Esdras

Chapitre 4

Ch. 4 v. 1-3 — Difficulté par la proposition d’aide des étrangers au peuple

Faiblesse d’Israël selon son état moral et ses relations avec Dieu

Mais, en pareil cas, les difficultés ne proviennent pas seulement de la faiblesse du Résidu ; elles proviennent aussi d’éléments avec lesquels il se trouve extérieurement en rapport, et qui, en même temps, sont étrangers aux relations du peuple avec Dieu. Dans le cas d’Israël, la faiblesse était réelle, parce que, tout en étant fidèle à son peuple selon ses besoins, Dieu, de fait, n’intervient pas pour l’établir sur l’ancien pied. Agir ainsi n’aurait pas été moralement convenable, ni à l’égard de la position dans laquelle le peuple était avec Dieu, ni à l’égard du pouvoir que Dieu avait établi au milieu des Gentils, en mettant Israël de côté, ni, non plus, en vue de l’instruction des siens, dans tous les temps, quant au gouvernement de Dieu. On ne méprise jamais impunément ses relations avec Dieu.

Ch. 4 v. 1-2 — Proposition d’aide des étrangers présents dans le pays au peuple

Mais, en outre, dans un tel état de choses, la puissance du monde s’étant déjà si fort insinuée dans le pays de la promesse, et même parmi le peuple de la promesse, [4:2] des difficultés surgissent du fait que des hommes qui se trouvaient, à la suite de l’intervention de l’autorité civile, dans l’enceinte du pays de la promesse, désiraient participer avec les Juifs à la construction du temple. Ils alléguaient, à l’appui de leur prétention, qu’ils invoquaient Dieu comme les Juifs, et qu’ils Lui avaient sacrifié depuis qu’Ésar-Haddon les avait amenés dans le pays. Ce n’était pas de l’inimitié. Pourquoi repousser un tel désir ? [4:1] Mais l’Esprit de Dieu les appelle les ennemis de Juda et de Benjamin. Le peuple de Dieu, l’Église de Dieu, doit avoir conscience des privilèges qui lui appartiennent en propre, et qu’elle est l’Église du Seigneur. L’Éternel aimait Juda et Benjamin. C’était sa grâce envers ce peuple qui était la source de toute la bénédiction dont il était l’objet, et le peuple était tenu de reconnaître pleinement cette grâce envers lui. Ne pas la reconnaître, c’était la mépriser. Or cette grâce était la souveraine bonté de Dieu. Admettre des étrangers aurait été se montrer insensible à cette grâce comme la seule source du bien ; ç’aurait été la perdre et dire qu’ils n’en étaient pas plus les objets, selon la souveraine bonté de Dieu, que d’autres personnes du monde.

Ch. 4 v. 3 — La fidélité à Dieu reconnaît ses privilèges et écarte le danger

[4:3] Mais la fidélité et l’intelligence des chefs d’Israël écartent ce piège. « Nous seuls, disent-ils, nous bâtirons à l’Éternel, le Dieu d’Israël ». « Vous n’avez pas affaire avec nous pour bâtir une maison à notre Dieu ». Effectivement, c’eût été nier qu’il était leur Dieu, le Dieu d’Israël. C’est le cas de l’Église particulièrement, lorsqu’elle est appelée à reconnaître ses privilèges après un long oubli et un pénible châtiment.

Ch. 4 v. 4-24 — Dieu permet l’épreuve pour la foi par la puissance terrestre

Si Dieu permet cela pour mettre son peuple à l’épreuve ou pour le châtier, [4:23] il est possible que l’œuvre soit arrêtée par les menées et la malice de ceux [4:10] qui loueront le grand et glorieux Osnappar, [4:11] auprès des puissances de la terre, [4:14] et prendront auprès d’elles leur vrai caractère terrestre, [4:2] de même qu’ils avaient revêtu l’apparence de la piété en cherchant à s’insinuer au milieu du Résidu d’Israël. [4:20] La puissance qui appartenait au peuple de Dieu, au temps de son indépendance de jadis, effraie celui qui, ne se confiant pas en Dieu, redoute pour sa propre autorité l’effet de l’énergie que produit l’Esprit de Dieu dans Son peuple, énergie indépendante de cette autorité, quelque soumis que le peuple y soit. Israël agissait ici selon le décret même du roi Cyrus [(1:3)] ; mais cela n’entre pas en considération. Ce qui dépend de Dieu est absolu, ce qui ne dépend pas de lui est arbitraire ; mais les fidèles n’ont rien à faire avec tout cela. Dieu peut voir que l’épreuve et le châtiment leur sont nécessaires. Dans tous les cas, ils ont à traverser ce qui met la foi à l’épreuve ; mais leur voie est réglée par la volonté de Dieu, et leur foi s’attend à Lui. [4:24] Ils ont dû attendre ici ; mais le temps voulu de Dieu devait arriver, et cela n’a pas lieu par une simple ordonnance du roi des Gentils.