1 Rois

Chapitres 20 à 22

Ch. 20 — Tolérance contraire à la pensée de Dieu envers l’ennemi

D’après l’histoire extérieure d’Israël, ce qui suit les révélations faites à Élie, en Horeb, paraît être un temps de relèvement et de bénédiction ; et, extérieurement, il en était ainsi. [20:21, 29] Ben-Hadad est battu, et Israël délivré de sa puissance ; [20:42] mais Achab ne connaît nullement la pensée de Dieu, et il laisse échapper celui que Dieu avait condamné. Il est des cas où la tolérance prouve seulement que l’honneur de Dieu et ses pensées n’ont aucune influence sur le cœur. [20:32] Qu’avait Achab à fraterniser avec un roi dont le but constant était l’oppression du peuple de Dieu ? C’était se mettre au niveau d’un roi Gentil, en méconnaissant la position et d’Israël et de son roi à l’égard de Dieu. En pareil cas, la sévérité de la conduite convient à la conscience de la grâce parfaite de Dieu envers son peuple, et l’accompagne. L’homme qui, par amour pour le peuple de Dieu, demandait sur la montagne d’Horeb à être effacé du livre de l’Éternel [(Ex. 32:32)], est le même qui disait, en présence du mal : « Consacrez-vous aujourd’hui à l’Éternel, chacun dans son fils et dans son frère » (Ex. 32:29) ; mais la faiblesse produite par le mépris de Dieu dans un homme auquel la place de serviteur a été confiée, prend le caractère de bienveillance envers les hommes.

Ch. 21 — Apostasie complète d’Achab, mais humiliation devant le jugement divin

[21:15] À l’instigation de Jésabel, Achab ajoute l’iniquité à l’iniquité, et une injustice flagrante met le comble à l’apostasie du roi d’Israël. [21:16] Il jouit du fruit d’un crime qu’il n’avait pas eu la hardiesse de commettre lui-même. Sa jouissance est de courte durée. [21:18] Envoyé de Dieu à la rencontre du roi, Élie descend au-devant de lui dans la vigne dont Achab est allé prendre possession. [21:27] Le cœur du roi fléchit devant la parole de l’Éternel, [21:29] et l’accomplissement du jugement est renvoyé aux jours de son fils ; nouvelle preuve du long support d’un Dieu toujours prêt à accueillir le moindre mouvement du cœur des hommes envers lui, et à y répondre.

Prospérité d’Israël au temps d’Achab, mais caractère moral apostat

Considéré au point de vue historique, le règne d’Achab a été généralement prospère et glorieux. Moab était tributaire, la Syrie soumise et tranquille. [22:39] Le roi avait un palais d’ivoire et bâtissait de nouvelles cités ; nouveau motif pour reconnaître l’Éternel, piège pour celui qui adorait Baal. Dieu ne regardait pas à toute cette prospérité. Au point de vue moral, ce règne imprime son caractère au royaume d’Israël. C’est l’apostasie et l’iniquité ; mais, en même temps, le témoignage d’un Dieu fidèle et patient.

Ch. 22 — Liaisons entre les royaumes de Juda et d’Israël

Ch. 22 v. 1-4 — Infidélité de Josaphat qui s’allie à Israël apostat

[22:4] Le dernier chapitre nous présente un autre élément de cette histoire, savoir les coupables liaisons qui se forment entre les familles royales d’Israël et de Juda. Toutes deux, prospères à cette époque, cherchent l’affermissement et l’accroissement de leur puissance dans la paix et des alliances mutuelles. Du côté de Josaphat, ce n’était pas autre chose que l’infidélité et l’oubli de Dieu. Et, si Dieu ne l’a pas abandonné, Josaphat n’en a pas moins vu le commencement des châtiments dont les suites ont été profondément funestes à sa famille.

Ch. 22 v. 5-38 — Présence de prophètes se réclamant de l’Éternel, participant au mélange

[22:6] On voit aussi les faux prophètes en force ; il y en avait quatre cents auprès d’Achab. [22:11] On peut remarquer qu’ils se servent du nom de l’Éternel, et non plus, à ce qu’il parait, de celui de Baal1. Aussi, Élie n’est-il pas, comme nous le voyons, seul prophète de l’Éternel. Le mélange continue. Extérieurement, l’état de choses est moins offensant, mais le cœur d’Achab n’est pas changé. [22:7-8] Sur la demande de Josaphat, mal à l’aise dans cette fausse position, Achab fait venir le prophète de l’Éternel ; [22:27] mais il ne l’écoute pas [22:35] et en subit la conséquence.

1 Le culte de Baal n’avait cependant pas cessé.

Ch. 22 v. 19-23 — Action d’un esprit de mensonge pour la ruine d’Achab, selon Dieu

[22:22] Nous avons aussi ici une instruction sur la manière en laquelle un esprit de mensonge séduit et mène le méchant à sa ruine, [22:20] en accomplissant les desseins et les jugements de l’Éternel.

Élisée avec Élie, dans son intimité, comme identifié à lui

Pendant tout ce temps, Élisée accompagne habituellement Élie ; et, introduit dans son intimité par la grâce, il est moralement imbu de son esprit avant d’en être revêtu en puissance. Il semble être identifié avec lui.