Josué

Chapitre 2

Nous avons ici l’histoire intéressante de Rahab.

La grâce divine brille même au-delà de ses limites, pour la foi

Jalons de la grâce pour la foi, quand Dieu doit rétrécir Ses voies envers l’homme

Qu’il est beau de voir la grâce de Dieu plaçant, dès le commencement, ses jalons pour que les yeux de la foi aient une direction sûre à mesure que Dieu est obligé de rétrécir ses voies à l’égard de l’homme, et de se limiter dans ses relations avec lui, jusqu’à ce que le précieux sang de Christ ait donné à cette grâce tout son essor et sa liberté. Semence de la femme, semence d’Abraham, semence de David, cela se rétrécit toujours plus. Les promesses même, quant au gouvernement de Dieu, font place à la loi, jusqu’à ce qu’un petit résidu d’Israël devienne le vase, orgueilleux en proportion de sa misère, d’un encore plus petit résidu de fidèles qui attendaient la rédemption d’Israël.

Dieu dépasse en grâce les limites de Ses voies, pour les fidèles affaiblis

Et que de pensées bornées, quoique vraies, se trouvèrent dans le cœur de ces précieux fidèles, comparées à l’attente d’un Abraham et aux déclarations solennelles d’un Énoch ! Le Seigneur, toujours parfait, toujours précieux, a bien pu dire (on le comprend, quoique les profondeurs de son cœur aient été infiniment au delà de notre courte sonde) : « J’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » [(Luc 12:50)]. Mais il y a toujours eu de ces jalons pour la foi. Si Dieu agit, il va au-delà des bornes qui limitent ses voies gouvernementales du moment, et dépasse ses relations établies avec les hommes.

Exemple parfait de Jésus avec la femme syrophénicienne, en Matt. 15

C’est ainsi que la nature divine de Jésus et les droits divins de sa personne se manifestent. Il n’est envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël [(Matt. 15:24)]. Voilà les limites de ses relations formelles avec les hommes. Mais si la foi saisit la bonté de Dieu, est-ce que cette bonté peut se nier, ou se borner à ceux qui, pour le moment, servent de cadre à ses voies de gouvernement ? Non, Christ ne saurait dire : Dieu n’est pas bon ; je ne suis pas bon comme vous le supposez. Comment Dieu se renierait-Il ? La syrophénicienne obtient ce qu’elle demande [(Matt. 15:28)]. Précieuse prérogative de la foi qui sait connaître et reconnaître Dieu à travers tout, qui l’honore tel qu’Il est et le trouve toujours ce qu’Il est.

Manifestation de la foi de Rahab

La foi de Rahab reconnaît que Dieu est avec Son peuple, même misérable

En quoi se manifeste la foi de Rahab que l’apôtre cite comme exemple [(Héb. 11:31)] ? démonstration admirable que la manière dont Dieu agit en grâce est avant et au-dessus de la loi, que la grâce franchit la limite imposée aux hommes par la loi, tout en maintenant son autorité ; autorité toutefois qui ne se fait jour qu’en condamnation. Quelle est, dis-je, cette foi de Rahab ? [2:9] C’est la foi qui reconnaît que Dieu est avec son peuple, tout faible et tout petit qu’il soit, ne jouissant pas de son héritage, errant sans patrie sur la terre, mais aimé de Dieu.

Puissance du peuple de Dieu quand Il le conduit, malgré l’adversité

Si Abraham a cru Dieu lorsqu’il n’y avait point de peuple, Rahab s’est identifiée avec ce peuple, lorsqu’il n’avait autre chose que Dieu. [2:9] Elle savait bien que l’héritage était à ce peuple ; [2:11] elle comprenait, quelle que fût la puissance de ses ennemis, malgré leurs villes murées et leurs chariots de fer, que leur cœur s’était fondu. C’est toujours le cas des instruments de l’ennemi, quelles que soient, du reste, les apparences, lorsque le peuple de Dieu est sous la conduite de l’Esprit de Dieu dans le chemin de l’obéissance que Dieu lui a tracé.

Salut par la foi pour tous ceux qui croient, pour la gloire de Dieu

Ainsi, au milieu des gentils, cette pauvre pécheresse, membre méchant et méprisé d’une race maudite et vouée à la destruction, est sauvée, et son nom est un témoignage à la gloire de Dieu. [2:18-19] Sa maison reconnue à cette marque assurée, le cordon de fil écarlate, devient la retraite et la sauvegarde de tous ceux qui s’y retirent ayant la foi à la parole donnée.