Genèse

Chapitre 4

Ch. 4 v. 1-8 — L’homme naturel et l’homme de foi devant Dieu

Mais la grâce pouvait agir ; la grâce d’un Dieu qui est au-dessus du péché de l’homme, [4:4] et Abel s’approche de Lui par la foi.

Après la chute, s’opère la séparation entre la race de Dieu et celle de l’ennemi, entre celle du monde et celle de la foi. [4:4] Abel vient comme coupable et incapable de s’approcher de Dieu, et en mettant la mort d’autrui entre lui et Dieu. Il reconnaît le jugement du péché, il a foi dans l’expiation. [4:2] Caïn, travaillant honnêtement là où Dieu l’avait mis pour travailler, [4:3] extérieurement adorateur du vrai Dieu, n’a pas la conscience du péché : il apporte les fruits mêmes qui sont signes de la malédiction : aveuglement complet du coeur et endurcissement de la conscience d’une race coupable chassée loin de Dieu. Il suppose que tout va assez bien ; pourquoi Dieu ne le recevrait-il pas ? Il n’y a chez lui aucun sentiment du péché et de la chute. [3:17] C’est maintenant le péché non seulement contre Dieu, qu’Adam avait pleinement commis, [4:8] mais contre son prochain, tel qu’on l’a vu à l’égard de Jésus. Caïn est un type frappant de l’histoire des Juifs.

Chap. 3 et 4 : Les formes du péché

Conséquences du péché en gouvernement sur la terre

Ces deux chapitres, dans la conduite d’Adam et dans celle de Caïn, nous montrent le péché sous toutes ses formes, comme un tableau mis devant nous : [3:11] le péché, dans son caractère propre et originel, contre Dieu, [4:8] puis plus particulièrement contre Christ, en figure dans la conduite de Caïn, [3:17-18 ; 4:12] avec ses conséquences actuelles manifestées en ce qui regarde la terre. Car nous pouvons remarquer dans le cas, soit d’Adam, soit de Caïn, que c’est le gouvernement de Dieu sur la terre qui est mis en évidence quant aux effets du péché. Il y a bien là la séparation d’avec Dieu d’un être capable de rapports avec lui et primitivement formé pour ces rapports, mais elle est comme laissée à l’appréciation morale de l’âme. Le jugement publiquement révélé est celui des conséquences du péché sur la terre. [3:24] Il est clairement dit : « Dieu chassa l’homme ». « Dieu chassa l’homme » avec lequel il avait entretenu des rapports ; [4:14] et Caïn dit : « Je suis chassé de devant ta face » ; mais ce dont il est ici question, c’est de la condition terrestre. [3:23] Adam est expulsé d’un paradis paisible et sans travail, pour labourer la terre et en manger le pain à la sueur de son front. [4:11] Caïn1, dans cette position même, est maudit de la part de la terre, — [4:12] où il est fugitif et vagabond. [4:17] Mais il veut y être aussi heureux que possible ; annuler, s’il le peut, le jugement de Dieu, et s’établir à son aise comme chez lui sur la terre.

1 Ce dernier nous est présenté pour la première fois sous son vrai caractère. [4:16] Nod veut dire « vagabond ». Dieu l’a fait « Nod ». [4:17] Il s’établit, appelle « le pays d’après son nom », ou du moins d’après le nom de son fils, comme un héritage ; [4:21] il embellit sa ville par les arts et les délices de la musique. Le tableau est digne de notre attention.

Manifestation de l’état de l’homme par les questions de Dieu

Remarquez aussi les deux solennelles questions de Dieu : [3:9] « Où es-tu ? » c’est l’état de l’homme loin de Dieu et privé de tout rapport avec Lui ; [4:10] et « Qu’as-tu fait ? » c’est le péché commis dans cet état, dont la consommation et le complet témoignage se rencontrent dans le rejet et la mort du Seigneur.

Ch. 4 v. 19-24 — Lémec, homme naturel et image du peuple juif à la fin

[4:19] Dans l’histoire de Lémec, nous trouvons, du côté de l’homme, la propre volonté en convoitise : il avait deux femmes, — [4:23-24] et la vengeance pour sa défense propre ; mais je crois voir, dans le jugement de Dieu, une allusion à cette pensée, que, comme Caïn était le Juif conservé, quoique puni, sa postérité à la fin, [4:25] avant que l’héritier fût suscité [4:26] et que les hommes invoquassent Jéhovah sur la terre, [4:24] serait sept fois plus l’objet des soins et de la sollicitude de Dieu. [4:23] Lémec reconnaît qu’il a tué un homme, [4:24] mais qu’il sera vengé si l’homme le touche à son tour.

Histoire de l’homme en rapport avec Dieu

Histoire de l’homme résumée dans les chap. 2 à 4

[2:8-9] Dans le 2me chapitre donc, nous trouvons l’homme dans l’ordre des bénédictions de la création, — l’état dans lequel il se trouve ; [3:17] dans le 3me, la chute de l’homme [3:24] par laquelle ses relations avec Dieu, sur ce terrain, sont perdues ; [4:8] dans le 4me, sa méchanceté, en connexion avec la grâce, dans le mauvais état résultant de sa chute ; [4:11-12] ce que le monde devient alors, quand le pécheur est chassé de la présence de Celui [4:4] qui l’acceptait en grâce au moyen du sacrifice, [4:17] s’arrangeant à son aise, [4:21] se procurant des plaisirs sans Dieu, qui toutefois le supporte ; [4:25] un résidu conservé, l’héritier selon les conseils de Dieu suscité, [4:26] et les hommes invoquant le nom de Dieu dans ses relations avec eux, c’est-à-dire le nom de l’Éternel.

L’homme s’organise loin de Dieu

[4:14] Chassé de la présence de Dieu, [4:17] Caïn cherche dans l’importance de sa famille, [4:21] dans les arts et les jouissances de la vie présente, un soulagement temporel, et s’efforce de rendre le monde, où Dieu l’a renvoyé vagabond, un séjour aussi agréable que possible loin de Dieu.

Caractères du péché, et catégories d’hommes devant Dieu

[4:3] Le péché a ici le caractère d’oubli de tout ce qui s’est passé dans l’histoire de l’homme, [4:8] de haine contre la grâce et celui qui en est l’objet et le vase, [4:9] d’orgueil et d’indifférence, [4:17] et enfin de désespoir, cherchant un soulagement dans la mondanité. [4:8] Aussi trouvons-nous l’homme de grâce (Abel, type de Jésus Christ et des siens) rejeté ici-bas et laissé sans héritage ; [4:11-12] l’homme, son ennemi, jugé et abandonné à lui-même, [4:25] et un troisième homme (Seth), objet des conseils de Dieu, qui devient de Sa part héritier du monde. Toutefois, il faut se souvenir que ce ne sont que des figures ; dans l’antitype, l’homme rejeté, qui est héritier de tout, est le même que celui qui a été mis à mort.