Esther

Dans la bible hébraïque, le livre d'Esther appartient au troisième grand groupe, les «Écritures» (en hébreu: ketubim). Il fait partie de ce qu'on appelle les cinq «rouleaux» (en hébreu: megilloth) qui sont utilisés aujourd'hui encore dans les synagogues à l'occasion de certaines fêtes. Le livre d'Esther est lu à la fête des Purim, le quatorzième et le quinzième jour du mois d'Adar (février-mars). Dès lors, il compte parmi les portions de l'Ancien Testament les plus familières aux juifs, celles aussi dont il existe le plus grand nombre de copies anciennes. Le livre d'Esther a soutenu le peuple juif dans son espérance nationale jusqu'à nos jours, et cela surtout durant les périodes de persécution.

D'une manière particulière, ce livre nous montre les soins invisibles de Dieu pour ceux d'entre son peuple qui ont préféré demeurer dans le pays de leur bannissement, quand bien même, depuis le roi Cyrus de Perse (cf. le livre d'Esdras), la possibilité de rentrer en Canaan (la Palestine) existait. Avec une grande bonté et beaucoup de soins, l'Éternel veillait également sur cette partie importante des juifs qu'il ne pouvait plus reconnaître devant le monde comme étant son peuple. Dieu se cachait en quelque sorte devant eux. Aussi n'est-il pas mentionné une seule fois dans ce livre. Au cours de l'Antiquité déjà, les juifs eux-mêmes avaient vu dans cette particularité remarquable un accomplissement de la prophétie de Deutéronome 31:18.

Dans sa providence, Dieu conduit la jeune juive Hadassa (Esther) à la cour perse, où elle réussit à empêcher la destruction de tout son peuple; celle-ci avait été fomentée par Haman, l'homme le plus élevé du royaume. Haman est pendu, et l'oncle d'Esther, Mardochée, le juif pieux et l'adversaire d'Haman, prend sa place. Après la vengeance des Juifs sur leurs ennemis, la fête des Purim (du perse pur = le sort) fut instituée pour commémorer ces événements.

(Extrait de «Vue d'ensemble de la Bible» de A. Remmers)