Galates

John Nelson Darby

Introduction

Lutte contre les efforts des judaïsants qui corrompaient l’évangile

L’épître aux Galates place devant nous la grande source des afflictions et des combats de l’apôtre Paul dans les lieux où il avait prêché l’Évangile, et ce qui était, en même temps, le moyen principal employé par l’ennemi pour corrompre l’Évangile. Dieu, il est vrai, dans son amour, a approprié l’Évangile aux besoins de l’homme. L’ennemi fait descendre ce qui porte encore ce nom au niveau de l’orgueilleuse volonté de l’homme et de la corruption de son cœur naturel, faisant du christianisme une religion qui convienne à ce cœur au lieu d’en être une qui est l’expression du cœur de Dieu — d’un Dieu entièrement saint — et la révélation de ce qu’il a fait dans son amour pour nous mettre en communion avec sa sainteté. On voit en même temps, dans cette épître, la liaison entre la doctrine judaïsante1 de ceux qui entravaient l’œuvre de l’apôtre et les attaques constamment dirigées contre son ministère, parce que ce ministère ressortissait directement à la puissance du Saint Esprit et à l’autorité immédiate d’un Christ glorifié, et montrait l’homme comme ruiné, et le judaïsme qui a affaire avec l’homme, comme entièrement mis de côté. En combattant les efforts des judaïsants, l’apôtre établit nécessairement les principes élémentaires de la justification par la grâce.

1 Doctrine qui est la négation d’une pleine rédemption, qui cherche du bien dans la chair et dans la volonté de l’homme, et de la puissance dans l’homme pour se faire une justice pour Dieu.

Règlement net de la question entre le judaïsme et l'évangile de la grâce prêché par Paul

Les traces de ce combat avec l’esprit judaïsant par lequel Satan cherchait à détruire le vrai christianisme, et celles du maintien, de la part de l’apôtre, de la liberté et de l’autorité de son ministère, se retrouvent dans une foule de passages, soit dans les épîtres aux Corinthiens, aux Philippiens, aux Colossiens et à Timothée, soit pour ce qui est de l’histoire, dans les Actes. Dans l’épître qui nous occupe maintenant, les deux sujets sont traités d’une manière directe et formelle : l’Évangile est par conséquent réduit à ses plus simples éléments, la grâce à sa plus simple expression ; mais à l’égard de l’erreur, la question n’est que plus fortement tranchée, l’opposition irréconciliable des deux principes, l’évangile et le judaïsme, plus nettement dessinée.

Impossibilité d’union entre l’évangile et toute religion selon la chair basée sur des commandements

Dieu a permis l’envahissement de l’Assemblée par les principes du judaïsme dès les premiers jours de son existence, afin que nous eussions une réponse, donnée par l’inspiration divine, à ces mêmes principes, lorsqu’ils seraient développés dans un système établi qui réclamerait la soumission des enfants de Dieu avec la prétention d’être l’Église qu’il avait fondée et le seul ministère qu’il reconnaissait. La source immédiate du vrai ministère selon l’Évangile que Paul prêchait aux gentils, l’impossibilité d’unir ensemble la loi et cet Évangile, de lier en un même faisceau la soumission aux ordonnances et la distinction des jours avec la sainte et céleste liberté dans laquelle nous introduit un Christ ressuscité, en un mot, l’impossibilité d’unir la religion de la chair avec celle de l’Esprit, est clairement constatée dans cette épître.