Esdras

Chapitres 1 et 2

Ch. 1 — Retour partiel d’Israël sous Cyrus, pendant le temps des Gentils

Accomplissement des paroles de l’Éternel pour Son peuple par Cyrus

[1:1] C’est Cyrus, roi de Perse, [1:3] qui ordonne que le peuple retourne à Jérusalem, et que le temple soit rebâti. [1:2] Figure, lui-même, sous quelques rapports, d’un libérateur bien autrement glorieux, il reconnaît Jéhova, le Dieu d’Israël, pour le vrai Dieu. Il est l’homme qui invoque le nom de l’Éternel, suscité de l’Orient, et qui marche « sur les princes comme sur de la boue » [(És. 41:25)]. Appelé par son nom par l’Éternel dans ce but [(És. 45:4)], il favorise Israël et honore Dieu. Distingué et béni par la faveur du Dieu fort, homme dont la conduite a certainement été sous la direction de Dieu, son caractère personnel n’empêche pas que ce soit le temps des Gentils, bien que Dieu ait mis au cœur de l’un de ces Gentils de favoriser son peuple. Les paroles de Dieu, prononcées par Jérémie, sont accomplies [(Jér. 29:10)]. Babylone est jugée, événement caractéristique de toute importance. Mais, de fait, ce qui subsiste encore, c’est une prolongation de sa puissance. Le siège de l’autorité royale que Dieu confère à l’homme est une ville qui n’est pas celle de Dieu, qui n’est ni la Jérusalem terrestre, ni la céleste. La famille de David ne tient plus le sceptre qui lui a été confié.

Présentation du Messie à Juda, mais toujours sous la puissance gentile

La verge de la tribu de Juda est gardée, il est vrai, pour que la branche des racines d’Isaï (És. 11:1) soit présentée à cette tribu. Mais la puissance des Gentils subsistait toujours, même dans le temps où le Messie était sur la terre, où il lui fallait recommander aux Juifs de rendre à César ce qui était à César [(Luc 20:25)]. La présentation de Jésus, le vrai Messie, n’a été que l’occasion de mettre cela au grand jour par leur cri : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » [(Jean 19:15)].

Ch. 2 — Exercice de la foi dans le peuple revenu de captivité

La foi s’exerce par l’énergie du Saint Esprit, dans la situation du peuple

Cependant Dieu donne encore au peuple, coupable sous la loi, l’occasion d’exercer la foi. Examinons les principes qui caractérisent l’énergie du Saint Esprit dans le peuple, lors du retour de la captivité.

Séparation d’avec les Gentils par la généalogie, et fidélité dans la faiblesse

La première chose à remarquer, c’est que, ayant senti ce que c’est que d’avoir affaire aux Gentils, et ayant éprouvé la force et la méchanceté de ceux dont ils avaient autrefois recherché le secours (et, sous ce rapport, l’esprit immonde les avait quittés [(Matt. 12:43-44)]), les fils de la captivité décident qu’Israël sera vraiment un Israël sans mélange et démontré tel. [2:59] Ils apportent un grand soin à vérifier la généalogie du peuple et des sacrificateurs, afin que personne, sauf Israël, ne soit engagé dans l’œuvre [(4:3)]. Auparavant, un sacrificateur succédait à un autre sans examen préalable ; la généalogie n’était pas vérifiée, et les enfants prenaient la place de leur père dans la jouissance des privilèges que Dieu leur avait accordés. Maintenant il s’agit pour Israël, par la grande grâce de Dieu, de recouvrer sa position. Ce n’était ni le commencement de son histoire, ni la puissance qui se déployait au commencement ; c’était un retour, et désormais le désordre que le péché avait introduit ne devait pas être toléré. Ils échappaient, du moins partiellement, aux fruits du péché. Nul autre n’avait affaire là, sauf Israël. Désigner ceux qui faisaient partie de la famille de Dieu, cela était maintenant la chose essentielle. Être délivrés de Babylone était leur délivrance. C’était cette famille, ou un petit Résidu, que Dieu en avait fait ou en faisait sortir. [2:62] Ainsi, d’entre ceux-là mêmes qui étaient revenus en Judée, quiconque ne pouvait produire sa généalogie était mis de côté, et tout sacrificateur qui se trouvait dans le même cas était exclu de la sacrificature, comme profane, quelle que fût, paraît-il, la réalité de sa qualification. [2:63] Peut-être le discernement divin les reconnaîtrait-il plus tard, ainsi que leurs droits ; mais le peuple revenu de la captivité ne le pouvait pas. C’était un peuple dénombré et reconnu. [2:70] Chacun demeurait dans sa propre ville. C’était de la faiblesse, car ils n’avaient pas de sacrificateur avec les Urim et les Thummim (2:63), mais c’était de la fidélité.