée confesse l’iniquité de la ville et s’en humilie en regardant à Dieu

Au chapitre 7, le prophète se place comme intercesseur1 devant Dieu, au nom du peuple, lui présentant, en même temps, la profonde misère et les iniquités du peuple, parlant en son nom, s’identifiant avec lui ; ou, pour être plus exact, il se charge de l’opprobre de la ville (ch. 7:9), exprimant d’abord l’affliction de celle-ci sur l’état où elle se trouve, puis, comme nous l’avons souvent fait remarquer dans Jérémie, passant à son propre office de prophète, et marquant ainsi la position du résidu, parlant, mais avec la pensée divine, placé qu’il était au milieu du peuple ; s’identifiant avec lui tout en jugeant sa conduite, et cela avec tout l’intérêt qui s’attachait à l’amour que Dieu lui portait. [7:1] Le prophète cherche avec désir quelque chose, au milieu du peuple, qui convienne au titre de peuple de Dieu ; [7:2] il n’y avait que fraude et tromperie et des embûches pour verser le sang, [7:3] pour faire le mal des deux mains : cependant il parle toujours comme exprimant la confession de la ville, [7:7] de sorte que, s’humiliant ainsi sous la main de Dieu, elle peut regarder à Lui, jusqu’à ce qu’il prenne lui-même sa cause et lui fasse droit.

1 Ce caractère est un des traits les plus touchants de la fonction de prophète. S’il est prophète, dit Jérémie, qu’il demande à l’Éternel que ce qui reste n’aille pas à Babylone [(Jér. 27:18)]. Il est prophète, dit Dieu parlant d’Abraham à Abimélec, et il intercédera [(Gen. 20:7)]. Ainsi, dans les Psaumes il est dit : Il n’y a pas de prophètes ; il n’y a personne pour lui dire jusques à quand [(Ps. 74:9)], c’est-à-dire, qui sache compter sur la fidélité de l’Éternel leur Dieu, et sachant que ce n’était qu’un châtiment, lui présenter le cas de son peuple. Comparez És. 6. L’Esprit de Dieu qui annonçait les jugements en vérité de sa part, devenait dans ce prophète, parce que Dieu aimait le peuple, un Esprit intercesseur en faveur du peuple [(És. 6:11)]. Pour nous la chose se développe d’une manière un peu différente, mais plus bénie et plus complète. L’intelligence de la volonté de Dieu y entre davantage : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait ». En cela, tous sont des prophètes (1 Jean 5:16).

La prédication de l’évangile provoquera la manifestation du comble de l’iniquité

Une circonstance frappante se présente ici, le Seigneur Jésus déclare dans l’évangile que [7:6] ce que le prophète dépeint comme le comble de l’iniquité, serait produit par la prédication de l’évangile [(Matt. 10:35-36)]. Telle est l’iniquité du cœur, que la lumière mettrait en mouvement, provoquerait une haine qui ne se trouverait que plus acharnée en raison de la proximité de son objet.

Ch. 7 v. 7-10 — Le prophète regarde vers l’Éternel et attend Sa délivrance

L’effet produit sur le prophète par ce qu’il voit autour de lui (ce que l’Esprit de Christ produit là où il agit, à la vue du mal qui pénètre partout), [7:7] est de le porter à regarder vers l’Éternel, à attendre le Dieu de sa délivrance. Il se place dans la position désignée, comme celle que l’Éternel pouvait reconnaître ; il se soumet à l’indignation de l’Éternel, jusqu’à ce qu’il plaidât lui-même la cause de son serviteur. [7:9] En effet, il le conduirait à la lumière, lui ferait voir sa justice. [7:10] Alors la délivrance serait complète, et celle qui disait à Jérusalem : « Où est ton Dieu ? » (cri perpétuel de l’incrédule, qui se réjouit du châtiment du peuple de Christ, comme de la souffrance du Christ lui-même, en se trompant sur les justes voies d’un Dieu qu’il ne connaît pas) — celle qui se réjouissait de l’abaissement de ce que l’Éternel aimait, serait foulée comme la boue des rues (v. 7-10).

Ch. 7 v. 11-17 — Le peuple est ramené par Dieu, qui manifeste Ses merveilles devant tous

[7:12] Dès lors, de l’Égypte et de l’Assyrie, des mers et des montagnes, on viendrait à la ville rebâtie, [7:13] mais auparavant, le pays serait en désolation. [7:14] Cependant, le peuple serait mené sous la houlette de l’Éternel, serait placé dans sa terre comme autrefois ; [7:15] Dieu ferait éclater ses merveilles, comme lorsqu’il l’a fait monter du pays d’Égypte ; [7:16] les nations seraient confondues à la vue de la puissance d’Israël [7:17] et s’effrayeraient devant l’Éternel son Dieu.

Ch. 7 v. 18-20 — Expression de la foi qui regarde à la bonté de Dieu

[7:18] Les trois derniers versets de la prophétie contiennent l’expression de la foi et des sentiments d’adoration qui remplissent le cœur du prophète à la pensée de la bonté de Dieu, [7:19] qui pardonnait l’iniquité du peuple et jetait ses péchés au fond de la mer, qui trouvait ses délices dans la miséricorde [7:20] et qui accomplissait les promesses faites à Abraham, et ce qu’il avait juré aux pères dès les siècles passés. [7:18] Quel Dieu était semblable à Celui qui se manifestait dans ses voies de grâce envers son peuple bien-aimé, envers le faible résidu que chacun méprisait, mais que l’Éternel, dans son affection, n’oubliait jamais, qu’il n’abandonnait pas dans sa fidélité, quelles que fussent ses rébellions !