Hébreux

Chapitre 10

Ch. 10 v. 1-10 — Offrande volontaire de Christ à Dieu

Développement et application de l’offrande de Christ faite une fois

Le chapitre 10 est le développement et l’application de ce fait que Christ s’est offert une fois pour toutes ; l’auteur y résume sa doctrine sur ce point, et l’applique aux âmes, en confirmant la doctrine par l’Écriture, et par des considérations évidentes pour toute âme éclairée.

Ch. 10 v. 1-4 — Sacrifices judaïques renouvelés et maintien du péché

La loi comme ombre de ce qui allait venir, et état différent des adorateurs

1° [10:1] La loi avec ses sacrifices n’amenait pas les adorateurs à la perfection, [10:2] car si ceux-ci l’avaient été, les sacrifices n’auraient pas été offerts de nouveau. S’ils étaient encore offerts, c’est que les adorateurs n’étaient pas parfaits. [10:3] La répétition du sacrifice, loin de les rendre parfaits, était, au contraire, un mémorial des péchés. Le sacrifice répété rappelait au peuple que le péché était encore là, et qu’il était encore devant Dieu. [10:1] La loi, en effet, était bien l’ombre des choses à venir, mais non l’image même de ces choses. Il y avait des sacrifices, mais des sacrifices répétés, au lieu d’un seul sacrifice, efficace pour toujours ; il y avait un souverain sacrificateur, mais un souverain sacrificateur mortel, ce qui impliquait une sacrificature transmissible [(7:23)] ; un souverain sacrificateur qui entrait dans un lieu très saint, mais seulement une fois l’an, le voile qui cachait Dieu restant toujours là, et le souverain sacrificateur ne pouvant pas demeurer en sa présence, car l’œuvre n’était pas parfaite [(9:7-8)]. Il y avait donc des éléments qui indiquaient clairement les parties constitutives, si je peux m’exprimer ainsi, de la sacrificature des biens à venir ; mais l’état des adorateurs dans un cas était tout à fait l’opposé de ce qu’il est dans l’autre. Dans le premier cas, chaque acte montrait que l’œuvre de réconciliation n’était pas faite ; dans le second, la position du souverain sacrificateur et des adorateurs est le témoignage que cette œuvre a été accomplie, et que les adorateurs sont rendus parfaits à perpétuité dans la présence de Dieu.

La répétition des sacrifices montre que le péché n’est pas ôté

Au chapitre 10, ce principe est appliqué au sacrifice. [10:3] La répétition du sacrifice démontrait que le péché était là : [10:14] le fait que le sacrifice de Christ ne fut offert qu’une fois était la démonstration de son efficace éternelle. [10:2] Si les sacrifices judaïques avaient rendu les adorateurs réellement parfaits devant Dieu, ces sacrifices auraient cessé d’être offerts. [10:3] L’apôtre parle, quoique le principe soit général, des sacrifices qui étaient offerts chaque année au jour des propitiations ; [10:2] car, rendus parfaits d’une manière permanente, par l’efficace du sacrifice, les adorateurs n’auraient plus eu aucune conscience de péchés, et n’auraient pas pu avoir la pensée de renouveler le sacrifice.

Œuvre unique pour ôter le péché et accomplir la volonté de Dieu

Remarquez ici, ce qui est bien important, que la conscience est purifiée, nos péchés étant expiés et l’adorateur s’approchant en vertu du sacrifice. [10:4] Le sens du service judaïque était que la culpabilité n’était pas ôtée ; le sens du service chrétien est le contraire. Quant au premier, quelque précieux que soit le type, la raison est évidente : le sang des taureaux et des boucs ne pouvait ôter le péché. C’est pourquoi ces sacrifices ont été abolis, et une œuvre a été accomplie qui, tout en étant un sacrifice, a un autre caractère ; une œuvre qui exclut toute autre et toute répétition, parce qu’il ne s’agit de rien de moins que du dévouement propre du Fils de Dieu, pour accomplir la volonté de Dieu et achever ce pourquoi il avait été consacré, acte impossible à répéter, car on ne peut pas accomplir toute la volonté de Dieu deux fois et, si la chose était possible, ce serait un témoignage de l’insuffisance de la première et par conséquent de toutes les deux.

Ch. 10 v. 5-9 — Venue volontaire de Christ comme homme pour obéir à Dieu

Le Fils vient dans une position d’obéissance pour accomplir la volonté de Dieu

Voici ce que le Fils de Dieu dit dans ce passage si solennel (v. 5 à 9), où nous sommes admis à connaître selon la grâce de Dieu, ce qui s’est passé entre Dieu le Père et Lui-même, lorsque le Fils a entrepris l’accomplissement de la volonté de Dieu — ce qu’il a dit, et quels étaient les conseils éternels de Dieu, qu’il a accomplis. Il prend la position de soumission et d’obéissance, pour accomplir la volonté d’un autre. [10:5] Dieu ne voulait plus des sacrifices offerts sous la loi, et dont les quatre genres sont signalés ici ; [10:6] il n’y prenait pas plaisir. [10:5] À leur place, il avait préparé un corps pour son Fils — vérité importante, immense, car la vraie position de l’homme est celle de l’obéissance. [10:7] Aussi en prenant cette place d’obéissance, le Fils de Dieu se met dans une position où il peut obéir parfaitement ; de fait, il entreprend de faire toute la volonté de Dieu, quelle qu’elle soit ; volonté toujours bonne, agréable, et parfaite [(Rom. 12:2)].

Ch. 10 v. 5 — Formation d’un corps, ou creusement des oreilles

Le Psaume [(40:6)], dans le texte hébreu, dit « Tu m’as creusé1 des oreilles », ce que les Septante ont traduit par : « Tu m’as formé un corps », et cette parole, puisqu’elle donne le vrai sens, [10:5] le Saint Esprit l’emploie ici ; car le mot « oreille » ainsi employé a toujours le sens de la réception de commandements, et d’obligation à obéir, ou de disposition à le faire. Il m’a ouvert l’oreille chaque matin (És. 50 [v. 4]) ; c’est-à-dire qu’il m’a fait prêter l’oreille à sa volonté, être obéissant à ses commandements. L’oreille était percée ou attachée avec un poinçon à la porte, comme signe que l’Israélite était attaché à la maison comme esclave pour obéir à perpétuité [(Ex. 21:6)]. Or, en prenant un corps, le Seigneur a pris la forme d’esclave (Phil. 2 [v. 7]) : il a eu des oreilles creusées pour Lui, c’est-à-dire, il s’est placé dans la position où il devait accomplir toute la volonté de son Maître, quelle qu’elle fût. Mais c’est le Seigneur2 lui-même qui parle dans le passage : Toi, dit-il, « tu m’as formé un corps ».

1 Ce n’est pas le même mot que « percer » ou transpercer dans Exode 21 [(v. 6)], ni que « ouvrir » dans Ésaïe 50 [(v. 4)]. L’un (creuser) signifie préparer pour l’obéissance, l’autre signifierait lier à l’obéissance à perpétuité et assujettir à l’obéissance qui est due. Le passage d’Exode 21 a trait à la vérité bénie que le Seigneur, son service personnel sur la terre une fois accompli, n’a voulu abandonner ni son Assemblée ni son peuple. Il est toujours Dieu, mais toujours homme, toujours l’homme humilié, l’homme glorifié et régnant, l’homme dépendant, bien que dans la joie de la perfection éternelle.

2 Le sujet, comme dans l’épître tout entière, est le Messie : dans le Psaume, c’est le Messie qui parle, c’est-à-dire l’Oint ici-bas. Il exprime sa patience et sa fidélité, dans la position qu’il avait prise, s’adressant à l’Éternel comme à son Dieu, et il raconte comment il avait pris cette place volontairement, selon les conseils éternels à l’égard de sa personne. Car la personne n’est pas changée, mais Christ parle dans le Psaume selon la position d’obéissance qu’il a prise, en disant toujours moi et je, en parlant de ce qui s’est passé avant son incarnation.

Ch. 10 v. 6-7 — Fin du service judaïque, et offrande volontaire de Christ pour obéir

[10:6] Entrant davantage dans les détails, il spécifie les holocaustes et les offrandes pour le péché, sacrifices qui avaient moins le caractère de communion que le sacrifice de prospérité et de gâteau, et étaient ainsi d’une plus grande portée ; mais Dieu n’y prenait pas plaisir. En un mot, le service judaïque était déclaré déjà alors, par l’Esprit, inacceptable devant Dieu. Tout cela devait cesser, tout était sans fruit. Aucune offrande faisant partie de ce service n’était agréable. Non, les conseils de Dieu se déroulent, mais tout premièrement dans le cœur du Verbe, du Fils de Dieu, qui s’offre Lui-même pour accomplir la volonté de Dieu. [10:7] Alors il dit : « Voici, je viens, il est écrit de moi dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Rien de plus solennel que d’ôter ainsi le voile sur ce qui se passe dans le ciel entre Dieu et le Verbe qui a entrepris de faire sa volonté. Remarquez qu’avant d’être dans la position d’obéissance, il s’offre Lui-même pour accomplir la volonté de Dieu ; c’est-à-dire que, par libre amour, pour la gloire de Dieu, par libre volonté, comme quelqu’un qui pouvait le faire, il s’offre. Il entreprend l’obéissance, il entreprend de faire tout ce que Dieu veut. C’est bien faire le sacrifice de toute sa volonté, mais le faire librement et comme de son propre mouvement, bien que ce soit à l’occasion de la volonté du Père. Aussi fallait-il être Dieu pour le faire, et pour entreprendre d’accomplir tout ce que Dieu pouvait vouloir.

Offrande de Christ comme étant Dieu, venu pour obéir pleinement
Libre offrande de Christ pour faire la volonté de Dieu, en obéissance

C’est ici le grand mystère de ce divin entretien qui reste toujours entouré de sa solennelle majesté, quoiqu’il nous soit communiqué pour que nous le sachions ; et il nous fallait le savoir, car c’est ainsi que nous comprenons la grâce infinie, et la gloire de cette œuvre. Avant d’être homme, dans le lieu où la divinité se connaît seule, et où les conseils et les pensées éternelles se communiquent entre les personnes divines, le Verbe, ainsi qu’il nous l’a déclaré dans le temps par l’Esprit prophétique (telle étant la volonté de Dieu, contenue dans le livre des conseils éternels) — [10:7] Lui qui le pouvait, s’est offert librement pour accomplir cette volonté. Soumis à ce conseil déjà arrêté à son égard, il s’offre cependant avec une parfaite liberté, pour l’accomplir ; mais en s’offrant, il se soumet ; en même temps toutefois, il entreprend de faire tout ce que Dieu, comme Dieu, voulait. Mais aussi en entreprenant de faire la volonté de Dieu, il le fait par voie d’obéissance, de soumission et de dévouement ; car je pourrais entreprendre de faire la volonté d’un autre comme étant libre et compétent pour le faire, parce que je voudrais la chose ; mais si je dis : « pour faire ta volonté », c’est une soumission absolue et complète. C’est là ce que le Seigneur, le Verbe, a fait. Il l’a fait aussi en déclarant qu’il venait pour le faire. Il prenait une position d’obéissance en acceptant le corps formé pour Lui ; il venait pour faire la volonté de Dieu.

Ce qu’a été Jésus ici-bas exprimait Sa nature divine et les communications divines révélées ici

Ce dont nous venons de parler se trouve continuellement manifesté dans la vie de Jésus sur la terre. La divinité perce à travers la position qu’il avait prise dans un corps humain, car il était Dieu nécessairement dans l’acte même de son humiliation, et Dieu seul aurait pu entreprendre l’œuvre qu’il a entreprise, et s’y trouver ; mais il était toujours, entièrement, parfaitement obéissant et dépendant de Dieu. Ce qui se révélait dans son existence sur la terre était l’expression de ce qui s’était accompli dans les demeures éternelles, dans sa propre nature ; c’est-à-dire (et c’est ce dont le Psaume 40 parle), que ce qu’il exprime et ce qu’il a été ici-bas sont la même chose ; l’une en réalité dans le ciel, l’autre corporellement sur la terre. Ce qu’il a été ici-bas n’était que l’expression, la manifestation vivante, réelle, corporelle, de ces communications divines qui nous ont été révélées, et qui étaient la réalité de la position qu’il a prise.

Importance de l’offrande de Christ selon sa compétence divine

Or il est très important de voir ces choses dans l’offrande libre de Lui-même faite selon la compétence divine, et non seulement quand elles sont accomplies dans la mort. Cela donne un tout autre caractère à son œuvre dans le corps ici-bas.

Intimité divine où Christ accepte de venir volontairement accomplir la volonté de Dieu

Au fond, depuis le premier chapitre, le Saint Esprit présente toujours Christ de cette manière ; mais cette révélation du Psaume 40 était nécessaire pour expliquer comment il est devenu serviteur, ce que c’était réellement que le Messie ; et, pour nous, elle ouvre une vue immense sur les voies de Dieu ; vue dont le fond, par la clarté même de la révélation, nous montre des choses si divines et si glorieuses, qu’on baisse la tête et qu’on se couvre la face à la pensée d’être admis pour ainsi dire à assister à des entretiens pareils, vu la majesté des personnes dont les relations intimes et les actes sont révélés. Ce n’est pas ici la gloire qui nous éblouit ; mais même dans ce pauvre monde, il n’y a rien à quoi nous soyons aussi étrangers qu’à l’intimité de ceux qui sont, dans leurs habitudes, beaucoup au-dessus de nous. Qu’est-ce donc, quand c’est l’intimité de Dieu ? Béni soit son nom ! Quelle grâce que celle qui nous introduit si près de Dieu, qui s’est approchée de nous dans notre faiblesse. Nous sommes donc admis à connaître cette précieuse vérité, que le Seigneur Jésus a entrepris, de son libre mouvement, l’accomplissement de toute la volonté de Dieu, et qu’il a bien voulu prendre le corps formé pour Lui, afin d’accomplir cette volonté. Ainsi l’amour, le dévouement à la gloire de Dieu et la manière dont il a entrepris d’obéir, sont pleinement mis en évidence. Cette œuvre, fruit des conseils éternels de Dieu, déplace, en vertu de sa nature même, tout signe provisoire et renferme à elle seule la condition de toute relation avec Dieu, et le moyen par lequel il se glorifie1.

1 Remarquez aussi ici non seulement la substitution de la réalité aux figures cérémonielles de la loi, mais aussi la différence de principe. La loi demandait que, pour avoir la justice, l’homme fît la volonté de Dieu, et c’était juste ; c’était là la justice humaine. Ici Christ prend sur Lui de faire la volonté de Dieu, et il l’a accomplie en s’offrant Lui-même. Le fait que Lui a ainsi fait la volonté de Dieu est la base de notre relation avec Dieu ; la volonté de Dieu a été accomplie, et nous sommes acceptés. Étant nés de Dieu, nous trouvons nos délices à faire sa volonté, mais cela en amour et dans la nouvelle nature, non point afin d’être acceptés.

Ch. 10 v. 10 — Effet du sacrifice de Christ selon la volonté de Dieu

Sacrifice du Verbe dans le corps qu’Il avait pris

Le Verbe donc prend un corps pour s’offrir en sacrifice. Outre la révélation de ce dévouement du Verbe pour accomplir la volonté de Dieu, l’effet de son sacrifice selon cette volonté, nous est présenté.

Mise à part pour Dieu par Sa volonté, au moyen du sacrifice offert

[10:9] Il est venu pour faire la volonté de Jéhovah ; [10:10] or, c’est par la volonté de Celui [10:5] qui selon sa sagesse éternelle a formé un corps pour son Fils, [10:10] que la foi comprend que ceux qu’il a appelés à Lui pour le salut sont mis à part pour Dieu ; en d’autres termes, sont « sanctifiés ». C’est par la volonté de Dieu que nous sommes mis à part pour Lui, non par la nôtre, et cela par le moyen du sacrifice offert à Dieu.

Consécration faite par Dieu de ceux Lui appartenant par l’offrande de Christ

On remarquera que l’épître ne parle pas ici de la communication de la vie, ni d’une sanctification pratique, opérée par le Saint Esprit1 ; c’est de la personne du Christ monté en haut et de l’efficace de son œuvre qu’elle s’occupe. Et ceci est important à l’égard de la sanctification, parce que l’emploi de ce mot montre que la sanctification est une mise à part complète d’un homme pour Dieu, comme Lui appartenant, au prix de l’offrande de Jésus, une consécration à Lui par le moyen de cette offrande. Dieu a pris d’entre les hommes les Juifs impurs et les a mis à part, les a consacrés à Lui-même ; ainsi il s’est maintenant consacré les appelés d’entre cette nation, et, grâce à Dieu, nous-mêmes aussi, par le moyen de l’offrande de Jésus.

1 Dans les exhortations, chap. 12:14, elle en parle ; mais dans la doctrine de l’épître le mot « sanctification » n’est pas employé dans le sens de ce qui est pratiquement opéré en nous.

Ch. 10 v. 10-18 — Efficacité et résultats de l’offrande de Christ faite une fois

Efficacité à toujours de l’offrande, et de la sanctification accomplie par elle

Or, il y a un autre élément déjà signalé de cette offrande, dont l’épître applique ici la portée aux croyants ; [10:10] savoir, que l’offrande est faite « une fois pour toutes » ; elle n’admet aucune répétition. [10:14] Si nous jouissons du résultat de cette offrande, notre sanctification est éternelle dans sa nature ; elle ne faillit pas, elle ne se répète pas ; nous sommes à Dieu selon son efficace, pour toujours. Ainsi notre sanctification, notre mise à part pour Dieu, quand il s’agit de l’œuvre par laquelle elle est accomplie, a toute la fermeté de la volonté de Dieu, et toute la grâce qui en a été la source. Elle participe aussi dans sa nature à la perfection de l’œuvre elle-même, par laquelle elle est accomplie, et elle possède la durée et la force constante de l’efficace de cette œuvre. Mais la portée de cette offrande n’est pas limitée à cette mise à part pour Dieu. [10:10] Le point déjà traité comprend notre mise à part par Dieu Lui-même, par l’offrande parfaitement efficace de Christ accomplissant Sa volonté. [10:12] Maintenant la position que Christ a prise, à la suite de son offrande, est employée pour mettre entièrement au clair l’état dans lequel, en conséquence de cette offrande, nous nous trouvons devant Dieu.

Ch. 10 v. 11-14 — Christ assis, l’œuvre étant faite entièrement, pour les siens

[10:11] Les sacrificateurs parmi les Juifs (car ce contraste continue encore) se tenaient debout devant l’autel, pour répéter continuellement les mêmes sacrifices, qui ne pouvaient jamais ôter les péchés : [10:12] Celui-ci ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité1 à la droite de Dieu (v. 12). Là, ayant tout achevé pour les siens, en ce qui regarde leur présentation à Dieu sans tache, [10:13] il attend le moment où ses ennemis seront mis pour le marchepied de ses pieds, selon le Psaume 110 [(v. 1)] : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ». [10:14] L’Esprit nous en donne la raison si précieuse, raison d’une importance infinie pour nous, savoir, qu’« il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés ».

1 Le mot traduit ici « à perpétuité » n’est pas le mot employé pour éternellement, il a le sens de continuellement, sans interruption : εις το διηνεκες. Il ne se lève pas, ni ne se tient debout ; il est toujours assis, son œuvre étant achevée ; il se lèvera bien à la fin, pour venir nous chercher et pour juger le monde, ainsi que cela est dit dans ce passage même.

Séance de Christ à la droite de Dieu pour nous

Christ assis à perpétuité, nous étant parfaits devant Dieu en vertu de cela

Ici (v. 14), comme dans le verset 12 dont celui-ci dépend, l’expression « à perpétuité » a la force de : en permanence, en continuité, sans interruption. Le Christ est toujours assis ; nous sommes toujours parfaits, en vertu de son œuvre, selon la justice parfaite dans laquelle et en vertu de laquelle il est assis à la droite de Dieu, sur son trône, et selon ce qu’il est personnellement là, son acceptation de la part de Dieu étant démontrée par sa séance à la droite de Dieu. Or, il est là pour nous.

Justice invariable du trône de Dieu, et perfection devant Lui en Christ

C’est une justice qui caractérise le trône de Dieu : c’est la justice même du trône ; elle ne varie ni ne faillit. [10:12] Il est assis sur ce trône à perpétuité. [10:10] Si donc nous sommes sanctifiés, mis à part pour Dieu, par cette offrande, selon la volonté de Dieu Lui-même, [10:14] nous sommes aussi rendus parfaits pour Dieu, par la même offrande, comme présentés devant Lui dans la personne de Jésus.

Ch. 10 v. 15-17 — Position des saints établie et garantie par Dieu

Intervention des trois personnes divines dans notre position

Nous avons vu que cette position des croyants a sa source dans la bonne volonté de Dieu, c’est-à-dire, la volonté qui réunit sa grâce et son propos arrêté ; et qu’elle a son fondement et sa certitude actuelle dans l’accomplissement de l’œuvre de Christ, dont la perfection est démontrée par sa séance à la droite de Dieu. Mais le témoignage par lequel nous croyons à cette grâce (car pour en jouir, il faut savoir avec une certitude divine qu’elle existe, et connaître sa valeur pour nous ; et plus cette valeur est importante, plus le cœur serait porté à en douter) doit être divin, et il l’est ; [10:15] le Saint Esprit nous en rend témoignage. La volonté de Dieu est la source de l’œuvre ; Christ, Fils de Dieu, l’a accomplie ; le Saint Esprit nous en rend témoignage ; or ici l’application au peuple, appelé et épargné par grâce, est pleinement mise en évidence, et non pas seulement l’accomplissement de l’œuvre. [10:17] Le Saint Esprit nous est témoin : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités ».

Nécessité de la foi pour saisir que nos péchés sont oubliés de Dieu à jamais

Précieuse position ! [10:17] La certitude que Dieu ne se souviendra jamais de nos péchés, ni de nos iniquités, est fondée sur la volonté ferme de Dieu, sur l’offrande parfaite de Christ, assis en conséquence à la droite de Dieu — sur l’infaillible témoignage du Saint Esprit. C’est une affaire de foi pour nous, que Dieu ne se souviendra jamais de nos péchés.

Alliance évoquée seulement pour appuyer le témoignage du pardon des péchés

[10:16] On peut remarquer ici la manière dont l’alliance est introduite ; car, bien que l’auteur de l’épître, écrivant aux « frères saints, participants à l’appel céleste » [(3:1)], [10:15] dise : « nous rend témoignage », la forme de son discours est toujours celle d’une épître aux Hébreux (croyants bien entendu, mais Hébreux, et portant encore le caractère de peuple de Dieu). [10:16] L’écrivain inspiré ne cite pas l’alliance comme un privilège auquel les chrétiens avaient directement part. [10:17] L’Esprit Saint, dit-il, déclare : « Je ne me souviendrai plus », etc. Voilà ce qu’il cite. [10:16] Il fait seulement allusion à l’alliance nouvelle en la laissant de côté quant à toute application actuelle ; car, après avoir dit : « C’est ici l’alliance », etc., ce témoignage est cité comme étant celui du Saint Esprit, pour démontrer le point capital dont traite le passage : [10:17] Dieu ne se souvient plus de nos péchés ; [10:16] mais ici il fait allusion à l’alliance déjà connue des Juifs, comme annoncée d’avance par Dieu, qui donnait l’autorité des Écritures au témoignage que Dieu ne se souvenait plus des péchés de son peuple sanctifié, et admis à sa faveur. Le passage en même temps présente deux pensées : 1° Ce pardon complet n’avait pas lieu sous la première alliance ; et 2° la porte est laissée ouverte ici à la bénédiction du peuple, lorsque la nouvelle alliance sera formellement établie.

Ch. 10 v. 17 — Plus de sacrifice pour le péché, la rédemption étant éternelle

[10:17] Une autre conséquence pratique est présentée, savoir que les péchés ayant été remis, il n’y a plus d’oblation pour le péché. Un seul sacrifice ayant obtenu la rémission, il ne peut en être offert d’autres pour l’obtenir. Il peut bien y avoir un souvenir de ce sacrifice, de quelque caractère qu’il soit ; mais un sacrifice pour ôter nos péchés qui sont déjà ôtés est désormais impossible. On est donc en réalité sur un terrain entièrement nouveau, celui du fait que, par le sacrifice de Christ, nos péchés sont entièrement abolis, et que pour nous, sanctifiés, participants à l’appel céleste [(3:1)], la purification de nos péchés parfaite et permanente a eu lieu, la rémission accordée, une rédemption éternelle obtenue ; en sorte que nous sommes aux yeux de Dieu sans péché, sur le pied de la perfection de l’œuvre de Christ, qui est assis à sa droite, étant entré dans le vrai sanctuaire, dans le ciel même, pour y demeurer assis, parce que son œuvre est accomplie [(10:12)].

Ch. 10 v. 19-31 — Résultats de l’œuvre de Christ et exhortations en découlant

Ch. 10 v. 19-21 — Justice parfaite, sacrificature et accès auprès de Dieu pour nous

Ch. 10 v. 19-20 — Liberté d’entrer en présence de Dieu par le voile déchiré

[10:19] Ainsi, nous avons pleine liberté (toute hardiesse) d’entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, [10:20] par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair, pour nous admettre sans tache dans la présence de Dieu Lui-même, révélé dans le sanctuaire. Pour nous le voile est déchiré, et ce qui a déchiré le voile pour nous admettre dans le sanctuaire a aussi aboli le péché qui nous excluait.

Ch. 10 v. 21 — Sacrificateur nous représentant dans les lieux saints

[10:21] Nous avons aussi, ainsi que nous l’avons vu, un Grand Sacrificateur sur la maison de Dieu, qui nous représente dans les lieux saints.

Relation entre la justice parfaite et la sacrificature

Conscience parfaite par l’œuvre de Christ, témoin de cela dans le ciel

Sur ces vérités sont fondées les exhortations qui suivent. Disons un mot seulement, avant de les considérer, sur la relation entre la justice parfaite et la sacrificature. Il y a bien des âmes qui se servent de la sacrificature comme d’un moyen pour obtenir le pardon quand elles ont péché, et vont à Christ comme sacrificateur, afin qu’il intercède pour elles, et obtienne le pardon qu’elles désirent, mais qu’elles n’osent pas demander à Dieu directement. Ces âmes, toutes sincères qu’elles soient, n’ont pas la liberté d’entrer dans les lieux saints [(10:19)] ; elles se réfugient auprès de Christ, pour être de nouveau placées en présence de Dieu ; elles sont réellement dans l’état dans lequel étaient les Juifs pieux : elles ont perdu, ou plutôt n’ont jamais eu la vraie conscience, par la foi, de leur position devant Dieu, en vertu du sacrifice de Christ. Je ne parle pas ici de tous les privilèges de l’Assemblée ; l’épître n’en parle pas. Nous l’avons vu, la position qu’elle fait aux fidèles est celle-ci : ceux auxquels elle est adressée ne sont pas envisagés comme étant placés dans le ciel, quoique participant à l’appel céleste [(3:1)] ; mais une rédemption parfaite est accomplie, toute culpabilité est entièrement ôtée pour le peuple, et Dieu ne se souvient plus de ses péchés ; la conscience est parfaite ; les croyants n’ont plus conscience de péché, en vertu de l’œuvre accomplie une fois pour toutes ; il n’est plus question du péché entre eux et Dieu, c’est-à-dire de son imputation, comme s’ils en avaient sur eux devant Dieu ; il ne peut y en avoir en raison de l’œuvre accomplie sur la croix ; ainsi leur conscience est parfaite ; leur représentant et leur Grand Sacrificateur est dans le ciel, témoin là de l’œuvre déjà accomplie pour eux.

Pleine liberté pour entrer auprès de Dieu, sans plus conscience de péché

Ainsi, quoiqu’ils ne soient pas représentés comme assis dans le lieu très saint [(Éph. 2:6)], ainsi que nous les montre l’épître aux Éphésiens, [10:19] ils ont pleine liberté, une entière hardiesse pour y entrer. La question d’imputation n’existe plus ; leurs péchés ont été imputés à Christ. Or, il est maintenant dans le ciel, en témoignage que les péchés sont effacés pour toujours ; les croyants entrent donc avec une entière liberté auprès de Dieu Lui-même, ils peuvent y entrer toujours, n’ayant plus à jamais aucune conscience de péché.

Intervention de Christ sacrificateur pour restaurer la communion avec Dieu après le péché

À quoi sert donc la sacrificature ? Que faire des fautes que nous commettons ? Celles-ci interrompent notre communion, mais elles ne changent rien à notre position vis-à-vis de Dieu, ni au témoignage de la présence de Christ à Sa droite. Elles ne soulèvent point non plus de question quant à l’imputation. Ce sont des péchés contre cette position ou contre Dieu, mesurés d’après la relation dans laquelle nous sommes avec Lui ; car le péché est mesuré par la conscience de notre position. La présence perpétuelle de Christ à la droite de Dieu a un double effet pour nous : 1° rendus parfaits à perpétuité [(10:14)], nous n’avons plus de conscience de péchés devant Dieu ; nous sommes acceptés ; 2° comme sacrificateur, il obtient la grâce pour donner du secours au moment opportun [(4:16)], afin que nous ne péchions pas. Mais l’exercice actuel de la sacrificature n’a pas rapport aux péchés ; en vertu de son œuvre nous n’avons plus de conscience de péchés, nous sommes rendus parfaits à perpétuité [(10:14)]. Il y a une autre vérité liée à celle-ci que l’on trouve dans 1 Jean 2 [(v. 1)] : nous avons un avocat1 auprès du Père, Jésus Christ le justeC’est sur cela que notre communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ est fondée et assurée. Nos péchés ne sont pas imputés, car la propitiation est présente devant Dieu dans toute sa valeur ; mais, par le péché, la communion est interrompue — notre justice n’est pas altérée, c’est Christ Lui-même à la droite de Dieu en vertu de son œuvre ; la grâce non plus n’est pas changée car « Lui est la propitiation pour nos péchés » [(1 Jean 2:2)] ; mais le cœur s’est éloigné de Dieu ; la communion est interrompue ; toutefois, en vertu de la justice parfaite, la grâce agit par l’intercession de Jésus en faveur de celui qui a manqué, et l’âme est rétablie dans la communion. Ce n’est pas que nous allions à Jésus pour cela ; il va, Lui, si quelqu’un pèche même, à Dieu pour nous. Sa présence devant Dieu est le témoignage d’une justice immuable qui est la nôtre ; son intercession nous maintient dans le chemin que nous devons suivre, ou bien comme notre Avocat il rétablit la communion fondée sur cette justice. Notre accès auprès de Dieu est toujours ouvert ; le péché en interrompt la jouissance ; le cœur n’est pas en communion ; l’intercession de Jésus est le moyen de réveiller la conscience par l’action de l’Esprit et de la Parole, et nous retournons, en nous humiliant premièrement, auprès de Dieu Lui-même. La sacrificature et l’intercession de Christ ont rapport à l’état d’une créature qui est sur la terre, imparfaite et faible, ou en chute, afin de la ramener à la perfection de la place et de la gloire où la justice divine nous place. L’âme est maintenue ou bien restaurée.

1 Il y a ici une différence dans le détail ; toutefois elle n’en est pas une pour mon sujet actuel. Le Grand Sacrificateur a affaire avec notre accès jusqu’à Dieu, l’Avocat, avec notre communion avec le Père et avec son gouvernement de Père à notre égard. L’épître aux Hébreux traite de ce qui nous a valu l’accès et fait voir que nous sommes rendus parfaits à perpétuité [(10:14)] ; or l’intercession du sacrificateur ne s’applique pas aux péchés à ce point de vue. Elle fait arriver la miséricorde et la grâce pour donner du secours au moment opportun [(4:16)], mais nous sommes rendus parfaits à perpétuité devant Dieu [(10:14)]. Néanmoins la communion est nécessairement interrompue par le moindre péché, par la moindre pensée oiseuse, et même elle l’avait été réellement, pratiquement sinon judiciairement, avant la conception de la pensée oiseuse. C’est ici que l’intervention de l’Avocat dont Jean parle a sa place : [1 Jean 2:1] « Si quelqu’un a péché », et l’âme est restaurée. Mais pour le croyant il n’y a jamais imputation.

Ch. 10 v. 22-25 — Exhortations découlant des vérités présentées

Ch. 10 v. 22 — Exhortation à s’approcher selon le droit qui nous a été acquis
S’approcher de Dieu dans le lieu saint, aspergé de sang et lavé d’eau

Les exhortations suivent. [10:19] Ayant le droit d’accès jusqu’à Dieu, [10:22] approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi. C’est la seule chose qui honore l’efficace de l’œuvre de Christ et l’amour qui nous a amenés ainsi à jouir de Dieu. Dans les paroles suivantes, il est fait allusion à la consécration des sacrificateurs, allusion assez naturelle, puisqu’il est question de s’approcher de Dieu dans le lieu très saint. Les sacrificateurs étaient aspergés de sang et lavés d’eau ; ensuite ils s’approchaient pour servir Dieu. Toutefois, quoique je ne doute pas qu’il soit fait allusion aux sacrificateurs, il est tout naturel que le baptême ait donné lieu à cette allusion. Il ne s’agit pas d’onction ici ; c’est la puissance du droit moral de s’approcher.

Terrain identique pour Israël restauré et béni à la fin

De plus, nous pouvons remarquer que, pour le fond de la vérité, ce sera sur ce même terrain qu’Israël sera placé aux derniers jours. La place d’Israël ne sera pas en Christ dans le ciel, et le peuple ne sera pas la possession du Saint Esprit, comme le croyant qu’il unit à Christ dans le ciel ; mais la bénédiction du peuple sera fondée sur l’eau et sur le sang. Dieu ne se souviendra plus des péchés de son peuple [(10:17)], qui sera lavé dans l’eau pure de la Parole.

Ch. 10 v. 23 — Exhortation à persévérer dans la foi sans chanceler

 [10:23] La seconde exhortation est de persévérer dans la profession de la foi sans chanceler ; Celui qui a fait les promesses est fidèle.

Ch. 10 v. 24-25 — Encouragement mutuel et application à la profession publique

Non seulement on devrait avoir cette confiance en Dieu pour soi-même, [10:24] mais penser aussi les uns aux autres, pour s’encourager mutuellement, [10:25] et en même temps ne pas manquer à la profession publique et commune de la foi, en prétendant garder la foi, tout en évitant de se rendre solidaires avec ceux qui sont au Seigneur, quant aux difficultés qui se rattachent à la profession de cette foi devant le monde. De plus, cette confession publique trouvait un nouveau motif dans le fait que le jour approchait (v. 23-25). On voit que c’est le jugement qui est présenté ici comme objet d’attente — pour qu’il agisse sur la conscience, et qu’il garantisse les chrétiens du retour au monde ou de l’effet de la crainte des hommes — plutôt que la venue du Seigneur pour prendre les siens à Lui.

Ch. 10 v. 26-31 — Avertissement solennel du jugement sur ceux qui s’écartent

Ch. 10 v. 26-27 — Plus de sacrifice pour le péché pour celui qui l’abandonne

Le verset 26 se rapporte à l’ensemble des versets 23 à 25, les dernières paroles de ce dernier verset suggérant l’avertissement du verset 26, fondé, du reste, sur la doctrine des deux chapitres (9 et 10) à l’égard du serviteur. [10:26] L’avertissement insiste sur la persévérance dans la confession franche de Christ, car il n’y a qu’un seul sacrifice une fois offert. Si celui qui professait avoir reconnu la valeur de ce sacrifice l’abandonnait, il n’y en avait pas un autre auquel on pût avoir recours ; il ne se répétait pas non plus : il ne restait plus de sacrifice pour le péché. Tout péché était pardonné par le moyen de ce sacrifice ; mais si, après avoir connu la vérité, on choisissait plutôt le péché, il n’y avait plus de sacrifice, en vertu même de la perfection de celui de Christ : [10:27] il ne restait que le jugement ; ayant eu connaissance de la vérité et l’ayant abandonnée, celui qui avait fait une telle profession prenait le caractère d’adversaire.

Cas de l’abandon de la confession de Christ en lui préférant le péché

Le cas supposé ici est donc l’abandon de la confession de Christ, en préférant de propos délibéré, quand on a connu la vérité, une marche selon sa propre volonté dans le péché. Ceci est évident d’après ce qui précède et le verset 29.

Ch. 10 v. 26-27 — Puissance des privilèges du Saint Esprit et de l’offrande, et jugement restant pour ceux qui les abandonnent

Ainsi, nous trouvons (chapitres 6 et 10) les deux grands privilèges du christianisme, ce qui le distingue du judaïsme, présentés pour avertir ceux qui faisaient profession du premier, que l’abandon de la vérité, lorsqu’on avait joui de ces avantages, était fatal ; [10:26] car il n’y avait pas de moyen de salut, si l’on avait renoncé à celui-ci. Ces privilèges étaient la présence et la puissance manifeste du Saint Esprit, et l’offrande qui, par sa valeur intrinsèque et absolue, ne laissait de place pour aucune autre. Il y avait dans ces deux privilèges une puissante efficace, qui, tandis que d’un côté elle donnait un élan, une force divine au vrai croyant, et la manifestation de la présence de Dieu, faisait connaître de l’autre la rédemption éternelle et la perfection de l’adorateur ; elle ne laissait aucun moyen de repentance, si l’on avait abandonné la puissance manifestée et connue de cette présence ; aucune place pour un autre sacrifice (qui, du reste, aurait nié l’efficace du premier), après l’œuvre parfaite de Dieu en salut, parfaite soit à l’égard de la rédemption, soit à l’égard de la présence de Dieu par l’Esprit au milieu des siens. [10:27] Il ne restait que le jugement.

Ch. 10 v. 28-30 — Jugement sur ceux qui méprisent la grâce et l’œuvre de Dieu

[10:28] Ceux qui avaient méprisé la loi de Moïse mouraient sans miséricorde. [10:29] Si l’on foulait aux pieds le Fils de Dieu, si l’on estimait profane le sang de l’alliance par lequel on avait été sanctifié, et si l’on avait outragé l’Esprit de grâce, que ne méritait-on pas de la part de Dieu ? Ce n’était pas simplement la désobéissance, quelque coupable qu’elle fût ; c’était le mépris de la grâce de Dieu et de ce qu’il avait fait dans la personne de Jésus pour nous délivrer des conséquences de cette désobéissance. Que restait-il, d’un côté, si l’on avait abandonné cela, sachant ce que c’était ? Comment, de l’autre, échapper au jugement ? [10:30] Les Hébreux connaissaient un Dieu qui avait dit que la vengeance Lui appartenait, et qu’il rendrait ; et encore le Seigneur jugerait son peuple.

Application de la mise à part par le sang à tout le peuple

Remarquez ici de quelle manière la sanctification est attribuée au sang, et comment les professants sont traités comme appartenant au peuple. Le sang, reçu par la foi, met l’âme à part pour Dieu ; mais il est aussi considéré ici comme un moyen extérieur pour mettre le peuple à part comme tel. Chaque individu qui avait reconnu Jésus pour le Messie, et le sang comme sceau et fondement d’une alliance éternelle, valable pour une purification et pour une rédemption éternelles de la part de Dieu, et se reconnaissait pour être par ce moyen mis à part pour Dieu, comme l’un du peuple, s’il abandonnait tout cela, l’abandonnait comme tel ; et il n’y avait plus moyen de le sanctifier ; le système ancien avait évidemment perdu sa force pour lui ; quant au vrai système divin, il l’avait abandonné. C’est pourquoi il est dit au verset 26 « après avoir reçu la connaissance de la vérité ».

Ch. 10 v. 32-39 — Exhortation à une vie de patience et d’espérance

Ch. 10 v. 32-37 — Exhortation à la confiance et à la patience, fruits manifestés dans l’épreuve

Cependant l’auteur de l’épître espère de meilleures choses ; car il y avait du fruit ; or le fruit est le signe de la vie. [10:32-33] Il leur rappelle combien ils avaient souffert pour la vérité [10:34] et même accepté avec joie l’enlèvement de leurs biens, sachant qu’ils avaient une part meilleure et permanente dans le ciel. [10:35] Ils sont donc exhortés à ne pas rejeter cette confiance qui avait une grande récompense ; [10:36] car on a en effet besoin de patience afin que, ayant fait la volonté de Dieuon reçoive l’effet de la promesse ; [10:37] et bientôt Celui qui doit venir, viendra.

Ch. 10 v. 38-39 — Marche des fidèles sur le principe de la foi

C’est à cette vie de patience et de persévérance que le chapitre s’applique. Mais il y a un principe qui est la force de cette vie, et qui la caractérise (v. 37-39) : [10:38] Au milieu des difficultés de la marche chrétienne, « le juste vivra de foi », et si quelqu’un se retire en arrière, Dieu ne prendra pas plaisir en lui. [10:39] Mais nous, dit l’auteur, se plaçant comme toujours au milieu des croyants, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent, mais de ceux qui croient pour la conservation de l’âme. Là-dessus il dépeint l’action de cette foi, en encourageant les croyants par les exemples des anciens, qui avaient acquis leur renommée en marchant sur le même principe d’après lequel les fidèles étaient maintenant appelés à marcher.