Jean

Chapitre 2

Ch. 2 v. 1-22 — Position millénaire de Jésus, en rapport avec Israël

Ch. 2 v. 1-12 — Bénédiction en Galilée pour le résidu, dans un service séparé d’Israël

Les deux témoignages à Christ qui devaient se rendre dans ce monde avaient été rendus, — les deux ayant pour objet de rassembler autour de Lui comme centre — celui de Jean, et celui de Jésus prenant place en Galilée avec le résidu : ce sont les deux jours des voies de Dieu envers Israël ici-bas1. [2:1] Le troisième jour se trouve au chap. 2. Un mariage a lieu en Galilée ; [2:2] Jésus y est, [2:6-8] et l’eau de la purification est changée en vin, le vin de la joie des noces. [2:16] Ensuite, à Jérusalem, Jésus purifie le temple de Dieu avec autorité, [2:15] en exécutant le jugement sur tous ceux qui le profanaient. Ce sont en principe les deux choses qui caractérisent la position millénaire du Seigneur. Sans doute, les faits racontés ici sont réellement arrivés ; mais introduits ici et de cette manière, leur portée est évidemment plus grande que celle de simples faits historiques. Ensuite, pourquoi est-il dit le troisième jour ? Le troisième jour après quoi ? Deux jours de témoignages ont déjà formé le sujet du récit de notre évangile : l’un, celui du témoignage de Jean [(1:29)], et l’autre, celui du témoignage de Jésus [(1:35)]. Maintenant, la bénédiction et le jugement s’accomplissent. En Galilée le résidu avait sa place : cette contrée était le lieu de bénédiction, d’après És. 9 [(v. 1-2)], — Jérusalem, celui de jugement. [2:4] À la noce, le Seigneur ne connaît pas sa mère : la relation dans laquelle il se trouvait avec elle, était l’expression de sa relation naturelle avec Israël. Celui-ci était sa mère, en envisageant le Sauveur comme né sous la loi ; et il s’en sépare pour accomplir la bénédiction. Il n’accomplit, par conséquent, cette bénédiction pour le moment, qu’en témoignage en Galilée pour le résidu. Ce sera quand Il reviendra, que le bon vin sera pour Israël la vraie bénédiction et la joie « à la fin » de toutes les voies de Dieu à son égard. [2:12] Cependant, le Seigneur demeure encore avec sa mère que, quant à son œuvre, il ne reconnaît pas : et c’est bien ce qui est arrivé dans ses rapports avec Israël.

1 [1:40] Remarquez ici que Jésus accepte d’être le centre autour duquel les âmes doivent être rassemblées — principe de toute importance. Nul autre ne pouvait occuper cette place. C’était une place divine. Le monde était ruiné, sans Dieu, et un nouveau rassemblement, tiré du monde, devait se grouper autour de Christ. [1:44] Ensuite, il donne le chemin dans lequel l’homme doit marcher : « Suis-moi ». Adam, dans le Paradis, n’avait besoin d’aucun chemin. Christ donne un chemin divin, dans un monde où ne pouvait s’en trouver un pareil, car la condition tout entière du monde était le fruit du péché. Troisièmement, dans sa Personne, il révèle l’homme comme étant le Chef glorieux au-dessus de toutes choses, celui que servent les créatures les plus élevées.

Ch. 2 v. 13-22 — Jugement judiciaire à Jérusalem, comme Fils et temple de Dieu

[2:15] Ensuite, en jugeant les Juifs et en purifiant judiciairement le temple, [1:16] le Seigneur se présente comme Fils de Dieu ; le temple est la maison de son Père. [2:19] La preuve qu’il donne de la gloire de sa personne et de ses droits divins, c’est sa résurrection après que les Juifs l’auraient rejeté et crucifié. Du reste, il n’était pas seulement Fils : — Dieu était en Lui, non pas dans le temple. Elle était vide, cette maison bâtie par Hérode : [2:21] le corps de Jésus était maintenant le vrai temple. [2:22] Scellées par sa résurrection, les Écritures et la parole de Jésus étaient d’autorité divine pour les disciples, comme parlant de Lui selon l’intention de l’Esprit de Dieu.

Fin de la révélation terrestre de Christ, avant l’œuvre accomplie

C’est là que se termine cette subdivision du livre qui nous occupe. Elle termine la révélation terrestre de Christ, y compris sa mort ; mais même ainsi, c’est le péché du monde. Le chap. 2 nous présente le millénium ; le chap. 3 est l’œuvre accomplie en nous et pour nous, qui nous rend propres pour le royaume sur la terre et dans les cieux ; et l’œuvre pour nous, terminant les rapports du Messie avec les Juifs, découvre les choses célestes par la crucifixion du Fils de l’homme — amour divin et vie éternelle.

Ch. 2 v. 23-25 — Incapacité de l’homme à recevoir ce qui vient de Dieu

[2:23] Les miracles que le Seigneur opérait, convainquaient beaucoup de gens selon leur intelligence naturelle. Sans doute, ils étaient sincères, mais ils croyaient par une conclusion humaine. Une autre vérité se dévoile maintenant : l’homme, dans son état naturel était réellement incapable (*) de recevoir les choses de Dieu, non que le témoignage fût insuffisant pour le convaincre, ni qu’il ne fût jamais convaincu ; plusieurs l’ont été alors, [2:24] mais Jésus ne se fiait pas à eux. [2:25] Il savait ce que c’était que l’homme. Bien que celui-ci fût convaincu, sa volonté ni sa nature n’étaient pas pour cela changées ; quand le moment de l’épreuve serait arrivé, il se montrerait tel qu’il était, aliéné de Dieu, même son ennemi : triste, mais trop vrai témoignage ! La vie, la mort de Jésus en ont été la démonstration. Il a commencé son œuvre, sachant bien tout cela ; son amour ne s’en est pas refroidi, car la force de cet amour était en lui-même.

1 Remarquez que l’état de l’homme est pleinement manifesté ici. En supposant que l’homme est extérieurement juste selon la loi, qu’il croit en Jésus selon des convictions sincères d’après la nature, il s’en revêt pour se cacher à lui-même ce qu’il est réellement. Il ne se connaît nullement ; ce qu’il est reste intact : or il est pécheur. Mais ceci nous conduit à une autre observation. Il y a deux grands principes depuis le paradis même — la responsabilité et la vie : l’homme ne peut jamais les démêler jusqu’à ce qu’il apprenne qu’il est perdu et qu’il n’existe pas de bien en lui ; alors il est content de savoir qu’il y a une source de vie et de pardon en dehors de lui. C’est ce qui nous est montré ici. — [3:7] Il faut la vie nouvelle. — Jésus n’enseigne pas une nature qui n’est que du péché. Ces deux principes sont développés dans les Écritures d’une manière remarquable : d’abord, au paradis, comme nous l’avons dit, la responsabilité et la vie en puissance. L’homme prit le fruit d’un arbre, tomba sous le rapport de la responsabilité et fut déchu de la vie. La loi donnait la mesure de la responsabilité lorsque le bien et le mal furent connus, et promettait la vie sur ce principe : faire ce qui était commandé, en satisfaisant à la responsabilité. Christ vient, fait face aux manquements de l’homme sous le rapport de la responsabilité, et donne, ce qu’Il est, la vie éternelle. Ainsi, et ainsi seulement, la question peut être résolue, et les deux principes réconciliés.

Mais deux choses se présentent en Lui pour révéler Dieu : [2:24-25] Il connaît l’homme et tous les hommes. Quelle connaissance dans ce monde ! Un prophète sait ce qui lui est révélé ; il a dans ce cas-là une connaissance divine. Mais Jésus connaît tous les hommes d’une manière absolue. Il est Dieu. Puis une fois qu’il a introduit la vie en grâce, il parle d’une autre chose : [3:11] il dit ce qu’il connaît, et rend témoignage à ce qu’il a vu. Or il connaît Dieu son Père dans le ciel ; il est le Fils de l’homme qui est dans le ciel. — Il connaît l’homme divinement, mais il connaît Dieu et toute sa gloire divinement aussi.

Quel superbe tableau, quelle révélation plutôt, devrais-je dire, de ce que Jésus est pour nous, car c’est ici comme homme qu’il nous parle ; aussi devient-il pour que nous y entrions et que nous en jouissions, le sacrifice pour le péché, selon l’amour éternel de Dieu, son Père.