Jacques

Chapitre 2

Les preuves manifestes de la réalité de la foi professée

L’apôtre entre maintenant dans ce qui concerne ceux qui faisaient profession de croire que Jésus était le Christ, le Seigneur. Auparavant, au chapitre 1, il avait parlé de la nouvelle nature en rapport avec Dieu, [2:14] ici la profession de la foi en Christ est placée en présence de la même pierre de touche, — la réalité des fruits produits par elle, en contraste avec ce monde. Tous ces principes, [2:7] la valeur du nom de Jésus, [2:8] l’essence de la loi comme Christ l’a présentée, [2:12] et la loi de la liberté, sont mis en avant pour juger de la réalité de la foi professée, ou pour convaincre le professant qu’il ne la possédait pas. Deux choses sont réprouvées : [2:9] d’abord d’avoir égard à l’apparence des personnes, [2:17] et ensuite l’absence des bonnes oeuvres qui doivent être la preuve de la sincérité de la profession.

Ch. 2 v. 1-13 — L’acception entre riches et pauvres

Ch. 2 v. 1-7 — L’égard à l’apparence est contraire à la pensée divine

[2:4] En premier lieu donc, l’apôtre blâme les égards pour l’apparence des personnes. [2:1] On professe qu’on a la foi au Seigneur Jésus, et l’on est animé de l’esprit du monde ! [2:5] L’apôtre répond : Dieu a choisi les pauvres, en les rendant riches en foi et héritiers du royaume. [2:6] Les professants les avaient méprisés : [2:7] ces riches blasphémaient le nom de Christ [2:6] et persécutaient les chrétiens.

Ch. 2 v. 8-11 — La loi demande d’aimer son prochain sans exception

[2:8] En second lieu, Jacques en appelle au sommaire pratique de la loi dont Jésus avait parlé, à la loi royale. [2:9] On violait la loi elle-même, en favorisant les riches ; [2:10] or, la loi n’admet aucune infraction quelconque à ses commandements, parce qu’il y va de l’autorité du législateur. [2:9] En méprisant les pauvres, certes, on n’aime pas son prochain comme soi-même.

Ch. 2 v. 12-13 — Celui qui a la nature divine doit marcher selon les principes de Dieu

[2:12] En troisième lieu, on doit marcher comme ceux dont la responsabilité est mesurée par la loi de la liberté, comme ceux qui, possédant une nature qui goûte et aime ce qui est de Dieu, sont affranchis de tout ce qui lui est contraire, en sorte qu’ils ne peuvent pas s’excuser s’ils admettent des principes qui ne sont pas ceux de Dieu lui-même. [2:13] Cette introduction de la nature divine conduit l’apôtre à parler de la miséricorde dans laquelle Dieu lui-même se glorifie. L’homme qui ne montre point de miséricorde, se trouvera l’objet du jugement qu’il a aimé.

Ch. 2 v. 14-26 — Les oeuvres comme preuve de la foi professée

Ch. 2 v. 14-18 — La foi invisible ne se montre que par ses fruits

[2:14] La seconde partie du chapitre se rattache à cette pensée, car l’apôtre commence son discours sur les oeuvres, comme preuves de la foi, en parlant de cette miséricorde qui répond à la nature et au caractère de Dieu, desquels le vrai chrétien, comme né de Dieu, a été rendu participant. La profession d’avoir la foi, sans cette vie dont l’existence est prouvée par les oeuvres, ne peut profiter à personne. C’est assez clair. Je dis : la profession d’avoir la foi, parce que l’épître le dit : « Si quelqu’un dit qu’il a la foi » (vers. 14). Là est la clef de cette partie de l’épître. Il dit qu’il a la foi ; où en est la preuve ? Elle est « dans les oeuvres ». Et c’est de cette manière que l’apôtre use de celles-ci. Un homme dit qu’il a la foi. Mais la foi n’est pas une chose que nous puissions voir. [2:18] C’est pourquoi nous disons avec raison : Montre-moi ta foi. C’est l’évidence de la foi qui est demandée pour l’homme ; ce n’est que par ses fruits que nous pouvons la rendre évidente aux hommes ; car la foi elle-même ne se voit pas. Mais si je produis ces fruits, il faut bien que la racine soit là, autrement les fruits n’y seraient pas. Ainsi la foi ne se montre pas elle-même aux autres et ne peut être reconnue des hommes sans les oeuvres, mais les oeuvres, fruits de la foi, en démontrent l’existence.

Ch. 2 v. 19 — La profession d’une doctrine vraie, sans relation avec Dieu

[2:19] Ce qui suit fait voir que l’apôtre parle de la profession d’une doctrine, vraie peut-être en elle-même, de certaines vérités que l’on confesse ; car c’est une foi réelle qui est considérée — une certitude de connaissance et de conviction qu’ont les démons en l’unité de Dieu. Ils ne doutent pas de celle-ci ; mais il n’y a aucun lien entre leur coeur et Dieu par le moyen d’une nouvelle nature ; il s’en faut bien !

Ch. 2 v. 20 — La foi sans fruits est morte

Mais l’apôtre confirme cela par le cas des hommes chez qui l’opposition avec la nature divine n’est pas aussi apparente. [2:20] La foi, cette foi qui reconnaît la vérité à l’égard du Christ, est morte sans les oeuvres, c’est-à-dire qu’une foi qui est telle qu’elle ne produit point de fruits, est morte.

La vraie foi est liée à la vie nouvelle donnée de Dieu

[2:16] On voit (verset 16) que la foi dont l’apôtre parle, est une profession dépourvue de réalité ; [2:19] le verset 19 montre que cette foi peut être une certitude, sans feinte, que la chose que l’on croit est vraie ; mais la vie engendrée par la Parole, de sorte qu’une relation soit formée entre l’âme et Dieu, manque entièrement. Parce que cette vie vient de la Parole, c’est la foi : étant engendrés de Dieu, nous avons une vie nouvelle. Cette vie opère, c’est-à-dire la foi opère selon la relation avec Dieu, dans des oeuvres qui découlent naturellement d’elle, et qui rendent témoignage à la foi qui les a produites.

Ch. 2 v. 21-26 — Des exemples de fruits de la foi, étrangers à la nature de l’homme

Du verset 20 jusqu’à la fin du chapitre, l’apôtre présente de nouvelles preuves de sa thèse, fondées sur le dernier principe que je viens d’énoncer. Or, ces preuves n’ont rien du tout à faire avec les fruits d’une nature aimable (car il y en a de tels qui nous appartiennent comme créatures), mais ne venant pas d’une vie qui a pour source la parole de Dieu, par laquelle il nous a engendrés [(1:18)]. Les fruits dont l’apôtre parle, rendent témoignage par leur caractère même à la foi qui les a produits. [2:21] Abraham a offert son fils, [2:25] Rahab a reçu les messagers d’Israël, en s’associant au peuple de Dieu quand tout était opposé à celui-ci, et en se séparant elle-même de son propre peuple par la foi. [2:21] Tout sacrifier pour Dieu, [2:25] tout abandonner pour son peuple, avant qu’il eût remporté une seule victoire, et alors que le monde était entier dans sa force, tels sont les fruits de la foi.

[2:23] L’un s’en est rapporté à Dieu, et l’a cru de la manière la plus absolue, contre tout ce qui est dans la nature ou ce sur quoi la nature peut compter ; [2:25] l’autre reconnut le peuple de Dieu lorsque tout était contre lui : mais ni une chose, ni l’autre, n’était le fruit d’une nature aimable, ni d’un sentiment naturel du bien, comme ce que les hommes appellent de bonnes oeuvres. [2:21] L’un était un père allant mettre à mort son fils, [2:25] l’autre était une mauvaise femme trahissant son pays. [2:23] Certainement les Écritures sont accomplies, qui disent qu’Abraham a cru Dieu. Comment aurait-il pu agir comme il l’a fait, s’il n’avait pas cru Dieu ? [2:22] Les oeuvres ont mis le sceau sur sa foi : [2:26] et la foi sans les oeuvres est comme le corps sans l’âme, une forme extérieure privée de la vie qui l’anime. [2:22] La foi agit dans les oeuvres — car sans elle les oeuvres sont une nullité ; elles ne sont pas celles de la nouvelle vie — et les oeuvres complètent la foi qui agit en elles, car malgré l’épreuve, et dans l’épreuve, la foi est en activité. Les oeuvres de loi n’y ont aucune part ; la loi extérieure qui exige, n’est pas une vie qui produit (en dehors de cette nature divine) ces dispositions saintes et aimantes qui, ayant Dieu et son peuple pour objet, estiment que rien d’autre n’a de valeur.

Dieu voit la foi sans ses oeuvres, qui sont pour l’homme

[2:24] On remarquera que Jacques ne dit jamais que les oeuvres nous justifient devant Dieucar Dieu peut voir la foi sans ses oeuvres. Quand la vie est là, Dieu le sait. Elle s’exerce à son égard, envers Lui, dans la confiance en sa Parole et en Lui-même, en recevant son témoignage à travers tout, malgré tout, au dedans et au dehors. Voilà la foi que Dieu voit et connaît. [2:18] Mais dès qu’il s’agit de l’homme, dès qu’il faut dire « montre-moi », alors la foi, la vie, se montrent dans les oeuvres.