Juges

Chapitre 8

Ch. 8 v. 1-17 — La foi de Gédéon agit selon Dieu pour châtier ou apaiser le peuple incrédule

[8:1] Tous cependant ne se joignent pas à Gédéon pour la poursuite de l’ennemi. [8:6] Mais, pour le moment, Gédéon méprise la lâcheté qui le méconnaît et qui craint encore la force de l’oppresseur. [8:16-17] En revenant, il châtie selon la juste indignation de sa foi, ceux qui s’étaient montrés favorables à l’ennemi [8:4] dans un moment où les serviteurs de Dieu étaient fatigués, mais poursuivant toujours. [8:7, 9] Tandis que l’oeuvre était à faire, ils s’occupaient de l’oeuvre et passaient outre ; [8:16-17] on a tout le temps de se venger lorsqu’elle est achevée. [8:2] Gédéon a aussi la prudence de s’effacer pour calmer la susceptibilité de [8:1] ceux qui se sentaient blessés dans leur importance parce que lui avait eu plus de foi qu’eux. Ils ne s’étaient pas vantés de leur importance, et n’avaient pas demandé à être appelés lorsque Madian était en force sur le territoire d’Israël. [8:3] On aurait tort de contester avec de telles gens. Si l’on est content d’avoir fait l’oeuvre de Dieu, ils seront contents des dépouilles qu’ils trouveront à la poursuite de l’ennemi : ils s’en feront une victoire. [7:24-25] Il faut la leur laisser ; car, en effet, ils ont été utiles à la cause de l’Éternel, quoique tardifs à y entrer. Ils sont venus lorsqu’ils ont été appelés et, à ce qu’il paraît, de bon coeur ; ils ont suivi la direction de Gédéon et lui ont rapporté les têtes des chefs. Le secret de la foi et de l’Éternel était avec Gédéon. C’était inutile de leur en parler. Israël ne comprenait pas sa faiblesse. Gédéon devait être fort de la part de l’Éternel pour Israël, puisque Israël ne pouvait être fort avec lui. [8:1] Or, par cette même raison, ils ne pouvaient comprendre pourquoi ils n’avaient pas été appelés auparavant. La chose a dû être laissée sans explication ; preuve du triste état d’Israël. [8:2-3] Mais le danger a été écarté et la difficulté résolue en ce que Gédéon se contentait sagement de les tranquilliser, en n’insistant pas sur sa propre importance, sentiment qui tenait à une foi dont eux ne se croyaient pas incapables et dont ils ne sentaient pas les difficultés, parce qu’ils ne la possédaient pas. Il faut être près de Dieu pour sentir ce qui manque dans l’état de son peuple avec lui ; car c’est en Lui que nous trouvons ce qui nous rend capables de comprendre et sa force et les exigences de nos relations avec Lui.

[8:28] Pendant les jours de Gédéon, Israël fut en paix.

Le bas état du peuple de Dieu, qu’il délivre

Bien que les détails de cette délivrance soient d’un intérêt particulier, il me paraît que l’état du peuple s’y montre plus bas qu’à l’époque des délivrances précédentes. [3:10, 28] Alors on trouvait tout simple que quelque serviteur de l’Éternel, comptant sur son bras, délivrât le peuple du joug qui pesait sur lui. [4:10] Ou bien le peuple, réveillé par les paroles d’une prophétesse, secouait le joug [4:24] et remportait lui-même, par le secours de Dieu, la victoire sur ses ennemis. [6:25-26] Mais ici il fallait rétablir chez le peuple la conscience des relations de l’Éternel avec lui. C’est ce que Dieu fait avec Gédéon, comme nous l’avons vu, et cela avec une tendresse et une condescendance touchantes. Mais il a fallu le faire. [7:22] Aussi Dieu accomplit-il seul la délivrance de son peuple. [7:2] Il ne faut pas y employer le peuple, de peur que le peuple ne se l’attribue ; car plus on est éloigné de Dieu, plus on est disposé à se faire une grande part dans l’oeuvre qui n’est due qu’à Lui.