Éphésiens

Chapitre 6

Ch. 6 v. 1-9 — Doctrine se rapportant aux relations de la vie

L’Esprit traite de ce qui se rapporte à diverses relations des croyants

Il y a encore certaines relations de la vie auxquelles la doctrine de l’Esprit de Dieu se rapporte : ce sont celles des enfants avec leurs parents [(6:1-3)], des pères avec leurs enfants [(6:4)], des serviteurs avec leurs maîtres [(6:5-8)], et de ceux-ci avec leurs serviteurs [(6:9)]. Il est intéressant de voir les enfants des croyants introduits comme les objets des soins du Saint Esprit, et les esclaves mêmes (car les serviteurs étaient tels) élevés par le christianisme à une position que les circonstances de leur avilissement social ne sauraient affecter.

Ch. 6 v. 1-4 — Relations de famille et exhortations s’y rapportant

Ch. 6 v. 1-3 — Position des enfants de chrétiens, et importance de leur devoir

[6:1] Tous les enfants des chrétiens sont considérés comme objets des exhortations « dans le Seigneur », qui appartiennent à ceux qui sont dedans, qui ne sont plus dans ce monde dont Satan est le prince. Douce et précieuse consolation pour les parents, que de pouvoir considérer leurs enfants comme ayant droit à cette position, et comme ayant part à ces tendres soins que prodigue l’Esprit Saint à tous ceux qui sont dans la maison de Dieu ! [6:2] L’apôtre fait remarquer l’importance que Dieu attachait sous la loi au devoir des enfants envers les parents. C’est le premier commandement auquel il a rattaché une promesse (v. 2). Le verset 3 est la citation seulement de ce dont l’apôtre parle au verset 2.

Ch. 6 v. 4 — Influence et éducation des pères sur leurs enfants, pour le Seigneur

[6:4] L’exhortation faite aux pères est aussi remarquable. Ils ne doivent pas provoquer leurs enfants ; leurs cœurs doivent être tournés vers eux, afin de ne pas les repousser et détruire ainsi l’influence qui est la plus puissante garantie pour les enfants contre le mal qui est dans ce monde. Dieu forme le cœur des enfants autour de ce centre heureux ; c’est à les lier par leurs affections à ce centre, que le père doit veiller. Mais il y a plus : le père chrétien, car c’est toujours à ceux qui sont dedans que l’apôtre s’adresse, doit reconnaître la position dans laquelle nous avons vu que les enfants sont placés, et les élever sous le joug du Christ dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur. La position chrétienne doit être la mesure et la forme des influences qu’exerce le père, et de l’éducation qu’il donne à ses enfants. Il les traite comme élevés pour le Seigneur, et comme le Seigneur les élèverait.

Obéissance et soumission, principes de base du christianisme

On remarquera que, dans les deux relations que nous considérons ici, ainsi que dans celle des femmes avec leurs maris [(5:22)], c’est du côté où la soumission est due que les exhortations commencent. C’est le caractère du christianisme dans un monde mauvais où la volonté de l’homme est la source de tout le mal, où elle exprime sa séparation d’avec Dieu à qui toute soumission est due. Le principe de soumission et d’obéissance est le principe guérissant de l’humanité ; seulement il faut y introduire Dieu, afin que la volonté de l’homme ne soit pas après tout ce qui guide. Mais le principe qui gouverne le cœur de l’homme pour le bien, est toujours et partout l’obéissance. Je puis avoir à dire qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu’à l’homme [(Act. 5:29)] ; mais se départir de l’obéissance, c’est entrer dans le péché. On peut avoir, comme père, à commander et à diriger, mais un père le fait mal, s’il ne le fait pas en obéissant à Dieu et à sa Parole. Ce principe d’obéissance était l’essence de la vie de Christ : « Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » [(Héb. 10:7)]. En, conséquence l’apôtre commence ses exhortations à l’égard des relations mutuelles, en posant ce principe général : « Étant soumis l’un à l’autre » [(5:21)]. Cela rend l’ordre facile, lors même que l’ordre des institutions et de l’autorité vient à manquer. La soumission, l’obéissance morale ne peut jamais en principe manquer au vrai chrétien ; c’est le point de départ de toute sa vie. Il est sanctifié pour l’obéissance (l Pierre 1:2).

Ch. 6 v. 5-9 — Relations de maître et d’esclave, tout étant ramené devant le Seigneur

Principe intérieur d’obéissance à Christ, s’appliquant à chacun

Dans le cas qui nous a amenés à faire ces remarques, il est frappant de voir comment ce principe élève l’esclave dans sa condition : [6:5] il obéit par un principe intérieur divin, comme si c’était à Christ lui-même. Quelque méchant que soit son maître, il obéit comme Christ lui-même a obéi. Trois fois l’apôtre répète ce principe d’obéissance à Christ ou de service de Christ, en ajoutant : « Faisant de cœur la volonté de Dieu » (v. 6). Quelle différence cela fait dans la condition du pauvre esclave ! [6:8] En outre, chacun, soit esclave ou libre, recevra sa récompense du Seigneur. [6:9] Le maître lui-même avait, dans le ciel, le même Maître que l’esclave, un Maître auprès duquel il n’y a pas d’égard à l’apparence des personnes. Toujours est-il que c’est au maître que l’apôtre dit cela, non pas à l’esclave ; car le christianisme est délicat dans le tact qu’il déploie, et il ne fausse jamais ses principes. Le maître devait aussi traiter l’esclave avec une équité parfaite, comme il voudrait que l’esclave lui-même fît, et il ne devait pas menacer.

Doctrine divine relevant moralement chaque détail de la vie

Il est très beau de voir la manière dont la doctrine divine entre dans tous les détails de la vie, et jette le parfum de sa perfection sur tous les devoirs et sur toutes les relations. Elle reconnaît ce qui existe autant que cela peut être reconnu et dirigé par ses principes ; mais elle relève et rehausse la valeur de chaque chose selon la perfection de ces principes, non en touchant les relations, mais le cœur de l’homme qui y marche. Elle prend le côté moral et celui de soumission en amour et dans l’exercice de l’autorité que la doctrine divine peut régler, en introduisant dans la grâce qui gouverne l’emploi de l’autorité de Dieu.

Ch. 6 v. 10-20 — Combat du chrétien dans les lieux célestes

Ch. 6 v. 10-13 — Adversaires du chrétien et lutte qu’il doit soutenir contre

Le combat fait partie de la marche du croyant, même dans sa position céleste
Comme Israël en Canaan, le croyant a des ennemis à combattre

Mais ce n’est pas tout qu’il y ait une conduite à suivre, un modèle à imiter, un Esprit dont on puisse être rempli ; ce n’est pas seulement des relations entre lui-même et Dieu, et de celles dans lesquelles il se trouve ici-bas, que le chrétien a à s’occuper : il a des ennemis à combattre. Israël sous Josué, dans la terre de Canaan, était bien dans la terre de la promesse, mais il s’y trouvait aux prises avec des ennemis qui y étaient avant lui, quoique ce ne fût pas selon les droits d’après lesquels Israël possédait la terre par le don de Dieu. Dieu l’avait mise à part pour Israël (voyez Deut. 32:8) ; Cham s’en était emparé.

La bénédiction est dans le pays promis où nous sommes, mais il faut combattre pour en jouir

[6:12] Or, pour nous, ce n’est pas contre le sang et la chair que nous avons à combattre, comme c’était le cas d’Israël. Nos bénédictions sont spirituelles dans les lieux célestes [(1:3)]. Nous y sommes assis en Christ [(2:6)], nous y sommes en témoignage aux principautés et aux autorités [(3:10)], nous avons à lutter contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. Israël avait traversé le désert ; il avait passé le Jourdain ; la manne avait cessé ; il mangeait du cru du pays [(Jos. 5:12)]. Il était établi sur le sol de Canaan comme si tout était à lui sans coup férir ; il se nourrissait du produit de ce bon pays dans les plaines de Jéricho. Il en est de même à l’égard du chrétien. Quoique nous soyons dans le désert, nous sommes aussi dans les lieux célestes en Christ. Nous avons passé le Jourdain, nous sommes morts et ressuscités avec Christ ; nous sommes assis dans les lieux célestes en Lui [(2:6)] pour jouir des biens célestes comme du fruit de notre propre patrie. Mais le combat est devant nous, si nous voulons en jouir d’une manière pratique. La promesse comprend toute bénédiction, tout le pays promis ; mais c’est partout où nous mettrons le pied que nous en jouirons (Josué 1 [v. 3]). Pour cela, il nous faut la force du Seigneur ; et c’est de cette force que l’apôtre parle maintenant : « Fortifiez-vous dans le Seigneur », dit-il (v. 10). [6:11] L’ennemi est rusé ; il s’agit de faire face à ses stratagèmes plutôt même qu’à sa force : [6:13] la force de l’homme, ni sa sagesse n’y peuvent rien. Il faut s’armer de la « panoplie », de l’armure complète de Dieu.

Ch. 6 v. 10-11 — Nécessité de l’intimité de Dieu et de Son armure pour le combat

[6:10] Mais d’abord, remarquez que l’Esprit dirige nos pensées vers Dieu lui-même avant de parler de ce qu’il y a à vaincre : « Fortifiez-vous dans le Seigneur ». Cela n’est pas tout premièrement un refuge de devant l’ennemi ; nous sommes dans le refuge pour nous-mêmes avant de nous en servir contre les ruses de l’ennemi. C’est dans l’intimité des conseils et de la grâce de Dieu que l’homme se fortifie pour le combat auquel il ne saurait échapper, s’il veut jouir de ses privilèges chrétiens. [6:11] Ensuite, il faut l’armure complète : le manque d’une seule pièce nous expose à Satan de ce côté-là. Cette armure doit être celle de Dieu, divine dans sa nature. Des armes d’homme ne parent pas les coups de Satan. La confiance dans les armes humaines nous engage dans le combat, mais seulement pour nous faire succomber dans une lutte avec un esprit plus puissant et plus rusé que nous.

Ch. 6 v. 12 — Caractère des ennemis du croyant
Énergie donnée de Dieu employée par la propre volonté pour faire le mal

Voici les caractères attribués aux ennemis que nous avons à combattre. [6:12] Ce sont des principautés et des autorités, des êtres possédant une énergie de mal dont la source est dans une volonté qui domine ceux qui ne savent pas comment lui résister ; des êtres qui ont aussi de la force pour faire valoir cette volonté. Ils tiennent leur énergie de Dieu ; mais la volonté qui s’en sert vient d’eux-mêmes : ils ont abandonné Dieu ; la source de leurs actions est dans leur propre volonté. Sous ce rapport, c’est une source d’action indépendante de Dieu, et l’énergie et les qualités qu’ils ont de Dieu sont les instruments de cette volonté, volonté qui n’a de frein qu’en dehors d’elle-même. Ils sont des principautés et des autorités. Il y en a qui sont bonnes, mais la volonté de celles-ci n’est que celle de faire ce que Dieu veut, et d’employer à son service les forces qu’elles ont reçues de Dieu.

Domination dans les ténèbres où est le monde, loin de la lumière divine

[6:12] Ces principautés et ces autorités rebelles dominent les ténèbres de ce monde. La lumière est l’atmosphère dans laquelle Dieu demeure, qu’il répand tout autour de Lui. Les mauvais esprits trompent et dominent dans les ténèbres. Or ce monde n’ayant pas de lumière de Dieu, est entièrement dans les ténèbres et les démons y gouvernent ; car Dieu n’y est pas, sauf en ce qu’il tient le pouvoir suprême en toutes choses, faisant tourner tout à sa gloire, et, en résultat, au bien de ses enfants.

Influence spirituelle comme habitant les lieux célestes

Mais si ces principautés dominent dans les ténèbres de ce monde, elles ne possèdent pas simplement une force extérieure ; [6:12] elles sont dans les lieux célestes, et sont occupées là avec une méchanceté spirituelle. Elles y exercent une influence spirituelle, comme ayant la place de dieux. Il y a donc : 1° le caractère intrinsèque de ces principautés, leur genre d’être, et l’état dans lequel elles se trouvent ; 2° leur pouvoir dans le monde comme le gouvernant, et 3° leur ascendant religieux et mensonger comme habitant dans les lieux célestes. Elles ont aussi pour sphère de l’exercice de leur puissance, les convoitises de l’homme, et même les terreurs de sa conscience.

Ch. 6 v. 13 — Combat du croyant pour résister aux ennemis
Puissance des ennemis manifestée au mauvais jour ici-bas, et nécessité de lutter contre

[6:13] Pour résister à de pareils ennemis, il nous faut l’armure de Dieu. Les manifestations de la puissance de ces ennemis, lorsque Dieu les permet, constituent les mauvais jours. Toute cette période actuelle de l’absence de Christ est, dans un certain sens, le mauvais jour. Christ a été rejeté par le monde, dont il était la lumière tandis qu’il s’y trouvait, et il est maintenant caché en Dieu. Ce pouvoir que l’ennemi a déployé lorsqu’il a conduit le monde à rejeter Christ, il l’exerce encore sur lui. On s’y oppose par l’action et par la puissance du Saint Esprit qui est avec nous pendant l’absence du Seigneur. Mais il y a des moments où il est permis à cette puissance de se montrer d’une manière plus particulière, des jours où l’ennemi se sert du monde contre les saints, obscurcissant la lumière qui y brille de la part de Dieu, troublant et faisant s’égarer les esprits des professants et même des croyants ; des jours, en un mot, où sa puissance se fait sentir. Nous avons à lutter contre cette puissance, à résister à tous ses efforts, à tenir ferme contre tout dans la confession de Christ, de la lumière ; nous avons à faire, malgré tout et à tout prix, tout ce que la confession du nom du Seigneur exige, et à être trouvé debout quand l’orage et le mauvais jour sont passés.

Étant introduits dans les lieux célestes, nous avons à échapper aux pièges de l’adversaire

Il ne s’agit donc pas seulement de jouir en paix de Dieu et des conseils de Dieu et de leur effet ; mais puisque ces conseils mêmes nous introduisent dans les lieux célestes et font de nous la lumière de Dieu sur la terre, nous avons aussi à rencontrer les malices spirituelles qui sont dans les lieux célestes et qui cherchent à nous faire fausser notre position élevée, à nous égarer, et à obscurcir la lumière de Christ en nous, sur la terre. On a à échapper pour soi-même aux pièges de la méchanceté spirituelle qui est dans les lieux célestes, et à maintenir ici-bas le témoignage pur et sans corruption1.

1 Ce que nous avons à vaincre, ce sont les ruses du diable [(6:11)]. Sa puissance sur nous est brisée. Il peut soulever le monde pour persécuter les saints et être un lion rugissant, mais quant aux tentations personnelles, si nous résistons au diable, il s’enfuira de nous [(Jac. 4:7)]. Il sait qu’il a rencontré Christ et que Christ l’a vaincu, mais ses ruses sont toujours là.

Ch. 6 v. 14-20 — Détail des pièces de l’armure de Dieu

Mise de côté de la chair, confiance en Dieu, énergie contre l’ennemi et dépendance

Or, par la puissance de l’Esprit Saint, qui nous a été donné dans ce but, nous trouverons que l’armure de Dieu se rapporte premièrement à ce qui, en mettant la chair de côté et en maintenant l’existence d’une bonne conscience, ôte toute prise à l’ennemi ; ensuite à la conservation d’une entière confiance objective en Dieu, et puis à l’énergie active qui se tient avec confiance en présence de l’ennemi, et qui se sert contre lui des armes de l’Esprit. Le tout se termine par l’expression de l’entière et continuelle dépendance de Dieu dans laquelle le guerrier chrétien se trouve.

Armes de Dieu pratiques, pour résister à l’ennemi et le vaincre

Examinons ces armes de Dieu pour les connaître. Elles sont toutes pratiques, fondées sur ce qui est accompli, mais en elles-mêmes pratiques ; car il ne s’agit pas ici de comparaître devant Dieu, mais de résister à l’ennemi et de maintenir notre terrain contre lui.

Ch. 6 v. 14-17 — Les armes défensives
Ch. 6 v. 14 — Vérité appliquée au cœur, bridant la volonté propre et plaçant devant Dieu
Application de la vérité en présence de Dieu, jugeant tout et dirigeant le cœur

Devant Dieu, notre justice est parfaite ; c’est Christ lui-même, et nous sommes la justice de Dieu en Lui [(2 Cor. 5:21)]. Là nous n’avons pas besoin d’armure ; nous sommes assis dans les lieux célestes [(2:6)] ; tout est paix, tout est parfait. Mais ici nous avons besoin d’armure, d’une armure réelle et pratique, et premièrement il faut avoir les reins ceints de la vérité (v. 14). [6:14] « Les reins » sont la place de la force, quand ils sont ceints comme il faut, mais ils représentent les affections intimes et les mouvements du cœur. Si l’on permet au cœur d’errer où il veut, au lieu de demeurer dans la communion de Dieu, Satan a facilement prise sur nous. Cette pièce de l’armure consiste donc dans l’application de la vérité aux mouvements les plus intimes, aux premiers mouvements du cœur. On a ses reins ceints : ce n’est pas le moment de les ceindre lorsque Satan est là. Cette œuvre se fait avec Dieu, et elle se fait en appliquant la vérité à nos âmes dans sa présence, en jugeant tout en nous par ce moyen, et en mettant un frein au cœur pour qu’il ne se meuve que sous le regard de Dieu. Brider ainsi la volonté est la vraie liberté et la vraie joie, parce que le nouvel homme jouit de Dieu dans une communion non interrompue ; mais ici, l’Esprit en parle en rapport avec la sauvegarde que nous y trouvons contre les attaques de l’ennemi. En même temps, il ne s’agit pas seulement de la répression de mauvaises pensées, répression qui est la conséquence du jugement de nous-mêmes. C’est l’action de la vérité, de la puissance de Dieu agissant dans la révélation de toutes choses comme elles sont, de tout ce que Dieu enseigne, plaçant la conscience dans sa présence, et gardant ainsi le cœur dans ses pensées. Tout ce que Dieu a dit dans sa Parole et les réalités invisibles ont ainsi leur vraie force et leur application au cœur qui bat en nous, de sorte que les mouvements de ce cœur tiennent leur caractère de la propre parole de Dieu et non pas de ses propres désirs, tout se passant dans la présence de Dieu1.

1 Les reins ceints sont une figure communément employés pour représenter un esprit et un cœur gardés en bon ordre par la parole de Dieu et dans la présence de Dieu.

Jésus tenté par Satan au désert, exemple parfait de vérité appliquée au cœur

Sur le cœur ainsi gardé dans la vérité comme Dieu la révèle, Satan n’a pas de prise ; il n’y a rien dans les désirs du cœur qui réponde à ses suggestions. Prenez Jésus pour exemple. Sa sauvegarde n’était pas de juger tout ce que Satan disait. Dans le désert, au moment où il allait commencer son service publie, sauf dans la dernière tentation, il appliquait d’une manière parfaite la Parole à lui-même, à ce qui concernait sa propre conduite, aux circonstances dans lesquelles il se trouvait. La vérité gouvernait son cœur, de sorte qu’il ne se mouvait que selon cette vérité dans la circonstance qui se présentait. « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » [(Matt. 4:4)]. Nulle parole n’était sortie de la bouche de Dieu, et il ne fait rien. Il n’y avait pas de motif pour agir, et par conséquent agir eût été un acte de son propre mouvement, de sa propre volonté. Cette vérité gardait son cœur en relation avec Dieu dans la circonstance où il se trouvait. Quand la circonstance surgissait, son cœur était déjà en communion avec Dieu, de sorte qu’il ne suivait d’autre mobile que celui que la Parole de vérité Lui suggérait. Sa conduite était purement négative, mais elle découlait de la lumière que la vérité jetait sur la circonstance, parce que le cœur du Seigneur était sous le gouvernement absolu de la vérité. La suggestion de Satan l’aurait fait sortir de cette position ; c’était suffisant. Il ne veut rien avoir à faire avec elle. Jésus ne chasse pas encore Satan. Il ne s’agissait que de conduite — non pas d’opposition flagrante à la gloire de Dieu. Dans le dernier cas, il chasse l’ennemi [(Matt. 4:10)] ; dans les deux premiers, il agit selon Dieu sans s’occuper lui-même de quoi que ce soit au delà. La ruse de Satan a totalement manqué son effet : elle n’a simplement rien produit. Elle est absolument impuissante contre la vérité, parce qu’elle n’est pas la vérité ; et le cœur a la vérité pour règle. Les ruses ne sont pas la vérité. C’est tout ce qu’il faut pour empêcher que nous ne soyons pris dans ces ruses, si le cœur est ainsi gouverné.

Ch. 6 v. 14-15 — Conscience sans reproche devant Dieu, qui fait marcher dans la paix

En second lieu, il y a « la cuirasse de la justice » (v. 14) : une conscience qui n’a rien à se reprocher. L’homme naturel sait combien une mauvaise conscience lui ôte de force devant les hommes. Il y a seulement à ajouter ici la manière dont Satan s’en sert pour enlacer l’homme dans ses pièges. En maintenant la vérité, on a Satan pour ennemi ; si nous cédons à l’erreur, il nous laissera sous ce rapport en repos, excepté qu’il se sert de nos fautes et de nos crimes pour nous enchaîner davantage, pour nous lier pieds et mains dans ce qui est faux. Comment un homme qui a la vérité, qui a peut-être échappé même à l’erreur, supportera-t-il, si sa conduite a été mauvaise, qu’elle soit exposée à la vue de tous ? Il se tait devant l’ennemi. Sa propre conscience même le fera taire, s’il est droit, sans qu’il pense aux conséquences, à moins qu’une confession ne soit nécessaire. Outre cela, la force de Dieu et l’intelligence spirituelle lui manqueront : où est-ce qu’il les aurait acquises en marchant mal ? On va en avant sans crainte quand la conscience est bonne. Mais c’est en marchant avec Dieu, pour l’amour de Dieu, pour l’amour de la justice elle-même, qu’on a cette cuirasse-là, et ainsi, l’on est sans crainte lorsqu’on est appelé à avancer et à faire face à l’ennemi. On acquiert une bonne conscience devant Dieu par le sang de l’Agneau. En marchant avec Dieu on la conserve devant les hommes et pour la communion avec Dieu, afin d’avoir la force et l’intelligence spirituelle, et de les avoir d’une manière croissante. C’est là la force pratique d’une bonne conduite, d’une conscience sans reproche. « Je m’exerce toujours à cela », dit l’apôtre [(Act. 24:16)]. Quelle intégrité dans une telle marche, quelle vérité de cœur quand nul œil ne nous voit ! On est décidé envers soi-même, envers son cœur et à l’égard de sa conduite ; [6:15] ainsi on peut être paisible dans ses voies. Dieu aussi est là ; « marchez ainsi », dit l’apôtre, « et le Dieu de paix sera avec vous » [(Phil. 4:9)]. Si les fruits de justice sont semés dans la paix, le chemin de la paix se trouve dans la justice [(Jac. 3:18)]. Si j’ai une mauvaise conscience, je suis fâché contre moi-même, je m’irrite contre les autres. Quand le cœur est en paix avec Dieu et qu’il n’a rien à se reprocher, quand la volonté propre est tenue en échec, la paix règne dans l’âme. On marche sur la terre, mais le cœur est au-dessus de la terre, en communion avec de meilleures choses, et l’on marche dans un esprit de paix avec les autres, et rien ne trouble nos rapports avec Dieu. Il est le Dieu de paix. La paix, la paix de Jésus, remplit le cœur. Les pieds en sont chaussés, on marche dans l’esprit de paix (v. 15).

Ch. 6 v. 16 — Confiance entière en Dieu, qui annule toutes les attaques de l’ennemi

[6:16] Mais, avec toutes celles qui précèdent, il y a une arme défensive, nécessaire par-dessus toutes les autres, afin que nous soyons capables de nous tenir debout malgré toutes les ruses de l’ennemi, une arme, toutefois, qui est pratiquement maintenue dans sa force par l’emploi des précédentes, de sorte que si celle-ci est essentielle, les autres ont la première place en pratique. C’est le bouclier de la foi, c’est-à-dire une confiance pleine et entière en Dieu, la conscience de sa grâce, et de sa faveur maintenue dans le cœur (v. 16). Ici, la foi n’est pas simplement la réception du témoignage de Dieu, quoiqu’elle soit fondée sur ce témoignage, mais elle est l’assurance présente du cœur à l’égard de ce que Dieu est pour nous, assurance fondée, ainsi que nous venons de dire, sur le témoignage qu’il a rendu de Lui-même ; elle est la confiance dans son amour et dans sa fidélité, ainsi que dans sa puissance. « Si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance envers Dieu » [(1 Jean 3:21)]. L’œuvre de l’Esprit Saint en nous est de nous inspirer cette confiance. Lorsqu’elle existe, toutes les attaques de l’ennemi, qui cherche à nous faire croire que la bonté de Dieu n’est pas si sûre, tous ses efforts pour détruire ou affaiblir dans nos cœurs la confiance en Dieu et à le cacher à nos yeux, sont inutiles. Ses dards tombent à terre sans nous atteindre ; nous tenons ferme dans la conscience que Dieu est pour nous, notre communion n’est pas interrompue. Les dards enflammés de l’ennemi ne sont pas les convoitises, mais les attaques spirituelles.

Ch. 6 v. 17 — Réalité du salut de Dieu pour nous, nous faisant aller avec Sa force

Ainsi nous pouvons tenir notre tête haute ; le courage moral, l’énergie qui va en avant est maintenue ; non que nous ayons de quoi nous vanter en nous-mêmes, mais le salut et la délivrance de Dieu sont vivants dans nos esprits (v. 17). Dieu a été pour nous ; il est pour nous ; qui sera contre nous ? [(Rom. 8:31)] Il l’a été quand nous n’avions aucune force ; c’était le salut quand nous ne pouvions rien. C’est là notre confiance — Dieu lui-même — en ne regardant pas à nous-mêmes. [6:17] Nous avons le casque du salut sur notre tête. Les premières parties de l’armure nous laissent libres de jouir de ces deux dernières.

Ch. 6 v. 17-20 — Les armes offensives]
Ch. 6 v. 17 — L’épée de la Parole, maniée par l’Esprit
La Parole manifeste Satan et le vainc, étant utilisée par l’Esprit

Ainsi munis de ce qui nous protège dans notre marche, ainsi que dans la confiance pratique en Dieu et la connaissance de Dieu qui en découlent, nous sommes en état de nous servir des armes offensives. Nous n’en avons qu’une seule contre l’ennemi, mais c’en est une à laquelle il ne peut résister si nous savons la manier ; témoin le combat du Seigneur avec Satan dans le désert : c’est « la parole de Dieu » (v. 17). Dans sa tentation Jésus a toujours répondu par la Parole, par la puissance de l’Esprit. Elle place l’homme dans sa vraie position selon Dieu, comme homme obéissant dans les circonstances où il se trouve. Satan ne peut rien contre l’homme qui est dans cette position ; nous n’avons qu’à nous y maintenir. Si Satan nous tente ouvertement à désobéir, il n’y a pas de ruse en cela. Ne pouvant rien faire d’autre, Satan a agi ainsi avec le Seigneur, et s’est manifesté tel qu’il est. Le Seigneur, par la Parole, le renvoie. Satan n’a aucune force lorsqu’il est manifesté comme Satan. Nous avons à résister aux ruses du diable. Notre affaire est d’agir selon la Parole, arrive que pourra ; le résultat montrera que la sagesse de Dieu était en cela. Mais remarquez ici que cette épée est « l’épée de l’Esprit ». Ce n’est pas l’intelligence ni la capacité de l’homme, bien que ce soit l’homme qui se sert de la Parole. Son épée est bien trempée ; mais il ne peut ni la tirer, ni frapper avec elle, si le Saint Esprit n’agit pas en lui. Les armes sont spirituelles ; on s’en sert par la puissance de l’Esprit. Dieu doit parler, quelque faible que soit l’instrument.

L’épée de la Parole est une arme défensive et offensive à la fois

L’épée est aussi employée activement dans le combat spirituel, en ce qu’elle juge tout ce qui s’oppose à nous ; dans ce sens, cette arme est à la fois défensive et offensive.

Ch. 6 v. 18-20 — La prière comme disposition générale et moyen de force pour l’ensemble
Ch. 6 v. 18 — Dépendance de Dieu et confiance, servant à toute occasion et pour tous

Mais derrière toute cette armure, il y a un état, une disposition, un moyen de force qui les vivifie et donne au reste sa puissance. [6:18] C’est la dépendance complète de Dieu, unie à la confiance en Lui, qui s’exprime dans la prière. « Priant en tout temps » ; la dépendance doit être constante. Quand elle est réelle et que je sens que je ne peux rien faire sans Dieu, et qu’il veut mon bien en toutes choses, elle s’exprime. Elle cherche la force qu’elle n’a pas, et elle la cherche auprès de Celui en qui elle se confie. C’est le mouvement de l’Esprit dans nos cœurs, dans leur relation avec Dieu, de sorte que nos combats se livrent dans la communion de sa force et de sa faveur, et dans la conscience que nous ne pouvons rien et qu’Il est tout. « Priant en tout temps, avec des supplications » (v. 18). Cette prière est l’expression du besoin de l’homme, du désir du cœur, dans la force que l’Esprit lui donne, aussi bien que dans la confiance en Dieu. Aussi, puisqu’elle est l’action même de l’Esprit, elle embrasse tous les saints, dont aucun ne saurait être oublié par Jésus (et l’Esprit en nous répond aux affections de Christ et les reproduit). Nous devons être vigilants et diligents pour nous servir de cette arme, évitant tout ce qui nous détourne de Dieu, nous servant de toute opportunité, et trouvant, par la grâce de l’Esprit, en tout ce qui surgit (en étant diligents), une occasion de prière et non de distraction1.

1 La prière est fondée sur l’immense privilège d’avoir avec Dieu des intérêts communs, soit quant à nous-mêmes, soit quant à tous ceux qui sont siens, oui, même quant à la gloire de Christ. Merveilleuse pensée ! Grâce ineffable !

Ch. 6 v. 19-20 — Demande de la prière pour l’apôtre lui-même

[6:19] L’apôtre, dans le sentiment de ses propres besoins [6:20] et de ce qu’il voudrait être pour Christ, [6:19] demande avec effusion de cœur cette intercession de leur part.

Ch. 6 v. 21-24 — Conclusion de l’épître

Ch. 6 v. 21-22 — Mission de Tychique pour répondre aux affections mutuelles

[6:21] La mission de Tychique était l’expression de la certitude qu’avait l’apôtre de l’intérêt que l’amour des Éphésiens mettrait à avoir de ses nouvelles, et de celui qu’il mettait lui-même à s’assurer de leur bonheur et de leur état spirituel en Christ. C’était la preuve touchante de sa confiance dans leur affection, affection que son cœur dévoué le conduisait à attendre chez les autres.

État des Éphésiens et ce que Paul leur présente dans cette épître

Il présente les Éphésiens comme jouissant des privilèges les plus élevés en Christ et comme capables de les apprécier. Il ne les blâme en rien. L’armure de Dieu pour repousser les assauts de l’ennemi et pour croître en paix vers la Tête en toutes choses, l’armure préservatrice de Dieu, était naturellement la dernière chose qu’il avait à placer devant eux.

Tout est déjà vu dans les cieux, et la venue du Seigneur n’est pas mentionnée

Il est à remarquer que l’apôtre, dans cette épître, ne parle pas de la venue du Seigneur. Il suppose les croyants dans les lieux célestes en Christ [(2:6)], et non pas sur la terre traversant ce monde en attendant qu’il vienne les prendre et rendre le bonheur au monde. Ce que les saints attendent dans cette épître, c’est que toutes choses soient réunies sous Christ, leur vrai Chef, selon les conseils de Dieu. Les bénédictions sont dans les cieux [(1:3)], le témoignage dans les cieux [(3:10)], l’Assemblée est assise dans les cieux [(2:6)], le combat est dans les cieux [(6:12)].

Ch. 6 v. 23-24 — Salutation finale de l’apôtre

[6:23] L’apôtre leur répète son souhait de paix, d’amour et de foi ; [6:24] il termine son épître par la salutation ordinaire tracée de sa propre main.

Contenu de l’épître : part de l’Assemblée, unie à Christ, et de ses membres

Cette épître expose la position et les privilèges des enfants de Dieu et de l’Assemblée dans leur union avec Christ.